La directrice artistique d’Arion remporte le prix Betty-Webster d’Orchestres Canada pour 2019

Claire Guimond, lauréate du Prix Betty-Webster d’Orchestres Canada pour 2019.

Mme Guimond recevra le prix vendredi le 18 octobre lors du concert d’ouverture de la saison 2019-2020 d’Arion Orchestre Baroque. En 2019-2020, Mme Guimond mènera sa dernière saison comme directrice artistique de ce talentueux orchestre de Montréal.

Le prix Betty-Webster est remis chaque année à une personne ou un organisme qui a fait une contribution soutenue et importante pendant un certain nombre d’années à la communauté orchestrale canadienne, principalement sur les plans du leadership, de l’éducation et du bénévolat. Il a été créé en 2002 en l’honneur de la directrice générale fondatrice d’Orchestres Canada. Il rend hommage au leadership visionnaire de Betty Webster et à ses contributions extraordinaires à la santé et la vitalité de la communauté orchestrale canadienne.

C’est en 1981 que Claire Guimond fonde l’Ensemble Arion avec trois collègues de l’Université McGill. Initialement un quatuor, le groupe s’est peu à peu imposé comme un des plus célèbres orchestres de musique baroque en Amérique du Nord. L’orchestre met en vedette des solistes et chefs invités établis et émergents, ainsi que ses propres musiciens accomplis dans un ambitieux programme de concerts à Montréal, en tournées nationales et internationales, ainsi que pour plusieurs enregistrements.

En plus de cumuler les fonctions de directrice artistique et de flûtiste auprès d’Arion, Mme Guimond exerce le rôle de directrice générale pendant plusieurs années. Déterminée à appuyer les jeunes musiciens de la relève, elle maintient aussi un solide calendrier de classes de maître et de cours particuliers.

La saison 2019-2020 sera sa 39e et dernière saison à la barre d’Arion Orchestre Baroque. Cette année, elle pourra compter sur le soutien du codirecteur artistique, Mathieu Lussier, qui lui succédera en 2020-2021. La réputation de Montréal comme centre important de musique ancienne qui, en plus d’attirer des solistes étrangers de renom, appuie aussi les interprètes de la musique baroque qui s’y produisent, rend un véritable hommage au dévouement de Mme Guimond et à son succès avec Arion.

En réaction au prix, Mme Guimond a dit « Je suis très émue et honorée de recevoir le prix Betty-Webster d’Orchestres Canada. J’aimerais saluer Orchestres Canada pour son importante contribution à la vitalité de nos orchestres canadiens. Je tiens à exprimer ma gratitude et mes remerciements à tous ceux qui travaillent, soutiennent et enrichissent la vie musicale au Canada. Ensemble, nous faisons une différence ! Je voudrais également profiter de cette occasion pour remercier les membres du conseil d’Arion qui ont généreusement soutenu l’orchestre depuis presque 40 ans. » Le prix inclut une plaque et un don à un orchestre choisi par le lauréat ou la lauréate. Mme Guimond a demandé que le don de cette année soit versé à Arion Orchestre Baroque.

Le jury national était présidé par Jennifer MacDonald (membre du conseil d’administration d’OC et directrice, opérations artistiques du Calgary Philharmonic Orchestra) et composé des gestionnaires des orchestres Hugh Donnan (Newfoundland Symphony Orchestra), Jean-François Phaneuf (Winnipeg Symphony Orchestra) et Joanne Harada ; de la musicienne et gestionnaire des arts Françoise Henri (Société pour les arts en milieux de santé – SAMS Montréal) ; et de la comptable et secrétaire-trésorière d’OC, Karen Wilkinson, FCPA, FCA.

Au sujet du prix, la présidente du jury, Jennifer MacDonald a affirmé : « Le jury a été frappé par le nombre de contributions au paysage orchestral faits par des particuliers et des organismes partout au Canada. Le jury a par ailleurs été impressionné par le travail que Mme Guimond a accompli en tant que directrice artistique, administratrice et musicienne pour transformer le petit ensemble talentueux qu’était Arion en un authentique orchestre baroque. C’est grâce à sa vision qu’elle et Arion Orchestre Baroque se sont révélés capables d’attirer des talents internationaux à un milieu local florissant de musique ancienne, établissant ainsi la réputation de Montréal, du Québec et du Canada au chapitre de la musique baroque mondiale. »

Mise à jour sur instruments de musique qui renferment des matériaux provenant d’espèces menacées

Après trois ans de recherche d’un consensus parmi les intervenants du secteur de la musique, les autorités gouvernementales et les experts en conservation, les requêtes en matière de lignes de conduite présentées par un consortium de partenaires du milieu musical international (sous l’instigation de la League of American Orchestras et avec l’aval d’Orchestres Canada, ainsi que de nombreux autres intéressés) ont été approuvées le 28 août dernier à l’assemblée des 183 parties à la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction à la Conférence des Parties à Genève (CoP18).

Les parties ont approuvé des mesures destinées à améliorer la mobilité des artistes de la scène, à réacheminer les ressources destinées à l’application des règlements pour qu’elles appuient la conservation et à faciliter l’activité culturelle internationale.

Dans le cas des musiciens qui veulent faire la vente et l’achat transfrontaliers d’instruments, la CITES prévoit des restrictions et exige des permis pour les instruments qui renferment des matériaux provenant d’espèces protégées comme le palissandre, les lézards, les tortues de mer et les éléphants. À la CoP18, les négociateurs ont étudié de nouvelles règles sur les articles renfermant du palissandre, du cedrela et de l’ivoire de mammouth, ainsi que des améliorations au Certificat d’instrument de musique utilisé par les orchestres en tournée.

Les délégués du Secrétariat CITES, du World Resources Institute et du Fonds mondial pour la nature International sont intervenus en faveur de modifications aux lignes de conduite visant à appuyer tant la conservation que l’activité culturelle. Les modifications suivantes ont été approuvées :

Palissandre : Une proposition a été adoptée en vue de soustraire à l’obligation d’obtenir un permis CITES tous les déplacements d’instruments de musique finis, leurs pièces et leurs accessoires refermant du palissandre (du genre dalbergia), sauf du palissandre brésilien, qui est visé par de plus strictes restrictions depuis 1992 et qui demeura assujetti à l’obligation d’obtenir un permis. Cette nouvelle décision entrera en application partout dans le monde dans 90 jours à partir de l’adoption.

Cela représente une mesure de soulagement considérable pour les musiciens qui voyagent avec des instruments renfermant du palissandre, ou encore qui en vendent ou en achètent à l’échelle internationale. Ces instruments seront complètement exemptés de l’obligation d’obtenir un permis.

Au cours de leurs discussions, les divers intervenants en sont venus à un consensus confirmant que l’obligation de se soumettre à maintes reprises aux processus d’obtention d’un permis pour des instruments de musique finis, leurs pièces et leurs accessoires ne contribuait aucunement aux buts de la conservation. Toutefois, le palissandre comme tel utilisé pour la facture d’instruments de musique continuera à être assujetti à l’obligation d’obtenir un permis ; cette mesure de conservation a été appuyée par les intervenants du milieu des instruments de musique.

Cedrela : Une proposition relative à l’inscription du cedrela (une essence d’arbre utilisée dans la fabrication de certaines guitares) a été modifiée pour soustraire les instruments de musique finis refermant ce bois aux nouvelles exigences des permis CITES. Cette nouvelle décision entrera en application partout dans le monde dans 120 jours à partir de l’adoption.

Mammouth : Une proposition visant à inclure l’ivoire de mammouth parmi les espèces visées par les restrictions CITES a été rejetée. Beaucoup de parties ont affirmé qu’il était possible de distinguer dans le commerce l’ivoire de mammouth de l’ivoire d’éléphant. L’ivoire de mammouth est utilisé comme un substitut de l’ivoire d’éléphant par la facture instrumentale mondiale et ce depuis déjà plusieurs décennies. CITES ont convenu d’envisager d’étudier l’incidence du commerce d’ivoire de mammouth sur la conservation des éléphants.

Certificat d’instrument de musique : Une résolution a été approuvée pour lancer un nouvel effort visant à rationaliser et à simplifier les exigences en matière de permis pour « le mouvement international de spécimens CITES lorsque le commerce aura un impact négligeable sur la conservation des espèces concernées », y compris les mouvements transfrontaliers non commerciaux des instruments de musique. Le Certificat d’instrument de musique CITES est exigé pour les musiciens qui se produisent à l’échelle internationale et jouent des instruments anciens renfermant un matériau issu d’une espèce protégée exigeant un permis CITES, comme l’ivoire d’éléphant utilisé dans les pointes d’archets, l’écaille de tortue utilisée dans des garnitures ou la peau de lézard employée dans les poucettes d’archet. Actuellement, tant les musiciens que les autorités en matière d’application des règlements doivent investir des ressources considérables pour permettre aux premiers de se produire à l’échelle internationale. Les prochaines étapes en réponse aux demandes d’allègement du fardeau associé à l’obtention d’un permis viendront lors des réunions CITES de 2020. Des résolutions ont également été approuvées en vue de l’harmonisation des codes utilisés pour le Certificat d’instrument de musique et de l’explicitation des règles servant à déterminer les articles exigeant des permis CITES.

La communauté musicale internationale demeure déterminée à respecter les objectifs de la CITES et continuera à siéger à la table de négociation pour contribuer à l’établissement de lignes de conduite qui appuient la pérennité des espèces menacées d’extinction. On trouvera sur le site Web du League of American Orchestras des renseignements détaillés sur les modifications aux règles en vigueur sur les déplacements avec des instruments de musique qui renferment des matériaux provenant d’espèces menacées.

À Genève et au cours des trois années de négociations, les orchestres et autres intervenants ont été habilement représentés par Heather Noonan, vice-présidente pour la défense des intérêts de la League of American Orchestras. Nous sommes reconnaissants envers Heather, la League et les nombreux partenaires internationaux qui ont collaboré pour faire avancer ces requêtes en matière de lignes de conduite, y compris :

American Federation of Musicians, Argentinian Association of Musical Instruments Manufacturers, Association of British Orchestras, Australian Music Association, Brazilian Music Industry Association (ANAFIMA), The National Association of German Musical Instruments Manufacturers, C.F. Martin & Co., Chambre Syndicale de la Facture Instrumentale, Confederation of European Music Industries (CAFIM), Dismamusica, Fédération international des musiciens, Fender Musical Instruments Corporation, ForestBased Solutions, LLC, International Alliance of Instrument and Bow Makers for Endangered Species, International Association of Violin and Bow Makers (EILA), International Wood Products Association, Japan Musical Instruments Association, Madinter, Music Industries Association, National Association of Music Merchants, Orchestres Canada, Paul Reed Smith, PEARLE*, The Recording Academy, The SOMM – Society of Music Merchants e. V., et Taylor Guitars.

Mémoire présenté au Comité permanent des finances dans le cadre des consultations prébudgétaires de 2020


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Le mémoire au complet se trouve ici.

Recommandations d’Orchestras Canada/Orchestres Canada :
  1. Veiller à ce que les organismes de bienfaisance et sans but lucratif aient accès, autant que les secteurs des PME et des MUSH, aux programmes fédéraux qui appuient la recherche et les projets et démarches d’éducation factuels visant la réduction des émissions de carbone.
  2. Veiller à ce que l’investissement sur cinq ans de 180 millions de dollars dans le Conseil des arts du Canada, annoncé dans le budget de 2016, soit entièrement réalisé dans le budget de 2020-2021.
  3. Augmenter le budget de la composante Incitatifs aux fonds de dotation du Fonds du Canada pour l’investissement en culture de 6, 5 millions de dollars par année pour aider les organismes artistiques et culturels à recueillir des fonds auprès du secteur privé et à réaliser des recettes à long terme stables grâce à la croissance de leurs fonds de dotation.
  4. Investir 500 000 $ de plus par année dans les stages et la formation en cours d’emploi des gestionnaires d’organismes artistiques afin d’assurer la planification de la relève et la diversification du secteur.
Préambule

Au nom de ses 125 orchestres membres de toutes les régions du Canada, des publics qu’ils rallient et des collectivités diversifiées qu’ils desservent, Orchestras Canada/Orchestres Canada (OC) se réjouit de pouvoir contribuer aux consultations prébudgétaires du Comité permanent des finances.

À OC, nous croyons que les orchestres contribuent grandement à la qualité de vie des villes petites et grandes du Canada et participent activement aux commémorations communautaires, en plus d’être des partenaires vigoureux du développement culturel et éducatif des collectivités et de fiers porte-étendards des réalisations canadiennes aux échelles locale, nationale et internationale.

Les orchestres canadiens sont des organismes sans but lucratif et des organismes de charité enregistrés. Les données recueillies par Orchestres Canada révèlent qu’en 2017-2018, ils ont présenté 3 718 concerts devant 2,894 millions de Canadiens. Durant cette même saison, les revenus de nos membres sont venus de la vente de billets et d’autres recettes gagnées (en moyenne 36,2 % des recettes); de dons, de commandites et d’événements spéciaux (38,8 %); ainsi que de subventions et contributions de divers paliers de gouvernement (25 %). Les orchestres consacrent en général plus de 70 % de leur budget à l’effectif. Ils gèrent leurs ressources avec prudence, mais, faute d’une actualisation suffisante, ils peuvent être profondément touchés par la conjoncture économique.

Les orchestres font une contribution significative à la vitalité, la cohésion et la compétitivité des collectivités canadiennes, à la capacité de ces dernières et des entreprises d’attirer et de conserver des talents, à la création et au maintien de bons emplois, ainsi qu’à la qualité de vie des Canadiens. Ils figurent parmi les facteurs clés qui font du Canada un pays où il fait si bon vivre et exploiter une entreprise. L’exportation du travail des orchestres canadiens – sous forme de tournées internationales, de la diffusion numérique d’enregistrements et de la diffusion continue en direct – projette une image moderne du Canada, met en valeur le talent de nos artistes, appuie des approches novatrices, tire parti de la créativité associée au progrès technologique et contribue à la diplomatie culturelle du Canada.

Par conséquent, tout en reconnaissant l’importance de l’investissement public dans les orchestres, nous préconisons également des politiques qui encouragent des communautés attrayantes, durables et participatives, ainsi que la croissance et la durabilité du secteur caritatif. En plus d’être bonnes pour les orchestres, les quatre mesures que nous proposons cette année contribueront au tissu culturel et économique de nos collectivités.

Recommandation 1 – Réponses collectives à l’urgence climatique

Cette année, le comité sollicite tout particulièrement des recommandations qui touchent à l’urgence climatique et la transition à une économique à faibles émissions de carbone. OC et ses membres savent que le changement climatique constitue une grave menace pour notre économie, nos collectivités et notre avenir, et c’est pourquoi nous abordons cet enjeu dans notre mémoire.

Les orchestres canadiens se livrent de plus en plus à des démarches de réduction des émissions de carbone, notamment par :

  • L’intendance (exploitation ou location) à l’égard des espaces de spectacle, de répétition et d’administration, souvent dans des édifices transformés ou patrimoniaux;
  • L’utilisation de pratiques d’exploitation qui priorisent la consommation d’énergie et la réduction du gaspillage, ainsi que l’utilisation stratégique de documents numériques plutôt que papier;
  • L’incitation donnée aux membres du public pour qu’ils envisagent différentes options en matière de transport;
  • Une planification judicieuse des tournées de façon à minimiser l’empreinte carbone; L’Earth Day Network a compilé une liste d’œuvres orchestrales inspirées des enjeux climatiques qui inclut Arctic Symphony du compositeur canadien Vincent Ho, composée pour le Winnipeg Symphony Orchestra.

Aussi importantes qu’elles soient, ces mesures représentent des réponses extrêmement locales et isolées à une préoccupation mondiale. Pour se livrer pleinement à la tâche sur ce plan, les orchestres canadiens, ainsi que leurs partenaires du milieu des arts de la scène des secteurs à but lucratif et sans but lucratif, doivent avoir accès aux mêmes cadres d’action, recherches et mécanismes de partage des connaissances et de soutien que les secteurs des petites et moyennes entreprises (PME) et des municipalités, universités, conseils scolaires et hôpitaux (MUSH). La durabilité écologique et la transition à une économie à faibles émissions de carbone doivent constituer un mouvement plutôt que simplement une action; cela commence par la recherche et l’éducation et aboutit à une action collective et informée.

Orchestres Canada trouve son inspiration au Royaume-Uni, où des recherches sur mesure au sujet de l’empreinte carbone du secteur des arts de la scène ont jeté des lumières sur les émissions de gaz à effet de serre associées aux salles de concert, aux tournées et aux déplacements du public, entre autres facteurs contributifs. Cette base de faits solide a incité les bailleurs de fonds, les organismes associatifs et les orchestres à prendre des mesures collectives et concrètes visant à opérer un changement durable. Le secteur orchestral britannique a créé une « charte verte » (Green Charter) ; les organismes artistiques ont cerné et mesuré leurs principaux impacts environnementaux (énergie, eau, déchets, déplacements); le secteur a commencé à créer une demande de produits défendables sur le plan environnemental et à s’engager à faire des achats respectueux de l’environnement; les groupes en tournée ont inclus un « avenant vert » dans leurs contrats de spectacle, ont fait des efforts soutenus pour « voyager vert » (notamment en prenant les transports en commun si possible, y compris en tournée) et ont collaboré avec les gestionnaires des salles de spectacles et les organismes de transport en commun afin qu’il soit plus facile pour les membres du public de se rendre aux concerts en transport en commun, vélo ou voiture électrique.

Les orchestres canadiens veulent faire leur part et collaboreront avec les autres organismes du secteur de la musique en concert pour partager des pratiques exemplaires et, le cas échéant, participer à un dialogue avec le gouvernement du Canada. Il leur serait beaucoup plus facile de déployer ces efforts si les organismes de bienfaisance et sans but lucratif avaient autant accès que les secteurs des PME et des MUSH aux programmes fédéraux qui appuient la recherche et les projets et démarches d’éducation factuels visant la réduction des émissions de carbone.

Recommandation 2 – Appui des arts par l’intermédiaire du Conseil des arts

Dans le budget de 2016, le gouvernement du Canada s’est engagé à doubler en cinq ans les fonds destinés aux arts par l’entremise du Conseil des arts en faisant passer les crédits parlementaires annuels du Conseil de 181 millions de dollars en 2015-2016 à 361 millions de dollars d’ici 2020-2021. Nous remercions le gouvernement du Canada de cet investissement et nous l’encourageons à respecter pleinement cet engagement et à inclure le dernier versement de 35 millions dans le budget de 2020-2021.

En 2017-2018, les fonds venant du Conseil des arts ont représenté à peine 5,9 % des recettes totales des orchestres, et ce pourcentage était en baisse depuis cinq ans. Avec la nouvelle injection de fonds du Conseil, la tendance commence à changer. Un accroissement des fonds de base provenant du Conseil permettra une meilleure planification, un usage plus efficient des ressources et une résilience accrue. Cela favorisera en retour un investissement plus généreux dans le potentiel humain et des réponses plus vigoureuses à la nature diversifiée et en évolution des collectivités canadiennes. Les artistes et les organismes artistiques des collectivités canadiennes commencent à peine à profiter de cet investissement accru; ils l’utilisent pour créer des œuvres nouvelles, des marchés nouveaux et une prospérité nouvelle.

Recommandation 3 – Accroissement de l’investissement dans les fonds de contrepartie pour les fonds de dotation

Comme prochaine étape dans les mises à jour récentes des lignes directrices au sujet de la composante Incitatifs aux fonds de dotation du Fonds du Canada pour l’investissement en culture du ministère du Patrimoine canadien, nous encourageons le gouvernement du Canada à augmenter de 6,5 millions de dollars par année le budget de cette composante.

Les orchestres continuent à chercher des moyens de stabiliser et de diversifier leurs recettes; or les fonds de dotation (qui sont accordés afin d’avoir un impact à long terme et investis à perpétuité, et qui produisent un rendement annuel visant à appuyer la mission de l’organisme) constituent pour eux un outil de plus en plus important. En 2005-2006, OC a commencé à recueillir des renseignements sur les fonds de dotation détenus ou gérés par les orchestres canadiens; depuis cette date, les portefeuilles de fonds de dotation des orchestres sont passés d’un peu plus de 74 millions de dollars à près de 260 millions. Les dividendes annuels de ces fonds sont de l’ordre de 12,3 millions de dollars, soit presque autant que la contribution totale du Conseil des arts aux orchestres canadiens. Le produit des fonds de dotation est indispensable à l’exécution des programmes artistiques et communautaires de ces derniers.

Depuis 2001, le ministère du Patrimoine canadien appuie l’accroissement des fonds de dotation des organismes artistiques grâce à une composante du Fonds du Canada pour l’investissement en culture. Chaque année, ces derniers peuvent demander, au moyen de la composante Incitatifs aux fonds de dotation, une contribution pouvant atteindre jusqu’à 100 % du montant des dons faits à leurs fonds de dotation, et nombre d’orchestres, petits et grands, ont eu recours à ce programme. Celui-ci a eu beaucoup de succès : les demandes soumises dans le cadre du programme augmentent et, ces dernières années, il a été de plus en plus difficile de verser les fonds de contrepartie. L’injection d’une somme additionnelle de 6,5 millions de dollars par année dans le programme Incitatifs aux fonds de dotation permettrait de faire face à l’accroissement de la demande que ce programme connaît. Ces bonifications aideraient aussi les organismes artistiques de toutes les tailles à continuer à renforcer leurs fonds de dotation en encourageant les donateurs à voir à long terme.

Il s’agit d’un investissement dans l’avenir : une politique fiscale judicieuse et des programmes progressifs peuvent encourager les Canadiens à donner davantage, et les orchestres canadiens tiennent à attirer des fonds du secteur privé. Rappelons qu’en 2017-2018, les recettes des orchestres canadiens sont venues, dans une proportion remarquable de 38,8 %, d’activités de collecte de fonds à caractère caritatif, ainsi que de démarches auprès des entreprises et d’événements spéciaux. Une analyse récente du Conseil des arts révèle qu’entre 2010-2011 et 2016-2017, les orchestres canadiens ont enregistré une hausse de 34,4 % au chapitre des dons du secteur privé. Si cette recommandation est mise en œuvre, les organismes artistiques et culturels, toutes tailles confondues, augmenteront leurs fonds de dotation, ce qui aura pour effet de diversifier leurs sources de recettes. Résultat? Des organismes artistiques encore plus dynamiques sur le plan artistique, centrés sur les préoccupations communautaires et adaptables dans une économie en transition.

Recommandation 4 – Accroissement de l’investissement dans les stages et la formation des jeunes

Notre secteur est constamment appelé à prévoir les changements dans les communautés et à élaborer des stratégies pour adapter nos modèles de gestion actuels. Nous savons que la viabilité continue des orchestres passe fondamentalement par un investissement dans la formation de l’effectif et la création de débouchés pour les talents émergents dans les domaines artistiques, autant que dans ceux de la gestion et de l’administration. Mais les pressions financières incessantes ont exigé une restructuration de l’effectif administratif dans les orchestres canadiens : d’après une étude récente du Conseil des arts, 47 des grands orchestres canadiens signalent une baisse de 11,4 % du nombre de leurs postes à temps plein entre 2010-2011 et 2016-2017, tandis qu’au cours de la même période, la proportion de postes saisonniers et à court terme est passée de 29 % à 50 % de l’effectif. Ces changements reflètent le souci des orchestres d’améliorer l’efficience de leurs opérations; toutefois, ils risquent, tout à fait par mégarde, de restreindre les possibilités d’effectuer un transfert utile, intergénérationnel et réciproque de connaissances et une planification réfléchie de la relève.

Les orchestres canadiens continuent à souligner l’importance critique d’avoir un effectif bien formé, à jour et diversifié. On considère souvent qu’une personne qui occupe un emploi auprès d’un organisme artistique canadien le fait purement par amour, plutôt que pour poursuivre une carrière viable. Rappelons toutefois que le secteur culturel fait une contribution de 53,1 milliards de dollars au PIB national. Cela est particulièrement le cas pour les jeunes Canadiens qui veulent entamer leur carrière sur le marché du travail précaire qui existe actuellement. À l’heure actuelle, il n’y a pas beaucoup de moyens de prendre pied dans le secteur culturel. Ces dernières années, le programme Jeunesse Canada au travail / Conseil des ressources humaines du secteur culturel a disposé d’un budget de 226 000 $ pour appuyer partiellement seulement 20 placements payés en administration des arts par année. Vu l’urgence de faciliter la planification de la relève, le mentorat et le transfert de connaissances, il faut faire mieux.

Nous exhortons donc le gouvernement du Canada à élargir le programme Jeunesse Canada au travail dans le domaine de l’administration des arts et des activités culturelles. Un accroissement de l’investissement dans ce programme de 500 000 $ par année (s’ajoutant au montant actuel de 226 000 $) permettrait aux jeunes travailleurs émergents dans le secteur des arts et de la culture d’acquérir une expérience précieuse auprès d’organismes artistiques et à ces derniers de renforcer leurs bassins de compétences.

Conclusion

Orchestres Canada remercie le Comité permanent des finances de l’occasion qu’il lui a donnée de contribuer aux consultations prébudgétaires de 2020. Nous serions ravis de discuter plus en profondeur de nos recommandations avec vous.

Pour des orchestres de jeunes ouverts et une musique inclusive

Photo, Ian RitchieLettre d’Ian Ritchie, conférencier à la conférence nationale d’Orchestres Canada de 2019, aux membres d’OC au sujet du rapport L’orchestre retentit.

Ayant déjà participé aux conférences organisées par vos prédécesseurs de l’Association des orchestres canadiens au début des années 1990, quand je présidais l’Association of British Orchestras et dirigeais le Scottish Chamber Orchestra, j’étais ravi d’avoir été invité de nouveau à participer à vos récentes délibérations à Ottawa. Conscient du caractère palpitant de la période d’innovation et de changement que traversent les orchestres de nos pays respectifs, ainsi que de l’ingéniosité stratégique et de l’effort créatif si clairement à l’œuvre dans nombre d’orchestres canadiens, je vous semblerai peut-être présomptueux d’ajouter des suggestions à votre liste de réponses déjà bien réfléchies au récent rapport L’orchestre retentit. Mais je prends une chance!

L'orchestre retentitJe préconiserais l’établissement d’« orchestres » de jeunes « ouverts », communautaires et socialement inclusifs, en partenariat avec des orchestres professionnels à l’échelle du Canada, comme réponse stratégique et pratique aux revendications exigeantes et catégoriques incluses dans le rapport. Ces orchestres seraient inspirés du modèle du Setúbal Youth Ensemble que j’ai développé au cours des cinq dernières années dans le cadre de mon festival de musique au Portugal. En bref, grâce à un processus d’auditions ouvertes excluant toute hypothèse quant à une structure orchestrale eurocentrique, l’Ensemble résultant a permis de recruter et de conserver environ le quart de ses membres auprès de groupes de tradition auditive, venant de la population locale d’immigrants des anciennes colonies portugaises d’Afrique et d’Amérique du Sud, et un autre quart composé de jeunes à besoins spéciaux et aux prises avec diverses incapacités, tandis qu’environ la moitié des membres viennent du milieu traditionnel de l’éducation musicale, tous étant choisis en raison de leur talent. Comme l’instrumentation dépend des jeunes musiciens retenus plutôt que l’inverse, il n’y a pas de répertoire standard. Toute la musique de l’Ensemble doit donc être spécialement composée ou arrangée pour le groupe : cela a créé des occasions de création uniques pour une génération nouvelle de compositeurs et nécessité des combinaisons inhabituelles d’instruments (y compris l’utilisation de la technologie accessible, au besoin) et l’invention de notations spéciales pour permettre la participation des membres incapables de lire la langue musicale traditionnelle. Cet Ensemble est « l’orchestre de jeunes » officiel de Setúbal.

Je crois qu’il sera important pour les orchestres, s’ils veulent réagir avec résonance au rapport L’orchestre retentit, de poursuivre leur évolution positive et gérable, plutôt que de provoquer une révolution soudaine et éventuellement dommageable. Le modèle Setúbal peut appuyer cette approche en suscitant une action décisive et en veillant à ce que toute « révolution » qui s’impose soit menée par les générations nouvelles et émergentes de musiciens qui misent sur la collaboration. Les ensembles de ce genre – qui formeront des communautés musicales jeunes, novatrices, adaptables, inclusives et diversifiées – auront de bien meilleures chances que les orchestres matures, établis et bien sûr moins souples, de persuader les conservatoires et universités d’écouter leurs revendications en faveur de transformations fondamentales dans leurs parcours d’enseignement et de formation, ainsi que d’y répondre. Ces parcours sont actuellement trop étroits et insuffisamment balisés pour aider les musiciens issus d’une tradition non eurocentrique ou autochtone à faire de véritables progrès; ils sont aussi complètement inaccessibles pour la plupart des personnes ayant des incapacités physiques, des difficultés d’apprentissages et d’autres besoins spéciaux.

Bref, l’adoption du modèle du Setúbal Youth Ensemble, adapté en fonction de chaque ensemble et de chaque communauté, aura pour conséquence, au lieu d’imposer les hiérarchies classiques de l’Occident et ses pratiques en matière de leadership, d’instrumentation, de répertoire, de notation et de méthodes de répétition, de favoriser l’inclusion dans le processus de divers genres musicaux (selon la composition diversifiée du groupe), d’œuvres et d’arrangements nouveaux, de l’improvisation, de la créativité mutuelle et d’échéanciers réglables. Cette approche n’est pas nécessairement coûteuse; elle est accessible pour les jeunes musiciens de tous les milieux et peut aider à répondre aux préoccupations exprimées par les défenseurs de l’équité, surtout parmi la population autochtone. En plus, elle multiplie pour les compositeurs et autres artistes créateurs les occasions de collaboration; elle peut promouvoir la musique comme forme artistique et plus largement sur divers fronts, y compris celui de son potentiel éprouvé mais inexploité sur les plans du développement, de la santé et du bien-être personnels. Cela aurait un succès retentissant!

Ian Ritchie (Londres, Angleterre, juillet 2019)

Blogue d’invité : La musique pour toutes habiletés dans la capitale du Canada

Child trying out a flute at a Music Circle eventOn semble de plus en plus conscient, ces dernières années, du besoin de rendre les arts et la musique plus accessibles pour la communauté à besoins spéciaux. La musique s’inscrit dans l’expérience humaine, et tous ont le droit d’en profiter. Mais les concerts traditionnels posent des obstacles parfois difficiles à surmonter : éclairage intense, sonorité forte, coût élevé, et règles d’étiquette et normes de comportement qui peuvent rendre l’assistance à un concert orchestral impossible pour beaucoup de personnes ayant des besoins spéciaux. Il faut aussi reconnaître la rareté et le faible nombre des possibilités d’éducation artistique vraiment accessibles. L’accessibilité physique ne constitue qu’un élément du problème; la vraie accessibilité suppose d’éliminer tous les obstacles, ce qui exige de la créativité de la part des organismes artistiques.

Child with earmuffs trying a horn at a Music Circle eventLa participation à des interprétations musicales et à des concerts accessibles procure des avantages qui dépassent le strict cadre de la musique. La participation à un programme musical adapté accessible peut faciliter le développement des compétences sociales en encourageant l’intervention à tour de rôle et les rapports avec les pairs. La stimulation sensorielle que suscitent le jeu d’un instrument et l’écoute de la musique dans un environnement contrôlé peut favoriser l’autoréglementation et promouvoir le bien-être. Pour les parents dont les enfants ont des besoins spéciaux, l’occasion de prendre part à une activité artistique d’une manière facile pour leur enfant est inestimable.

Le Centre national des Arts d’Ottawa a adopté cette cause en créant un milieu accueillant et adapté pour les élèves ayant des besoins spéciaux grâce à son programme novateur du Cercle musical. À la fois éducation musicale et expérience de concert, cette initiative hybride vise à répondre aux besoins des jeunes publics à besoins spéciaux. Les jeunes participent en petits groupes à une série d’ateliers pratiques centrés sur une famille d’instruments (cuivres, vents, cordes ou percussion) et assistent ensuite à un concert adapté aux sensibilités sensorielles mettant en vedette ces mêmes instruments. Le tout se déroule dans un milieu confortable, offrant diverses options pour s’asseoir, de l’espace pour bouger et une aire tranquille pour les pauses requises. Le matériel des ateliers est conçu pour répondre aux besoins de chacun des participants et leur permettre d’avoir des interactions avec les instruments et entre eux d’une manière confortable et valable pour eux. Le concert est planifié avec soin pour éviter une sursimulation sensorielle. Pour de nombreux jeunes, la participation à ce programme a aussi servi à faire le pont à l’assistance à des concerts réguliers de l’orchestre; le CNA a aussi facilité cela en offrant, lors des concerts pour la famille, des activités préconcert adaptées aux sensibilités sensorielles. Grâce au programme Cercle musical, des centaines de personnes à besoins spéciaux de tous âges ont découvert l’orchestre et assisté à des concerts conçus pour répondre à leurs besoins. Cette initiative a suscité un amour de la musique chez beaucoup d’entre elles, qui se sentent accueillies et à l’aise au Centre national des Arts.

Merci à Erin Parkes du Lotus Centre for Special Music Education d’avoir écrit cet article. Erin sera à notre conférence nationale pour parler sur les orchestres et l’inclusion social avec Ritchie (Setúbal Music Festival), Faith Scholfield (Windsor Symphony Orchestra) et Elizabeth Simpson (Orchestre du CNA).

Du développement à l’engagement

Donna Walker-KuhneDans le cadre de la conférence nationale d’OC à Ottawa du 11 au 14 juin, nous accueillerons Donna Walker-Kuhne comme conférencier d’honneur. Donna est actuellement conseillère principale, Implication communautaire au New Jersey Performing Arts Center (NJPAC). Créée il y a quatre ans par Donna Walker-Kuhne, la division de l’engagement communautaire du NJPAC produit, malgré sa taille réduite (elle ne regroupe que trois employés), des résultats étonnants. Le NJPAC qui, chaque année, offre plus de 200 spectacles et attire 30 000 personnes, s’emploie activement à diversifier le public des arts et utilise de nombreux moyens pour le mobiliser.

Les secrets de l’engagement communautaire

Dès le début de leur intervention, Donna et son équipe ont décidé de faire largement appel au conseil consultatif communautaire déjà en place au NJPAC pour qu’il l’aide à orienter leur travail. « Nous avons un conseil consultatif extraordinaire qui crée des spectacles intéressant la collectivité, qui initie le public aux arts, l’implique dans les arts et le renseigne sur les arts », dit-elle. La collaboration entre la division de l’engagement communautaire et le conseil consultatif a transformé le mode de fonctionnement du NJPAC. « Cette action a eu un grand impact non seulement sur les auditoires, mais aussi sur les possibilités que nous offrons aux entreprises qui sont nos bailleurs de fonds. Parce que nous pouvons leur offrir une empreinte dans la collectivité, elles affectent des fonds additionnels et, dans certains cas, financent exclusivement notre division. »

Les mesures de réussite

Il peut être difficile de mesurer l’impact de ce travail sur les communautés. Donna a parlé de mesurer le succès au NJPAC en fonction des actions des organismes et associations communautaires. « L’achat de billets ne constitue pas un de nos paramètres. Nous ne sommes pas une entité de vente », dit-elle. Ils examinent plutôt le degré d’engagement des organismes qu’ils desservent selon une « échelle d’engagement » englobant les diverses formes d’interactions avec les spectacles offerts au NJPAC :

  1. Assistance à des spectacles gratuits
  2. Promotion des spectacles au NJPAC (circulaires, e-blasts, prestation d’une aide au NJPAC pour l’aider à rejoindre des publics qui autrement seraient négligés)
  3. Venue de groupes à des spectacles
  4. Bénévolat lors de spectacles

Tout organisme qui cumule trois de ces quatre interventions est appelé un partenaire engagé, et leur suivi constitue une mesure clé du succès. Le NJPAC compte actuellement 122 partenaires engagés.

Le développement des publics et l’engagement communautaire

Photo of NJPAC with a packed crowd outsideComment ce travail a-t-il changé au fil du temps ? « Il évolue. Je fais ce travail depuis 1982, affirme Donna. À cette époque, nous n’avions pas les mots pour décrire le manque de diversité au sein du public, mais une conversation était amorcée. » Il a fallu un certain temps pour que les organismes réagissent à ce qu’ils entendaient. Dans les années 1990, on a commencé à parler de développement des publics, et certaines fondations ont commencé à y consacrer des fonds. Avec le temps, on a fini par associer cette expression aux ventes, au développement des publics pour qu’ils achètent des billets. L’expression engagement communautaire correspondait à l’étape suivante. « Il faut tout d’abord cultiver la communauté, signale Donna, pour qu’elle s’intéresse à ce que nous faisons. »

Bien que la terminologie ait changé, les organismes artistiques éprouvent tous vivement le désir de mobiliser davantage les collectivités. Il n’est toutefois pas facile d’intégrer cette action dans les plans à long terme. Il faut, au sein même de l’organisme, y consacrer du temps et de l’argent pour qu’elle se réalise. « Il faut en faire une priorité, précise Donna. Le conseil d’administration et la haute direction doivent prendre cette action à cœur. » Il est important d’avoir des moyens de mesurer le succès et de tisser des liens qui durent au-delà d’un projet en particulier ou d’un employé donné. La tâche n’est pas facile, mais elle crée pour les orchestres la possibilité de toutes sortes de relations intéressantes, enrichissantes et durables avec les communautés.

Donna donnera le discours d’ouverture de la conférence nationale et animera un atelier qui décrira des pratiques exemplaires dans le domaine de l’implication communautaire en discutant des mesures de réussite pour ces programmes. Elle présentera également des stratégies tangibles pour attirer et accroître un public multiculturel dans le domaine des arts. Pour en savoir plus, consultez la section sur la conférence nationale du site Web d’OC.

Bâtir un organisme numérique

Le mot « numérique » provoque un vaste éventail de réactions de la part des administrateurs des arts, allant de cris de joie à… de simples cris. Que le numérique avec un grand « N » fasse partie de l’ADN de votre organisme ou qu’il s’agisse simplement de l’apanage, selon vous, des milléniaux qui font partie de votre personnel, il ne fait aucun doute que les orchestres communiquent avec leurs publics sur des plateformes numériques sous des formes à la fois nouvelles, passionnantes et alarmantes.  En préparation pour notre Conférence nationale, nous avons rencontré (numériquement, bien sûr) Fiona Morris de The Space pour discuter des possibilités et écueils de l’intégration de la technologie numérique dans les arts.

Fiona est directrice exécutive et directrice de la création à The Space, un organisme de développement et de mise en service du Royaume-Uni, qui collabore avec des artistes pour créer de nouveaux projets. The Space appuie aussi les organismes du secteur des arts en matière de stratégie numérique en offrant du mentorat, de la formation et des services d’experts-conseils. Avec son collègue John White, Fiona animera une séance pré-conférence pour discuter de certains défis sur la stratégie numérique.

Pourquoi le numérique et pourquoi maintenant ?

Photo: People discussing around laptopsBien que ce ne soit pas d’hier que nous parlons d’intégrer les technologies numériques dans nos organismes artistiques, notre manière d’en parler doit changer. « Le mot “numérique”, dit Fiona, est un de ces mots de notre temps. Il a le malheur de pousser les gens à se sentir inadéquats. Peu importe qu’on en connaisse le sens parce que vraiment il ne veut rien dire du tout. » On tend à l’utiliser comme un mot passe-partout pour décrire toute activité en ligne, sans toujours savoir ce que cela signifie. Les orchestres veulent être numériquement actifs, mais cela ne se résume pas à faire la diffusion continue en direct de tout ce qu’ils font. Il faut choisir stratégiquement ce que l’on présente en ligne pour que notre temps et notre argent, deux denrées limitées, aient le plus d’impact possible.
Nous n’avons pas besoin de « faire plus dans le numérique ». Selon Fiona, le numérique est une « manière de communiquer avec les publics qui est entièrement révolutionnaire. » Le nombre croissant d’outils numériques à la disposition des organismes artistiques et de leurs publics change complètement la donne ; il signifie que nos publics peuvent être à des milliers de milles ou sous nos yeux, soit une synthèse à la fois emballante et troublante de l’hyperlocal et du mondial.

Possibilités et défis

Comme nous le savons à Orchestres Canada, les organismes artistiques s’interrogent sur la façon de commencer à utiliser les technologies numériques compte tenu du temps et de l’argent limités qu’ils peuvent y consacrer (jetez un coup d’œil aux résultats du sondage sur la stratégie numérique que nous avons effectué auprès des orchestres membres).

Nous traversons une période extraordinaire pour les organismes culturels. Nous pouvons rejoindre notre public comme jamais auparavant. « Pour les organismes culturels et de création, cette possibilité de communiquer avec les publics et de connaître immédiatement leurs réactions est extraordinaire », affirme Fiona. Il est toutefois intéressant de signaler que c’est une relation où tout le pouvoir est entre les mains du public. Nos auditoires consomment chaque jour une grande quantité de contenu numérique et ont de plus en plus le pouvoir de déterminer ce qu’ils vont consommer et ce qu’ils vont laisser de côté. Nous devons savoir ce que nous voulons quand nous demandons à notre public d’emprunter la voie numérique vers nous.

Souvent, les organismes artistiques se tournent vers les plateformes numériques (qui ne leur sont pas très familières) pour essayer de recruter de jeunes publics (avec lesquels ils n’ont guère d’expérience en matière de communication). Fiona nous incite à maîtriser tout d’abord l’un de ces deux aspects plutôt que de s’aventurer en deux terrains peu familiers. Il faut être bien clair et cohérent dans le message que nous voulons transmettre aux publics numériques, à savoir qui les compose et pourquoi ils veulent nous écouter.

Approche et intégration du numérique

Nous avons demandé à Fiona de donner des exemples de traits qui caractérisent les organismes qui ont réussi à transformer leurs démarches numériques. Elle a signalé la clarté de leur message et énoncé une série de questions, y compris les suivantes, auxquelles les organismes à l’aise dans le numérique pouvaient fournir des réponses solides :

  • Qui sont ceux qui composent le public ?
  • Où est le public ?
  • À quelles sortes de conversations se livre-t-il ?
  • Pourquoi devrait-il se tourner vers nous ? (autrement dit, en quoi notre balado ou diffusion continue en direct se distingue-t-elle des autres ?)

Fiona a aussi insisté sur le fait qu’une stratégie numérique devait avoir des racines dans chaque secteur de l’organisme. « La plupart des organismes artistiques sont très cloisonnés; les gens du marketing ne parlent pas aux créateurs, qui ne parlent pas aux responsables de la collecte de fonds. Avec le numérique, tout doit être intégré et progresser vers un seul et même but. »

Fiona et John de The Space animeront une séance pré-conférence sur comment intégrer vos plans stratégies et d’affaires à votre stratégie numérique. Pour en savoir plus, consultez la section sur la conférence nationale du site Web d’OC.

Blogue d’invité : L’Orchestre Métropolitain pour la jeunesse

Rencontrer les jeunes et rendre la musique toujours plus accessible sont des priorités pour l’Orchestre Métropolitain. Chaque année, les initiatives éducatives de l’OM suscitent l’émerveillement de plus de 11 000 jeunes sur tout le territoire montréalais, par l’entremise d’un programme éducatif en deux volets : l’OM pour les écoles et l’OM pour la relève.

L’OM pour les écoles donne lieu à des rencontres significatives entre les élèves et nos musiciens, que ce soit par la tenue d’ateliers musicaux dans les écoles ou l’accueil de groupes scolaires à nos répétitions ou à nos concerts. Un bel exemple d’activités : la réalisation d’expositions ! Comme en décembre dernier, alors que les œuvres d’un groupe d’une quinzaine d’enfants inscrits à la maternelle à l’école Notre-Dame-des-Neiges décoraient les foyers de la Maison symphonique, pour le plus grand plaisir du public. Les élèves, venus assister à la générale, ont pu visiter leur exposition, et faire cadeau de l’une de leurs œuvres à notre chef Yannick Nézet-Séguin. En amont de cette sortie, ils s’étaient familiarisé avec le Concerto pour piano de Schumann, au programme du concert, et avaient reçu la visite du chef Nicolas Ellis, collaborateur artistique à l’OM, qui a répondu à toutes leurs questions.

L’OM pour la relève a pour objectif d’offrir une tribune aux jeunes musiciens et de soutenir leur développement grâce, entre autres, à du mentorat et des classes de maîtres. Les préludes OMdes prestations musicales qu’offrent des jeunes musiciens talentueux en préambule aux concerts de l’OM, en sont un exemple. Ces jeunes assistent ensuite gratuitement au concert, et quelques-uns ont le privilège de remettre les fleurs sur scène aux chefs et solistes que nous recevons. Un autre projet de l’OM pour la relève est la création du Concours OMNI.  Dédié aux jeunes musiciens de 7 à 17 ans, ce concours donnera l’occasion aux candidats de faire valoir leur talent dans un contexte décontracté, favorisant la rencontre de jeunes partageant la même passion et les échanges avec des musiciens professionnels. Ces initiatives sont des plus inspirantes, tant pour les jeunes que pour nos musiciens qui en retirent une grande fierté.

Un très grand merci  à Laura Eaton à l’Orchestre Métropolitain d’avoir écrit cet article.

Journée des orchestres à petit budget de la Conférence nationale

Nous sommes ravis d’annoncer une journée destinée aux administrateurs, directeurs musicaux et musiciens des orchestres à petit budget, dans le cadre de notre conférence nationale à Ottawa, le 13 juin.

Date et heure : Jeudi le 13 juin, 9h00-17h30
Lieu : Centre national des arts du Canada, 1 rue Elgin, Ottawa, ON K1P 5W1
Coût : 100 $ + TVH

Nous avons maintenant atteint la capacité maximum de participants. 

Programme

9h00-10h00 Café, inscription

10h00-12h00. Réunion entre pairs. Sujets :

  1. Points de vue sur les manières dont les orchestres à petit budget peuvent accéder à des sources de financement : Comment présenter une demande de financement pour qu’elle soit acceptée ?
  2. Comment faire beaucoup avec peu : Qui fera quoi ? Trouver, attirer et conserver des administrateurs et bénévoles hors pair.
  3. Créer et maintenir un orchestre communautaire solide : Comment attirer et satisfaire des musiciens de talent ? Comment trouver le bon directeur musical et quel rôle doit-il jouer ?
  4. Développer les publics : Comment pouvons-nous étendre, cultiver et diversifier nos publics ? Quelles techniques s’avèrent efficaces ?

12h00-13h00. Dîner en groupe

13h00-14h00. Réunion entre pairs

14h00 – 16h00. Choix d’ateliers sur les manières dont les orchestres peuvent rejoindre les populations de plus en plus diverses, quelle que soit leur façon de se définir dans leurs communautés. Choisissez une de ces options :

  1. La programmation à l’intention des personnes ayant des besoins spéciaux
  2. Les cheminements de carrière : Solutions à long terme et remèdes à court terme en matière de diversification des orchestres.
  3. La collecte de fonds (colloque)
  4. Les modèles opérationnels : La résilience, qu’est-ce au juste ? Atelier animé par Patrick Towell (Golant Media Ventures, et The Audience Agency)

16h00 – 16h30. Pause-café

16h30 – 17h30. Présentation d’experts : des données utiles sur les arts ! La récente étude démographique du Conseil des arts du Canada sur les conseils d’administration et employés des institutions financées au moyen du programme Inspirer et enraciner.

17h30. Conclusion du programme de la journée. Les intéressés peuvent participer aux activités suivantes à leurs frais.Inscrivez-vous à l’activité de votre choix ici.

  1. Visite à pied d’inspiration autochtone de la Colline du Parlement (coût 15-20 $ par personne ; inscription obligatoire)
  2. Concert d’OrKidstra (les billets sont gratuits mais doivent être réservés à l’avance)
  3. Dîner prix fixe au CNA; coût estimatif de 50 $ par personne, non compris les taxes, pourboires et boissons alcoolisées.

Conférence nationale complète

Si vous souhaitez vous joindre à nous pour les trois jours de la conférence, vous seriez également le bienvenu. Vous trouverez plus de renseignements  sur la page de la conférence nationale de notre site Web.

Merci, Micheline McKay, bienvenue Éric Dubeau

Un message de notre directrice générale, Katherine Carleton

Micheline McKayDepuis 2013, Orchestres Canada a le privilège de travailler avec Micheline McKay comme consultante en relations gouvernementales. Micheline a agi comme conseillère de confiance, analyste et source fiable d’information et de commentaires pour les employés, le conseil d’administration et le Comité sur la défense des intérêts d’OC. Son bon sens, ses normes éthiques élevées, sa discrétion, son travail acharné et ses réflexions politiques nous ont tous inspirés. J’ajoute, sur le plan personnel, qu’elle a été la meilleure et plus patiente corédactrice avec laquelle il ne m’a jamais été donné de travailler, maniant avec le plus grand aplomb mes révisions incessantes et mes plus folles élucubrations. Je me rappelle aussi avec énormément d’admiration le rôle qu’elle a joué lors de notre Journée des orchestres sur la colline en 2018 : les éloges passionnés à l’égard des orchestres qu’ont faits ce jour-là la ministre du Patrimoine canadien et les présidents et vice-présidents du Comité permanent du patrimoine canadien résultaient du tact et du sens organisationnel aigu de Micheline.

À l’automne 2018, Micheline nous a informés qu’elle fermait son cabinet pour se consacrer à autre chose, et nous lui avons fait de tendres adieux au nom de toute la communauté d’OC. Elle a accompli un travail exceptionnel pour nous au cours des cinq dernières années, et nous en sommes reconnaissants.

Éric DubeauLe 1er avril, Éric Dubeau deviendra le nouveau conseiller en relations gouvernementales d’OC. De son bureau juste à l’extérieur de Montréal, Éric a accumulé de nombreuses années d’expérience en tant que défenseur des arts, membre du personnel politique, observateur politique, dirigeant d’association, agent de subvention, consultant en arts et compositeur-interprète primé. Ses compétences singulières et son approche éclairée et axée sur la collaboration en font le successeur idéal de Micheline. Nous sommes impatients de travailler avec lui !