Un instantané des orchestres au temps de la pandémie

Visual for the SurveyPour souligner le premier anniversaire de la pandémie qui a suspendu les activités des orchestres et des organismes culturels partout au Canada, nous plongeons dans des données nouvelles sur la situation des orchestres. L’Enquête nationale sur les répercussions dans le secteur culturel, dont Orchestres Canada a été le fer de lance et dont les résultats ont été publiés au début de l’année, reflète les réponses reçues de 728 organismes, y compris 73 orchestres. Une comparaison entre les orchestres et les organismes culturels en général aide à jeter de la lumière sur certaines tendances clés qui peuvent aider les orchestres à se préparer en vue de la reprise graduelle qui les attend.  

 

1- Les orchestres estiment avoir été laissés pour compte par les mesures de soutien gouvernementales

Dans l’ensemble, les orchestres étaient moins positifs que les organismes culturels en général à propos de nombre de programmes de soutien gouvernementaux.  En effet, 57 % des orchestres, contre 45 % de tous les organismes culturels, ont dit ne pas être admissibles à la Subvention salariale d’urgence du Canada (SSUC). Dans l’ensemble, les orchestres étaient moins portés à donner une cote positive à la plupart des programmes de soutien gouvernementaux :

2- Les orchestres sont à l’avant-garde de la tendance vers le travail à domicile

Près des trois quarts (72 %) des travailleurs des orchestres ont travaillé de leur domicile durant la pandémie. Même après une future reprise, 50 % de l’effectif orchestral continuera sans doute à travailler de la maison. Cette proportion est le double du niveau enregistré avant la pandémie (26%) et supérieure à celle notée pour l’ensemble des organismes culturels (42 %).

3- Les orchestres sont enthousiasmés par le numérique

Les orchestres tendaient à avoir eu des expériences plus positives en matière de programmation numérique que les organismes culturels en général; en effet, 49 % ont déclaré que la programmation numérique avait dépassé leurs attentes contre 35 % de la totalité des organismes artistiques. Il est intéressant de noter que les orchestres plus portés que ces derniers à dire qu’ils ont l’intérêt, la capacité, le savoir, le matériel, la technologie et la vitesse Internet nécessaires pour opérer un virage numérique.

4- Près d’un orchestre sur trois est dans une situation périlleuse, les autres sont dans un circuit d’attente

Au total, 31 % des orchestres étaient fermés ou évaluaient leur capacité à rester ouverts. En général, les orchestres se sentent plus éloignés d’une reprise que les autres organismes. Ils étaient beaucoup plus portés à dire que l’importance attachée aux activités, à la reprise et à une aide après la pandémie constituait un obstacle à l’obtention de fonds (10 % pour les orchestres contre 2 % pour l’ensemble des organismes culturels). Paradoxalement, les orchestres tendent à être plus optimistes quant à leur capacité à se remettre de la pandémie (74 %) que l’ensemble des organismes culturels (67 %).

5- Pertes énormes sur le plan professionnel pour les particuliers

Depuis le début de la pandémie, 83 % des artistes et travailleurs culturels du secteur orchestral ont perdu au moins une part de leur travail; d’ailleurs, 13 % ne travaillent plus dans ce secteur.  En moyenne, les répondants avaient travaillé dans le domaine des arts depuis 23 ans. Au moins 71 % des répondants ont dit s’attendre à un revenu inférieur à ce qu’ils avaient initialement prévu. La proportion de ceux qui s’attendaient à un revenu inférieur à 20 000 $ (35 %) avait triplé comparativement à ce qu’elle était avant la pandémie (13 %). 

En outre, les particuliers s’attendent à toucher une plus grande part de revenu de sources autres qu’artistiques; en effet, seulement 68 % du revenu de ces artistes et travailleurs culturels viennent actuellement d’activités artistiques, contre 80 % avant la pandémie. Environ le tiers d’entre eux affirment qu’il est peu probable qu’ils travaillent encore dans le domaine des arts et de la culture dans trois mois (février 2021).

6- Accroissement du niveau de stress et d’anxiété

Environ quatre fois plus de travailleurs culturels signalent des niveaux élevés ou très élevés de stress et d’anxiété aujourd’hui comparativement à la période avant la pandémie. Résultat encore plus révélateur, aucun répondant ne signalait un niveau très élevé de stress avant la pandémie, contre 33 % aujourd’hui. Les femmes sont plus portées que les hommes à indiquer des niveaux élevés de stress et d’anxiété aujourd’hui qu’avant la pandémie, alors que la différence avant la COVID était minimale.

7- Des liens plus solides parmi les membres d’Orchestres Canada 

Les organismes affiliés à Orchestres Canada (60 %) tendent, plus que l’ensemble des organismes culturels participants (48 %), à se tenir au courant des faits au moyen de réunions nationales entre pairs. En outre, environ les deux tiers (64 %) des répondants affiliés à Orchestres Canada disent se sentir informés au sujet des mises à jour sectorielles et gouvernementales, soit une proportion plus élevée que celle de 49 % signalée par tous les particuliers participants. Bravo à la communauté d’OC!

 

Source : Enquête nationale sur les répercussions dans le secteur culturel, janvier 2021

Yannick Nézet-Séguin remporte le prix Betty Webster 2020 d’Orchestres Canada

Yannick Nézet-Séguin est le lauréat du prix Betty Webster d’Orchestres Canada en 2020.

Le maestro Nézet-Séguin a été nommé par l’Orchestre Métropolitain. Bien que le prix soit traditionnellement remis en personne, il a fallu cette année repenser la tradition et l’annonce du prix a été faite par le biais de cette vidéo, qui célèbre la participation de Yannick Nézet-Séguin et sa collaboration avec plusieurs orchestres canadiens d’un océan à l’autre.

Le prix Betty Webster est décerné chaque année à une personne ou à une organisation qui a apporté une contribution soutenue et significative pendant plusieurs années à la communauté orchestrale canadienne, en mettant l’accent sur le leadership, l’éducation et le bénévolat. Il a été créé en 2002 pour honorer la directrice générale fondatrice d’Orchestres Canada. Parmi les lauréats des années précédentes, on compte d’éminents musiciens, bénévoles, éducateurs, ensembles et gestionnaires des arts : un hommage à la vision inclusive de Mme Webster pour les orchestres canadiens.

Le maestro Nézet-Séguin est un chef d’orchestre de renommée internationale, fièrement canadien et québécois.  En septembre 2018, il est devenu le troisième directeur musical du Metropolitan Opera de New York. Directeur musical de l’Orchestre de Philadelphie depuis 2012 et de l’Orchestre Métropolitain de Montréal depuis 2000, il est également chef d’orchestre honoraire de l’Orchestre philharmonique de Rotterdam (après avoir été directeur musical de 2008 à 2018), et membre honoraire de l’Orchestre de chambre d’Europe.  En septembre 2019, il a signé un contrat à vie avec l’Orchestre Métropolitain.  Artiste de Deutsche Grammophon, le maestro Nézet-Séguin a une discographie importante et diversifiée.

Le prix Betty Webster est décerné chaque année à une personne ou à une organisation qui a apporté une contribution soutenue et significative pendant plusieurs années à la communauté orchestrale canadienne, en mettant l’accent sur le leadership, l’éducation et le bénévolat. Il a été créé en 2002 pour honorer la directrice générale fondatrice d’Orchestres Canada. Parmi les lauréats des années précédentes, on compte d’éminents musiciens, bénévoles, éducateurs, ensembles et gestionnaires des arts : un hommage à la vision inclusive de Mme Webster pour les orchestres canadiens.

Le maestro Nézet-Séguin est un chef d’orchestre de renommée internationale, fièrement canadien et québécois.  En septembre 2018, il est devenu le troisième directeur musical du Metropolitan Opera de New York. Directeur musical de l’Orchestre de Philadelphie depuis 2012 et de l’Orchestre Métropolitain de Montréal depuis 2000, il est également chef d’orchestre honoraire de l’Orchestre philharmonique de Rotterdam (après avoir été directeur musical de 2008 à 2018), et membre honoraire de l’Orchestre de chambre d’Europe.  En septembre 2019, il a signé un contrat à vie avec l’Orchestre Métropolitain.  Artiste de Deutsche Grammophon, le maestro Nézet-Séguin a une discographie importante et diversifiée.

En réponse à la remise du prix, Yannick Nézet-Séguin a déclaré : « Je suis profondément touché de recevoir ce prix Betty Webster remis par Orchestres Canada. Notre milieu orchestral canadien foisonne de talents et bien que les temps actuels ne soient pas faciles, je suis de ceux qui ont espoir et qui croient en la solidarité pour les prochains mois. À tout le milieu orchestral, les musiciens de partout au pays, bravo et merci pour toutes vos initiatives. Cette reconnaissance me fait vraiment chaud au cœur. »

Le prix comprend une plaque ainsi qu’un don à l’orchestre choisi par le lauréat. M. Nézet-Séguin a demandé que le don de cette année soit dirigé vers l’Orchestre symphonique de l’École Joseph-François Perrault.

Le jury national était présidé par Jennifer MacDonald, membre du conseil d’administration d’OC et directrice des opérations artistiques du Calgary Philharmonic Orchestra, et comprenait la lauréate de l’année dernière, Claire Guimond (flûtiste et fondatrice/directrice artistique d’Arion Orchestre Baroque, Montréal QC) ; Chris Lee (tuba, Orchestre du Centre national des Arts) ; Eric Mathis (directeur de l’administration artistique et tromboniste, Symphony Nova Scotia, Halifax NS) ; Leanne Miners (responsable artistique, North Bay ON) ; et Jeffrey Ryan (compositeur, Vancouver BC).

La présidente du jury, Jennifer MacDonald, a déclaré : « Notre jury a été, comme toujours, inspiré par les nominations : des personnes et des groupes dont la contribution est ressentie au niveau régional, national et international. C’était un véritable privilège de se voir rappeler les nombreuses façons dont les Canadiens ont un impact sur le monde des orchestres.  Cependant, une nomination en particulier s’est finalement classée au sommet, et nous sommes honorés de nommer Yannick Nézet-Séguin comme lauréat de cette année. C’est un musicien remarquable, visionnaire et humanitaire, et il continue à promouvoir la musique et les musiciens canadiens sur la scène mondiale. »

Qu’est-ce que les orchestres canadiens ont fait cet automne?

L’automne marque généralement le début de la saison dans le monde des arts de la scène, les orchestres y compris. À l’approche de la fin du neuvième mois de la pandémie, la plupart des orchestres canadiens ont déjà commencé à proposer des spectacles en ligne, grâce à leur courage, leur résilience et leur profond désir de se rapprocher de leur public.     

The Show Must Go On!

Pour l’Orchestre des jeunes du Nouveau-Brunswick, il est clair que The show must go on, “le spectacle doit continuer”. En fait, ceci était la déclaration d’ouverture de l’annonce de leur nouvelle saison, qui comprendra 5 concerts virtuels qui auront lieu d’octobre à avril 2021. En plus des prestations musicales, les concerts NBYO LIVE se dérouleront en coulisses pour des entrevues et offriront une séance de questions et réponses en temps réel avec le public. « La musique a le pouvoir d’élever l’esprit. C’est quelque chose qui est très important en ces temps difficiles, c’est la raison pour laquelle nous sommes enthousiastes à l’idée d’apporter, une fois de plus, de la musique orchestrale en direct à la communauté », déclare Ken McLeod, PDG de l’orchestre.  

 

Les orchestres du Québec sont passés au numérique

À Montréal, Qc, qui est une zone rouge depuis près de deux mois maintenant, l’OSM (Orchestre symphonique de Montréal) est passé au numérique avec sa série de 6 concerts L’OSM comme vous ne l’avez jamais vu, qui a débuté par un spectacle spécial d’Halloween offert gratuitement à toute la famille. La série se déroulera jusqu’en janvier. Toujours à Montréal, l’orchestre de chambre I Musici a annoncé une saison entièrement virtuelle de 6 concerts, qui mettra à l’avant les talents locaux et présentera des œuvres variées allant des chefs-d’œuvre baroques aux œuvres du XXIe siècle. La saison se déroulera jusqu’en avril.   

À Trois-Rivières au Québec, l’OSTR (Orchestre symphonique de Trois-Rivières) a débuté la saison automnale avec des représentations à capacité réduite puisqu’il était encore dans la zone orange. Avec le récent passage de la ville en zone rouge, l’orchestre s’est rapidement adapté et a annoncé un concert virtuel qui est disponible sur demande pour son public.   

  

Une initiative inspirante à Ottawa

L’Académie des orchestres de jeunes d’Ottawa a passé l’automne à travailler à la création d’une coalition nationale d’orchestres professionnels et d’orchestres de jeunes afin de mettre sur pied une série d’ateliers et de classes de maître virtuels accessibles aux étudiants des orchestres de jeunes de tout le Canada, sous la bannière de la série nationale de classes de maître. 14 ateliers et classes de maître auront lieu entre le 23 novembre et le 30 janvier, gratuitement pour les étudiants de l’AOJO et les orchestres de jeunes partenaires, dirigés par certains des meilleurs musiciens d’orchestre du Canada. Le premier atelier est une introduction à la fabrication des anches avec Gabriel Azzie, basson solo de Symphony Nova Scotia.  

  

Enregistrements et vidéos sur demande au Manitoba et en Colombie-Britannique

Le Manitoba Chamber Orchestra a profité du fait que des rassemblements limités étaient autorisés dans la province (jusqu’au 20 novembre, date à laquelle le Manitoba est entré dans la zone rouge), et a offert une programmation hybride dans laquelle 30 à 40 membres du public étaient autorisés. « Nous avons capté de bons enregistrements audio et vidéo [de nos concerts d’automne] et nous les mettrons en ligne », a déclaré Vicki Young, directrice générale du MCO. « Nous sommes à la recherche d’options pour organiser une soirée virtuelle de levée de fonds. Nous avons continué à mettre à jour et à améliorer notre centre de contenu numérique en ligne MCO at Home et nous créons de nouveaux contenus et examinons l’idée de proposer des balados. »   

À l’autre bout du pays, le Victoria Symphony en Colombie-Britannique a décidé de publier un concert préenregistré toutes les deux semaines pour le reste de sa saison traditionnelle. « L’orchestre est distancé pour ces enregistrements et nous avons pu mettre en valeur différentes sections de notre orchestre – cordes, cuivres – ainsi que des ensembles plus petits », a déclaré Jill Smith, directrice du marketing chez VS.   

  

En personne, si possible

Dans certaines régions du pays, les concerts en personne sont encore possibles avec une capacité réduite. L’Orchestre symphonique de Fredericton au Nouveau-Brunswick espère toujours pouvoir organiser son concert annuel de Noël en personne. Fredericton est une zone jaune en ce moment, ce qui signifie que les événements en salle jusqu’à 50 personnes sont encore possibles.   

S’il y a une chose que nous avons apprise de la pandémie, c’est que les orchestres canadiens sont résilients et continueront à faire preuve de créativité et à honorer leur mandat, qui est de rendre le monde plus beau en partageant la musique, quoi qu’il arrive.  

Les Canadiens sont-ils prêts à revenir aux arts ?

Le mardi 22 septembre, Nik Nanos, scientifique de données en chef et fondateur de Nanos Research, a partagé les résultats de la dernière enquête ARTS (Arts Response Tracking Survey), un partenariat entre Affaires / Arts, le Centre national des Arts et Nanos Research, qui a sondé plus de 1 000 Canadiens pour évaluer leurs attitudes sur le retour et le soutien aux arts à travers le Canada. Le travail de terrain pour cette étude a été achevé le 30 juillet 2020 et visait les amateurs d’art canadiens. 

Ces dernières conclusions donnent un aperçu utile aux organismes artistiques, en particulier aux collecteurs de fonds, pour aider à orienter les modèles de programmation et de collecte de fonds.

ARTS s’est concentré sur trois axes : 

1- La date de retour, qui a permis de suivre l’impact de la pandémie et le moment où les amateurs d’art prévoient de revenir.

2- Les conditions de retour, qui a permis de déterminer les mesures de précaution que les amateurs d’art canadiens souhaitent voir mises en place avant de retourner aux manifestations artistiques et culturelles.

3- Les dons, qui ont permis de saisir les activités de dons déclarées pour 2019, 2020 et projetées jusqu’en 2021 afin de comprendre l’impact immédiat probable de la pandémie et de planifier pour 2021. 

 

Conclusions :

La date de retour : 

En ce qui concerne les activités culturelles en salle, 23 % des amateurs d’art canadiens y retourneraient immédiatement, tandis que 38 % ont déclaré qu’ils attendraient 6 mois en moyenne avant d’y retourner. Une personne sur trois n’est toujours pas sûre d’y retourner.

En ce qui concerne les activités culturelles en plein air, 37 % des personnes interrogées ont déclaré qu’elles y retourneraient immédiatement, 30 % attendraient 5 mois en moyenne et 1 personne sur 3 n’est toujours pas sûre d’y retourner. 

Les musées et les galeries d’art sont les lieux dont les amateurs canadiens sont le plus incertains, avec 43 % qui disent ne pas savoir quand ils y retourneront. 

 

Conditions de retour :

Les amateurs de culture disent de plus en plus que les masques sont une précaution qui leur permettrait de se sentir à l’aise pour assister à une manifestation en personne. Cela sous-entend un alignement avec les recommandations de santé publique. 

Pour les spectacles en salle, 40 % des spectateurs (contre 27 % en mai) qui prévoient d’assister à un spectacle immédiatement après la réouverture souhaitent porter un masque. 

Quant à ceux qui prévoient attendre 1 à 5 mois avant de retourner assister à des spectacles, 43 % ont déclaré vouloir des masques (contre 29 % en mai). 

Les chiffres sont très similaires pour les spectacles en plein air : le consensus est que les gens se sentiraient beaucoup plus en sécurité si les précautions comprenaient des masques. 

 

Les dons :

En 2019, 43 % des consommateurs de culture ont fait des dons aux organisations artistiques et culturelles, pour un montant moyen de 158 $. En 2020, on s’attend à ce que ces chiffres diminuent : 39 % des personnes qui fréquentent les lieux culturels s’attendent à faire un don de 126 $ en moyenne, ce qui représente une baisse de 20 % par rapport à 2019. 

Le bon côté des choses, c’est que l’année 2021 semble prometteuse : 42 % des personnes interrogées ont l’intention de faire un don de 222 $ en moyenne, ce qui représente une augmentation de 40 % par rapport à l’année en cours. 

Nik Nanos a souligné le fait que les organisations artistiques seront durement touchées cette année. Toutefois, selon la conjoncture économique, il est probable que les dons reprennent en 2021. 

 

Il est à noter que la tranche d’âge des 35-54 ans prévoit donner moins en 2021. Cette baisse sera toutefois compensée par une augmentation du montant des dons de la cohorte des 55 ans et plus : leur générosité devrait se poursuivre en 2021. 

 

Cinq panélistes ont participé à une discussion après la présentation :

1- Wesley J. Colford du Highlanders Theatre a partagé une histoire à succès inspirante; cette compagnie de théâtre relativement jeune, basée à Sydney, en Nouvelle-Écosse, s’attendait à faire faillite d’ici août 2020 en raison de la pandémie. Au lieu d’abandonner, elle a lancé un programme appelé « Radical Access », dans le cadre duquel elle est passée de la vente de billets à un modèle de sociofinancement en demandant des dons mensuels. Ce modèle a connu un grand succès et la compagnie a déjà atteint 98 % de son objectif de financement.

2- Irfan Rawji, du musée Glenbow de Calgary, a parlé des finances et de ce que le gouvernement canadien pourrait faire pour aider les organisations artistiques. Il a souligné l’exemple d’un programme du gouvernement britannique qui couvre 50 % des factures des restaurateurs les lundis, mardis et mercredis. En substance, le gouvernement permet au public de choisir les restaurants qui survivront. 

3- Monica Esteves, directrice générale de Canadian Stage à Toronto, a dit avoir mené un sondage auprès de son public en juin et avoir appris que celui-ci était préoccupé par la compagnie et sa survie. En même temps, le public n’était pas prêt à prendre des engagements à long terme. En réponse, Canadian Stage programme et vend ses activités en « mini-saisons » de trois mois et continuera à le faire au moins pendant les douze prochains mois. Le conseil d’administration examine les progrès réalisés et approuve les plans par tranches de trois mois, ce qui permet à l’organisation de réagir rapidement aux situations émergentes.   

4- Claire Sakaki, directrice générale de Bard on the Beach (Vancouver), a parlé de son Festival, qui existe depuis 31 ans et qui présente généralement 300 spectacles dans un lieu emblématique de Vancouver pendant les mois d’été. La vente de billets et les dons représentent la plus grande partie de ses 9 millions de $ de revenus annuels. Transcendant l’emplacement physique, la compagnie s’est rapidement donné une nouvelle image pour devenir « Bard Beyond the Beach » avec un logo temporaire et a lancé « Bard in your Heart », axée sur les donateurs. Dans un même temps, elle a réimaginé toutes ses activités sur des plateformes virtuelles, allant des (spectacles – vous ne l’avez pas dit ?) aux visites des coulisses et au dîner annuel.

5- Jayne Watson, PDG de la Fondation du Centre national des Arts, a parlé des efforts du CNA pour garder les donateurs connectés et heureux en cette période de grande incertitude.  Elle a souligné le lien étroit entre les projets attrayants et la générosité des donateurs, en mettant en avant des initiatives telles que le financement par le CNA de 12 compagnies de théâtre pour qu’elles présentent des spectacles socialement distants, et le succès continu de la série de spectacles gratuits en direct « Canada Performs ». Elle a également souligné le fait que le CNA est passé du traditionnel gala d’automne à un programme axé sur les dons individuels, y compris un programme de jumelage des dons. 

Présentation de la réunion 

Vidéo de la réunion

Ressources utiles pour en savoir davantage sur les inégalités raciales dans les arts et le secteur sans but lucratif

À la fin mai, le décès de George Floyd aux États-Unis et de Regis Korchinski-Paquet au Canada, chacun d’eux aux mains de la police, a provoqué un mouvement international de condamnation du racisme anti-Noirs et de la brutalité policière. Au cours des mois suivants, des policiers canadiens ont aussi tué Chantel Moore, Rodney Levi et Ejaz Choudry, renforçant les appels à l’action pour traiter de la violence policière contre les communautés PANDC au Canada. On décèle maintenant à l’échelle du pays un sentiment croissant d’urgence dans la lutte contre le racisme systémique. Ces enjeux n’existent pas uniquement dans le contexte de l’application de la loi; la suprématie blanche et l’iniquité systémique sont répandues dans tous les secteurs, y compris ceux des arts et des orchestres. Nombre d’intéressés ont produit des textes sur les arts et le secteur sans but lucratif pour expliquer ces iniquités et offrir leurs réflexions sur l’allure que pourrait prendre le changement à long terme.

Liste de lecture compilée par Nina Jeftic, coordinatrice d’équité, Orchestres Canada (été 2020)

Il faut agir contre le racisme et les discriminations ! Entretien avec Webster, juin 2020

Webster, un artiste hip-hop de la région de Québec, examine pourquoi la pandémie a sensibilisé les gens aux problèmes du racisme; il explique des concepts pour mieux les comprendre. Il dit qu’il ne suffit pas de comprendre certains de ceux-ci et ajoute que les arts jouent un rôle essentiel dans la transmission des problèmes sociaux. Webster se spécialise dans la présence des Noirs et l’esclavage au Québec. Pour en savoir plus, visitez : http://www.websterls.com/#intro

Le racisme des autres ne saurait masquer le nôtre, Stéphane Baillargeon, juin 2020

Stéphane Baillargeon affirme que le racisme aux États-Unis ne doit pas être une distraction par rapport au racisme qu’on trouve au Canada. Il cite Robyn Maynard qui dit : « Quand on se compare, on cherche sciemment à éviter l’auto-examen ». Maynard explique que la pandémie a montré au pays que les Noirs et les Autochtones sont plus vulnérables; il ne faut pas demander un retour à la normale, il faut changer le système.

Le racisme systémique… Parlons-en!, Ligue de droits et libertés

Ce guide produit par la Ligue des droits et libertés touche à plusieurs thèmes importants qu’on doit aborder dans une discussion du racisme systémique. Il offre des explications au sujet du racisme et donne le vocabulaire nécessaire pour avoir des conversations constructives à ce sujet. La Ligue de droits et libertés offre beaucoup de ressources pour comprendre le racisme et la discrimination. Consultez : http://liguedesdroitsqc.org/racismeressources/

Pour un processus d’équité culturelle : Rapport de la consultation sur le racisme systémique dans le milieu des arts, de la culture et des médias à Montréal, Diversité Artistiques Montréal,2017-2018

Ce rapport comprend les résultats d’un an de consultation avec des personnes racisées qui travaillent dans les arts, la culture et les médias. Il offre une analyse des pratiques excluantes, de leurs causes et de leurs impacts. Il inclut aussi 31 recommandations pour le milieu à partir de 6 axes : sensibilisation, représentation, recrutement, financement, mécanismes de médiation et d’intégration dans les arts, références et mécanismes de recours. Pour d’autres publications de DAM, visitez : https://www.diversiteartistique.org/publications/pole-recherche/

Briser le code, documentaire

Le documentaire ‘Briser le code’ suit Fabrice Vil dans son explication du « code » existant au Québec, c’est-à-dire les « attitudes et comportements que les personnes racisées et autochtones doivent utiliser pour se fondre dans la majorité sans déranger ». En conversation avec plusieurs autres, Vil prouve que le racisme existe toujours au Québec et les gens doivent encore se masquer derrière « le code ».

Plan d’action pour la diversité culturelle 2016-2019, Conseil des arts et des lettres du Québec

Le plan d’action pour la diversité culturelle du CALQ identifie des objectifs importants pour mieux soutenir les artistes et les organisations dans leurs efforts en vue d’améliorer la diversité culturelle. Il y a trois catégories d’objectifs, dont chacun est associé à plusieurs actions visant à l’atteindre.

Racisme et discrimination systémiques dans les arts Analyse et réflexions sur le parcours du Conseil des arts de Montréal, produit par Daisy Boustany, octobre 2019

Ce mémoire, produit par Daisy Boustany, rend compte de l’analyse entreprise par le Conseil des arts de Montréal pour aborder les problèmes complexes du racisme et de la discrimination systémiques qui se trouvent dans le milieu artistique à Montréal et au Québec. La posture, l’équité et le financement responsable et équitable sont trois disciplines sur lesquelles le CAM s’appuiera pour concevoir ses prochaines étapes.

Mémoire- Consultation publique sur le racisme et la discrimination systémiques, Culture Montréal, octobre 2019

Ce mémoire est le résultat d’une consultation publique sur le racisme et la discrimination systémiques. Il présente le contexte de la consultation, les constats et le fonctionnement des institutions culturelles municipales, en plus d’inclure des recommandations. Culture Montréal reconnaît qu’il reste encore un travail considérable à faire pour corriger les obstacles systémiques et créer plus de ressources pour les créateurs issus de la diversité.

 

Déclaration sur l’iniquité raciale

Alors qu’Orchestres Canada est le réseau national des orchestres canadiens, notre siège social est situé sur le territoire traditionnel et cédé par traité des Michi Saagiig Anishinaabeg. Nous sommes reconnaissants envers les Premières Nations de leur diligence et de leurs enseignements en ce qui concerne notre terre et nos relations. Nous respecterons leurs enseignements.

Les événements racistes des dernières semaines visant les communautés noires nous ont désolés.

Nous reconnaissons que notre société est bâtie sur – et grandement affaiblit par – le racisme systémique.

Orchestres Canada est vouée à l’existence d’une société juste pour tous.

Nous sommes résolus à appliquer des mesures soutenues et efficaces, se manifestant par nos pratiques internes et notre prestation de services aux orchestres et à la musique qu’ils partagent.

Conscients que nous avons beaucoup à apprendre, nous abordons cette tâche importante avec humilité et transparence, guidés par nos collègues ayant un vécu à cet égard. Leurs conseils constituent de précieux dons.

Nous invitons les orchestres canadiens à recruter des Noir.es, des Autochtones et des personnes de couleur pour des postes décisionnels, tels que des administrateurs et administratrices au sein des conseils d’administration, des bénévoles, des travailleurs et travailleuses culturel.les ou encore des leaders dans le domaine artistique.

Nous invitons les orchestres canadiens à accueillir des artistes noir.es, autochtones ou de couleur sur leurs scènes comme des chef.fes d’orchestre, des interprètes, des solistes, des compositeurs et des compositrices, des mentors ainsi que des créateurs et des créatrices.

Tant que les orchestres canadiens ne seront pas totalement ouverts et accessibles, Orchestres Canada les encouragera à adopter des stratégies externes et des pratiques internes propices à la création d’un réseau inclusif d’une grande diversité de leaders, d’artistes, de travailleurs et de travailleuses culturel.les, de bénévoles et de spectateurs et spectatrices.

En 2016, à la fin de de notre conférence nationale, nos membres nous ont demandé de redoubler nos efforts afin de comprendre et d’éclairer les démarches actuelles et futures des orchestres sur les plans de l’inclusion, de la diversité, de l’équité et de l’accessibilité. Depuis, ce travail a été au centre de nos préoccupations et a nourri les recherches, le partage des connaissances, les modes de réunion ainsi que les pratiques de nomination et de recrutement d’Orchestres Canada. Ce qui suit représente une courte liste des ressources que nous avons mis en place; plus de ressources sont disponibles ici.

Ressources d’OC

Autres ressources pertinentes

Réponses d’Orchestres Canada à la COVID-19

Une lettre de notre directrice générale, Katherine Carleton

Chers membres,

Depuis quatre semaines, une vague d’annulations déferle sur le pays dans la foulée des mesures de confinement visant à limiter la propagation de la COVID-19. Chacun de nos quelque 130 orchestres membres a été touché.

Les orchestres canadiens ont fait preuve d’une adaptabilité inspirante en créant plus de contenu en ligne que jamais. Orchestres Canada a aussi augmenté son activité en ligne pour appuyer ses membres durant cette période de défis sans précédent. Convaincus que les orchestres sont plus forts ensemble qu’ils ne le sont isolément, nous avons élargi et adapté les quatre piliers de notre mission pour les aider à faire face à la crise actuelle.

Convocation

Au cours du dernier mois, OC a convoqué des réunions en ligne avec des groupes intervenants pour échanger des renseignements et des idées, ainsi que pour concevoir des réactions collectives à la fermeture actuelle. Nous avons tenu des réunions avec les chefs de la direction des orchestres, les dirigeants d’orchestres de jeunes, les gestionnaires du personnel, de même que les responsables du marketing et de l’éducation. Nous prévoyons poursuivre et élargir ces rencontres. Dites-nous ce dont vous avez besoin.

Défense des intérêts

Notre comité de la défense des intérêts s’est employé à déterminer la meilleure façon d’aborder les décideurs fédéraux et de les sensibiliser aux besoins des orchestres. Nous avons écrit une lettre à plusieurs ministres, et nous encourageons nos membres à la transmettre à leurs députés. Bien sûr, nous nous sommes concentrés sur les mesures d’urgence à court terme. C’est ce que nous continuerons à faire tout en vous consultant afin d’élaborer des stratégies de relance et de résilience pour les orchestres canadiens.

Partage des connaissances

Nous envoyons à nos membres de fréquentes mises à jour sur la situation touchant directement le secteur des arts, ainsi que des ressources et outils pour les aider à faire face à la réalité actuelle. Nous sommes aussi ravis de faire connaître vos initiatives et triomphes. Vous pouvez lire ces mises à jour à notre page COVID-19 ou en vous abonnant à notre infolettre.

Recherche

Jusqu’à maintenant, nous avons mené deux sondages visant à mesurer l’impact immédiat des fermetures dues à la COVID-19 sur nos membres et nous avons communiqué certaines observations initiales de notre statisticien, Steve Smith. Cette collecte de données est une démarche constante; nous savons que vous avez été sondés, mais nous continuerons à recueillir et analyser d’autres données.

Je vous incite à jeter un coup d’œil à l’état de nos activités et vous encourage à communiquer avec nous pour partager des ressources, brasser des idées ou simplement vérifier l’état des choses. Prenez bien soin de vous.

Katherine Carleton
Directrice générale
Orchestras Canada/Orchestres Canada

Confiance, transparence et vérité

Marion Newman

Le Rapport de la Commission de vérité et de réconciliation de 2015 et ses appels à l’action ont ébranlé de nombreuses hypothèses courantes au sujet des relations entre la communauté autochtone et celle des colonisateurs au Canada. En réponse à ce rapport, nombre d’orchestres et d’autres institutions culturelles ont commencé à examiner leurs relations avec les communautés et à repenser leurs modes de collaboration et de partenariat avec les nations, les peuples et les organisations autochtones.

Suivant la création en 2017 d’un conseil consultatif sur la communauté autochtone au Regina Symphony Orchestra, beaucoup de travail a été accompli pour développer cette relation. Nous nous sommes entretenus avec le directeur musical du RSO, Gordon Gerrard, et la mezzo-soprano Marion Newman, qui siège à ce conseil, pour en savoir plus au sujet de cette initiative.

Le début
Gordon Gerrard

Le conseil consultatif sur la communauté autochtone du RSO a vu le jour après la nomination d’un nouveau membre du conseil d’administration, Audra Young, de la Première Nation de Cowessess. Il a été officialisé en raison de la consultation qu’a nécessitée un important projet de rayonnement mené avec Buffy Sainte-Marie; un des premiers projets subséquents a été le nouveau Forward Currents Festival. Le conseil consultatif était initialement composé de 12 membres qui se réunissaient chaque mois surtout pour conseiller le nouveau directeur musical, Gordon Gerrard, et la directrice générale de l’époque, Tanya Derksen, au sujet d’éléments de programmation autochtone pour la saison de l’orchestre. « Il n’y a pas de livre de règlements pour ce genre de chose, affirme Gordon, mais nous voulions nous assurer de créer une relation salutaire permanente pour les deux parties, plutôt qu’un simple échange ponctuel. »

Soucieux d’accorder le temps voulu à l’évolution de ces conversations, le groupe se réunit maintenant moins fréquemment, mais ses conseils touchent à un plus grand nombre d’aspects des activités du RSO. Tout est interdépendant. D’autres orchestres suivent ce modèle; le Vancouver Symphony Orchestra, par exemple, a mis sur pied son propre conseil sur la communauté autochtone.

Risques et vraie consultation

Malgré une certaine appréhension quant à la voie que l’orchestre et le conseil allaient emprunter, les parties comprenaient l’importance et l’ouverture de cette initiative. Marion Newman attribue essentiellement sa disposition à siéger au conseil à sa relation solide avec Gordon et sa confiance en lui. « On nous demande constamment nos conseils sur divers projets, dit-elle. C’est plus rare que l’organisme écoute vraiment. Mais parce que j’avais déjà confiance en Gordon, je savais que l’orchestre écouterait ce que nous avions à dire. »

Marion et Gordon reconnaissent tous deux qu’il s’agit d’un travail soutenu, lent et de longue haleine. Il exige de la transparence de la part de l’orchestre, qui doit partager des choses qu’il n’a pas l’habitude de partager avec des groupes externes. « Nous en sommes encore à l’aspect vérité de la vérité et la réconciliation », affirme Marion. Le travail est pénible mais nécessaire si l’on veut aboutir à une consultation et un partenariat véritables. L’expérience a en définitive été positive pour le RSO. Les opinions du conseil consultatif touchent désormais tous les aspects de son activité, comme les déclarations de reconnaissance du territoire; elles précisent le sens véritable de la consultation et aident tous les intervenants à trouver leurs propres manières de participer à cette tâche.

Le Festival Forward Currents

Le premier projet pour lequel on a consulté le conseil consultatif a été le nouveau Forward Currents Festival. « Chaque année le festival gravite autour d’un enjeu socialement pertinent pour notre communauté à Regina, signale Gordon. Le premier, en 2018, était centré sur la vérité et la réconciliation; celui de 2019, sur la sensibilisation à la santé mentale. »

« C’est un moyen très direct de rejoindre des gens qui croient que l’orchestre n’est pas pour eux », ajoute-t-il. En présentant l’orchestre ailleurs que dans la salle de concert traditionnelle, le festival a rejoint un public entièrement nouveau qui n’a peut-être jamais songé à assister à un concert de musique orchestrale traditionnel. Marion dit avoir été très touchée au premier festival. « C’était incroyable de voir des Autochtones émus d’entendre l’orchestre raconter leur histoire et, pour eux, de se rendre compte que des membres non autochtones du public étaient émus par des histoires autochtones. »

Prochaines étapes

Le conseil consultatif commence à se tourner vers les saisons futures pour ce qui est du contenu de la programmation et de la manière d’aborder les partenariats. Il se penche aussi sur les moyens de veiller à ce que ce travail ait un effet durable sur le RSO. Une formation en compétence culturelle s’impose, et il espère établir bientôt un moyen qui permettra aux nouveaux musiciens, employés et membres du conseil de l’orchestre de suivre la formation voulue qui leur permettra de travailler en collaboration respectueuse avec lui et les autres communautés avec lesquelles le RSO pourrait s’associer.

Le travail est ardu et prend du temps. Il doit reposer sur des relations personnelles fortes, la confiance et la transparence.

Programme Subvention salariale d’urgence du Canada

Mis à jour le 9 avril

Le 1er avril, le gouvernement du Canada a annoncé les détails du programme Subvention salariale d’urgence du Canada de 75 % pour les entreprises admissibles, jusqu’à concurrence de trois mois. Cette subvention prend effet rétroactivement le 15 mars 2020.

  • La Subvention salariale d’urgence du Canada s’appliquerait au taux de 75 % pour la première tranche de 58 700 $ que touche normalement un employé, ce qui représente une prestation maximale de 847 $ par semaine. Le programme serait en vigueur pour une durée de 12 semaines, soit du 15 mars au 6 juin 2020.
  • Les employeurs admissibles qui subissent une baisse de leurs revenus bruts d’au moins 15 % en mars et 30 %  en avril ou en mai, par rapport au même mois en 2019, auraient droit à la subvention.
  • Les employeurs admissibles comprendraient des employeurs de toutes tailles et de tous les secteurs de l’économie, à l’exception des entités du secteur public (municipalités, universités, écoles et hôpitaux). Les organismes de bienfaisance et à but non lucratif sont admissibles s’ils peuvent prouver la baisse de revenu indiquée.
  • En ce qui concerne les organismes à but non lucratif et les organismes de bienfaisance enregistrés qui sont touchés de façon similaire par une perte de revenu, le gouvernement continuera de collaborer avec ce secteur afin de s’assurer que la définition de « revenu » dans ce contexte répond bien à leurs besoins. Le gouvernement considère également un soutien supplémentaire pour les organismes à but non lucratif et les organismes de bienfaisance, plus particulièrement ceux qui participent à l’intervention de première ligne relative à la COVID‑19. D’autres renseignements à cet égard seront annoncés sou peu.
  • Le droit d’un employeur admissible à cette subvention salariale sera déterminé uniquement en fonction des salaires ou traitements réellement versés aux employés. On s’attend à ce que tous les employeurs fassent les efforts possibles afin de compléter les salaires jusqu’au niveau de 100 % du montant maximal couvert.
  • Le programme devrait être lancé dans les trois à six prochaines semaines, selon son délai d’approbation par le Parlement et la vitesse à laquelle le processus de demande en ligne peut être mis au point, peaufiné et lancé.
  • Le président du Conseil du Trésor Jean-Yves Duclos a noté pour le “secteur culturel” que toutes les entreprises recevant des fonds publics sont éligibles à la subvention. Cela semble concerner les entreprises ou organisations qui reçoivent des subventions gouvernementales, plutôt que les organismes publics comme les universités, les collèges, les écoles et les hôpitaux qui ont été identifiés comme étant exemptés
  • Aucun plafond n’est imposé à l’employeur.
  • La subvention s’applique aux employés actifs et à ceux qui ont été mis à pied par manque de travail.
  • Les organismes à but non lucratif peuvent choisir d’inclure ou d’exclure les revenus provenant du gouvernement dans le calcul de leurs recettes.
  • Les organisations peuvent calculer leurs revenus en utilisant soit la comptabilité d’exercice, soit la comptabilité de caisse.
  • Des ajustements seront effectués si l’employeur ou l’employé participe à d’autres programmes d’intervention d’urgence COVID-19.
  • Les demandes se feront par l’intermédiaire d’un portail Web accessible par la compte Mon dossier d’entreprise de l’Agence du revenu du Canada.

Si votre organisme ne peut pas prouver une baisse de revenu de 30 %, il pourrait ne pas être admissible à la subvention salariale de 75 %; il pourrait toutefois être admissible à un programme annoncé antérieurement qui prévoit une contribution de 10 % aux salaires par le biais des versements mensuels au receveur général. Les organismes ne peuvent pas avoir accès aux deux programmes.

Le gouvernement offre plus de souplesse aux employeurs relativement à la Subvention salariale d’urgence du Canada (communiqué de presse du 8 avril)

Le communiqué de presse du 1er avril se trouve ici.

Renseignements sur la rémunération dans les avis de postes

À compter du 13 avril 2020, les avis de poste affichés sur le site d’Orchestres Canada devront comporter des renseignements sur la rémunération, dont un des renseignements suivants :

  • le salaire annuel (ou la plage salariale)
  • le taux horaire (ou l’échelle de taux)
  • le taux de rémunération au service
  • la somme totale, pour un contrat ou une demande de proposition

Les postes bénévoles et les occasions de perfectionnement professionnel seront indiqués en tant que tels. Plusieurs des emplois affichés sur notre babillard sont au sein d’orchestres syndiqués, où la rémunération fait partie d’une convention collective. Nous voulons faire en sorte que les modalités de la rémunération soient aussi claires que possible pour les musiciens qui postulent. Parallèlement, nous voulons que les détails de la rémunération des postes administratifs soient clairs dès le départ.

La divulgation du salaire est une pratique qui devient de plus en plus courante dans le secteur des arts et au sein des organismes sans but lucratif. Ces pratiques favorisent l’équité salariale, permettent de réduire les écarts de salaires chez les personnes de différents genres ou d’origine ethnique diverses et sont avantageuses pour les employeurs et les chercheurs d’emploi pour différentes raisons.

Pour les employeurs

  • La divulgation du salaire permet d’économiser du temps durant l’embauche. Vous recevrez moins de candidatures de personnes surqualifiées ou sous-qualifiées. En attendant à la fin du processus d’embauche pour discuter du salaire, vous risquez de devoir interviewer plusieurs candidats avant d’en trouver un qui accepte le salaire.
  • Cette pratique diminue aussi le roulement du personnel. En divulguant le salaire dès le départ, on harmonise les attentes du chercheur d’emploi avec la réalité. La relation entre l’employeur et l’employé se fonde sur l’honnêteté dès le commencement.
  • C’est de plus en plus commun dans notre secteur. D’autres services d’emplois dans les arts et au sein des organismes sans but lucratif ont adopté cette pratique comme Work In Culture et l’Ontario Non-Profit Network pour en nommer quelques-uns. Certaines personnes ne poseront même pas leur candidature si le salaire n’est pas indiqué dans l’avis de poste. En n’offrant pas cette information, on peut dissuader de bons candidats.

Pour les chercheurs d’emploi

  • La divulgation du salaire permet d’économiser du temps lorsqu’on est à la recherche d’un emploi. Les plages salariales donnent souvent une bonne idée du niveau d’expérience requis et des qualifications nécessaires. Vous ne passerez donc pas toute votre journée à rédiger des lettres d’accompagnement de C.V. pour un poste pour lequel vous n’êtes pas qualifié.
  • Cette pratique permet de reconnaître que les gens doivent pouvoir subvenir à leurs besoins. Vous pourrez donc décider de façon éclairée si un poste particulier convient à votre situation financière ou familiale.
  • Cette divulgation permet de réduire les écarts salariaux fondés sur le genre et l’origine ethnique. Lorsque les salaires sont affichés, tous les candidats partent du même pied d’égalité.