4 conseils pour une gestion efficace des auditions d’orchestre

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Par Rheena Suter*

Quelle que soit la taille, l’emplacement ou la mission de votre orchestre, les auditions sont essentielles pour trouver les meilleurs talents disponibles. Non seulement vous comprenez les capacités musicales de chaque musicien.ne potentiel, mais ils ont également un aperçu de ce que sera leur rôle dans votre orchestre, ce qui les aidera à prendre une décision éclairée quant à leur intégration à l’orchestre.

Cependant, il y a beaucoup de choses à gérer avant, pendant et après les auditions de votre orchestre. Plus vous avez de musicien.ne.s potentiel.le.s dans votre emploi du temps, plus il est important de veiller à ce que vos journées d’audition se déroulent sans heurts et que rien ne passe inaperçu.

Si vous cherchez à optimiser le processus d’audition de votre orchestre, vous êtes au bon endroit! Ce guide présente quatre conseils pour la gestion des auditions, notamment comment :

  1. Tirer parti des réseaux de recrutement d’artistes
  2. Utiliser un modèle d’audition virtuel ou hybride
  3. Créer une liste de contrôle pour la logistique de la journée d’audition
  4. Cultiver un environnement d’audition axé sur la mission.

Lorsque vous commencerez à mettre en œuvre ces stratégies, assurez-vous d’être équipé des bons outils. Une solution d’audition numérique peut vous aider à coordonner l’examen des candidatures, la programmation, l’évaluation, la prise de décision et bien plus encore, de sorte que toutes vos opérations se déroulent sur une plateforme centralisée. Ceci étant dit, commençons!

 

1. Utiliser les réseaux de recrutement d’artistes

Votre travail de gestion des auditions commence bien avant les auditions proprement dites, et la première étape consiste à trouver les bons musiciens à auditionner pour votre orchestre. Les réseaux de recrutement d’artistes constituent l’une des meilleures ressources que vous puissiez utiliser dans le cadre de ce processus.

Un réseau de recrutement d’artistes est un répertoire en ligne dans lequel les artistes interprètes peuvent créer des profils détaillant leur parcours personnel et professionnel, leurs centres d’intérêt et leur portfolio. Une fois qu’un musicien a complété son profil, il peut rechercher des opportunités d’audition correspondant à son niveau d’expérience, à ses besoins et à ses souhaits. Les organismes peuvent également consulter ces profils et contacter directement les artistes qu’ils jugent aptes à répondre à leurs besoins.

Voici quelques façons de profiter au maximum de ces plateformes pour votre orchestre :

  • Annoncez les réseaux de recrutement que vous utilisez afin que les musicien.ne.s intéressé.e.s puissent y créer un profil (s’ils n’en ont pas déjà un) pour simplifier le processus de mise en relation avec vous.
  • Personnalisez vos communications avec le réseau – élaborez des modèles de messages de diffusion, mais laissez des espaces pour inclure le nom de chaque artiste et d’autres détails de son profil afin qu’il sache que vous le contactez intentionnellement.
  • Appliquez des filtres lorsque vous parcourez les profils d’artistes afin d’identifier les membres potentiels de l’orchestre en fonction de leur lieu de résidence, de leur âge, de leur(s) instrument(s), de leur expérience antérieure et d’autres facteurs pertinents.

Les réseaux de recrutement peuvent aider votre orchestre à trouver de bons candidats aux auditions que vous n’auriez peut-être pas rencontrés autrement et même renforcer votre engagement en matière d’inclusion, de diversité, d’équité et d’accessibilité (IDEA) en vous assurant d’atteindre des musicien.ne.s de divers horizons.

 

2. Utiliser un modèle d’audition virtuel ou hybride

En 2020, de nombreux organismes des arts de la scène ont déplacé leurs auditions en ligne en raison de la pandémie de COVID-19. Bien qu’un certain nombre d’orchestres soient depuis revenus à un modèle d’audition en personne, il est conseillé de garder une option virtuelle ouverte. Selon Acceptd, les auditions virtuelles sont plus accessibles aux artistes interprètes, tant sur le plan physique que financier.

Lorsque vous organisez des auditions en ligne, utilisez autant que possible un modèle virtuel en direct (synchrone). Bien que vous puissiez commencer à réduire votre liste avec une série d’auditions asynchrones, vous devriez avoir au moins une série d’auditions au cours de laquelle vous interagissez directement avec le.la musicien.ne et le voyez se produire en direct afin de prendre une décision éclairée.

Pour éviter toute confusion, fournissez à tous les candidat.e.s virtuels des instructions claires pour accéder à votre plateforme d’audition en ligne. En outre, envisagez d’inclure des conseils d’auto-enregistrement afin d’améliorer la qualité vidéo et audio des artistes. Si votre orchestre utilise un modèle d’audition hybride, demandez aux musicien.ne.s d’indiquer leur préférence pour une audition virtuelle ou en personne sur leur demande initiale et planifiez leurs sessions en conséquence.

 

3. Créez une liste de contrôle pour la logistique de la journée d’audition

Le ou les jours où vous organisez des auditions peuvent facilement devenir mouvementés pour votre équipe. Pour vous assurer que tout est en ordre avant le début des auditions, posez-vous les questions suivantes :

  • Le programme des auditions a-t-il été finalisé et publié?
  • Les bons membres du jury ont-ils été affectés à chaque audition, en veillant à ce qu’il n’y ait pas de chevauchement entre les sessions simultanées?
  • Les formulaires d’évaluation ont-ils été préparés et téléchargés sur votre plateforme d’audition pour être facilement accessibles?
  • Pour les auditions virtuelles, avez-vous mis en place une salle d’attente en ligne qui présente l’image de marque de votre orchestre et des informations pertinentes que les musicien.ne.s peuvent consulter pendant qu’ils attendent?
  • Pour les auditions en personne, tous les espaces d’audition physiques ont-ils été aménagés correctement?
  • Avez-vous fixé une date limite de décision que vous pouvez communiquer aux artistes afin qu’ils sachent quand ils peuvent s’attendre à une réponse de la part de votre orchestre?

Utilisez ces questions pour créer une liste de contrôle qui vous permettra de voir quels aspects de votre journée d’audition sont prêts à être mis en œuvre et quelles tâches doivent encore être accomplies. En outre, rencontrez votre équipe dès le premier jour d’un nouveau cycle d’audition pour répondre à toutes les questions qu’elle pourrait avoir avant d’inviter les artistes dans votre espace d’audition physique ou virtuel.

 

4. Cultiver un environnement d’audition axé sur la mission

Comme nous l’avons mentionné précédemment, bien que le but premier des auditions soit de trouver des musiciens dont le talent correspondra bien à vos ouvertures, vous devriez également leur donner une idée de ce que ce sera que de faire partie de votre orchestre. De cette façon, tout le monde peut prendre une décision éclairée – à la fois votre équipe en proposant des offres et les musiciens en les acceptant.

Tout au long du processus d’audition, mettez l’accent sur la mission, la vision et les valeurs de votre orchestre. Incorporez-les dans les communications de votre réseau de recrutement, dans les ressources que vous placez dans vos salles d’attente (physiques et numériques) et dans vos messages de décision.

Une fois les auditions terminées, assurez-vous que tous les formulaires d’évaluation ont été correctement remplis et sauvegardés sur votre plateforme d’audition afin que votre équipe puisse facilement les consulter. Une fois que vous avez communiqué vos décisions dans les délais impartis, prenez le temps d’évaluer votre processus d’audition. Prenez note de ce qui a bien fonctionné et des points à améliorer, et appliquez ces critiques lors des prochains cycles d’audition de votre orchestre afin que chacun se déroule plus facilement que le précédent.


*Rheena Suter est chef de produit chez Acceptd, une entreprise de Togetherwork qui est la première plateforme de recrutement, d’application et d’audition pour les arts. Pendant son temps libre, Rheena aime cuisiner pour sa famille et ses amis et écouter une grande variété de musique – pop, smooth jazz, classique des années 80, soul, R&B, et même du rock alternatif pendant des heures!

4 conseils pour utiliser une plateforme d’audition numérique pour votre orchestre

Par Jerry Tsai*

This photo of double-basses leaning on chairs in a performance space has the text “4 Tips to Use a Digital Audition Platform for Your Orchestra.”Si vous êtes directeur.trice des opérations ou gestionnaire du personnel d’un orchestre, vous savez que l’ère numérique a influencé votre organisme de nombreuses façons. En plus de modifier la façon dont vous communiquez avec le public et avec laquelle vous offrez de nouvelles possibilités à vos musiciens, le passage à un travail plus numérique a également façonné la manière dont votre orchestre peut mener des auditions. 

L’utilisation d’un format d’audition virtuelle en direct dans le cadre des auditions de votre orchestre présente de nombreux avantages. Les auditions en ligne sont plus accessibles, plus abordables et plus souples pour les musicien.ne.s. De plus, elles peuvent améliorer le processus de recrutement de votre orchestre en élargissant votre portée, tout en offrant l’avantage de la communication bidirectionnelle de l’expérience d’audition traditionnelle à un coût beaucoup plus bas. 

Cependant, tout cela n’est possible que si vous utilisez le bon logiciel. Pour vous aider à démarrer, voici quatre conseils pour tirer le meilleur parti d’une plateforme d’audition numérique :

  1. Trouvez une plateforme qui réponde à vos besoins  
  2. Formez soigneusement les membres de votre comité à l’utilisation du logiciel  
  3. Créez un calendrier détaillé des auditions 
  4. Développez une communication cohérente.

Ces stratégies sont utiles, que vous organisiez vos auditions en personne, en ligne ou en combinant les deux. En outre, il est important de choisir le bon logiciel pour vous aider à rationaliser vos processus de recrutement, de programmation et de communication. C’est parti! 

 

  1. Trouvez une plateforme qui réponde à vos besoins

Pour tirer efficacement parti d’une plateforme d’audition numérique, vous devez d’abord investir dans le logiciel qui convient à votre orchestre. Dressez une liste de toutes les fonctions dont vous avez absolument besoin, ainsi que de celles qui ne sont pas essentielles mais qu’il serait bon d’avoir.  

Voici quelques-unes des caractéristiques que vous devriez envisager de rechercher dans votre plateforme d’audition numérique : 

  • Des applications personnalisables qui vous permettent d’obtenir toutes les informations dont vous avez besoin de la part de chaque musicien.ne qui passe une audition. 
  • Un accès pour plusieurs évaluateurs.trices afin que tous les membres de votre comité puissent donner leur avis en même temps. 
  • Une interface facile à utiliser, en particulier pour créer votre calendrier d’auditions. 
  • Des rubriques intégrées qui recueillent les commentaires des membres du comité en temps réel.   
  • Des outils de messagerie robustes pour rendre les communications internes et externes plus efficaces. 

De plus, assurez-vous que la plateforme que vous choisissez s’aligne sur le budget de votre orchestre et qu’elle dispose d’options d’intégration avec les autres solutions logicielles que vous utilisez régulièrement afin de garantir un flux de travail homogène. 

 

  1. Formez soigneusement les membres de votre comité à l’utilisation du logiciel   

Le logiciel d’audition numérique approprié pour votre orchestre ne sera efficace que si votre équipe sait comment l’utiliser. Montrez à chaque membre du comité comment : 

  • Se connecter rapidement à la plateforme 
  • Accéder et naviguer dans les informations relatives aux candidatures et aux calendriers d’audition 
  • Visionner des vidéos d’audition préenregistrées 
  • Remplir et sauvegarder les grilles d’évaluation

Assurez-vous que le logiciel d’audition numérique que vous choisissez dispose d’une assistance clientèle exceptionnelle au cas où l’un des membres de votre équipe aurait besoin d’aide pour mener à bien ces activités. L’équipe d’assistance à la clientèle de la plateforme d’audition numérique devrait vous guider tout au long du processus de lancement de votre logiciel et vous fournir des commentaires fondés sur une vaste expérience de travail avec des organismes artistiques comme le vôtre. 

 

  1. Créez un calendrier détaillé des auditions

L’un des plus grands défis liés à l’organisation d’auditions d’orchestre est l’établissement d’un calendrier, en particulier lorsque vous travaillez dans un format virtuel ou hybride. C’est pourquoi il est particulièrement important d’exploiter au maximum les fonctions de planification de votre plateforme d’audition numérique. 

Selon Acceptd, l’une des caractéristiques essentielles d’un outil de planification d’audition que vous devez rechercher est la possibilité de l’utiliser de manière transparente en conjonction avec d’autres outils d’audition essentiels. Une fois que vous avez approuvé la candidature d’un musicien, vous devez être en mesure de le faire passer directement au calendrier d’audition. Grâce à ce calendrier, les membres du comité doivent avoir un accès direct au lien de chat vidéo pour une audition virtuelle en direct, ainsi qu’à la grille d’évaluation correspondante. 

Du côté des candidat.e.s, chaque musicien.ne doit pouvoir consulter l’horaire de l’audition et accéder à l’avance à son lien de chat vidéo afin de savoir quand et où se rendre à l’audition. S’ils ne peuvent pas se rendre à l’heure d’audition que vous leur avez fixée, assurez-vous qu’ils peuvent facilement vous en informer (sans toutefois modifier l’horaire à votre insu) afin que vous puissiez ajuster l’horaire. 

 

  1. Développez une communication cohérente

Comme nous l’avons déjà dit, une communication régulière est un élément essentiel de l’organisation d’auditions d’orchestre. Cela est vrai à la fois au sein de votre organisme, pour s’assurer que toute votre équipe est sur la même longueur d’onde, et à l’extérieur, pour tenir les musicien.ne.s auditionné.e.s au courant de l’état d’avancement du processus.

En plus de partager un calendrier clair et des liens de téléconférence avec toutes les personnes concernées, utilisez les outils de communication automatisés de votre plateforme d’audition numérique pour : 

  • Promouvoir les opportunités d’audition de votre orchestre auprès des candidat.e.s potentiel.le.s. 
  • Informer les candidat.e.s de la réception et de l’examen de leur matériel d’audition. 
  • Informer les membres du comité s’il leur reste des musicien.ne.s exceptionnel.le.s à évaluer. 
  • Informer les musicien.ne.s de la date à laquelle ils peuvent s’attendre à une décision et de la nature de cette décision lorsque votre équipe l’a prise.

Il est également important que les deux côtés puissent envoyer des messages ad hoc par l’intermédiaire de votre logiciel, que le contenu de chaque message soit lié au processus d’audition lui-même ou qu’il s’agisse simplement d’une question technique qui doit être traitée. Une communication efficace crée une expérience d’audition plus positive pour les musicien.ne.s et les membres du comité en favorisant la transparence et en veillant à ce que tout le monde dispose des dernières informations sur vos auditions. 


Le monde des arts de la scène est en constante évolution, et votre orchestre doit grandir et changer de même. La numérisation de votre processus de gestion des auditions, voire des auditions elles-mêmes, vous aidera à atteindre cet objectif. Et en utilisant une plateforme adaptée aux besoins des orchestres et autres organismes des arts de la scène, vous maximiserez votre capacité à rationaliser votre processus. 

 

*Jerry Tsai est le président d’Acceptd, une entreprise de Togetherwork qui est la première plateforme de recrutement, d’application et d’audition pour les arts. Il est passionné par le service à la communauté artistique et aime que l’art soit un moyen de se détendre et de profiter de tout ce que la vie a à offrir. 

10 perspectives : Que veut le public des arts de la scène aujourd’hui?

Le 22 juin, Orchestres Canada, en partenariat avec CAPACOA et l’Association pour l’opéra au Canada, a présenté un webinaire gratuit sur les dernières tendances et recherches en matière d’achat de billets du public des arts de la scène. Eric Nelson de TRG Arts a présenté une recherche sur le rétablissement des arts de la scène après une pandémie, et Zander Kyba d’AudienceView a présenté et analysé la recherche sur les acheteurs de billets recueillie par leur équipe.   

Nous avons rassemblé 10 idées tirées de leur présentation qui aideront les orchestres à améliorer leurs résultats, cinq d’Eric et TRG Arts et cinq de Zander et AudienceView.   

 

10 perspectives : Que veut le public des arts de la scène aujourd’hui?   

 

Perspectives d’Eric et de TRG Arts  

1.Nous devons rivaliser avec le canapé  

Eric a expliqué que pour concurrencer le confort de la maison, les organismes doivent s’appuyer sur la valeur intrinsèque du rassemblement et de l’expérience élevée. Les spectateurs.trices recherchent des expériences immersives, ludiques, diversifiées et/ou avec des technologies omniprésentes.   

2. Les dons diminuent  

Lorsque nous comparons le quatrième trimestre de 2022 et le premier trimestre de 2023 aux mêmes trimestres de 2019, nous obtenons des informations très intéressantes sur la récupération des revenus après une pandémie. Tout d’abord, nous pouvons constater que les recettes sont en baisse de 5 %, mais que les unités ne sont en baisse que de 17 %. Cela indique que, bien que la fréquentation des événements soit en baisse, ceux qui y participent dépensent plus qu’avant la pandémie. Les recettes provenant des dons racontent une histoire différente. Les dons sont en baisse de 38 % en termes de recettes et de 24 % en termes d’unités, ce qui signifie qu’il y a moins de personnes qui font des dons et que celles qui le font donnent moins qu’avant. Pour remédier à cette situation, Eric recommande de parler aux donateurs.trices et de chercher à savoir ce qui les empêche de faire autant de dons qu’auparavant. Nous examinerons plus loin d’autres stratégies pour faire revenir les donateurs.trices.   

3. Examinez de plus près la fidélisation des donateurs.trices  

Qu’est-ce que RFMC? TRG Arts propose cette anagramme pour analyser l’engagement et la fidélité des mécènes :   

  • Récurrence : S’engagent-ils d’une manière ou d’une autre chaque année?  
  • Fréquence : S’engagent-ils fréquemment au cours d’une même saison?  
  • Monétaire : Comment se situe leur investissement financier?  
  • Croissance : Pouvons-nous compter sur la constance (ou l’augmentation) de leur investissement/activité chaque saison?  

Tels sont les paramètres que nous devrions évaluer lorsque nous envisageons des programmes de fidélisation et un marketing ciblé.  

4. Les nouveaux clients arrivent, mais ils ne restent pas!  

TRG Arts divise les clients en segments qui couvrent le large spectre de la fidélité au sein de la base de données d’un organisme. Ils décrivent trois niveaux d’engagement et les segmentent plus en détail ci-dessous : acquisition, client actuel et réengagé :  

Acquisition  

  • Nouveau client : N’a jamais effectué de transaction auparavant.  

Client actuel  

  • Une fois auparavant : A effectué une transaction au cours des 18 derniers mois.  
  • Converti : A effectué deux transactions auparavant et au moins une au cours des 18 derniers mois.  
  • Actif : A effectué de 3 à 9 transactions dans son historique et au moins une fois au cours des 18 derniers mois.   
  • Super actif : A effectué 10+ transactions dans son historique et au moins une fois au cours des 18 derniers mois.   

Réengagé   

  • Stable : la dernière participation, avant l’achat le plus récent, remonte à 18-36 mois.   
  • Abandonné : la dernière participation, avant l’achat le plus récent, remonte à 3 ans ou plus.   

À partir de ces segments, TRG Arts a recueilli des données qui montrent une participation significative des nouveaux clients, mais qui perdent de l’élan chez les anciens clients et les clients convertis. Cela nous indique que le taux d’attrition des consommateurs est plus élevé que jamais et que les organismes doivent prendre des mesures supplémentaires pour fidéliser les nouveaux clients.   

5. La génération X et les milléniaux participent davantage!  

Enfin, Eric a présenté des données divisées par génération et provenant exclusivement des orchestres de l’ensemble des données. TRG Arts a constaté que la participation de la génération X et des milléniaux a augmenté après la pandémie, tandis que celle des générations plus âgées a diminué. Pourtant, les baby-boomers restent les plus grands donateurs.trices de l’ensemble des données. Les contributions des milléniaux ont augmenté, mais celles de la génération X sont restées stagnantes. Eric a souligné que les mécènes de la génération X devraient être proches du sommet de leur potentiel de revenus et devraient donc être des philanthropes plus importants. Il recommande aux organismes de s’adresser à ce groupe démographique et de faire un effort ciblé pour le mobiliser.   

 

Perspectives de Zander et d’AudienceView  

6. 41% des mécènes assistent à moins d’événements qu’avant la pandémie  

Zander a commencé sa partie du webinaire en révélant que, selon les données d’AudienceView, la plupart des spectateurs.trices assistent au même nombre de spectacles, voire plus, qu’avant la pandémie. Cependant, 41 % des spectateurs.trices assistent à moins d’événements qu’en 2019. Alors, comment faire revenir ces personnes?   

Les données d’AudienceView ont révélé que 63% des mécènes ont déclaré que les ventes de billets et les rabais les inciteraient à assister à davantage d’événements, suivis par de nouveaux spectacles et contenus apportés à la salle. La troisième option la plus populaire est celle des abonnements et des forfaits offrant flexibilité et valeur.   

7. Les spectateurs.trices recherchent des expériences de haut niveau  

Les données d’AudienceView ont également révélé que les spectateurs.trices sont à la recherche d’expériences complètes et élevées lorsqu’ils assistent à des événements, 4 personnes sur 5 déclarant qu’elles préfèrent associer la participation à un événement à une autre expérience. Les spectateurs.trices cherchent à vivre une après-midi ou une soirée complète en associant un repas ou une boisson à leur expérience. M. Zander suggère aux organismes de s’associer à des établissements de restauration pour proposer des forfaits ou des réservations en même temps que l’achat de billets.   

8. Les achats aux guichets et par téléphone sont en hausse  

AudienceView indique que si la plupart des spectateurs.trices préfèrent cette année encore acheter leurs billets en ligne, 20 % d’entre eux ont déclaré préférer acheter leurs billets en personne ou par téléphone au guichet. Ce chiffre est intéressant car les données de l’année dernière montraient que seulement 13 % des spectateurs.trices préféraient acheter en personne ou par téléphone, ce qui représente une augmentation significative.   

En outre, M. Zander a souligné que lorsqu’on leur demandait pourquoi ils abandonnaient leurs achats, 39 % des clients déclaraient que les frais ajoutés en ligne étaient inattendus et trop élevés. C’est pourquoi il a suggéré que les organismes informent les clients dès le début de leur parcours d’achat de l’existence de ces frais ou qu’ils les intègrent dans le prix des billets, afin qu’ils paraissent moins choquants pour les consommateurs. 

9. Offrez des possibilités de dons tout au long du parcours de l’utilisateur   

Les données d’AudienceView suggèrent que les mécènes sont invités à faire des dons à plusieurs étapes de leur parcours d’achat. Lorsqu’on leur a posé la question, les mécènes ont donné une multitude de réponses. Les deux réponses les plus fréquentes sont : en ligne, séparément du processus d’achat des billets, et en personne, lors de l’événement, séparément du processus d’achat des billets. Vient ensuite l’achat en ligne pendant le processus d’achat des billets. Cela suggère que les organismes devraient offrir des possibilités de faire des dons à plusieurs endroits tout au long du parcours de l’utilisateur afin de répondre à toutes les préférences.  

10. Les mécènes veulent une exclusivité en échange de leurs dons  

Alors, comment persuader les mécènes de faire un don lorsque nous le leur demandons? Les données d’AudienceView suggèrent quelques stratégies, dont la plupart donnent un sentiment d’exclusivité. Les principaux exemples sont l’accès anticipé à l’achat de billets d’événements, les déductions fiscales et l’accès à des événements exclusifs pour les donateurs.trices. Les données montrent également que les mécènes sont plus enclins à faire des dons lors de collectes de fonds publiques organisées par des lieux et des associations qui partagent des objectifs spécifiques. Les gens veulent savoir où va leur argent, c’est pourquoi M. Zander recommande de le préciser dans les communications relatives aux collectes de fonds.  

 

Nous tenons à remercier Eric et Zander pour avoir partagé leurs idées et leur expertise sur ce sujet! Nous remercions également nos coprésentateurs, CAPACOA et l’Association pour l’opéra au Canada. Si vous souhaitez en savoir plus sur ce qu’Eric et Zander ont partagé ou revoir l’enregistrement et le jeu de diapositives de leurs présentations, consultez le site https://oc.ca/fr/resource/la-relance-des-arts-de-la-scene-que-veut-le-public-aujourdhui/

Leçons retenues : Réalisation multi-caméras en direct dans la musique classique – Partie II

Par Boran Zaza, directrice des Communications et du Développement à Orchestres Canada et créatrice de contenu pour musicien.ne.s classiques.

Si vous n’avez pas lu la première partie de cette série de billets de blog, je vous recommande de le faire avant de poursuivre! 

L’une des leçons les plus importantes que j’ai apprises en participant à l’atelier sur la réalisation multi-caméras en direct dans la musique classique, en Suède, en avril dernier, est que la préparation est la partie la plus importante du processus. Mieux vous connaissez la partition, l’orchestre, le.la chef.ffe d’orchestre, la salle de concert, la configuration des caméras et l’équipe de production, mieux vous serez armé pour réussir la couverture en direct du concert. Bien entendu, il était impossible pour nous, les 16 participants du monde entier, de planifier tout cela sans jamais nous rendre à Göteborg ou dans sa célèbre salle de concert. C’est pourquoi le processus de préparation était virtuel, sur le Web!

Se préparer à la réalisation multi-caméras en direct

Avant d’atterrir à Göteborg, en Suède, nous avons participé à un atelier en ligne sur la façon de se préparer à la mise en scène multi-caméras en direct avec de la musique classique. Chaque participant s’est vu attribuer un morceau de musique à diriger en direct à Göteborg – soit pendant la répétition générale, soit pendant un concert de l’Orchestre symphonique de Göteborg. On m’a attribué Sur le même accord d’Henri Dutilleux: Une œuvre magnifique pour violon solo et orchestre, que j’ai eu l’occasion de diriger en direct, avec la fabuleuse Barbara Hannigan au pupitre et John Storgårds au violon.

Simultanément, nous avons reçu un croquis de la disposition des caméras, nous indiquant où les 9 caméras auxquelles nous aurions accès seraient placées le jour du concert.

Exemple de disposition des caméras

La magie des préréglages

Nous savions donc maintenant quelle pièce nous allions réaliser, où les caméras seraient placées – mais une information essentielle restait à venir: Les présélections pour chaque caméra. En tant que réalisateur.trice, vous devez normalement les planifier vous-même. Mais comme nous étions 16 réalisateurs.trices, sans accès préalable à la salle de concert et aux caméras, ces préréglages ont été faits pour nous à l’avance par l’équipe de l’Académie IMZ.

Mais qu’est-ce qu’un préréglage? Dans la mise en scène multi-caméras moderne, il n’est plus nécessaire d’avoir un.e cadreur.euse sur scène : il.elle peut contrôler la caméra à distance. En tant que réalisateur.trice, vous pouvez prérégler tous les angles à l’avance afin que vos cadreurs.reuses puissent y accéder d’un simple clic (plutôt que d’essayer de déplacer manuellement la caméra à la bonne position et de zoomer manuellement)! Vous voulez un gros angle sur la deuxième rangée des premiers violons? Caméra 3 Préréglage 6! Un solo de timbales est sur le point de commencer? Caméra 1 préréglage 30!

Les caméras peuvent souvent avoir de nombreux préréglages. Dans la salle de concert en Suède, chacune des 9 caméras avait entre 25 et 50 préréglages.

Moi (à gauche) avec 3 cadreurs. Nous voyons les préréglages initiales des 9 caméras sur l’écran.

Scénariser la partition

Avec la partition, les angles de caméra et une description de chaque préréglage, nous avions toutes les informations nécessaires pour commencer à écrire la partition que nous allions diriger! Notre approche différait de l’approche conventionnelle, qui consiste à demander au.à la lecteur.trice de partitions d’indiquer quel instrument a un solo à venir et de diriger en suivant le courant. Le fait de scénariser la partition signifiait qu’en tant que réalisatrice, je devais écouter l’œuvre de nombreuses fois, puis prendre des décisions éclairées (et artistiques!) sur la caméra et le préréglage à utiliser à chaque instant – tout en étant consciente de l’impact que mes choix auraient sur les auditeurs. En tant que débutante, il m’a fallu environ 18 heures de travail pour scénariser ma partition pour une œuvre de 10 minutes. Un.e professionnel.le scénarise 10 à 15 minutes de musique d’orchestre par jour.

Exemple de ma partition scénarisée

 

Trucs et astuces pour la scénarisation de partition

1- Assurez-vous que votre marquage est clair, et écrivez une description de chaque angle 

Utilisez un crayon à mine et une règle pour marquer votre partition, ou utilisez votre iPad si vous êtes à l’aise! Rédigez toujours une description de l’angle que vous êtes censé voir, pour être sûr d’avoir la bonne chose à l’écran le jour du concert.  

2- Rythmez votre scénario pour avoir suffisamment de temps entre les différents angles ; même le changement de préréglage prend du temps. 

J’ai appris cette astuce à la dure: J’ai abordé la partition du point de vue d’un monteur vidéo, et comme je suis quelqu’un qui monte habituellement les vidéos après coup, j’ai écrit un script qui comportait trop d’angles de caméra et passait trop rapidement d’un préréglage à l’autre, surtout vers la fin du morceau où la tension montait (et pour moi, cela devait se traduire par plus d’angles de caméra). Cela nous a conduits à devoir abandonner un certain nombre de angles pendant l’événement en direct… nous avons presque tous eu une crise de nerfs en essayant de rattraper le script! Oups! On apprend quelque chose de nouveau tous les jours! 

3- Ne vous contentez pas d’un angle lorsqu’il se passe beaucoup de choses dans l’orchestre. 

Souvent, les prises de vue les plus intéressantes et les plus intenses proviennent de la capture des détails dans l’orchestre. Ainsi, même si vous voyez dans la partition que tout le monde joue et que c’est fortissimo, ne vous contentez pas d’une prise de vue lointaine – trouvez plutôt un détail intéressant d’un musicien expressif dans l’orchestre.  

4- Un “Sandwich de chef.fe d’orchestre” est toujours une valeur sûre. 

Cela est particulièrement vrai si vous avez un.e chef.fe d’orchestre particulièrement charismatique (et j’avais LA Barbara Hannigan). Vous pouvez toujours vous en sortir en faisant un angle stable du.de la chef.fe d’orchestre, en passant à autre chose, en revenant au la chef.fe d’orchestre, en changeant, en revenant au la chef.fe d’orchestre… vous voyez le genre! 

5- Ne pas passer trop de temps sur un gros plan 

Imaginez que quelqu’un se tienne très près de votre visage et vous parle, pendant deux minutes! C’est beaucoup de temps pour que quelqu’un soit aussi proche de vous. C’est la même chose avec la mise en scène multi-caméras! Ne restez pas trop longtemps sur un gros plan sans commencer à dézoomer. Je me souviens que j’avais un gros plan sur le violoniste pendant très longtemps lors d’une section lente de sur le même accord, et cela a mis les spectateurs… mal à l’aise!  

6- Les percussions, c’est toujours une bonne idée! 

Il n’y a jamais trop d’angle de percussionnistes, et ils.elles donnent vraiment de la vie à la vidéo! N’hésitez pas à faire d’autres prises de vue d’eux (et assurez-vous que vous avez bien le BON instrument de percussions dans la prise de vue!)  

 

Restez à l’écoute pour le prochain billet, dans lequel je réfléchirai sur l’expérience de la réalisation multi-caméras en direct d’un concert de l’orchestre, et je vous parlerai de ce que nos amis de l’orchestre symphonique de Saskatoon (qui ont fait le voyage en Suède avec moi) ont fait!

J’ai également documenté l’ensemble du voyage sur Instagram stories! Vous pouvez les consulter ici

Nous remercions le Conseil des arts du Canada de son soutien.

Canada council for the arts logo

Leçons retenues : Réalisation multi-caméras en direct dans la musique classique – Partie I

Par Boran Zaza, directrice des Communications et du Développement à Orchestres Canada et créatrice de contenu pour musicien.ne.s classiques.

Le cadre

En avril 2022, grâce à la générosité financière du Conseil des arts du Canada par le truchement de son programme Appuyer la pratique artistique, j’ai eu l’occasion singulière d’assister à un atelier qui a été le premier de son genre au monde, Réalisation multi-caméras en direct dans la musique classique, centré sur les orchestres. L’atelier a été organisé par l’IMZ Academy et accueilli par l’Orchestre symphonique de Göteborg dans sa magnifique Konserthuset (salle de concert) située en Suède.

« L’an dernier, alors que je participais à un congrès en compagnie d’autres réalisateurs.trices de musique classique, j’ai jeté un coup d’œil autour de moi et me suis rendu compte que nous avions tous les cheveux blancs. », a fait observer Peter Maniura, directeur de l’IMZ Academy et producteur-réalisateur télé primé. « Il nous fallait faire quelque chose, il nous fallait former une nouvelle génération de réalisateurs.trices pouvant travailler avec des caméras multiples et versé.e.s en musique classique. » C’est ainsi qu’a germé l’idée de cet atelier!

Photo of the IMZ Academy Brochure, along with Boran's badge showing her name and title.

Les participants

L’atelier a attiré 16 participants de différents pays, réunis dans la magnifique ville de Göteborg, en Suède, du 26 au 28 avril. Le Canada était bien représenté : j’y étais avec deux collègues du Saskatoon Symphony Orchestra! J’y reviendrai. Il y avait aussi des représentants du BBC Philharmonic, de la télévision lettone, de la télévision nationale lituanienne, de la télévision suédoise et d’écoles de musique qui enregistrent et/ou diffusent en continu leurs concerts, comme le Conservatoire royal de LaHaye et l’Université Bruckner.

A photo of a smiling group of people, showing all the participants at the IMZ academy.
(c) Francis Löfvenholm

Göteborg et les concerts numériques

Pourquoi Göteborg? Il s’agit d’une ville importante puisqu’elle est le siège de l’orchestre symphonique national de Suède, qui crée des concerts numériques depuis plus de dix ans et possède du matériel audiovisuel de pointe! Tout cela a commencé quand le renommé Gustavo Dudamel était le chef principal de l’orchestre : pour son concert d’adieu, en 2012, beaucoup de mélomanes n’ont pu acheter de billets comme le concert faisait salle comble, et c’est de là qu’est venue l’idée de numériser les concerts de l’orchestre. « L’orchestre est appuyé par les contribuables, qui ne vivent pas tous à Göteborg; en fait, beaucoup habitent des régions éloignées et n’ont pas accès à nos concerts. Nous devions trouver un moyen de leur rendre notre musique accessible. », affirme le directeur général et artistique de l’Orchestre symphonique de Göteborg, Sten Cranner.

A photo of the inside of a concert hall, showing the stage and audience seats
L’intérieur du Konserthuset du GSO

L’équipement

Afin d’offrir au public à l’extérieur de la salle de concert ce qu’il y a de mieux en fait de couverture et d’expérience de concert numérique, l’Orchestre symphonique de Göteborg utilise dix caméras Panasonic AW-UE150 4K PTZ (pivotement, inclinaison, zoom), une caméra rigide AK-UB300 4K, deux appareils à coulisse et deux Polecam Autopods, qui permettent des mouvements verticaux et latéraux en temps réel. Deux opérateurs.trices de caméra contrôlent tous ces appareils à distance et ne se trouvent donc pas sur la scène. C’est la solution idéale en musique classique puisque la présence d’un.e opérateurs.trices de caméra sur la scène peut déranger tant les musicien.ne.s que les membres du public. Le ou la chef.fe d’orchestre, lecteur.trice de partitions, l’ingénieur.e du son et les opérateurs.trices de caméra travaillent tous ensemble dans la salle de contrôle d’où le concert est simultanément diffusé en direct et enregistré. Cela permet de faire du montage en vue de la version finale qui sera hébergée sur le site Web et l’application mobile, GSOplay. Ces concerts numériques sont régulièrement écoutés par plus de 150 000 auditeurs.trices par mois (et ce nombre a monté en flèche durant la pandémie). Pour en savoir plus, visionner la vidéo suivante :

A photo of a PTZ (pan, tilt, zoom) camera
Une des caméras PTZ (pivotement, inclinaison, zoom)

Restez à l’affut de mes billets de blogue futurs, où je décrirai les préparatifs pour l’atelier et les leçons à en retenir, en plus de donner des conseils sur la manière de réussir la diffusion d’un concert de musique classique saisi avec des caméras multiples!

J’ai également documenté l’ensemble du voyage sur Instagram stories! Vous pouvez les consulter ici

 

Nous remercions le Conseil des arts du Canada de son soutien.

Canada council for the arts logo

Quatre questions à poser avant de commencer un projet numérique

Blogue écrit par Nick Walshe, Orchestres Canada

Le mois dernier, j’ai assisté au symposium Digital Stage de La Compagnie d’opéra canadienne (COC). Le projet Digital Stage (scène numérique) découle d’une collaboration entre la COC, le Ballet national du Canada et le Collège Sheridan, et est appuyé par le Conseil des arts du Canada. Ce projet a été conçu dans le but de nous faire explorer et adopter les nouvelles technologies dans le domaine des arts et d’outiller les organismes artistiques afin qu’ils s’épanouissent dans cet environnement numérique en constante évolution. Ce symposium a mis en lumière une vaste gamme de technologies de pointe, des applis permettant de créer de l’engagement auprès de l’auditoire écoutant des prestations musicales (l’année dernière, nous avons présenté les aventures de la Winnipeg Symphony Orchestra qui avait créé une appli d’engagement de l’auditoire) aux dispositifs intelligents que peuvent porter les interprètes et artistes pour surveiller leur corps. De plus amples renseignements sur ces technologies se trouvent dans leur document intitulé Digital Horizon Scan.

Télécharger le document Horizon Scan ici.

Il n’est pas étonnant qu’aucune des technologies présentées ne se soit démarquée comme pouvant vraiment tout changer pour les orchestres. La question touchant la façon dont nous échangeons avec nos auditoires, soit avec les technologies numériques ou lors de spectacles en direct, se complique davantage en raison des différentes tailles d’orchestres et de la diversité des communautés que nous servons. Je suis sorti du symposium avec plus de questions que de réponses. J’ai donc pensé qu’au lieu de vous transmettre une liste de nouvelles technologies à explorer, il serait préférable de vous faire part des questions qui me revenaient à l’esprit lorsque nous examinions comment les orchestres peuvent s’aventurer plus loin dans le monde numérique. Bien qu’elles ne soient pas exhaustives, ces quatre questions ont pour but de stimuler la discussion et donner matière à réflexion avant d’entreprendre un nouveau projet numérique.

Quel problème tente-t-on de régler en entreprenant ce projet?

On dit que toute solution a un problème. Il est important d’examiner quels problèmes on veut résoudre grâce à l’adoption de la technologie et quelles autres solutions pourraient régler ce problème. Lorsque l’utilisation de la technologie s’impose de manière qui n’est pas naturelle, voire artificielle, nos auditoires le savent très bien. Les ressources des organismes artistiques étant très limitées, il faut veiller à ce que l’investissement dans la technologie s’harmonise aux objectifs de l’organisme. Voulons-nous sensibiliser l’auditoire? Augmenter le nombre de spectateurs? Cherchons-nous à enrichir l’expérience des spectateurs en leur offrant la diffusion continue en direct ou de nouveaux moyens de participer en mode numérique?

Est-ce que cela a déjà été fait? Est-ce que cela a fonctionné?

Bien que les orchestres canadiens se situent dans différentes collectivités ayant différents goûts, différentes forces et des compositions démographiques distinctes, il n’est pas nécessaire de réinventer la roue chaque fois qu’on met en œuvre un projet numérique. Il vaut la peine de déterminer qui utilise la nouvelle technologie qu’on envisage de mettre en œuvre et examiner les leçons tirées après son utilisation. Ces exemples peuvent être tirés d’ailleurs, pas seulement dans le monde des orchestres. Nous pouvons en apprendre beaucoup de l’utilisation de la technologie dans d’autres formes artistiques, soit la danse, le théâtre et les arts visuels.

Quel effet la technologie a-t-elle sur le produit en direct?

Ou encore, en quoi consiste le produit en direct, au juste? Chaque examen de la sphère technologique a la possibilité de nous faire mieux comprendre le produit en direct que nous présentons. Nous parlons souvent de l’expérience en direct comme étant l’aspect le plus important des œuvres orchestrales. Pouvons-nous offrir cette expérience à plus de gens? La technologie que nous planifions utiliser enrichira-t-elle l’expérience de l’auditoire, ou y nuira-t-elle? Dans un monde numérique, il est aussi important de reconnaître l’importance de l’engagement offert en ligne aux gens qui ne sont pas en mesure de se rendre à la salle de concert pour différentes raisons.

Quelles ressources nous manque-t-il pour offrir cette expérience?

Quoique plusieurs organismes artistiques travaillent selon leurs limites (d’autres doivent même repousser les limites), il est important de préparer un plan permettant de relever les lacunes en matière de connaissances ou de ressources. Les enjeux touchant le temps, l’argent et les connaissances au sein d’un organisme sont cruciaux. Faut-il examiner la possibilité d’engager un conseil expert externe et combien d’heures de rémunération avons-nous les moyens de payer? Y a-t-il d’autres voies de financement qui pourraient nous aider à financer de projet?

Ces questions sont conçues pour entamer la discussion avant d’entreprendre un projet numérique. D’autres conversations importantes suivront sans doute. Nous sommes enthousiastes à l’idée des nouvelles possibilités technologiques qui se présentent dans le secteur des orchestres et des arts, mais nous reconnaissons que la technologie bouge à un rythme rapide et que des investissements solides de temps et de ressources doivent être chapeautés par les décideurs de nos orchestres.

Le projet Digital Stage est en cours et se terminera en juin 2020. En savoir plus à https://coc.ca/digitalstage.

La Winnipeg Symphony Orchestra dans le monde numérique

Daniel Raiskin et le Winnipeg Symphony Orchestra

Les orchestres cherchent toujours de nouvelles façons d’élargir leur auditoire et d’échanger de manière plus enrichissante avec leur public. Plusieurs orchestres sont d’avis que les auditoires vieillissants et l’abandon des programmes d’enseignement spécialisé de la musique dans les écoles sont les raisons qui sous-tendent le recul lent, mais constant, du nombre de spectateurs. Toutefois, depuis quelques années, les orchestres veulent combler cette lacune relative à l’enseignement spécialisé de la musique et à se rendre plus attrayants aux yeux des jeunes tout en tissant des liens plus profonds avec leur clientèle actuelle. Il y a plusieurs façons d’y parvenir comme tenir des séances de discussion avant les concerts ou offrir des guides de type « Symphonies 101 ». Qu’a fait la Winnipeg Symphony Orchestra (WSO)? Elle s’est lancée dans le monde numérique.

WSO a utilisé une application d’accompagnement appelée EnCue à trois de ces concerts cette année et a l’intention de s’en servir lors de plusieurs autres concerts à venir. EnCue est une application à téléchargement gratuit qui envoie en direct durant le concert des notes sur le programme, des images et des récits. WSO a lancé cette application à son concert du 18 octobre où l’orchestre présentait Symphonic Dances de Sergei Rachmaninoff. Les utilisateurs de l’application n’étaient pas séparés des autres membres du public, mais l’écran de l’application est faiblement illuminé et les lumières de la salle de concert étaient douces afin de ne pas déranger les non-utilisateurs. Bien que plusieurs orchestres en Europe et aux États-Unis aient intégré des technologies similaires à leurs concerts, c’est une première au Canada.

Chef d’orchestre adjointe RBC, Naomi Woo pendant le concert. Photo : Ruth Bonneville, Winnipeg Free Press

Selon Jean-François Phaneuf, vice-président des activités artistiques du WSO, les avantages de cette application comportent un double aspect. « Nous sommes ravis d’utiliser cette application pour attirer de nouveaux spectateurs et d’améliorer le niveau d’engagement auprès des auditoires actuels et potentiels. Les gens ont été profondément touchés par l’expérience. Pendant que le concert se déroule, on a l’occasion de lire ce que pensait M. Rachmaninoff quand il a écrit cette œuvre et lire le témoignage de Daniel Raiskin, directeur musical, qui décrit son attachement personnel à un passage particulier. » Pendant deux mois, Jean-François Phaneuf, James Manishen (associé artistique) et Naomi Woo (chef d’orchestre adjointe RBC) ont travaillé fort pour préparer la documentation nécessaire. Ils ont fait l’essai du contenu auprès du personnel de WSO formé en musique et ceux qui n’ont pas de formation musicale et ont déterminé que les diapositives courtes et les images aidaient les gens à écouter activement. La programmation de l’application s’est avérée exigeante, mais les résultats ont été satisfaisants. Des concepts de base ont été fournis pour ceux qui ne sont pas habitués à la musique d’orchestre et des segments de renseignements plus complexes étaient offerts aux experts. Durant le concert, Naomi Woo était dans les coulisses et suivait la partition afin de synchroniser la musique et les diapositives pour les 200 membres de l’auditoire qui ont téléchargé l’application. Les impressions des utilisateurs de l’application étaient surtout positives. En général, le public s’est montré très enthousiaste à l’idée d’essayer quelque chose de nouveau. Certaines personnes ont exprimé une résistance aux changements apportés à l’expérience qu’ils connaissent et aiment, mais plusieurs avaient l’impression de mieux comprendre l’œuvre qu’ils écoutaient et ont ressenti un lien plus fort avec la musique grâce aux renseignements que leur fournissait l’application.

WSO ne compte pas utiliser EnCue à chacun de ses concerts. Son utilisation est planifiée seulement trois fois cette saison durant une pièce musicale par programme. Les auditoires de WSO auront l’occasion de voir EnCue en action au festival New Music de Winnipeg en janvier lors de la Metropolis Symphony de Michael Daugherty, et en mars 2020 lors de la sixième symphonie de Chostakovich. WSO a toutefois l’intention d’intégrer EnCue à la deuxième moitié de chaque concert durant sa série (B)eyond Classics en 2020-2021. Grâce à la mise en place d’un bureau de soutien technique au concert du 18 octobre, WSO a réussi à éviter la plupart des problèmes techniques. La clientèle plus sérieuse a même demandé de recevoir les diapositives à l’avance afin de se renseigner avant le concert. WSO et Orchestres Canada sont ravis des occasions qui présentent lorsqu’on donne à l’auditoire plus de façons d’accéder à la musique orchestrale de manière qui enrichit la musique présentée sur scène.

Apprenez-en davantage sur la question de technologie numérique dans le domaine des orchestres en lisant notre entrevue avec Fiona Morris de The Space, Bâtir un organisme numérique.

Bâtir un organisme numérique

Le mot « numérique » provoque un vaste éventail de réactions de la part des administrateurs des arts, allant de cris de joie à… de simples cris. Que le numérique avec un grand « N » fasse partie de l’ADN de votre organisme ou qu’il s’agisse simplement de l’apanage, selon vous, des milléniaux qui font partie de votre personnel, il ne fait aucun doute que les orchestres communiquent avec leurs publics sur des plateformes numériques sous des formes à la fois nouvelles, passionnantes et alarmantes.  En préparation pour notre Conférence nationale, nous avons rencontré (numériquement, bien sûr) Fiona Morris de The Space pour discuter des possibilités et écueils de l’intégration de la technologie numérique dans les arts.

Fiona est directrice exécutive et directrice de la création à The Space, un organisme de développement et de mise en service du Royaume-Uni, qui collabore avec des artistes pour créer de nouveaux projets. The Space appuie aussi les organismes du secteur des arts en matière de stratégie numérique en offrant du mentorat, de la formation et des services d’experts-conseils. Avec son collègue John White, Fiona animera une séance pré-conférence pour discuter de certains défis sur la stratégie numérique.

Pourquoi le numérique et pourquoi maintenant ?

Photo: People discussing around laptopsBien que ce ne soit pas d’hier que nous parlons d’intégrer les technologies numériques dans nos organismes artistiques, notre manière d’en parler doit changer. « Le mot “numérique”, dit Fiona, est un de ces mots de notre temps. Il a le malheur de pousser les gens à se sentir inadéquats. Peu importe qu’on en connaisse le sens parce que vraiment il ne veut rien dire du tout. » On tend à l’utiliser comme un mot passe-partout pour décrire toute activité en ligne, sans toujours savoir ce que cela signifie. Les orchestres veulent être numériquement actifs, mais cela ne se résume pas à faire la diffusion continue en direct de tout ce qu’ils font. Il faut choisir stratégiquement ce que l’on présente en ligne pour que notre temps et notre argent, deux denrées limitées, aient le plus d’impact possible.
Nous n’avons pas besoin de « faire plus dans le numérique ». Selon Fiona, le numérique est une « manière de communiquer avec les publics qui est entièrement révolutionnaire. » Le nombre croissant d’outils numériques à la disposition des organismes artistiques et de leurs publics change complètement la donne ; il signifie que nos publics peuvent être à des milliers de milles ou sous nos yeux, soit une synthèse à la fois emballante et troublante de l’hyperlocal et du mondial.

Possibilités et défis

Comme nous le savons à Orchestres Canada, les organismes artistiques s’interrogent sur la façon de commencer à utiliser les technologies numériques compte tenu du temps et de l’argent limités qu’ils peuvent y consacrer (jetez un coup d’œil aux résultats du sondage sur la stratégie numérique que nous avons effectué auprès des orchestres membres).

Nous traversons une période extraordinaire pour les organismes culturels. Nous pouvons rejoindre notre public comme jamais auparavant. « Pour les organismes culturels et de création, cette possibilité de communiquer avec les publics et de connaître immédiatement leurs réactions est extraordinaire », affirme Fiona. Il est toutefois intéressant de signaler que c’est une relation où tout le pouvoir est entre les mains du public. Nos auditoires consomment chaque jour une grande quantité de contenu numérique et ont de plus en plus le pouvoir de déterminer ce qu’ils vont consommer et ce qu’ils vont laisser de côté. Nous devons savoir ce que nous voulons quand nous demandons à notre public d’emprunter la voie numérique vers nous.

Souvent, les organismes artistiques se tournent vers les plateformes numériques (qui ne leur sont pas très familières) pour essayer de recruter de jeunes publics (avec lesquels ils n’ont guère d’expérience en matière de communication). Fiona nous incite à maîtriser tout d’abord l’un de ces deux aspects plutôt que de s’aventurer en deux terrains peu familiers. Il faut être bien clair et cohérent dans le message que nous voulons transmettre aux publics numériques, à savoir qui les compose et pourquoi ils veulent nous écouter.

Approche et intégration du numérique

Nous avons demandé à Fiona de donner des exemples de traits qui caractérisent les organismes qui ont réussi à transformer leurs démarches numériques. Elle a signalé la clarté de leur message et énoncé une série de questions, y compris les suivantes, auxquelles les organismes à l’aise dans le numérique pouvaient fournir des réponses solides :

  • Qui sont ceux qui composent le public ?
  • Où est le public ?
  • À quelles sortes de conversations se livre-t-il ?
  • Pourquoi devrait-il se tourner vers nous ? (autrement dit, en quoi notre balado ou diffusion continue en direct se distingue-t-elle des autres ?)

Fiona a aussi insisté sur le fait qu’une stratégie numérique devait avoir des racines dans chaque secteur de l’organisme. « La plupart des organismes artistiques sont très cloisonnés; les gens du marketing ne parlent pas aux créateurs, qui ne parlent pas aux responsables de la collecte de fonds. Avec le numérique, tout doit être intégré et progresser vers un seul et même but. »

Fiona et John de The Space animeront une séance pré-conférence sur comment intégrer vos plans stratégies et d’affaires à votre stratégie numérique. Pour en savoir plus, consultez la section sur la conférence nationale du site Web d’OC.

Résultats du sondage sur la stratégie numérique d’Orchestres Canada

L’automne dernier, Orchestres Canada, orienté par son groupe de travail sur la stratégie numérique, a demandé aux chefs de file partout au Canada de nous parler de leur utilisation des outils numérique et de l’état des stratégies numériques au sein de leur organisme.

Renseignements généraux

Le sondage sur la stratégie numérique a été remis à une personne-ressource de chaque orchestre, habituellement le directeur général ou un membre du conseil d’administration. Les orchestres de jeunes n’ont pas été inclus dans ce sondage. Des 105 personnes-ressources à qui nous avons transmis le sondage, 60 ont répondu, dont 22 provenant d’orchestres ayant des recettes annuelles de plus d’un million de dollars (soit les grands organismes) et 38 d’orchestres ayant des recettes annuelles de moins d’un million de dollars (les petits organismes). Ces deux groupes ont répondu à des questions généralement pareilles, mais il y avait quelques différences que nous abordons ci-dessous.

Thèmes et tendances

Les réponses au sondage ont permis de constater qu’il y a de l’enthousiasme envers les occasions qu’offrent les technologies numériques, mais des préoccupations ont aussi été soulevées quant à leur intégration au sein d’un organisme. Contrairement à ce que nous pensions, il n’y avait pas beaucoup de différence entre les réponses des grands et des petits organismes à cet égard. Peu importe la taille du budget, les organismes se préoccupent des sommes à investir, des risques et du temps à consacrer à l’intégration de nouvelles technologies numériques au sein de leur organisme.

En ce qui concerne les occasions, les répondants ont reconnu que la technologie numérique pourrait leur permettre de mieux se présenter et de mieux cerner, comprendre et améliorer l’expérience des membres de leur auditoire. Les répondants ont également exprimé que les technologies numériques leur permettraient d’être plus efficaces sur le plan opérationnel, d’avoir la capacité d’établir des segments d’activités et de personnaliser les activités opérationnelles ainsi que de mieux mesurer les effets qu’ils produisent.

Les participants ont évoqué les nombreux défis liés à l’intégration de nouvelles technologies numériques dans leur organisme et plusieurs d’entre eux se sont dits sceptiques quant à la valeur des technologies numériques relativement aux coûts, au temps et aux efforts nécessaires. Ils semblent estimer qu’ils doivent acquérir des connaissances rapidement afin d’être où il faudrait être relativement à la littéracie numérique.

Enfin, les participants au sondage ont fait part des besoins importants qu’engendre le virage numérique. Ils étaient nombreux à vouloir prendre connaissance de pratiques exemplaires et à savoir ce à quoi les auditoires s’attendent des orchestres en matière d’engagement numérique. Toutefois, il y avait un sentiment de frustration : les gens constatent le potentiel et la pression de s’engager, mais peinent à prioriser le virage numérique et de l’entamer. Les réponses ont fait valoir que la question relevait d’une occasion plutôt que d’une stratégie. Les répondants dépenseraient les sommes nécessaires sur la technologie s’ils disposaient d’une telle somme, mais n’ont pas accordé la priorité aux technologies numériques dans le cadre de leur planification à long terme.

Détails

Renseignements de base

Les premières questions du sondage étaient axées sur le niveau de familiarité avec les outils et les initiatives numériques au sein des organismes des répondants. La plus grande part des répondants (68 % chez les grands organismes et 79 % chez les petits organismes) ont indiqué qu’il y avait « une certaine familiarité » dans leur organisme, mais personne n’a répondu qu’il y avait une « grande familiarité » en ce qui a trait aux technologies numériques.

L’investissement financier dans les activités numériques a généralement augmenté. En effet, 45 % des grands organismes (mais seulement 26 % des petits organismes) ont indiqué que leur investissement a augmenté de façon considérable. Aucun orchestre parmi les petits et les grands organismes n’a réduit son investissement en technologie numérique.

D’ailleurs, 82 % des grands organismes et 66 % des petits organismes ont affirmé que la technologie numérique est une priorité pour leur orchestre, quoique cette priorité figurait expressément dans seulement 50 % des plans stratégiques des grands orchestres et 44 % des plans stratégiques des plus petits orchestres. Bon nombre d’orchestres ont fait valoir dans leurs commentaires que la technologie numérique est un moyen d’atteindre de nouveaux auditoires diversifiés, de se mettre en rapport avec leur collectivité et d’accroître l’efficacité administrative au sein de la gestion de l’orchestre. Les organismes qui ont affirmé que la technologie numérique n’était pas une priorité ont précisé que c’était en raison d’un manque de temps et d’argent ou d’une attitude cynique envers son efficacité.

Technologie numérique et planification à long terme

Au sein des orchestres qui disposaient d’un plan stratégique (soit tous les grands organismes et 42 % des petits organismes), dans 50 % des plans, les occasions numériques étaient abordées expressément et dans l’autre 50 % des plans, il n’y avait aucune mention de de telles occasions.

Nous avons demandé aux répondants ce qu’ils feraient si on leur remettait soudainement une grande somme d’argent à investir dans les technologies numériques. Il a été intéressant de constater que 59 % des grands organismes et que 68 % des petits organismes avaient une idée de ce qu’ils feraient avec cet argent ; 27 % des grands organismes et 5 % des petits organismes avaient explicitement décrit ces idées dans leur plan stratégique. Très peu de répondants (aucun grand organisme et sept petits organismes) ne sauraient pas quoi faire avec cet argent fictif.

Littéracie numérique

La majorité des répondants (77 %) ont indiqué qu’ils avaient une littéracie numérique. Des résultats semblables ont découlé des deux versions du sondage. On a demandé aux grands organismes où ils ont acquis leurs connaissances et les réponses ont beaucoup varié. Certains ont fait leur apprentissage dans des milieux conventionnels (cours, séminaires) tandis que d’autres se sont formés par essais et erreurs (apprentissage non officiel).

Pour ce qui est des petits organismes, aucune tendance n’a été cernée permettant de déterminer si la littéracie numérique constituait une priorité lors du recrutement ou de l’embauche de nouveaux membres du personnel ou de bénévoles. Encore une fois, 50 % des répondants ont indiqué qu’ils cherchaient cette compétence et 50 % ont dit que cette compétence n’entrait pas en ligne de compte. Au sein des grands organismes, on accordait une plus grande importance à la littéracie numérique ; 41 % des répondants ont affirmé que la littéracie numérique était une priorité et 59 % ont indiqué que cette compétence dépendait du rôle de l’employé. On accordait tout de même une plus grande importance à la littéracie numérique dans le processus d’embauche dans ces plus grands organismes.

De plus, on a posé des questions supplémentaires aux grands organismes pour savoir comment ils appuient le renforcement de la littéracie numérique chez les membres de leur personnel. Dans 68 % de ces organismes, un financement de perfectionnement professionnel était offert et deux organismes offraient cette formation à l’interne.

Dans le même ordre d’idées, on a demandé aux petits organismes s’ils avaient nommé un champion de la technologie numérique dans leur organisme. Dans 17 organismes, il y en avait un et dans 18, il n’y en avait pas.

Apprentissage et succès

On a demandé aux répondants ce qui les aiderait à façonner les travaux numériques de leur orchestre. Les réponses étaient variées. Certains ont dit qu’ils aimeraient avoir accès à des projets qui leur permettraient d’accroître la littéracie numérique de base au sein de leur orchestre. D’autres aimeraient savoir comment entamer des projets plus complexes comme les vidéos en direct et joindre de nouveaux auditoires grâce à la technologie. Ils ont aussi indiqué qu’ils aimeraient savoir comment obtenir un nouveau financement. Les répondants ont répondu à cette question en évoquant ce que la technologie numérique pourrait apporter à leur organisme sur le plan artistique et en matière de marketing et de gestion quotidienne de l’orchestre.

Nous avons également demandé quels travaux numériques ils admiraient. Particulièrement notable au sein des petits organismes, la réponse était les autres orchestres du Canada (le Toronto Symphony et l’Orchestre du Centre national des arts). Les grands organismes avaient plutôt tendance à regarder plus loin aux organismes du domaine des arts comme le Berlin Philharmonic et le Detroit Symphony Orchestra ainsi qu’aux entités non artistiques comme Apple, Ricardo et les youtubeurs.