Katia Makdissi-Warren Remporte Le Prix Betty-Webster 2022

Montréal, Canada (22-9-2022) – Orchestres Canada (OC) a remis, lors de son assemblée générale annuelle, le prix Betty-Webster 2022 à Katia Makdissi-Warren, compositrice et directrice artistique d’Oktoecho, afin de célébrer ses contributions de longue date à la diversité, l’équité et l’inclusion dans la communauté musicale canadienne. Visionnez la vidéo d’annonce de la lauréate ici.

Le prix Betty-Webster, établi en 2002 pour rendre hommage à la vision inclusive de la directrice générale fondatrice d’Orchestres Canada, a couronné, au fil des ans, de distingués musiciens, bénévoles, éducateurs et gestionnaires des arts. Cette année, le jury s’est concentré sur le calibre et l’impact des contributions des candidats sur l’inclusion d’un ou de plusieurs orchestres canadiens.

Compositrice innovatrice 
Katia Makdissi-Warren se fait remarquer sur la scène nationale et internationale par son style unique où se rencontrent les musiques du Moyen-Orient, de l’Occident et Autochtone. En 2001, elle fondait d’ailleurs l’ensemble Oktoecho, spécialisé dans le métissage.

Son esthétique de fusion l’amène à travailler régulièrement avec les communautés autochtones, arabes et juives. Avec son ensemble, elle a gagné plusieurs prix dont le prix OPUS du meilleur album en 2019 et le prix de la Diversité et de l’inclusion du Conseil des Arts de Montréal en 2020.

En 2019-2020, lors de son année hommage à la Société de musique contemporaine du Québec, Katia a composé plusieurs œuvres pour orchestres de chambre, incluant le gamelan, chant soufi, chant autochtone et autres.

Katia Makdissi-Warren a étudié la composition à Québec et à Hambourg, puis les musiques arabe et syriaque à Beyrouth, auprès de Ennio Morricone, Franco Donatoni, Manfred Stahnke, P. Louis Hage et Michel Longtin. Elle a été jouée par divers ensembles tels que l’Orchestre symphonique de Vancouver, l’Orchestre national oriental de Beyrouth, I Musici de Montréal, Les Violons du Roy, l’Ensemble contemporain de Montréal (ECM+), l’Orchestre Symphonique de Kamloops et le Okanagan Symphony Orchestra.

« Je suis profondément honorée par ce prix que je dédie à mon entourage, aux merveilleux artistes et équipes administratives avec qui je travaille, ainsi qu’au public à l’écoute. Par la musique, vous me permettez chaque jour de me connecter un peu plus à la grandeur de l’humanité. Grâce à vous, je peux me retrouver au plus profond de ma propre culture et me retrouver ainsi connectée à toutes les cultures. Merci également à toute l’équipe du prix Betty Webster », déclare la lauréate.

Le prix inclut une plaque et un don à un orchestre choisi par la lauréate. Mme Makdissi-Warren a demandé que le don de cette année soit versé à l’Inuit girls drumming group, qui se compose actuellement de six filles âgées de 10 à 14 ans. Le groupe s’est produit dans sa communauté pour les aînés, en soutien aux survivant.e.s des écoles résidentielles, lors d’enseignements, de veillées et dans des maisons de soins de longue durée. Elles font participer le public à leurs spectacles, partageant avec lui les tambours et les techniques de base.

Choix du jury 
Le jury national était présidé par Allegra Swanson, membre du conseil d’administration d’OC et directrice générale de Music Nova Scotia, et comprenait Allison Migeon (cofondatrice et directrice générale, Ensemble Obiora), D’Arcy Gray (responsable de l’engagement communautaire, Symphony Nova Scotia), Jaelem Bhate (directeur artistique, Symphony 21, membre du conseil d’administration d’Orchestres Canada), ainsi que la lauréate de l’année dernière, Linda Penner (présidente, Thunder Bay Symphony Orchestra).

« Le leadership et la créativité de Katia Makdissi-Warren offrent une perspective si inspirante sur ce qu’un ensemble instrumental peut incarner. En tant qu’observatrice du processus du jury, je peux attester du haut calibre des nominations pour le prix Betty-Webster cette année. Il a été particulièrement enrichissant de constater l’adoption par notre secteur de l’inclusion comme principe directeur, ainsi que la créativité, le respect et l’esprit de collaboration que les artistes et les administrateurs.trices ont apporté à ce travail urgent et nécessaire », mentionne Katherine Carleton C.M., directrice générale d’OC.

 

* Photo de Katia: Jérôme Bertrand & Genevieve Bigue

Leçons retenues : Réalisation multi-caméras en direct dans la musique classique – Partie I

Par Boran Zaza, directrice des Communications et du Développement à Orchestres Canada et créatrice de contenu pour musicien.ne.s classiques.

Le cadre

En avril 2022, grâce à la générosité financière du Conseil des arts du Canada par le truchement de son programme Appuyer la pratique artistique, j’ai eu l’occasion singulière d’assister à un atelier qui a été le premier de son genre au monde, Réalisation multi-caméras en direct dans la musique classique, centré sur les orchestres. L’atelier a été organisé par l’IMZ Academy et accueilli par l’Orchestre symphonique de Göteborg dans sa magnifique Konserthuset (salle de concert) située en Suède.

« L’an dernier, alors que je participais à un congrès en compagnie d’autres réalisateurs.trices de musique classique, j’ai jeté un coup d’œil autour de moi et me suis rendu compte que nous avions tous les cheveux blancs. », a fait observer Peter Maniura, directeur de l’IMZ Academy et producteur-réalisateur télé primé. « Il nous fallait faire quelque chose, il nous fallait former une nouvelle génération de réalisateurs.trices pouvant travailler avec des caméras multiples et versé.e.s en musique classique. » C’est ainsi qu’a germé l’idée de cet atelier!

Photo of the IMZ Academy Brochure, along with Boran's badge showing her name and title.

Les participants

L’atelier a attiré 16 participants de différents pays, réunis dans la magnifique ville de Göteborg, en Suède, du 26 au 28 avril. Le Canada était bien représenté : j’y étais avec deux collègues du Saskatoon Symphony Orchestra! J’y reviendrai. Il y avait aussi des représentants du BBC Philharmonic, de la télévision lettone, de la télévision nationale lituanienne, de la télévision suédoise et d’écoles de musique qui enregistrent et/ou diffusent en continu leurs concerts, comme le Conservatoire royal de LaHaye et l’Université Bruckner.

A photo of a smiling group of people, showing all the participants at the IMZ academy.
(c) Francis Löfvenholm

Göteborg et les concerts numériques

Pourquoi Göteborg? Il s’agit d’une ville importante puisqu’elle est le siège de l’orchestre symphonique national de Suède, qui crée des concerts numériques depuis plus de dix ans et possède du matériel audiovisuel de pointe! Tout cela a commencé quand le renommé Gustavo Dudamel était le chef principal de l’orchestre : pour son concert d’adieu, en 2012, beaucoup de mélomanes n’ont pu acheter de billets comme le concert faisait salle comble, et c’est de là qu’est venue l’idée de numériser les concerts de l’orchestre. « L’orchestre est appuyé par les contribuables, qui ne vivent pas tous à Göteborg; en fait, beaucoup habitent des régions éloignées et n’ont pas accès à nos concerts. Nous devions trouver un moyen de leur rendre notre musique accessible. », affirme le directeur général et artistique de l’Orchestre symphonique de Göteborg, Sten Cranner.

A photo of the inside of a concert hall, showing the stage and audience seats
L’intérieur du Konserthuset du GSO

L’équipement

Afin d’offrir au public à l’extérieur de la salle de concert ce qu’il y a de mieux en fait de couverture et d’expérience de concert numérique, l’Orchestre symphonique de Göteborg utilise dix caméras Panasonic AW-UE150 4K PTZ (pivotement, inclinaison, zoom), une caméra rigide AK-UB300 4K, deux appareils à coulisse et deux Polecam Autopods, qui permettent des mouvements verticaux et latéraux en temps réel. Deux opérateurs.trices de caméra contrôlent tous ces appareils à distance et ne se trouvent donc pas sur la scène. C’est la solution idéale en musique classique puisque la présence d’un.e opérateurs.trices de caméra sur la scène peut déranger tant les musicien.ne.s que les membres du public. Le ou la chef.fe d’orchestre, lecteur.trice de partitions, l’ingénieur.e du son et les opérateurs.trices de caméra travaillent tous ensemble dans la salle de contrôle d’où le concert est simultanément diffusé en direct et enregistré. Cela permet de faire du montage en vue de la version finale qui sera hébergée sur le site Web et l’application mobile, GSOplay. Ces concerts numériques sont régulièrement écoutés par plus de 150 000 auditeurs.trices par mois (et ce nombre a monté en flèche durant la pandémie). Pour en savoir plus, visionner la vidéo suivante :

A photo of a PTZ (pan, tilt, zoom) camera
Une des caméras PTZ (pivotement, inclinaison, zoom)

Restez à l’affut de mes billets de blogue futurs, où je décrirai les préparatifs pour l’atelier et les leçons à en retenir, en plus de donner des conseils sur la manière de réussir la diffusion d’un concert de musique classique saisi avec des caméras multiples!

J’ai également documenté l’ensemble du voyage sur Instagram stories! Vous pouvez les consulter ici

 

Nous remercions le Conseil des arts du Canada de son soutien.

Canada council for the arts logo

Réflexions sur SphinxConnect: Forging Alliances

Du 27 au 29 janvier 2022, l’équipe d’Orchestres Canada a eu le plaisir d’assister à la conférence SphinxConnect: Forging Alliances. La rencontre annuelle, en mode virtuel cette année, a rassemblé une brochette exemplaire d’intervenants du milieu artistique nord-américain (musiciens, administrateurs, membres de conseils d’administration, bailleurs de fonds entre autres) en vue de discuter de la diversité en musique classique, dont notre propre concitoyen et membre du conseil d’administration d’Orchestres Canada, Daniel Bartholomew-Poyser. La conférence a abouti au concours Sphinx annuel pour jeunes musiciens à cordes noirs et d’origine latine, aussi en mode virtuel cette année, mais sans perte de talent ni de créativité. 

Dans le blogue qui suit, des membres du personnel d’OC font part de leurs réflexions sur les thèmes qui se sont dégagés de la conférence, mais nous vous encourageons à écouter aussi directement que vous le pouvez les interventions avisées des présentateurs. Les enregistrements des interventions à la conférence sont disponibles gratuitement sur une  liste d’écoute au canal YouTube de l’organisation. 

À propos de la Sphinx Organization 

La Sphinx Organization, fondée par le violoniste et professeur de musique américain Aaron Dworkin,  est une organisation de justice sociale basée aux États-Unis ayant pour vocation de transformer des vies par le pouvoir de la diversité dans les arts.  Elle a vu le jour en  1997 sous la désignation de Sphinx Competition for young Black and Latinx string players [concours Sphinx pour jeunes musiciens à cordes noirs et d’origine latine]. Le concours a toujours lieu, mais Sphinx a évolué pour offrir un éventail de programmes visant à favoriser l’excellence et à accroître la représentation des artistes noirs et d’origine latine travaillant en musique classique, y compris dans les domaines de l’éducation, de la prestation, de la commande de nouvelles œuvres et de l’offre de possibilités de développement du leadership pour les artistes et travailleurs des arts noirs et d’origine latine. 

Réflexions sur la conférence 

1- Potentiel humain et innovation 

Un thème qui s’est dégagé à maintes reprises des séances auxquelles les membres du personnel d’OC ont assisté est celui du potentiel humain et de l’innovation s’offrant aux orchestras, à condition de s’ouvrir à tout ce que cela peut offrir. Le programme de la conférence a touché à une vaste gamme  de possibilités que les orchestres peuvent exploiter, comme la gouvernance, la programmation artistique, l’éducation musicale et l’engagement communautaire. Il existe une mine de talents – tant parmi les artistes émergents que les travailleurs des arts, ainsi qu’une expertise considérable parmi ceux et celles qui œuvrent déjà dans cette discipline artistique – dans laquelle nous pouvons puiser et dont nous pouvons tirer des enseignements.  

Comme l’a signalé Achia Floyd durant la séance Rising LEADers, il ne faut pas penser à ce qu’une diversification en musique classique peut faire perdre mais plutôt à ce que l’on a à gagner… soit des occasions de développer le talent et la forme artistique qui existent déjà au sein de l’organisation et de nous épanouir grâce à une collaboration meilleure, plus novatrice et plus inclusive. 

2- Un dilemme constant pour les orchestres : maintenir la tradition ou s’adapter aux réalités actuelles 

Une observation que le personnel d’OC a particulièrement retenue est la suivante : « La tradition ne consiste pas dans la vénération des cendres, mais dans la préservation de la flamme », qu’a faite Enrique Márquez durant la séance Rising LEADers. Tout à fait! Comment l’art des orchestres et notre pouvoir rassembleur pour permettre au public d’apprécier la musique ensemble peuvent-ils (et vont-ils) servir à nos voisins en 2022 et dans l’avenir?  

Depuis quelques siècles, les orchestres ont en général été les défenseurs de la tradition – surtout de la tradition eurocentrique, aux dépens des artistes, travailleurs et membres du public racialisés. Malgré la beauté indéniable de la musique que nous avons interprétée au fil des siècles, durant les séances de  SphinxConnect, les intervenants ont à juste titre signalé que, pour assurer la survie et la mise en valeur de la musique classique au 21e siècle, il fallait se préoccuper davantage des besoins et ambitions des communautés dans lesquelles nous vivons, surtout de celles que les traditions eurocentriques ont exclues.  

Non seulement est-ce la seule option qui s’offre à nous comme êtres humains antiracistes et artistes, mais la décision de puiser dans une plus vaste mine de talents (pour ce qui est des œuvres jouées, des musiciens qui les interprètent et du personnel en coulisse) enrichit aussi le travail de l’orchestre et est indispensable si nous voulons maintenir notre pertinence et notre valeur. Comme l’a par exemple fait remarquer un panéliste, les milléniaux s’attendent à trouver une diversité dans les milieux artistiques qu’ils fréquentent; si votre  orchestre n’est pas un miroir des communautés qu’il dessert, vos publics, actuels et futurs, risquent de vous délaisser.  

Jazmín Morales, animatrice du panel Where the Wild Things Are [littéralement Où sont les choses sauvages], a insisté sur le fait que montrer son côté « sauvage » et donc être attentif aux  temps étranges que nous traversons signifie qu’il faut penser librement à ce qui est possible et ne pas s’embourber dans les procédures et habitudes. Et comme le panel Higher Registers: Evolving Artistic Excellence l’a fait observer, la pandémie nous a obligés à abandonner de nombreuses habitudes (comme des cycles de planification rigides, la durée des concerts). Comment pouvons-nous continuer à évoluer et à nous adapter aux périodes de turbulence que nous traversons? 

3- Maintenir et poursuivre le changement pour le mieux 

Dans son allocution de clôture, Weston Sprott a dit avoir vu plus de progrès sur le plan de la diversité et de l’inclusion en musique classique au cours des deux dernières années que durant toute sa vie; mais qui sait si cela va durer. « C’est à nous qu’il appartient de continuer à exercer des pressions pour faire en sorte que le progrès ne soit pas temporaire. » 

Les intervenants ont aussi insisté sur la nécessité d’un changement permanent sur le plan de la diversité dans nos disciplines artistiques; pour cela, il faut (comme David Stull l’a signalé) « modifier l’ADN » des institutions artistiques et créer et insérer dans leurs structures des mécanismes nécessitant la poursuite des changements, comme des programmes pluriannuels continus visant le progrès à long terme, plutôt que seulement dans l’instant présent, des artistes de milieux diversifiés.  

De nombreux intervenants ont fait valoir la nécessité d’élargir les démarches axées sur la diversité  au sein de chaque organisation; ces démarches ne doivent pas être limitées à un seul comité ou rôle. Ils ont souligné l’importance d’aligner les valeurs à tous les paliers décisionnels (conseil d’administration, cadres, bailleurs de fonds), en ajoutant que le changement peut s’opérer dans n’importe quelle équipe ou pour n’importe quel rôle. Par exemple, dans le groupe Learning to Disrupt ‘the White Racial Frame’ in an Industry Rooted In It” les responsables du marketing et des communications ont expliqué comment ils avaient combattu le racisme dans leur travail quotidien au Minnesota Orchestra et donné des exemples de langage raciste par opposition à non raciste. 

4- Enfin, et ce n’est pas le moins important… la musique! Conversation avec Juan-Miguel Hernandez, juge du Concours Sphinx 2022  

Headshot of Juan-Miguel HernandezJuan-Miguel Hernandez, altiste natif de Montréal qui s’est taillé une carrière internationale de distinction comme interprète, n’est pas étranger au Concours Sphinx. Durant une conversation à la mi-février avec Boran Zaza (directrice des communications et du développement d’OC) Hernandez a qualifié son premier prix dans la Division Senior du Concours Sphinx de 2006 d’ « amorce » importante dans sa carrière en musique classique :  

J’avais cela dans l’âme, mais j’avais besoin qu’on me donne l’amorce nécessaire pour lancer ma carrière. […] C’est connu, il faut être au bon endroit au bon moment. Sphinx fait en sorte qu’on le soit. 

Au sujet du concours de 2022, pour lequel il était un des juges, Hernandez a affirmé que chaque jeune interprète arrive avec des compétences techniques exceptionnelles; pour choisir les lauréats, selon lui, les juges recherchent « un sens artistique dans l’interprétation de la musique. […] Nous avons été incroyablement impressionnés par le degré de sens artistique que nous avons observé. » Parce que le concours de 2022 s’est déroulé sous forme virtuelle, les juges ont exprimé leur voix individuellement après les prestations pour choisir les lauréats (plutôt que de se réunir en personne pour arriver à une décision). Malgré le changement dans le déroulement du concours, Hernandez s’est dit « extrêmement satisfait du résultat final de cette année. » 

Félicitations aux lauréats du Concours Sphinx 2022! 

Division Senior  

  • Premier prix et gagnant du prix Robert Frederick Smith (50 000 $ : Kebra-Seyoun Charles, contrebasse 
  • Deuxième prix (20 000 $) : Gabriela Lara, violon 
  • Troisième prix (10 000 $): Harper Randolph, alto 
  • Choix du public (5 000 $): Gabriela Lara, violon 

Division Junior  

  • Premier prix (10 000 $) : Jonathan Okseniuk, violon 
  • Deuxième prix (5 000 $) : Brandon Leonard, violoncelle 
  • Troisième  prix (3 000 $) : Ana Isabella España, violon 
  • Choix du public (1 000 $) : Brandon Leonard, violoncelle 

Liens aux ressources (en anglais seulement)

Enregistrement intégral du Concours Sphinx 2022 

Enregistrements de toutes les séances de la conférence SphinxConnect 2022 

Notes sur les séances auxquelles ont assisté le personnel d’OC 

$112,800 OTF Grant Supports Resilient Ontario Orchestras Project

Peterborough, ON (December 8th, 2021) – Today, Orchestras Canada held a ceremony at the closing of its dynamic online Festival of Learning, celebrating the $112,800 Resilient Communities Fund grant it received from the Ontario Trillium Foundation (OTF) in late 2020 to help with its Resilient Ontario Orchestras project. Local MPP Dave Smith sent greetings and congratulations to the participating orchestras. The Resilient Communities Fund grant program was created by OTF to help Ontario’s non-profit sector rebuild and recover from the impacts of COVID-19.

 

 

“Investing in the arts community spurs development in the local creative economy; boosts the social and cultural fabric of our community and enables passionate individuals to pursue what they enjoy,” MPP Dave Smith said. “We may not know what the future holds, but the pandemic has shown us we need to rebuild and encourage organizations such as Orchestras Canada to become more resilient. This investment will deliver just that; expanding their digital capacity and educational programs,” MPP Smith added.

The Resilient Ontario Orchestras project was designed to help Ontario’s smaller budget orchestras and youth orchestras (groups with annual, pre-pandemic revenues under $500,000) by enabling access to customized consulting help and resources at a critical time. Twenty-three orchestras were matched with expert consultants, who undertook short-term work with them, focusing on their areas of need, including: artistic planning, audience development, marketing, governance, strategic planning, volunteer management, financial management, human resources, revenue generation, risk management, health and safety and pandemic protocols, digital technology adoption, digital content capture and distribution.

“We are so grateful to the Ontario Trillium Foundation for its leadership and vision,” said Katherine Carleton, Executive Director of Orchestras Canada. “This grant has enabled us to respond to the unprecedented challenges faced by Ontario’s orchestras with both precision and generosity. Thank you, OTF!”

Orchestras Canada has curated and hosted an online “Festival of Learning” throughout November and December to share what’s been learned during the Resilient Ontario Orchestras project with the broader orchestral community.

Orchestras Canada is the national association for Canadian orchestras, with a mission to support, connect, and challenge Canadian orchestras, helping them accomplish together what they cannot do alone. Orchestras Canada proudly serves and represents orchestras in every Canadian province, including youth and training orchestras, volunteer-driven and community-based smaller budget orchestras, as well as regional and major professional orchestras.

The Ontario Trillium Foundation is an agency of the Government of Ontario, and one of Canada’s leading granting foundations. Last year, nearly $112M was invested into 1,384 community projects and partnerships to build healthy and vibrant communities and strengthen the impact of Ontario’s non-profit sector. In 2020/21,OTF supported Ontario’s economic recovery by helping non-profit organizations rebuild and recover from the impacts of COVID-19. Visit otf.ca to learn more.

50 ans au service des orchestres canadiens

Du 12 au 14 novembre 1971, l’Association des orchestres canadiens (ACO) a tenu sa première réunion du comité directeur en personne dans la salle de conférence du Conseil des Arts du Canada à Ottawa.  Cette réunion – au cours de laquelle la fonction et la forme de la nouvelle association ont été discutées et approuvées – a été le point culminant de nombreux mois d’exploration et de discussion ; et, à certains égards, elle a marqué le début officiel du mouvement maintenant connu sous le nom d’Orchestras Canada/Orchestres Canada.  

En bref, le 12 novembre 2021 est (sans doute) le 50e anniversaire d’Orchestres Canada!  (Autres dates importantes à retenir? 1952, lorsqu’un groupe de dirigeants d’orchestres communautaires de l’Ontario s’est réuni pour la première fois afin de discuter de défis communs ; 1955, lorsque le groupe de l’Ontario s’est réuni à nouveau et a élu un comité directeur ; et 1964, lorsque le mouvement naissant de l’Ontario « a été reconnu… comme la voix des orchestres communautaires de l’Ontario par le Conseil des arts de la province de l’Ontario nouvellement créé »). Nous saluons ces Ontariens qui ont pris les choses en main. Toutefois, la fondation de l’association nationale remonte clairement au début des années 1970 et au leadership de personnes telles que Jan Matejcek, Ezra Schabas, Robert Sunter, Ken Winters, Terence Wardrop et Betty Webster.  

Pour marquer l’occasion, nous aimerions partager l’histoire de la fondation de l’Association des orchestres canadiens (disponible en anglais seulement) , un récit divertissant et instructif sur nos origines, recherché et écrit par la regrettée Dorothy Beckel.  Mme Beckel (1924 – 2021) a été présidente de l’Association des orchestres canadiens, membre fondateur du conseil consultatif d’Orchestres Canada et partisane de longue date de la musique d’orchestre dans toutes les communautés qu’elle a côtoyées.  Elle a saisi l’élan, les personnalités et les préoccupations majeures qui ont mené à la fondation de l’ACO – et c’est toute une histoire.   

Notre extrait préféré? Il s’agit d’une citation de la redoutable Helen M. Thompson, chef de longue date de l’American Symphony Orchestra League, qui est venue parler aux dirigeants d’orchestres canadiens des priorités et des valeurs au moment où ils entamaient le travail critique nécessaire à la création d’une association nationale pour les orchestres canadiens.   

« Si vous avez 41 orchestres symphoniques au Canada, soyez bien sûrs de ce fait dans toutes vos opérations en leur nom : 38 de ces 41 orchestres sont les plus importants. Bien sûr, les trois premiers sont votre plus belle fleur, mais les 38 autres sont la plante, et c’est d’eux que tout découle : votre nouveau développement de publics, le développement des musiciens, le développement de l’environnement symphonique. La fine fleur au sommet est incommensurablement renforcée, embellie, assurée par une plante saine et florissante. L’expérience prouve que tous les orchestres sont servis par le développement du public, le développement des musiciens et le développement de l’environnement symphonique.   

Chaque orchestre, qu’il soit à gros ou à petit budget, a besoin de force et de stature dans sa propre communauté. L’une des fonctions d’une association d’orchestres est d’aider à atteindre ces objectifs en faisant pour chaque orchestre ce qu’il ne peut pas faire pour lui-même. »

How ACO Began by Dorothy Beckel (Original PDF) (en anglais seulement)

How ACO Began by Dorothy Beckel (Text)  (en anglais seulement)

Ressources : Pleins feux sur les femmes en direction musicale

Le mercredi 27 octobre 2021, Orchestres Canada et l’Association pour l’opéra au Canada se sont associés pour présenter Les femmes en direction musicale (FDM), un programme de formation pluriannuel destiné aux femmes et personnes non binaires chefs d’orchestre.

Sous la gouverne de Tapestry Opera et de ses principaux partenaires, le Toronto Symphony Orchestra et Pacific Opera Victoria, le programme FDM cible l’iniquité historique entre les sexes au chapitre de la direction d’ensembles de musique classique en offrant une formation intensive, un mentorat et des occasions aux chefs d’orchestre doués. En tandem avec un réseau grandissant d’organismes partenaires à l’échelle du Canada, le programme permet de faciliter des placements au cours desquels les participants sont invités à observer les activités entreprises par les partenaires durant leurs saisons et à y participer.

Visionnez l’enregistrement de la session
Télécharger le document d’information sur le programme du LME

Si vous avez des questions sur la façon de vous impliquer ou si vous souhaitez en savoir plus sur FDM, veuillez contacter Jennifer Szeto, responsable du projet Les femmes en direction musicale : [email protected]

Linda Penner Remporte Le Prix Betty Webster 2021

Peterborough/Thunder Bay, Canada (29-9-2021) – Linda Penner est la lauréate du prix Betty-Webster d’Orchestres Canada pour 2021.

Linda Penner a été mise en candidature par le Thunder Bay Symphony Orchestra. L’annonce du prix, faite par vidéo, souligne ses contributions de longue date au Thunder Bay Symphony Orchestra et aux collectivités que celui-ci dessert, ainsi que le rôle qu’elle a joué dans le maintien du moral et de la résilience de ses musiciens, employés et bénévoles.

Le prix Betty-Webster a été établi en 2002 pour rendre hommage à la directrice générale fondatrice d’Orchestres Canada. Les lauréats ont inclus de distingués musiciens, bénévoles, éducateurs et gestionnaires des arts, en reconnaissance de la vision inclusive que Mme Webster avait des orchestres canadiens. En 2021, les lignes directrices du prix ont été peaufinées pour mieux souligner le legs de Mme Webster et rendre hommage tout spécialement à un particulier ayant fait une contribution soutenue et importante mais qui n’a pas été reconnue à sa juste valeur à la communauté orchestrale du Canada par son travail (rémunéré ou bénévole) auprès d’un ou de plusieurs orchestres canadiens.  En outre, en 2021, le jury s’est concentré sur le calibre et l’impact des contributions des candidats sur la résilience d’un ou de plusieurs orchestres canadiens.

Linda Penner a eu son premier contact avec le TBSO en 1984 lorsqu’elle s’est jointe au chœur du TBS. En 1999, en plein cœur d’une grave crise financière, Linda a commencé à siéger au conseil d’administration du TBSO. Outre ses difficultés financières, l’orchestre était à la recherche d’un nouveau directeur musical et d’un nouvel administrateur général. L’orchestre était au bord du précipice. Avec l’aide d’un directeur musical intérimaire, Linda a assumé des responsabilités de gouvernance et d’administration bien au-delà du rôle bénévole qu’elle avait accepté.

Le TBSO a persévéré, malgré un endettement important et de longue durée.  Après avoir siégé au conseil pendant 17 ans, Linda a accepté le rôle de présidente en 2016. Le TBSO, maintenant libre de dette, envisage un avenir reluisant au service de Thunder Bay et la région, ce qui fait honneur à Linda, à sa patience inébranlable, à son insistance discrète et à sa croyance dans le travail d’équipe, ainsi qu’aux nouvelles initiatives qu’elle a lancées et à son style personnel magnétique.

Après avoir obtenu le prix, Linda Penner a déclaré :

« Je suis profondément touchée et honorée de recevoir le prix Betty-Webster d’Orchestres Canada.

Comme d’autres organisations similaires, le TBSO ne serait pas ici aujourd’hui si ce n’était de la présence et du soutien d’Orchestres Canada. De concert avec des personnes généreuses et déterminées qui se soucient grandement de collectivités comme Thunder Bay et d’autres partout au Canada et qui s’engagent à changer les choses, OC nous aide à réaliser ensemble ce que nous ne pouvons pas accomplir seuls. Je remercie tous ceux et celles qui, pendant les périodes les plus sombres de notre passé et encore aujourd’hui, croient en notre vision de faire vivre la musique et d’apporter la musique dans nos vies. Ensemble, nous créons un riche avenir prometteur et rempli de musique remontant le moral.

Du fond de mon cœur, merci à tous! »

Le prix inclut une  plaque et un don à un orchestre choisi par le lauréat ou la lauréate. Mme Penner a demandé que le don de cette année soit versé au Thunder Bay Symphony Orchestra.

Le jury national était présidé par Jennifer MacDonald, membre du conseil d’administration d’OC  et directrice des opérations artistiques du Calgary Philharmonic Orchestra, et composé de Daniel Mills (directeur général, Kamloops Symphony), Anna Hewitt (présidente sortante, Oakville Symphony), Eliot Britton (compositeur et professeur adjoint, Université de Toronto), Allegra Swanson (directrice générale, Music Nova Scotia et membre du conseil d’administration d’Orchestres Canada) et le lauréat de l’an dernier et membre honoraire du jury, Yannick Nézet-Séguin (directeur artistique et chef principal de l’Orchestre Métropolitain, directeur musical du Philadelphia Orchestra et du Metropolitan Opera).

Voici ce que la présidente du jury, Jennifer MacDonald, a déclaré au sujet du prix : « Le travail de longue haleine et dans l’ombre que Linda Penner a mené avec détermination et efficacité au nom du Thunder Bay Symphony Orchestra a grandement touché les membres du jury pour le prix Betty-Webster de cette année. Nous avons été unanimes dans notre appréciation de ses réalisations et de son engagement désintéressé envers le TBSO pendant de si nombreuses années. »

La directrice générale d’OC, Katherine Carleton, a quant à elle ajouté : « J’admire le Thunder Bay Symphony Orchestra depuis de nombreuses années. Le TBSO dessert le nord-ouest de l’Ontario au moyen de programmes éducatifs réfléchis, de vigoureux partenariats communautaires et d’un flair artistique indéniable, et c’est un grand honneur pour nous de pouvoir reconnaître Linda Penner, qui a joué un rôle si essentiel dans la réalisation de ce grand accomplissement. »

Plateformes en matière d’arts et de culture des principaux partis politiques fédéraux

Maintenant que la plupart des principaux partis ont publié leurs plateformes, l’équipe d’OC s’est arrêtée à leurs engagements en matière d’arts et de culture, qui sont résumés ci-dessous.

Bloc Québécois

La plateforme du Bloc Québécois comprend une section sur les arts et la culture, centrée plus spécifiquement sur la protection de la culture québécoise.

Le Bloc Québécois propose :

  • le rapatriement de tous les pouvoirs en matière de culture
  • la création d’un organisme québécois se substituant au CRTC 
  • d’améliorer et de redéposer une réforme pour l’avenir de la création de langue française, notamment les amendements du Bloc qui assuraient la protection du contenu canadien et québécois, la « découvrabilité » et la mise en valeur des arts québécois et la production de contenu francophone
  • l’imposition des revenus des géants du numérique à un taux de 3 %, comme le fait déjà la France. Le Bloc Québécois imposera aux multinationales du Web des négociations avec les créateurs de contenu québécois et canadiens afin d’établir un partage équitable des revenus
  • d’assurer la pérennité et la prévisibilité des programmes et des subventions culturels et touristiques, afin d’aider le secteur, ses créateurs, ses diffuseurs et ses petits comme grands événements à naviguer les conséquences de la pandémie durant les quelques années à venir
  • d’assurer que les médias écrits et régionaux fassent partie de cette réforme
  • d’exiger que les sommes perçues en taxes et impôts des géants du numérique soient redirigées vers un fonds dédié aux arts et à la culture du Québec ainsi qu’à nos médias.

Parti conservateur du Canada

Voir la plateforme en anglais et en français 

La plateforme en matière d’arts et de culture du Parti conservateur du Canada est centrée sur les industries culturelles; le mot « arts  n’y apparaît pas. 

Nous remercions la BC Alliance for Arts and Culture de son résumé de la plateforme du PCC.

Les conservateurs se sont engagés à : 

  • Créer le « Plan canadien : Hausse d’emplois », qui servirait à offrir une subvention pouvant représenter jusqu’à 50 p. 100 du salaire de nouveaux employés pendant six mois; 
  • Offrir des prêts d’un montant maximal de 200 000 $ aux petites entreprises des secteurs de l’accueil, de la vente au détail et du tourisme; 
  • Donner à Radio-Canada une structure juridique et administrative distincte traduisant son mandat particulier de promouvoir la langue et la culture francophones; 
  • Créer un nouveau Fonds de préservation du patrimoine canadien afin d’offrir aux gouvernements municipaux, au cours des cinq prochaines années, 75 millions de dollars en subventions pour réparer et restaurer des monuments historiques, des statues et des édifices patrimoniaux; 
  • Obliger les grands services de diffusion numérique en continu comme Netflix, Disney+ et Amazon Prime Video à réinvestir une part considérable de leurs recettes canadiennes brutes dans la production d’une programmation canadienne originale, dont une proportion obligatoire doit consister en une programmation en français; 
  • Reconnaître et corriger les conséquences économiques néfastes pour les créateurs et éditeurs de l’utilisation non rémunérée de leurs œuvres, en conformité avec les recommandations unanimes incluses dans le Rapport du Comité permanent du patrimoine canadien de 2019; 
  • Entreprendre un examen de la politique fédérale sur l’édition de livres afin de renforcer la viabilité commerciale du secteur indépendant de l’édition du Canada.

En outre, et cet aspect intéressera tout particulièrement les organismes de bienfaisance enregistrés, la plateforme du PCC inclut un engagement à porter le contingent des versements des fondations caritatives  à 7,5 % de leur juste valeur marchande calculée pour les 24 mois précédents.

Parti vert du Canada

Le Parti vert du Canada a récemment publié sa plateforme électorale 2021.

Voir la plateforme en anglais et en français.

La composante arts et culture de la plateforme du Parti vert est exhaustive et cible le rôle que les artistes et les organismes artistiques peuvent jouer sur les plans de la lutte contre la crise climatique, du respect pour le savoir et les pratiques autochtones, des droits en matière de langues officielles et de langues minoritaires, d’accès aux arts et de réforme du droit d’auteur.  

S’il est élu, le Parti vert du Canada s’engage à :

  • Augmenter le financement de tous les organismes fédéraux, y compris le Conseil des arts du Canada, l’Office national du film et Téléfilm Canada en vue de lancer des programmes d’appui à une programmation créative qui aborde la crise climatique. 
  • Favoriser le rétablissement post-pandémie (en augmentant le soutien destiné aux spectacles à l’intérieur et à l’extérieur et en assurant la viabilité de l’infrastructure culturelle).
  • Augmenter le financement pour le porter à 1 milliard de dollars sur 3 ans pour tous les organismes artistiques et culturels du Canada, y compris le Conseil des Arts du Canada, Téléfilm Canada, les orchestres, les théâtres, les galeries et les éditeurs.
  • Établir un financement de base stable correspondant à un pourcentage fixe du budget fédéral.  
  • Protéger l’identité culturelle du Canada lors des négociations commerciales et assurer une représentation artistique et culturelle dans les missions commerciales internationales. 
  • Adopter la réforme du droit d’auteur telle qu’envisagée par le rapport actuel du Comité du patrimoine et protéger les droits intellectuels et artistiques des peuples autochtones.
  • Réformer la Loi sur le revenu du Canada afin de permettre aux travailleurs du secteur des arts et de la culture de bénéficier d’un plan d’étalement fiscal.

Parti libéral du Canada

Voir la plateforme en anglais et en français 

La plateforme du Parti libéral du Canada inclut des éléments intéressant les organismes d’arts et de culture et les industries culturelles. 

Les libéraux se sont engagés à :  

  • Lancer un nouveau programme de relance des arts et de la culture qui doublera le montant des recettes de la vente de billets des arts de la scène et des autres établissements culturels afin de compenser pour la réduction de la capacité.
  • Prolonger la couverture d’assurance pour les arrêts de production liés à la COVID-19 afin de soutenir 150 000 emplois canadiens.
  • Mettre en œuvre un programme d’appui transitoire qui donnera accès à des mesures d’urgence aux artistes, artisans, créateurs et auteurs — principalement des travailleurs autonomes ou des entrepreneurs indépendants — qui sont privés de travail en raison de la COVID-19.
  • S’assurer que les réalités des artistes et des travailleurs culturels soient prises en compte dans les prochaines réformes du système d’assurance-emploi (AE).
  • Protéger les artistes, créateurs et détenteurs de droits d’auteur du Canada en apportant des modifications à la Loi sur le droit d’auteur, y compris pour prévoir le versement de droits de revente aux artistes.
  • Organiser un sommet, dans ses 100 premiers jours, sur les plans en vue de relancer le secteur.

Nouveau parti démocratique du Canada

Voir la plateforme en anglais et en français 

Le NPD s’est engagé à :

  • Créer un programme de reconstruction pour les arts de la scène, le théâtre, les festivals et les autres formes d’art qui ont été les plus durement touchées par la pandémie. 
  • Veiller à ce que Netflix, Facebook, Google et les autres entreprises du secteur numérique paient les mêmes impôts que les diffuseurs canadiens, appuient le contenu canadien dans les deux langues et assument la responsabilité ce que qui est transmis sur leurs plateformes. 
  • Moderniser la Loi sur la radiodifusion afin de créer des règles plus équitables pour les services de diffusion en continu d’ici et étrangers, rééquilibrer le pouvoir de négociation pour les producteurs canadiens indépendants et le secteur culturel canadien et faire en sorte que les émissions d’ici appartiennent à des gens d’ici. 
  • Donner la priorité aux partenariats avec les producteurs canadiens indépendants, augmenter le financement de Téléfilm Canada et renforcer le soutien financier du Fonds des médias du Canada.
  • Augmenter le financement de la CBC et de Radio-Canada. 
  • Veiller à ce que les institutions artistiques et culturelles reçoivent un financement stable et à long terme.
  • Appuyer les médias canadiens dans leur transition vers le numérique.
  • Appuyer financièrement le théâtre autochtone du Centre national des Arts dans le cadre de notre volonté d’honorer et de soutenir les arts et les cultures autochtones. 

 

Nous ferons les mises à jour nécessaires dès qu’une nouvelle information sera disponible. 

Le pouvoir des expériences vécues : Réponses artistiques à la crise climatique

Le 2 juin dernier, la Soulpepper Theatre Company, PACT et ARCA ont organisé « Les séances vertes : une journée d’apprentissage ». Le personnel d’OC y a assisté et a été époustouflé! En explorant et contextualisant les conséquences des objectifs de développement durable des Nations Unies pour les orchestres canadiens, selon le cadre stratégique envisagé par OC pour la période 2021-2024, cet après-midi d’apprentissage nous a amenés à réfléchir à une question clé : qu’est-ce que nos réponses artistiques à la crise climatique pourraient accomplir?
 

Les séances vertes : une journée d’apprentissage comprenait des plénières avec des conférenciers renommés et un certain nombre d’ateliers visant à explorer des aspects particuliers de l’urgence climatique. Les conférenciers incluaient Melina Laboucan-Massimo, the Hon. Steven Guilbeault, Jesse Wente, Seth Klein, Annamie Paul, Dale Marshall, Kendra Falconi, David Maggs, Carolynne Crawley, Alanna Mitchell, Toby Heaps, Matt Millares, Gabrielle Bastien, Batul Gulamhusein et Emma Stenning.  

Voici quelques-uns des enseignements à retenir : 

Visions du monde autochtones à l’avant-plan 

La journée a commencé par une présentation bien sentie de Melina Laboucan-Massimo (fondatrice de Sacred Earth Solar et cofondatrice de l’Indigenous Climate Action). Sa communauté d’attache est la Première Nation crie du Lac-Lubicon à Little Buffalo, en Alberta, située au cœur de la forêt boréale et des sables bitumineux de l’Alberta. Melina a insisté, comme moyen d’aborder la crise climatique, sur le pouvoir des visions du monde autochtones, valorisant la réciprocité avec la Terre mère, ainsi que la gouvernance et les structures de soin collectives. Elle a aussi traité de l’impact du traumatisme intergénérationnel sur les membres des Premières Nations résultant du racisme environnemental (comme un déversement d’hydrocarbures dans la communauté de Melina), de l’expérience des pensionnats et de siècles de colonialisme. Au Canada, pour les peuples autochtones, les génocides culturel et environnemental sont liés, étant donné que la destruction continue des terres ou l’évacuation des peuples autochtones de leurs terres contribuent aussi à détruire les modes de vie autochtones. Dans la lutte pour la justice climatique, il faut impérativement reconnaître le pouvoir des visions du monde autochtones pour éclairer les voies d’avenir et venir à bout de la douleur, de l’épuisement et du traumatisme auxquels les communautés autochtones font face dans le contexte du colonialisme. Orchestres Canada reste solidaire avec les Premières Nations, les Inuits et les Métis sur la ligne de front de la lutte pour la justice environnementale.  

Pour écouter le discours thème de Melina, « Indigenous Issues and the Climate Emergency », cliquer ici 

 

La superpuissance de la narration : inspirer l’action et le changement 

Dans son discours thème, l’hon. Steven Guilbeault, ministre du Patrimoine canadien, s’est inspiré de son expérience de travail en activisme environnemental avant son élection à la Chambre des communes. Il a fait observer que les communications au sujet du climat centrées sur des statistiques désastreuses ou des visions apocalyptiques avaient leurs limites et s’est dit persuadé du lien entre les arts et une nouvelle vague de communications plus efficaces au sujet du climat visant à susciter de l’espoir menant à l’action. 

Dans son discours, le président du Conseil des arts du Canada, Jesse Wente, a insisté quant à lui sur le pouvoir de l’art de « libérer notre imagination » pour nous permettre d’envisager un avenir meilleur que ce que le capitalisme et le colonialisme offrent actuellement sur les plans social et environnemental. Il a en outre fait valoir que la narration était « résistante aux crises » en ce  sens que, comme artistes, nous avons le pouvoir, à tout moment, de redéfinir et rehausser le profil de l’urgence climatique, à l’intérieur et au-delà de notre secteur. Nous pouvons utiliser l’art pour communiquer et vivifier l’urgence actuelle et nos avenirs, pour mobiliser les communautés et pour favoriser une nouvelle réflexion sur nos relations actuelles et futures avec la Terre. Grâce à des partenariats avec des scientifiques et des organismes environnementaux, par exemple, The Only Animal emploie le théâtre pour susciter une « histoire d’amour » entre le public et le monde naturel.  

Pour écouter le discours thème du ministre Guilbeault, « The Climate Emergency and Politics » cliquer ici 

Pour écouter le discours thème de Jesse,  «The Climate Emergency and Culture », cliquer ici
 

Se rallier autour de l’urgence 

Dans son discours thème, l’auteur Seth Klein a repris les arguments qu’il défend dans son livre, A Good War: Mobilizing Canada for the Climate Emergency, et fait le lien entre les leçons tirées de la mobilisation générale autour de la Seconde Guerre mondiale et la crise climatique actuelle. Toute mobilisation générale a besoin des arts! Durant la Seconde Guerre mondiale, par exemple, les artistes ont joué un rôle critique en aidant à vendre des obligations pour financer la guerre, en créant des peintures de la ligne de front et en produisant une musique pertinente. À cette époque, l’art et l’espoir se sont unis pour motiver la population face à un énorme défi.  

Seth soutient qu’avant de passer en « mode d’urgence » face à une crise, les sociétés traversent ordinairement une période de déni (vous connaissez peut-être ce défi sur le plan climatique…). Selon Seth, les quatre indicateurs du passage en mode d’urgence du gouvernement sont les suivants :  

  • Dépenser n’importe quel montant afin de « gagner »; 
  • Créer de nouvelles institutions pour produire des résultats; 
  • Transformer des politiques facultatives ou basées sur des incitatifs en mesures obligatoires; 
  • Dire la vérité pour communiquer le sentiment d’urgence. 

Jusqu’à maintenant, aucun parti politique canadien ne coche les quatre indicateurs liés à l’urgence climatique. Prenons, aux fins de comparaison, la pandémie de la COVID-19; les quatre indicateurs ont été atteints très rapidement au Canada!  Selon le Centre canadien de politiques alternatives (CCPA) le gouvernement dépense 5 milliards de dollars par année au chapitre de l’urgence climatique, mais 5 milliards de dollars par semaine à celui de la pandémie. Le gouvernement a dépensé des sommes faramineuses pour protéger la population contre la menace de la COVID-19, ce qui, selon Seth, montre que les fonds ont toujours été disponibles pour des urgences, mais qu’ils n’ont tout simplement pas été affectés à des enjeux comme le changement climatique. Étant donné que la plupart des dirigeants politiques canadiens n’agissent  pas comme si le changement climatique était une urgence, nos niveaux d’émissions de gaz à effet de serre ne diminuent pas à la vitesse requise pour faire face à la crise imminente. Actuellement, toutes les mesures sont facultatives, donc faciles à laisser pour compte.  

Pour écouter le discours thème de Seth, « The Climate Emergency and the Artists », cliquer ici 

Les artistes en tête 

Les contributions personnelles comptent, mais si nous voulons voir des changements significatifs, il faut que le gouvernement agisse. Comme de nombreux intervenants l’ont signalé, il nous reste 11 ans pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre suffisamment pour éviter un changement climatique catastrophique. Annamie Paul (chef du Parti vert du Canada) a rappelé aux participants que le Canada se classait parmi les cinq premiers pays du monde pour ses émissions de gaz à effet de serre par habitant et avait le pire bilan en matière de réduction parmi les pays du G7. Depuis la signature de l’Accord de Paris en 2016, nos émissions ont en fait augmenté chaque année plutôt que de diminuer. Selon Annamie, pour réduire les émissions de 60 % d’ici 2030, nous avons besoin de bilans de carbone et de changements de fond. Dans l’ensemble, le public reconnaît la gravité de l’urgence – mais pourquoi n’est-ce pas le cas de nos dirigeants? Pourquoi ne pouvons-nous pas les motiver ou augmenter le nombre de personnes dans la sphère politique prêtes à intervenir face à la crise climatique?  Annamie a encouragé les artistes à briguer les suffrages, à s’asseoir à la table pour faire valoir l’importance d’agir en matière climatique et la vitalité de notre secteur. 

Pour écouter le discours thème d’Annamie, « Climate Action and Policy », cliquer ici 

« Les séances vertes : une journée d’apprentissage » ont été inspirantes et ont mis en lumière les manières dont les artistes et les organismes artistiques pouvaient faire appel à nos compétences pour prôner le changement ensemble. Surveillez le Soulpepper Theatre pour en savoir plus sur ses prochaines séances vertes – une journée de formation et une journée d’action, prévues pour la fin août et le début septembre (dates exactes à déterminer). Vous pouvez communiquer avec le Soulpepper Theatre à [email protected] et visionner tous les enregistrements des séances vertes sur YouTube à The Green Sessions: Day of Learning  

Un instantané des orchestres au temps de la pandémie

Visual for the SurveyPour souligner le premier anniversaire de la pandémie qui a suspendu les activités des orchestres et des organismes culturels partout au Canada, nous plongeons dans des données nouvelles sur la situation des orchestres. L’Enquête nationale sur les répercussions dans le secteur culturel, dont Orchestres Canada a été le fer de lance et dont les résultats ont été publiés au début de l’année, reflète les réponses reçues de 728 organismes, y compris 73 orchestres. Une comparaison entre les orchestres et les organismes culturels en général aide à jeter de la lumière sur certaines tendances clés qui peuvent aider les orchestres à se préparer en vue de la reprise graduelle qui les attend.  

 

1- Les orchestres estiment avoir été laissés pour compte par les mesures de soutien gouvernementales

Dans l’ensemble, les orchestres étaient moins positifs que les organismes culturels en général à propos de nombre de programmes de soutien gouvernementaux.  En effet, 57 % des orchestres, contre 45 % de tous les organismes culturels, ont dit ne pas être admissibles à la Subvention salariale d’urgence du Canada (SSUC). Dans l’ensemble, les orchestres étaient moins portés à donner une cote positive à la plupart des programmes de soutien gouvernementaux :

2- Les orchestres sont à l’avant-garde de la tendance vers le travail à domicile

Près des trois quarts (72 %) des travailleurs des orchestres ont travaillé de leur domicile durant la pandémie. Même après une future reprise, 50 % de l’effectif orchestral continuera sans doute à travailler de la maison. Cette proportion est le double du niveau enregistré avant la pandémie (26%) et supérieure à celle notée pour l’ensemble des organismes culturels (42 %).

3- Les orchestres sont enthousiasmés par le numérique

Les orchestres tendaient à avoir eu des expériences plus positives en matière de programmation numérique que les organismes culturels en général; en effet, 49 % ont déclaré que la programmation numérique avait dépassé leurs attentes contre 35 % de la totalité des organismes artistiques. Il est intéressant de noter que les orchestres plus portés que ces derniers à dire qu’ils ont l’intérêt, la capacité, le savoir, le matériel, la technologie et la vitesse Internet nécessaires pour opérer un virage numérique.

4- Près d’un orchestre sur trois est dans une situation périlleuse, les autres sont dans un circuit d’attente

Au total, 31 % des orchestres étaient fermés ou évaluaient leur capacité à rester ouverts. En général, les orchestres se sentent plus éloignés d’une reprise que les autres organismes. Ils étaient beaucoup plus portés à dire que l’importance attachée aux activités, à la reprise et à une aide après la pandémie constituait un obstacle à l’obtention de fonds (10 % pour les orchestres contre 2 % pour l’ensemble des organismes culturels). Paradoxalement, les orchestres tendent à être plus optimistes quant à leur capacité à se remettre de la pandémie (74 %) que l’ensemble des organismes culturels (67 %).

5- Pertes énormes sur le plan professionnel pour les particuliers

Depuis le début de la pandémie, 83 % des artistes et travailleurs culturels du secteur orchestral ont perdu au moins une part de leur travail; d’ailleurs, 13 % ne travaillent plus dans ce secteur.  En moyenne, les répondants avaient travaillé dans le domaine des arts depuis 23 ans. Au moins 71 % des répondants ont dit s’attendre à un revenu inférieur à ce qu’ils avaient initialement prévu. La proportion de ceux qui s’attendaient à un revenu inférieur à 20 000 $ (35 %) avait triplé comparativement à ce qu’elle était avant la pandémie (13 %). 

En outre, les particuliers s’attendent à toucher une plus grande part de revenu de sources autres qu’artistiques; en effet, seulement 68 % du revenu de ces artistes et travailleurs culturels viennent actuellement d’activités artistiques, contre 80 % avant la pandémie. Environ le tiers d’entre eux affirment qu’il est peu probable qu’ils travaillent encore dans le domaine des arts et de la culture dans trois mois (février 2021).

6- Accroissement du niveau de stress et d’anxiété

Environ quatre fois plus de travailleurs culturels signalent des niveaux élevés ou très élevés de stress et d’anxiété aujourd’hui comparativement à la période avant la pandémie. Résultat encore plus révélateur, aucun répondant ne signalait un niveau très élevé de stress avant la pandémie, contre 33 % aujourd’hui. Les femmes sont plus portées que les hommes à indiquer des niveaux élevés de stress et d’anxiété aujourd’hui qu’avant la pandémie, alors que la différence avant la COVID était minimale.

7- Des liens plus solides parmi les membres d’Orchestres Canada 

Les organismes affiliés à Orchestres Canada (60 %) tendent, plus que l’ensemble des organismes culturels participants (48 %), à se tenir au courant des faits au moyen de réunions nationales entre pairs. En outre, environ les deux tiers (64 %) des répondants affiliés à Orchestres Canada disent se sentir informés au sujet des mises à jour sectorielles et gouvernementales, soit une proportion plus élevée que celle de 49 % signalée par tous les particuliers participants. Bravo à la communauté d’OC!

 

Source : Enquête nationale sur les répercussions dans le secteur culturel, janvier 2021