Bâtir un organisme numérique

Le mot « numérique » provoque un vaste éventail de réactions de la part des administrateurs des arts, allant de cris de joie à… de simples cris. Que le numérique avec un grand « N » fasse partie de l’ADN de votre organisme ou qu’il s’agisse simplement de l’apanage, selon vous, des milléniaux qui font partie de votre personnel, il ne fait aucun doute que les orchestres communiquent avec leurs publics sur des plateformes numériques sous des formes à la fois nouvelles, passionnantes et alarmantes.  En préparation pour notre Conférence nationale, nous avons rencontré (numériquement, bien sûr) Fiona Morris de The Space pour discuter des possibilités et écueils de l’intégration de la technologie numérique dans les arts.

Fiona est directrice exécutive et directrice de la création à The Space, un organisme de développement et de mise en service du Royaume-Uni, qui collabore avec des artistes pour créer de nouveaux projets. The Space appuie aussi les organismes du secteur des arts en matière de stratégie numérique en offrant du mentorat, de la formation et des services d’experts-conseils. Avec son collègue John White, Fiona animera une séance pré-conférence pour discuter de certains défis sur la stratégie numérique.

Pourquoi le numérique et pourquoi maintenant ?

Photo: People discussing around laptopsBien que ce ne soit pas d’hier que nous parlons d’intégrer les technologies numériques dans nos organismes artistiques, notre manière d’en parler doit changer. « Le mot “numérique”, dit Fiona, est un de ces mots de notre temps. Il a le malheur de pousser les gens à se sentir inadéquats. Peu importe qu’on en connaisse le sens parce que vraiment il ne veut rien dire du tout. » On tend à l’utiliser comme un mot passe-partout pour décrire toute activité en ligne, sans toujours savoir ce que cela signifie. Les orchestres veulent être numériquement actifs, mais cela ne se résume pas à faire la diffusion continue en direct de tout ce qu’ils font. Il faut choisir stratégiquement ce que l’on présente en ligne pour que notre temps et notre argent, deux denrées limitées, aient le plus d’impact possible.
Nous n’avons pas besoin de « faire plus dans le numérique ». Selon Fiona, le numérique est une « manière de communiquer avec les publics qui est entièrement révolutionnaire. » Le nombre croissant d’outils numériques à la disposition des organismes artistiques et de leurs publics change complètement la donne ; il signifie que nos publics peuvent être à des milliers de milles ou sous nos yeux, soit une synthèse à la fois emballante et troublante de l’hyperlocal et du mondial.

Possibilités et défis

Comme nous le savons à Orchestres Canada, les organismes artistiques s’interrogent sur la façon de commencer à utiliser les technologies numériques compte tenu du temps et de l’argent limités qu’ils peuvent y consacrer (jetez un coup d’œil aux résultats du sondage sur la stratégie numérique que nous avons effectué auprès des orchestres membres).

Nous traversons une période extraordinaire pour les organismes culturels. Nous pouvons rejoindre notre public comme jamais auparavant. « Pour les organismes culturels et de création, cette possibilité de communiquer avec les publics et de connaître immédiatement leurs réactions est extraordinaire », affirme Fiona. Il est toutefois intéressant de signaler que c’est une relation où tout le pouvoir est entre les mains du public. Nos auditoires consomment chaque jour une grande quantité de contenu numérique et ont de plus en plus le pouvoir de déterminer ce qu’ils vont consommer et ce qu’ils vont laisser de côté. Nous devons savoir ce que nous voulons quand nous demandons à notre public d’emprunter la voie numérique vers nous.

Souvent, les organismes artistiques se tournent vers les plateformes numériques (qui ne leur sont pas très familières) pour essayer de recruter de jeunes publics (avec lesquels ils n’ont guère d’expérience en matière de communication). Fiona nous incite à maîtriser tout d’abord l’un de ces deux aspects plutôt que de s’aventurer en deux terrains peu familiers. Il faut être bien clair et cohérent dans le message que nous voulons transmettre aux publics numériques, à savoir qui les compose et pourquoi ils veulent nous écouter.

Approche et intégration du numérique

Nous avons demandé à Fiona de donner des exemples de traits qui caractérisent les organismes qui ont réussi à transformer leurs démarches numériques. Elle a signalé la clarté de leur message et énoncé une série de questions, y compris les suivantes, auxquelles les organismes à l’aise dans le numérique pouvaient fournir des réponses solides :

  • Qui sont ceux qui composent le public ?
  • Où est le public ?
  • À quelles sortes de conversations se livre-t-il ?
  • Pourquoi devrait-il se tourner vers nous ? (autrement dit, en quoi notre balado ou diffusion continue en direct se distingue-t-elle des autres ?)

Fiona a aussi insisté sur le fait qu’une stratégie numérique devait avoir des racines dans chaque secteur de l’organisme. « La plupart des organismes artistiques sont très cloisonnés; les gens du marketing ne parlent pas aux créateurs, qui ne parlent pas aux responsables de la collecte de fonds. Avec le numérique, tout doit être intégré et progresser vers un seul et même but. »

Fiona et John de The Space animeront une séance pré-conférence sur comment intégrer vos plans stratégies et d’affaires à votre stratégie numérique. Pour en savoir plus, consultez la section sur la conférence nationale du site Web d’OC.

Trois raisons de participer à la conférence nationale

L’inscription est maintenant ouverte pour la Conférence nationale d’Orchestres Canada de 2019. Cette année, nous avons lancé de nouveaux niveaux de prix pour faire en sorte que la conférence soit aussi accessible que possible. De plus, nous ne saurions dire à quel point nous sommes emballés par le programme ! Voici trois raison de vous joindre à nous du 11 au 14 juin à Ottawa.

1. Profiter du savoir de conférenciers novateurs et fascinants

Nous sommes ravis d’accueillir des conférenciers à l’avant-garde du changement dans le secteur des arts. Nous avons notamment l’honneur de présenter :

  • Nina Simon, qui se concentrera sur les risques et avantages d’amener les communautés à s’impliquer plus étroitement avec nos institutions, et elle proposera des outils que vous pouvez utiliser pour discuter avec votre conseil et vos collègues de nouvelles possibilités d’impliquer la communauté pour renforcer l’impact de votre organisme.
  • Donna Walker-Kuhne, qui décrira des pratiques exemplaires dans le domaine de l’implication communautaire en discutant des mesures de réussite pour ces programmes. Elle présentera également des stratégies tangibles pour attirer et accroître un public multiculturel.
  • Dans le cadre de notre atelier préalable sur le numérique, Fiona Morris et John White de The Space exploreront des moyens vous permettant d’intégrer vos plans stratégiques et opérationnels à votre stratégie numérique.
  • Dylan Robinson qui nous aidera à mieux comprendre et traiter respectueusement les enjeux entourant l’appropriation culturelle au moyen d’un atelier et d’un débat d’experts.

2. Participer à la conversation sur la conception de l’orchestre du 21e siècle

Venez assister à des ateliers animés par des spécialistes et menés par des pairs pour participer à des conversations essentielles sur la manière dont les orchestres s’adaptent au 21e siècle. Grâce à des séances offertes simultanément sur des thèmes comme la gouvernance, le marketing, la collecte de fonds, l’engagement communautaire et les systèmes de formation des orchestres, ces conversations nous pousseront à explorer les transformations que nous pouvons opérer au sein de nos organismes.

3. Rencontrer vos pairs d’orchestres petits et grands des différentes régions du Canada

Que ce soit autour d’une tasse de café avant le début de la journée, durant des réunions structurées entre pairs ou au cours d’une activité sociale, la conférence nationale est un rappel important du fait que vous n’êtes pas seul. Elle inclut des périodes consacrées expressément à des pairs qui font un travail semblable au vôtre pour discuter des enjeux les plus sérieux auxquels vous faites face et produire des idées de solutions.