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Quatre questions à poser avant de commencer un projet numérique

Blogue écrit par Nick Walshe, Orchestres Canada

Le mois dernier, j’ai assisté au symposium Digital Stage de La Compagnie d’opéra canadienne (COC). Le projet Digital Stage (scène numérique) découle d’une collaboration entre la COC, le Ballet national du Canada et le Collège Sheridan, et est appuyé par le Conseil des arts du Canada. Ce projet a été conçu dans le but de nous faire explorer et adopter les nouvelles technologies dans le domaine des arts et d’outiller les organismes artistiques afin qu’ils s’épanouissent dans cet environnement numérique en constante évolution. Ce symposium a mis en lumière une vaste gamme de technologies de pointe, des applis permettant de créer de l’engagement auprès de l’auditoire écoutant des prestations musicales (l’année dernière, nous avons présenté les aventures de la Winnipeg Symphony Orchestra qui avait créé une appli d’engagement de l’auditoire) aux dispositifs intelligents que peuvent porter les interprètes et artistes pour surveiller leur corps. De plus amples renseignements sur ces technologies se trouvent dans leur document intitulé Digital Horizon Scan.

Télécharger le document Horizon Scan ici.

Il n’est pas étonnant qu’aucune des technologies présentées ne se soit démarquée comme pouvant vraiment tout changer pour les orchestres. La question touchant la façon dont nous échangeons avec nos auditoires, soit avec les technologies numériques ou lors de spectacles en direct, se complique davantage en raison des différentes tailles d’orchestres et de la diversité des communautés que nous servons. Je suis sorti du symposium avec plus de questions que de réponses. J’ai donc pensé qu’au lieu de vous transmettre une liste de nouvelles technologies à explorer, il serait préférable de vous faire part des questions qui me revenaient à l’esprit lorsque nous examinions comment les orchestres peuvent s’aventurer plus loin dans le monde numérique. Bien qu’elles ne soient pas exhaustives, ces quatre questions ont pour but de stimuler la discussion et donner matière à réflexion avant d’entreprendre un nouveau projet numérique.

Quel problème tente-t-on de régler en entreprenant ce projet?

On dit que toute solution a un problème. Il est important d’examiner quels problèmes on veut résoudre grâce à l’adoption de la technologie et quelles autres solutions pourraient régler ce problème. Lorsque l’utilisation de la technologie s’impose de manière qui n’est pas naturelle, voire artificielle, nos auditoires le savent très bien. Les ressources des organismes artistiques étant très limitées, il faut veiller à ce que l’investissement dans la technologie s’harmonise aux objectifs de l’organisme. Voulons-nous sensibiliser l’auditoire? Augmenter le nombre de spectateurs? Cherchons-nous à enrichir l’expérience des spectateurs en leur offrant la diffusion continue en direct ou de nouveaux moyens de participer en mode numérique?

Est-ce que cela a déjà été fait? Est-ce que cela a fonctionné?

Bien que les orchestres canadiens se situent dans différentes collectivités ayant différents goûts, différentes forces et des compositions démographiques distinctes, il n’est pas nécessaire de réinventer la roue chaque fois qu’on met en œuvre un projet numérique. Il vaut la peine de déterminer qui utilise la nouvelle technologie qu’on envisage de mettre en œuvre et examiner les leçons tirées après son utilisation. Ces exemples peuvent être tirés d’ailleurs, pas seulement dans le monde des orchestres. Nous pouvons en apprendre beaucoup de l’utilisation de la technologie dans d’autres formes artistiques, soit la danse, le théâtre et les arts visuels.

Quel effet la technologie a-t-elle sur le produit en direct?

Ou encore, en quoi consiste le produit en direct, au juste? Chaque examen de la sphère technologique a la possibilité de nous faire mieux comprendre le produit en direct que nous présentons. Nous parlons souvent de l’expérience en direct comme étant l’aspect le plus important des œuvres orchestrales. Pouvons-nous offrir cette expérience à plus de gens? La technologie que nous planifions utiliser enrichira-t-elle l’expérience de l’auditoire, ou y nuira-t-elle? Dans un monde numérique, il est aussi important de reconnaître l’importance de l’engagement offert en ligne aux gens qui ne sont pas en mesure de se rendre à la salle de concert pour différentes raisons.

Quelles ressources nous manque-t-il pour offrir cette expérience?

Quoique plusieurs organismes artistiques travaillent selon leurs limites (d’autres doivent même repousser les limites), il est important de préparer un plan permettant de relever les lacunes en matière de connaissances ou de ressources. Les enjeux touchant le temps, l’argent et les connaissances au sein d’un organisme sont cruciaux. Faut-il examiner la possibilité d’engager un conseil expert externe et combien d’heures de rémunération avons-nous les moyens de payer? Y a-t-il d’autres voies de financement qui pourraient nous aider à financer de projet?

Ces questions sont conçues pour entamer la discussion avant d’entreprendre un projet numérique. D’autres conversations importantes suivront sans doute. Nous sommes enthousiastes à l’idée des nouvelles possibilités technologiques qui se présentent dans le secteur des orchestres et des arts, mais nous reconnaissons que la technologie bouge à un rythme rapide et que des investissements solides de temps et de ressources doivent être chapeautés par les décideurs de nos orchestres.

Le projet Digital Stage est en cours et se terminera en juin 2020. En savoir plus à https://coc.ca/digitalstage.

Adapter des concerts pour un public plus large

Orchestra on stage with a full audience
Crédit photo : J.J. Gill

Dans le but d’ouvrir leurs salles de concert à un plus grand nombre de membres de leurs communautés, plusieurs orchestres canadiens ont produit des concerts décontractés. L’an dernier, nous avons partagé des ressources du concert Let’s Dance du Toronto Symphony Orchestra. Le 1 novembre, le Winnipeg Symphony Orchestra a produit son premier concert décontracté dans le cadre de sa série de concerts en après-midi. Ce concert « recomposé » était destiné à deux auditoires en même temps : le public régulier des concerts en après-midi du WSO et les nouveaux venus à l’expérience du concert en quête d’une expérience moins exigeante et plus détendue.

Qu’est-ce qu’une représentation décontractée?

Une représentation décontractée est destinée expressément aux publics pouvant bénéficier d’une expérience sensorielle plus tempérée. Ceux-ci peuvent inclure les parents de bébés et de tout-petits, les personnes qui sont sur le spectre de l’autisme ou celles qui manifestent des troubles de communication sensorielle ou des troubles de l’apprentissage.

Ordinairement, un concert de ce genre est ajouté à titre d’événement spécial aux activités d’un orchestre, mais le WSO a décidé à la place d’adapter un concert déjà inscrit au programme. Les membres de l’équipe d’éducation ont commencé à travailler à ce projet au printemps 2019, profitant des partenariats déjà créés dans la communauté. Ceux-ci se sont révélés indispensables pour créer une expérience accessible au plus grand nombre de personnes possible. Le concert était appuyé par des bénévoles jouissant d’une expérience dans les événements et milieux adaptés sur le plan sensoriel, les étudiants et professeurs du programme de musicothérapie de la Canadian Mennonite University, et les membres du personnel enseignant de Prelude Music, un studio de musique qui se spécialise dans l’enseignement de la musique auprès des personnes manifestant une neurodiversité ou ayant des difficultés sensorielles.

La préparation

Image of the cover of the Relaxed Concert Guide: "I will be attending a Winnipeg Symphony Orchestra Concert"

La préparation de ce concert s’est avérée plus complexe que d’habitude. L’équipe du WSO a produit deux nouveaux documents pour préparer le public : un guide préconcert et un autre sur l’expérience même du concert. Ces documents ont été créés par des individus ayant travaillé avec des personnes se trouvant sur le spectre de l’autisme ou en consultation avec eux.  Le premier explique étape par étape le processus d’assistance à un concert, allant du transport à la salle de concert jusqu’à l’arrivée au siège désigné. Le second décrit ce qui va se produire durant le concert comme tel et énumère quelques-uns des éléments offerts comme des objets à manipuler, des activités de coloriage et les espaces réservés pour avoir une expérience plus ou moins intense (tout à l’avant ou complètement à l’arrière de la salle).

Le WSO a offert des billets gratuits à certains groupes communautaires dans le cadre de son programme Partager la musique, mais la majorité des billets ont été achetés comme pour une représentation habituelle.

Les abonnés aux concerts de l’après-midi ont reçu un courriel et un envoi postal les informant des aspects particuliers de ce concert. Les membres du personnel du WSO ont aussi informé de chef d’orchestre invité et les musiciens avant la première répétition pour ce concert décontracté.

Selon le directeur d’éducation et d’engagement communautaire, Brent Johnson, on nourrissait de grands espoirs avant ce concert. Quelle serait la réaction des habitués? Le public trouverait-il l’élément décontracté du concert accueillant? Ce concert était-il trop différent des autres? Ne l’était-il pas assez?

Le jour du concert

Photo of two volunteers in the lobby of the hall before the concert

« Dès l’ouverture des portes, on pouvait sentir une différence dans l’air », dit Johnson. Pour les quelque 600 membres du public, il y avait un sentiment que l’orchestre symphonique allait être écouté par des personnes qui jusque-là avaient sans doute eu de la difficulté à accéder à ce genre d’expérience.

Les bénévoles ont joué un rôle critique dans le succès de cet événement. Les professeurs et étudiants de la Canadian Mennonite University et les bénévoles ayant l’expérience voulue du Royal Manitoba Theatre étaient sur place pour aider les clients à trouver ce dont ils avaient besoin. Les personnes venues assister au concert spécifiquement en raison de ses éléments décontractés n’étaient pas obligées de s’auto-identifier. Vu le nombre de sièges inoccupés et les places réservées à l’avant et à l’arrière de la salle, les membres de l’auditoire étaient encouragés à se déplacer selon leurs besoins et à réagir à la musique à leur gré (applaudissements, mouvements et vocalisations par exemple). Il y avait aussi une salle de repos distincte à l’étage supérieur avec des objets à manipuler, des livres d’activité et des couvertures alourdies pour ceux et celles qui pouvaient en avoir besoin. L’éclairage de salle a également été réglé à mi-intensité durant toute la représentation.

Prochaines étapes

L’organisation de ce concert a permis au WSO d’examiner les aspects de cette salle que les clients jugent bons ou moins bons. Il a ainsi pu cerner quelques éléments susceptibles de créer des obstacles pour les membres du public. Le WSO prévoit accroître sa FAQ et multiplier ses renseignements sur l’accessibilité inclus dans son site Web et les courriels qu’il envoie avant les concerts pour que tous les membres du public se sentent bien accueillis, prêts et emballés à l’idée d’aller à un concert symphonique!

Vu sa programmation intense, le WSO prévoit continuer à peaufiner le modèle du concert « adapté ». En raison du succès retentissant de la version pilote, il compte offrir en 2020-2021 trois concerts décontractés.

       

Le Winnipeg Symphony Orchestra présente son prochain concert décontracté lors d’une matinée le 21 février : Hétu & Franck. Pour en savoir plus sur sa série de concerts décontracté, visitez leur site Web.

Chaakapesh: collaborations, langues et voix

OSM musicians performing a concert
Crédit photo : Jean-Marc Abella

En septembre 2018, l’Orchestre symphonique de Montréal (OSM) et son directeur artistique, Kent Nagano, ont effectué une tournée dans les communautés autochtones du Grand Nord québécois. L’œuvre vedette de cette tournée était un nouvel opéra de chambre intitulé Chaakapesh, le périple du fripon.

L’opéra raconte l’histoire de Chaakapesh, un fripon qui se met en tête d’arrêter le massacre des siens par les colonisateurs blancs en enseignant à ces derniers comment rire. L’OSM a retenu les services du renommé dramaturge cri Tomson Highway pour écrire le livret et de Matthew Ricketts, un jeune Canadien vivant à New York, comme compositeur. L’œuvre met en scène des narrateurs qui narrent l’histoire dans une des cinq langues utilisées (cri, innu, Inuktitut, français ou anglais, selon le lieu de la représentation) et deux chanteurs qui racontent cette histoire du fondateur du peuple innu. Financée en partie grâce à une subvention Nouveau chapitre du Conseil des arts du Canada, la collaboration a pris naissance au cours de discussions en 2016, pour aboutir, deux ans plus tard, à la tournée. En tout, 45 musiciens de l’OSM ont participé à celle-ci, qui représentait la première visite en dix ans de l’OSM au Nunavik et sa toute première en territoire cri et innu.

Les cinéastes Roger Frappier et Justin Kingsley ont créé un documentaire, aussi intitulé Chaakapesh, sur les nombreuses collaborations que ce projet a suscitées. Ce documentaire, dont la première a eu lieu à Montréal en décembre 2019, inclut de longues séquences sur les représentations, les répétitions et des entrevues avec des participants au projet, y compris les membres de l’équipe de création, dont maestro Nagano, les narrateurs et chanteurs qui ont exécuté l’œuvre, ainsi que les musiciens et membres du personnel de l’OSM.

Voix autochtones, interprètes autochtones

« Partager et dépouiller ne sont pas la même chose »

Inuktitut performer playing the traditional drum
Crédit photo : Jean-Marc Abella

Chaakapesh accorde beaucoup d’espace aux voix et interprètes autochtones. Comme l’opéra est produit en cinq langues, il fallait recourir à différents narrateurs pour chaque représentation. Dans le documentaire, chaque narrateur autochtone donne une longue entrevue pour décrire en profondeur ses expériences comme artiste et comme personne, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de cette collaboration particulière.

On y voit aussi des membres de la communauté autochtone, durant le processus de création et de répétition, qui participent à des conversations et qui prennent des décisions sur le plan créatif. L’aspect de collaboration du projet se poursuit également durant la tournée comme telle ; on peut en effet voir divers interprètes autochtones sur scène, y compris un étudiant local avancé en violoncelle qui joue une suite de Bach, un violoneux traditionnel et des interprètes de chant guttural. Leurs prestations étaient intégrées à l’opéra et différaient à chaque représentation selon les musiciens auxquels l’OSM avait accès dans chaque communauté. Comme dit le narrateur cri Ernest Webb, « Partager et dépouiller ne sont pas la même chose ». Dans Chaakapesh, on voit l’OSM partager la scène avec des interprètes autochtones et le processus de répétition avec des artistes autochtones.

Histoires et langues

« Pour que nos enfants héritent d’autre chose que le préjugé »

Young child conducts a string quartet of OSM musicians
Crédit photo : Jean-Marc Abella

Les entrevues incluses dans le documentaire comportent un élément important de narration. Le narrateur innu Florent Vollant raconte comment, à l’âge de seulement cinq ans, il a été enlevé de son foyer au Labrador et amené à un pensionnat. La narratrice inuktitute Akinisie Sivuarapik nous rappelle que la tuberculose sévit encore dans certaines communautés autochtones. Malgré l’espoir qu’on sent dans Chaakapesh, le film nous rappelle également que ces traumatismes ne constituent pas des problèmes du passé, mais sont des préoccupations toujours bien présentes.

La langue occupe une place d’honneur dans l’opéra et le documentaire, comme en témoigne le fait que l’opéra est présenté dans au moins trois langues autochtones. On ne peut non plus sous-estimer l’aspect géographique de ce projet : dans une province où la lutte entre le français et l’anglais est parfois tant ressentie et politisée, il est facile d’oublier que plusieurs langues existaient déjà ici avant l’une ou l’autre des langues officielles du Canada.

Et maintenant?

Ce projet représente une étape importante dans l’évolution des partenariats de collaboration entre les organismes artistiques et les communautés autochtones. La collaboration a été énorme, réussie et très publique, mais l’épreuve décisive de ce genre de démarche réside dans la sorte de partenariats permanents que ces groupes peuvent créer. Un financement soutenu s’impose pour aider les orchestres et autres organismes artistiques à forger des partenariats authentiques et permanents qui seront salutaires pour les communautés autochtones et leur permettront de célébrer leurs propres formes d’art, expériences culturelles et traditions.

Indigenous and OSM musicians performing a concert
Crédit photo : Antoine Saito

Ce projet s’est aussi révélé transformateur pour l’OSM. « Ce projet a marqué un tournant pour l’OSM et sa collaboration avec des artistes et communautés autochtones, affirme le chef des Projets spéciaux artistiques, Marc Wieser. Toute relation authentique est basée sur la confiance, et Chaakapesh a été un catalyseur qui nous a permis de bâtir des relations avec un réseau croissant d’artistes autochtones de Montréal et du Québec. Comme organisme, nous avons découvert l’importance d’assumer un risque et de sortir de notre zone de confort. Nous avons depuis lors collaboré avec plusieurs des mêmes artistes, entre autres, et constaté que nous pouvions nous concentrer tout de suite sur la musique puisque nous avions déjà jeté les bases d’une confiance mutuelle. À l’été 2019, nous avons produit le concert Makusham, pour lequel trois musiciens de l’OSM se sont associés à des compositeurs interprètes autochtones et un arrangeur afin de collaborer à la création d’un concert où les musiciens autochtones prenaient les devants. Couronné de succès, le concert aurait été impossible sans tout le défrichage effectué pour Chaakapesh. Nous avons désormais l’impression d’être accueillis et respectés par de nombreuses communautés autochtones et d’avoir l’occasion de faire fond sur notre expérience et de poursuivre nos collaborations. »

Nous ne prétendons pas que Chaakapesh offre toutes les solutions en matière de réconciliation entre la communauté autochtone et celle des colonisateurs. Comme Florent Vollant le mentionne durant son entrevue, il faudra plusieurs générations de travail acharné, des partenariats soutenus et une collaboration réfléchie pour faire avancer ces conversations. Ceci est une étape importante.

Les prochaines présentations et de courts extraits du documentaire Chaakapesh sont disponibles sur le site de l’OSM.

L’opéra Chaakapesh sera présenté encore dans le cadre de la Virée classique de l’OSM en août 2020. Billets en vente à partir de février.

La musique comme médicament : Les orchestres et la prescription sociale

Blogue d’invité de Claire Speed et Ian Ritchie.

« La musique et le rythme font leur chemin vers les coins secrets de l’âme » Platon

En juin 2019, deux conférences nationales ont eu lieu à Ottawa durant la même période de deux jours. L’une portait sur les connexions en santé communautaire et l’autre, sur l’orchestre du 21e siècle. À première vue, elles ne semblaient rien avoir en commun. L’une traitait de santé, l’autre, des arts. Pourtant, elles avaient un but en commun : créer des communautés plus saines, plus inclusives.

https://www.health.org.uk/infographic/what-makes-us-healthy

Nous n’avons jamais douté du pouvoir curatif des arts, mais leur valeur n’a jamais été pleinement réalisée ni adoptée. Cette attitude pourrait toutefois être en voie de changer. On constate un mouvement croissant, au Canada et à l’échelle mondiale, visant à sensibiliser les politiciens et le milieu médical au potentiel de guérison des arts : « Le pouvoir de la musique d’intégrer et de guérir… est fondamental. Elle constitue le médicament non chimique le plus profond. » (Oliver Sacks, L’éveil). Les pénuries de fonds ont obligé certains gouvernements à modifier leur manière d’envisager la prestation des soins de santé, délaissant les soins hospitaliers et la sur-prescription de médicaments en faveur de l’autogestion de la santé davantage centrée sur le patient. Comme on peut le lire dans un rapport de 2017 du  Groupe parlementaire de tous les partis sur les arts, la santé et le bien-être du Royaume-Uni « près du cinquième des patients voient un omnipraticien pour un problème qui requiert une solution sociale. » Face à cette situation, certains intervenants en soins primaires adoptent maintenant une approche plus proactive en recourant à la prescription sociale, « un effort de co-création entre un fournisseur de soins de santé et un patient qui reconnaît les atouts, intérêts et besoins en santé du patient et y répond » (La prescription sociale en Ontario : Rapport d’étape). La prescription sociale ne vise donc pas actuellement à remplacer les principales composantes de la médicine primaire, mais bien à les compléter.

Bien que les bons professionnels de la santé au Canada se livrent à ce genre de démarche depuis des décennies, le mouvement de la prescription sociale a importé la terminologie et l’élan du Royaume-Uni au Canada, et en particulier en Ontario, grâce à un projet financé par le ministère ontarien de la Santé et des Soins de longue durée et piloté par l’Alliance pour des communautés en santé, un réseau d’organisations de soins primaires régies par la communauté qui inclut les Centres de santé communautaires (CSC). L’Alliance a présenté des séances sur la prescription sociale aux deux conférences nationales qui ont eu lieu à Ottawa en juin dernier. En ce qui concerne les orchestres, il nous semblerait normal qu’ils élargissent leur mandat (et leurs sources de financement) pour inclure la santé et le bien-être, tout comme ils le font depuis de nombreuses années en matière d’éducation : cela créerait de nouvelles occasions de déployer le pouvoir de la musique auprès d’un public plus vaste que celui des salles de concert et des établissements d’apprentissage pour englober l’ensemble de l’expérience humaine, depuis les nouveau-nés jusqu’aux personnes qui reçoivent des soins palliatifs. Il existe à première vue peu de moyens évidents que les orchestres peuvent employer pour s’investir dans la prescription sociale en dehors du bénévolat, comme cela se fait déjà, ou par l’envoi de billets gratuits qui donnent la chance d’assister à des concerts. En ciblant et en traitant le public correctement, cela peut s’inscrire dans le modèle actuel de la prescription sociale.

Durant la séance consacrée à la prescription sociale et aux orchestres qui faisait partie de la conférence d’Orchestres Canada, Sonia Hsiung, qui mène l’initiative ontarienne à l’Alliance pour des communautés en santé, a lancé la question : « Comment voyez-vous le rôle des orchestres dans la démarche visant à améliorer le bien-être et à créer un sentiment d’appartenance à la communauté? » On a présenté aux participants aux deux conférences de juin des exemples de partenariats fructueux entre le milieu des arts et les CSC. Les responsables du programme de gestion de la douleur chronique du CSC de South Riverdale, en partenariat avec la Galerie d’art de l’Ontario, offrent une formation permettant à des ambassadeurs communautaires de mener des visites de la galerie et des ateliers d’art, « centrés sur la santé et le bien-être en vue d’appuyer l’autogestion et un mode de vie sain », auprès de personnes ayant un vécu semblable. Pourquoi les orchestres canadiens ne pourraient-ils pas concevoir des initiatives communautaires analogues avec les fournisseurs de soins de santé d’une localité en vue de faciliter l’accès de ceux et celles qui font face à des obstacles sociaux et en matière de santé et qui ne peuvent pas normalement assister à des concerts? Ou pourquoi les programmes de guide-interprète offerts par le comité de bénévolat d’un orchestre ne pourraient-ils pas inclure des clients des CSC qui manifestent un amour pour les enfants et qui pourraient prêter main-forte durant les activités préalables aux concerts-famille? Avec la volonté suffisante et le soutien voulu, de nombreux autres partenariats novateurs comme celui de Toronto pourraient être mis à l’essai.

Selon nous, on peut visualiser la relation entre d’une part la musique et d’autre part la santé et le bien-être comme quatre cercles qui se chevauchent – la « musicothérapie », la « musique comme médicament », la « musique comme forme de soin » et la « musique dans la communauté ». Les divers bienfaits que la musique et les arts peuvent procurer à la société, sur les plans de la santé, du bien-être, des soins et de la vie communautaire, semblent indiquer que notre profession ne devrait pas uniquement compter sur les apports culturels de recettes, publics ou privés, mais aussi bénéficier d’une reconnaissance financière de la part des fournisseurs de services d’éducation, de soins de santé et de bien-être social. Une approche de financement plus holistique et intégrée enrichirait tous les domaines de travail interreliés.

Cela mène naturellement à penser que la prescription sociale – actuellement considérée comme un bon complément social et communautaire de la pratique clinique, bien qu’elle dépende essentiellement d’occasions artistiques et sociales bénévoles ou bénéficiant d’une enveloppe budgétaire unique – pourrait un jour être sur un pied d’égalité avec la prescription pharmaceutique pour son impact sur la santé et être intégrée au système officiel des soins de santé. L’annonce par le gouvernement britannique, en octobre, d’une aide financière destinée à une nouvelle académie de la prescription sociale, ayant pour mission de réglementer la prestation des services en question et de mettre ceux-ci à la disposition de tous les patients au pays, constitue un pas dans la bonne voie. Le rapport de l’Organisation mondiale de la santé sur « le rôle des arts dans l’amélioration de la santé et du bien-être » est aussi encourageant. L’Ontario et d’autres provinces pourraient éventuellement être les prochaines sphères de compétence à adopter la prescription sociale pour tous les patients. D’ici là, nous pouvons chercher des occasions de faire front commun, d’essayer différentes démarches, de mener des projets de démonstration et de faire valoir le pouvoir curatif de la musique et des arts.

La santé et le bien-être sont à la fois des enjeux locaux et mondiaux. Dans les cultures traditionnelles, les remèdes médicaux ont toujours été cultivés et obtenus localement. En ce qui concerne les arts, leur succès international sur les plans de la création et de la conservation dépend normalement de la force des origines et de l’identité locales des œuvres et de leurs créateurs. Les activités et réseaux favorables à la prescription sociale – et au recoupement entre les arts, la santé et le bien-être en général – continueront donc à se développer à l’échelon local et à se propager au-delà des frontières : le monde est notre nous et vice versa.

Ian Ritchie vit à Londres et est directeur artistique du festival de musique de Setubal et de The Musical Brain, en plus d’être coprésident de Music Action International. Claire Speed vit à Ottawa; elle est consultante indépendante et facilitatrice pour les arts, la santé et la collectivité.

Ian et Claire s’emploient à établir Musico-Nexus, une entité internationale ayant pour mission de créer des projets, d’organiser des événements et de mettre en place des réseaux qui appuient la contribution puissante et enrichissante de la musique à la santé et au bien-être individuels, à l’inclusion sociale et à la pratique interdisciplinaire. Pour de plus amples renseignements, veuillez communiquer avec [email protected].

Pleins feux sur nos membres : Orchestre à cordes Music4Life

Orchestres Canada regroupe des orchestres de toutes les tailles, allant des grands ensembles professionnels en passant par les petits orchestres régionaux et jusqu’aux groupes communautaires qui travaillent avec des musiciens amateurs enthousiastes. L’orchestre à cordes Music4Life est un de ces groupes communautaires. Cet ensemble d’Ajax, Ontario, compte plus de 30 musiciens d’instruments à cordes, y compris quatre chefs de section qui agissent comme mentors et maîtres auprès du reste de l’ensemble. La gamme d’âges des membres de l’orchestre va de 8 à 78 ans, ce qui contribue à procurer une expérience musicale et sociale curieuse mais favorable à tous les participants.

De nombreux orchestres communautaires comptent des musiciens professionnels dans leurs rangs. Le degré de leur participation varie : certains ensembles ne comptent qu’un premier violon professionnel, tandis que d’autres incluent cinq musiciens d’instruments à cordes solistes professionnels; certains engagent des premiers solistes dans toutes les sections qui côtoient les musiciens amateurs. Le fait que Music4Life emploie un chef d’orchestre et des musiciens professionnels n’est pas exceptionnel, mais sa façon de le faire l’est. L’orchestre mise sur une expérience de côtoiement et un enseignement en cours de répétition pour rallier les musiciens amateurs actuels et éventuels.

Ces derniers profitent de la présence d’un chef d’orchestre et de chefs de section professionnels durant les répétitions et les concerts. Bien que certains suivent des cours particuliers, pour la plupart, les répétitions sont la seule occasion de recevoir un enseignement sur leur instrument. À chacune des répétions, on fait une rotation des places pour donner à chaque musicien la chance d’être assis à côté du chef de section; les pauses sont considérées comme une autre occasion d’échanges sociaux et informels entre musiciens professionnels et amateurs.  La structure de Music4Life crée pour tous un excellent milieu de soutien et de collaboration, en plus de compléter les cours particuliers.

De leur côté, les musiciens professionnels peuvent ainsi partager leur savoir musical et rejoindre un plus grand nombre de musiciens dans la communauté. Les musiciens professionnels et avancés du groupe ont aussi la chance de se produire au sein de quatuors à cordes lors d’événements publics et privés. Le produit de ces prestations est réinvesti dans les opérations de l’orchestre. Le côtoiement qui est à la base de Music4Life favorise les échanges entre professionnels et amateurs, jeunes et moins jeunes, d’une manière qui enrichie l’expérience musicale de tous les intervenants.

Music4Life donnera son prochain concert le 7 décembre au Forest Brook Community Church. Sous la direction musicale de Kathryn Knowles, violoncelliste et compositrice de Toronto (et directrice générale de la Ligue canadien des compositeurs, l’événement mettra en vedette une collaboration avec un quatuor à cordes de musiciens primés se produisant tant en jazz qu’en musique classique, qui exécutera avec l’orchestre des morceaux de jazz, de musique classique et d’airs des Fêtes. En savoir plus sur leur site Web.

La Winnipeg Symphony Orchestra dans le monde numérique

Daniel Raiskin et le Winnipeg Symphony Orchestra

Les orchestres cherchent toujours de nouvelles façons d’élargir leur auditoire et d’échanger de manière plus enrichissante avec leur public. Plusieurs orchestres sont d’avis que les auditoires vieillissants et l’abandon des programmes d’enseignement spécialisé de la musique dans les écoles sont les raisons qui sous-tendent le recul lent, mais constant, du nombre de spectateurs. Toutefois, depuis quelques années, les orchestres veulent combler cette lacune relative à l’enseignement spécialisé de la musique et à se rendre plus attrayants aux yeux des jeunes tout en tissant des liens plus profonds avec leur clientèle actuelle. Il y a plusieurs façons d’y parvenir comme tenir des séances de discussion avant les concerts ou offrir des guides de type « Symphonies 101 ». Qu’a fait la Winnipeg Symphony Orchestra (WSO)? Elle s’est lancée dans le monde numérique.

WSO a utilisé une application d’accompagnement appelée EnCue à trois de ces concerts cette année et a l’intention de s’en servir lors de plusieurs autres concerts à venir. EnCue est une application à téléchargement gratuit qui envoie en direct durant le concert des notes sur le programme, des images et des récits. WSO a lancé cette application à son concert du 18 octobre où l’orchestre présentait Symphonic Dances de Sergei Rachmaninoff. Les utilisateurs de l’application n’étaient pas séparés des autres membres du public, mais l’écran de l’application est faiblement illuminé et les lumières de la salle de concert étaient douces afin de ne pas déranger les non-utilisateurs. Bien que plusieurs orchestres en Europe et aux États-Unis aient intégré des technologies similaires à leurs concerts, c’est une première au Canada.

Chef d’orchestre adjointe RBC, Naomi Woo pendant le concert. Photo : Ruth Bonneville, Winnipeg Free Press

Selon Jean-François Phaneuf, vice-président des activités artistiques du WSO, les avantages de cette application comportent un double aspect. « Nous sommes ravis d’utiliser cette application pour attirer de nouveaux spectateurs et d’améliorer le niveau d’engagement auprès des auditoires actuels et potentiels. Les gens ont été profondément touchés par l’expérience. Pendant que le concert se déroule, on a l’occasion de lire ce que pensait M. Rachmaninoff quand il a écrit cette œuvre et lire le témoignage de Daniel Raiskin, directeur musical, qui décrit son attachement personnel à un passage particulier. » Pendant deux mois, Jean-François Phaneuf, James Manishen (associé artistique) et Naomi Woo (chef d’orchestre adjointe RBC) ont travaillé fort pour préparer la documentation nécessaire. Ils ont fait l’essai du contenu auprès du personnel de WSO formé en musique et ceux qui n’ont pas de formation musicale et ont déterminé que les diapositives courtes et les images aidaient les gens à écouter activement. La programmation de l’application s’est avérée exigeante, mais les résultats ont été satisfaisants. Des concepts de base ont été fournis pour ceux qui ne sont pas habitués à la musique d’orchestre et des segments de renseignements plus complexes étaient offerts aux experts. Durant le concert, Naomi Woo était dans les coulisses et suivait la partition afin de synchroniser la musique et les diapositives pour les 200 membres de l’auditoire qui ont téléchargé l’application. Les impressions des utilisateurs de l’application étaient surtout positives. En général, le public s’est montré très enthousiaste à l’idée d’essayer quelque chose de nouveau. Certaines personnes ont exprimé une résistance aux changements apportés à l’expérience qu’ils connaissent et aiment, mais plusieurs avaient l’impression de mieux comprendre l’œuvre qu’ils écoutaient et ont ressenti un lien plus fort avec la musique grâce aux renseignements que leur fournissait l’application.

WSO ne compte pas utiliser EnCue à chacun de ses concerts. Son utilisation est planifiée seulement trois fois cette saison durant une pièce musicale par programme. Les auditoires de WSO auront l’occasion de voir EnCue en action au festival New Music de Winnipeg en janvier lors de la Metropolis Symphony de Michael Daugherty, et en mars 2020 lors de la sixième symphonie de Chostakovich. WSO a toutefois l’intention d’intégrer EnCue à la deuxième moitié de chaque concert durant sa série (B)eyond Classics en 2020-2021. Grâce à la mise en place d’un bureau de soutien technique au concert du 18 octobre, WSO a réussi à éviter la plupart des problèmes techniques. La clientèle plus sérieuse a même demandé de recevoir les diapositives à l’avance afin de se renseigner avant le concert. WSO et Orchestres Canada sont ravis des occasions qui présentent lorsqu’on donne à l’auditoire plus de façons d’accéder à la musique orchestrale de manière qui enrichit la musique présentée sur scène.

Apprenez-en davantage sur la question de technologie numérique dans le domaine des orchestres en lisant notre entrevue avec Fiona Morris de The Space, Bâtir un organisme numérique.

La musique qui guérit au Windsor Symphony Orchestra

Entre le 1er et 10 octobre, des musiciens de l’orchestre symphonique de Windsor (WSO) se sont rendus dans des milieux communautaires et de santé dans le cadre du programme d’approche communautaire, Music for Health (la musique pour la santé). L’an dernier, grâce à ce programme, plus de 1 200 personnes âgées ont pu assister à 21 spectacles de musique à Windsor et dans les environs.

Ce programme est une composante importante de l’engagement de WSO envers la collectivité de Windsor-Essex. Cette année, les musiciens ont visité la maison de soins palliatifs Hospice Windsor, la bibliothèque publique de Windsor, le refuge Downtown Mission, des maisons de retraite et des centres de soins dans la région de Windsor-Essex pour jouer de la belle musique pour des gens qui n’auraient pas normalement l’occasion d’écouter de la musique jouée sur scène.

Ce programme d’approche communautaire se fonde sur des données probantes qui montrent que la musique a des effets positifs sur la santé mentale, émotionnelle et même physique. Il a été élaboré par deux musiciens de WSO qui ont travaillé étroitement avec des musicothérapeutes en milieu hospitalier. Dans le cadre de ce programme, des quatuors et des quintettes à cordes de WSO donnent des spectacles musicaux dans des maisons de repos, des maisons de retraite ainsi qu’à la clientèle d’organismes de services sociaux dans la région du comté d’Essex. On encourage les clients à participer en utilisant de petits instruments à percussion, en choisissant les œuvres que les ensembles jouent et en relatant les souvenirs qu’évoque la musique. En savoir plus sur le site Web du Windsor Symphony Orchestra.

Le Mois de la jeunesse et les 80 ans du Concours OSM

Mois de la jeunesse

Depuis sa création, l’Orchestre Symphonique de Montréal a mis l’éducation au cœur de sa mission et n’a cessé de développer des initiatives pour intéresser les jeunes à la musique classique. On pense entre autres aux Matinées jeunesse instaurées en 1935 par Wilfrid Pelletier mais aussi aux initiatives plus récentes comme La Musique aux enfants et le Bal des enfants, un événement-bénéfice afin d’amasser des fonds pour soutenir la mission éducative et d’accessibilité de l’OSM.

Dans cet esprit, en novembre 2019, le Mois de la jeunesse sera consacré à faire la promotion des nombreuses initiatives jeunesse de l’OSM, autant pour les écoles que les familles. Le grand public pourra notamment découvrir des artistes de la relève lors d’une série de récitals ou encore assister en famille au premier concert de la série Jeux d’enfants, dirigé par notre jeune chef assistant Thomas Le Duc-Moreau. Les écoliers ne sont pas en reste puisque plusieurs d’entre eux profiteront des ressources éducatives mises gratuitement à leur disposition incluant pour la toute première fois la mise en ligne de la vidéo d’un grand concert jeune public. En savoir plus

Concours OSM – 80e édition

Depuis 1940, l’orchestre présente le Concours OSM, le plus prestigieux concours d’interprétation pour les jeunes musiciens canadiens, offrant des prix d’une valeur de plus de 100 000 $ aux lauréats et une visibilité accrue pour les gagnants. Le public est invité à découvrir 17 violonistes et violoncellistes âgés de 15 à 25 ans, lors des épreuves demi-finales et finales qui auront lieu du 27 au 30 novembre à Montréal. Toutes les épreuves sont webdiffusées pour permettre le rayonnement pancanadien de la compétition. L’OSM propose un programme riche et stimulant aux concurrents et au public : concerts spéciaux avec des lauréats du Concours, activités de formation avec des experts du milieu musical, animations musicales à la Maison symphonique et prestations dans la ville font partie du programme d’activité. Le Concours OSM a également rassemblé un jury international prestigieux, comprenant notamment le directeur musical Kent Nagano et le directeur des BBC Proms de Londres, David Pickard.

Les lauréats bénéficient d’un énorme soutien de la part de l’OSM : en plus des prix en argent et des bourses, plusieurs développent une relation privilégiée avec l’organisation. L’Orchestre leur offre de multiples opportunités de prestation comme solistes, récitalistes ou chambristes avec des musiciens de l’OSM, et Kent Nagano dirige un orchestre des lauréats lors du festival La Virée classique durant l’été. De plus, l’OSM introduit les lauréats à son réseau de partenaires artistiques et à ses artistes invités internationaux, un soutien important pour de jeunes artistes en début de carrière.

L’OSM est très fier du Concours OSM parce qu’il a enrichi, de multiples façons, la scène musicale canadienne. Parmi les lauréats, plusieurs se sont illustrés sur la scène canadienne et internationale dont :  James Ehnes (violon); Angela Hewitt (piano); Louis Lortie (piano); Karina Gauvin (soprano); Jan Lisiecki (piano); Jonathan Crow (violon solo, Toronto Symphony); Andrew Wan (violon solo OSM), plus récemment Timothy Chooi, Blake Pouliot, Carter Johnson et Kerson Leong.

 

Tendances électorales

Note : L’analyse est effectuée à partir de données provenant du site 338Canada.com, en date du 15 octobre 2019.

Au Québec

  • Le sort du NPD s’est quelque peu amélioré depuis les débats télévisés, mais le parti risque tout de même de perdre du terrain au Québec. Le NPD comptait 14 sièges au Québec lors du déclenchement des élections et on prévoit qu’ils remporteront entre 2 et 5 sièges.
  • Le NPD pourrait perdre jusqu’à 5 sièges dans des circonscriptions où sont établis des membres d’OC : Laurier-Sainte Marie, Hochelaga, Rimouski-Neigette-Témiscouatta-Les Basques, Trois rivières, Sherbrooke.
  • Les Libéraux pourraient perdre le plus de terrain au Québec. Le parti comptait 40 sièges au Québec lors du déclenchement des élections. En date d’aujourd’hui, on prévoit qu’ils remporteront entre 18 et 44 sièges.
  • Dans plusieurs circonscriptions où sont établis des membres de OC, les courses entre le parti Libéral et le Bloc Québec sont impossibles à prédire.
  • Le Bloc Québécois risque d’être le plus grand gagnant. Le Bloc comptait 10 sièges au moment du déclenchement des élections et pourrait gagner entre 21 et 47 sièges. Les projections de victoires pour le Bloc ont pratiquement doublé depuis les débats télévisés.

En Ontario

  • Les Conservateurs et les Libéraux pourraient chacun soit perdre ou gagner du terrain en Ontario, ce qui pourrait aider à un ou l’autre parti de former le prochain gouvernement. Un grand nombre de courses sont impossibles à prédire à l’heure actuelle. Les Libéraux comptaient 76 sièges en Ontario au moment du déclenchement des élections et pourraient gagner entre 32 et 92 sièges. Les Conservateurs comptaient 33 sièges en Ontario et pourraient gagner entre 20 et 73 sièges. Au cours de la dernière semaine, la tendance est devenue plus favorable aux Conservateurs en Ontario
  • Les Libéraux pourraient perdre jusqu’à 5 sièges dans des circonscriptions où sont établis des membres de OC : Kitchener-South-Hespeler, Peterborough-Kawartha, Richmond Hill, Oakville-North-Burlington, St. Catharines.
  • En amont de la campagne électorale, nous avions identifié 6 courses à surveiller pour les membres d’OC en Ontario : Kitchener-South-Hespeler (très serré Libéral/Conservateurs – défaite Libéral possible), Bruce-Grey-Owen Sound (château fort Conservateurs), Hamilton-Centre (château fort NPD), Barrie-Springwater-Oro Medonte (château fort Conservateurs), Richmond Hill (très serré Libéral/Conservateurs – défaite Libéral possible), Oakville-North-Burlington (Très serré Libéral/Conservateurs – défaite Libéral possible).
  • Depuis les débats télévisés, la tendance est plus favorable au NPD dans diverses régions du pays, dont en Ontario, où le parti conteste désormais plusieurs courses très serrées avec le parti Libéral.