Principales leçons tirées de Relancer votre orchestre, 2021

Planification en matière de santé et de sécurité face à la COVID-19 pour les orchestres à petit budget (Orchestres résilients de l’Ontario) 

Le mercredi 15 septembre 2021, Orchestres Canada a accueilli l’experte en santé et sécurité pour les arts de la scène, Janet Sellery, CRSP, CHSC, de Sellery Health + Safety, ainsi que John Kraus et Marie Narini du Northumberland Orchestra & Choir et Daniel Warren du Kitchener-Waterloo Community Orchestra pour une séance sur une reprise en toute sécurité.  

La séance s’inscrit dans le projet Orchestres résilients de l’Ontario, financé par la Fondation Trillium de l’Ontario.    

Janet a consacré la première partie de la séance aux aspects fondamentaux d’une planification en matière de santé et de sécurité face à la COVID-19 pour les orchestres et elle a partagé deux modèles de documents qu’elle a créés pour les orchestres à petit budget de l’Ontario (en conformité avec les règlements sur la troisième étape du Plan d’action pour le déconfinement de l’Ontario).   

  1. Le premier document, COVID-19 Safety Background and Planning, renferme des renseignements généraux et des conseils en matière de planification utiles pour élaborer un plan de sécurité au travail dans le contexte de la COVID-19.  
  2. Le second document, COVID-19 Workplace Safety Plan, consiste en un modèle personnalisable qui est basé sur les règlements et renseignements généraux pertinents de l’Ontario.  

AVERTISSEMENT 
Ces documents visent à aider votre orchestre à faire des plans en matière de santé et de sécurité face à la  COVID-19 à la lumière des exigences en vigueur en Ontario le 15 septembre 2021. Il appartient toutefois à votre organisme de les actualiser et de les adapter en fonction de vos propres risques et circonstances, en conformité avec les exigences de santé publiques locales actuelles.  

Vous pouvez visualiser le Powerpoint de Janet (15 septembre 2021)  ici. 

Après avoir présenté ses modèles, Janet a animé une discussion de groupe avec John, Marie et Daniel au sujet  des leçons retenues par leurs orchestres, des défis qu’ils ont connus, des côtés positifs qu’ils ont vus et des approches en communication qui se sont dégagées dans leur élaboration de plans en matière de santé et de sécurité.  

Les principales leçons à retenir? 

1. Offrir aux bénévoles le même degré de protection qu’aux employés 

Quiconque en Ontario a au moins un employé doit respecter la Loi sur la santé et la sécurité au travail. Janet a insisté sur l’importance d’offrir la même protection aux bénévoles, aux pigistes et aux contractuels en vertu de la LSST et de bien le préciser dans le plan en matière de santé et de sécurité face à la COVID-19 de l’orchestre. Les bénévoles sont des membres précieux de l’organisme et méritent eux aussi de travailler et de jouer dans un environnement sécuritaire.  

2. Simplement parce qu’il est possible de répéter et de se produire avec un minimum de précautions, cela se veut pas dire qu’il faut  le faire 

Votre groupe est légalement tenu de respecter tous les règlements de la province, mais votre plan optimal en matière de santé et de sécurité peut aller au-delà de ceux-ci, surtout si votre orchestre inclut des personnes dans des groupes d’âge plus vulnérables à la COVID-19, comme des aînés ou des personnes immunodéficientes. 

Janet conseille de « choisir des activités qui peuvent raisonnablement être faites en toute sécurité », de « prévoir plusieurs couches de restrictions (ou précautions)  et de pencher en faveur des choix les plus prudents ». Elle a présenté l’illustration suivante, comportant de nombreuses couches de mesures de sécurité contre la COVID-19 représentées comme des tranches de fromage suisse – chacune des couches comporte des trous, mais ensemble elles se révèlent remarquablement efficaces. 

3. Votre plan doit être aussi particulier que votre organisme 

Chaque orchestre est particulier, et votre plan en matière de santé et de sécurité devrait l’être aussi. Les intervenants ont discuté des différences et ressemblances entre le NOC et le KWCO : le NOC est à la fois un orchestre communautaire et un chœur, de sorte que la planification doit inclure des considérations spéciales pour la sécurité des choristes. Il se peut aussi que l’attitude des musiciens diffère de celle du public, selon l’expérience que la communauté a vécue durant la pandémie. Le KWCO se trouve à Kitchener-Waterloo, un milieu urbanisé comptant  571 000 habitants où il y a eu près de 19 500 cas de COVID-19; le NOC dessert le comté de Northumberland (population de 86 000 habitants) dans une  région qui a affiché juste un peu plus de 2 400 cas de COVID-19 durant la pandémie.   

Peu importe où votre organisme se trouve, il est important de rester en contact avec les autorités de santé publique locales et de tenir compte, dans l’élaboration de vos propres plans en matière de santé et de sécurité,  de la situation relativement à la santé publique de la région. Votre groupe peut (et devrait!) personnaliser les modèles que Janet a créés à la lumière de ses interventions auprès du NOC et du KWCO pour tenir compte de ses propres besoins et circonstances. 

4. Demander et écouter avec bienveillance 

Janet recommande de « sonder les membres de l’organisme (idéalement sous le couvert de l’anonymat)   et, dans le cas des jeunes, leur famille, pour comprendre leur niveau de confort et leurs préférences. » Elle signale qu’il faut « s’attendre à toute une gamme de préoccupations, de sentiments et de vulnérabilité individuelle. Il est important d’avoir des conversations respectueuses, surtout s’il y a désaccord. » Marie et John ont fait écho à ce point et souligné l’importance de créer une communauté où chaque membre a le sentiment d’être écouté et de pouvoir discuter de points de désaccord en toute liberté et de manière respectueuse. Daniel a fait observer que certaines personnes peuvent hésiter davantage à reprendre les activités alors que d’autres sont prêtes à le faire. Si un membre régulier du KWCO qui n’est pas disposé à retourner à ses activités, le KWCO s’est engagé à pourvoir le poste de manière temporaire seulement. Il y aura une place pour cette personne quand elle sera prête à revenir. 

5. Avoir des communications claires et fréquentes avec toutes les parties intéressées 

Votre stratégie de communications doit comporter plusieurs volets et des points de contact courants. La deuxième partie du modèle de plan de sécurité au travail face à la COVID-19  de Janet prévoit des protocoles de communications pour les membres de l’orchestre, les bénévoles et les membres du public pour faire en sorte que tout le monde soit à jour et sur la même longueur d’onde.  

Bien que la salle où le KWCO se produit ne soit pas encore ouverte au public  (les répétitions sont suspendues), Daniel a fait observer à quel point il est utile d’avoir des documents de planification détaillés pour montrer que le groupe sera prêt à démarrer au moment opportun. En septembre, le KWCO a envoyé par courriel aux musiciens une mise à jour des plans de santé et sécurité face à la COVID-19 et continuera à le faire au fur et à mesure que l’information sera disponible.  John et Marie ont reconnu que des plans robustes en matière de santé et de sécurité face à la COVID-19 aidaient à montrer la disposition à reprendre les activités – ils ont partagé les leurs avec les responsables du lieu où ils se produisent (une église) et les présenteront à leur prochaine AGA. Les deux groupes communiquent aussi avec leurs communautés sur Facebook, pour préserver les liens et veiller à ce que l’information circule malgré l’éloignement. 

Au début de septembre, le NOC a pour la première fois mis son plan de santé et sécurité face à la COVID-19 en application lors des auditions pour un chef de chœur. Marie a piloté le processus, qui incluait un dépistage préalable en ligne pour la COVID-19 et l’avertissement selon lequel le NOC exigeait la double vaccination; à cela s’ajoutaient des mesures appliquées sur place et décrites dans le plan de santé et sécurité. Les intéressés ont été très satisfaits du bon déroulement du processus dû à des mesures robustes et communiquées clairement d’avance. 

Conclusion 

Orchestres Canada remercie Janet, Marie, John et Daniel d’avoir bien voulu partager leur temps et leurs réflexions avec nous le 15 septembre. Nous sommes aussi reconnaissants envers la Fondation Trillium de l’Ontario de son généreux soutien de ces occasions d’apprentissage par l’intermédiaire du projet Orchestres résilients de l’Ontario (renseignements supplémentaires ci-dessous). Restez à l’affût d’autres renseignements sur les webinaires centrés sur Orchestres résilients de l’Ontario qui seront offerts cet automne à l’intention des orchestres à petit budget et orchestres de jeunes! 

Ressources 

Documents de la présentation du 15 septembre : 

Enregistrement de la session (en anglais seulement)

Powerpoint de Janet  (15 septembre 2021, Janet Sellery) 

Renseignements généraux et planification en matière de sécurité face à la COVID-19  (mis à jour le 15 septembre 2021, Janet Sellery) 

Plan de sécurité au travail face à la COVID-19  (mis à jour le 15 septembre 2021, Janet Sellery) 

Séance de questions et réponses – Réponses des intervenants (21 septembre 2021) 

 

Ressources – Politiques en matière de vaccination contre la COVID-19 en Ontario : 

Mise à jour : le passeport vaccinal de l’Ontario  – Résumé de Ben Coleman (14 septembre 2021) 

L’Ontario exigera une preuve de vaccination dans certains établissements (1er septembre 2021, gouvernement de l’Ontario)  

Nouvelle exigence de preuve de vaccination dans certains établissements : Foire aux questions (1er septembre 2021, gouvernement de l’Ontario)  

Les vaccins contre la COVID-19 et la santé et la sécurité au travail (25 août 2021, gouvernement de l’Ontario)  

La vaccination contre la COVID-19 et les milieux de travail (30 août 2021, Santé publique Hamilton)  

  • Élaboration d’une politique de vaccination contre la COVID-19  pour votre lieu de travail  
  • Éléments clés d’une politique de vaccination en milieu de travail  
  • La vaccination et les lieux de travail : Foire aux questions  

Vaccination obligatoire, tests rapides, dépistage et conservation des documents : tout sur la loi (27 mai 2021, Gowling WLG) 

 

Le projet Orchestres résilients de l’Ontario  

Cet événement était le premier dans la série d’occasions d’apprentissage en ligne offertes cet automne et inspirées du projet Orchestres résilients de l’Ontario, qui est financé par la Fondation Trillium de l’Ontario. Ce projet vise à aider les orchestres à petit budget et orchestres de jeunes de l’Ontario (dont les recettes annuelles avant la pandémie étaient inférieures à 500 000 $) à avoir accès à des conseils et ressources en vue de l’élaboration d’un plan de reprise durable des concerts en public aussitôt que ceux-ci seront possibles.  

Ce projet a été possible grâce au généreux appui de la Fondation Trillium de l’Ontario. La Fondation Trillium de l’Ontario (FTO) est un organisme du gouvernement de l’Ontario et un des principaux organismes subventionnaire du Canada. L’an dernier, elle a réparti 108 millions de dollars entre 629 projets en vue de bâtir des communautés saines et dynamiques en Ontario. 

 

Soumission à une consultation sur les frais de transaction des cartes de crédit

En août 2021, le gouvernement du Canada a annoncé une consultation sur la réduction des frais de transactions liés aux cartes de crédit, avec des implications particulières pour les petites entreprises et organisations.  Pour en savoir plus sur cette consultation, veuillez consulter cette page web.

Avec la contribution de ses orchestres membres, Orchestres Canada a soumis un mémoire à la consultation le 10 septembre.

Découvrir les récits et les voies d’avenir autochtones : Ressources pour les orchestres canadiens

Mise en garde : Mentions des pensionnats, des mauvais traitements et de la violence 

Au début du mois, les dépouilles de 215 enfants autochtones ont été trouvées sur les lieux de l’ancien pensionnat de Kamloops. Chaque jour, le nombre d’enfants autochtones victimes du système des pensionnats ne cesse d’augmenter. De plus en plus de personnes prennent conscience de ce que les membres des peuples autochtones savent depuis toujours : les séquelles du colonialisme et du racisme systémique du Canada perpétuent une culture de violence envers les peuples autochtones. 

Sans vérité, il ne peut y avoir réconciliation. Tout en découvrant les atrocités commises, nous devons prendre le temps de nous instruire sur les pratiques coloniales du Canada et l’impact des pensionnats. Les secteurs des arts et des orchestres du Canada doivent disséquer leurs propres pratiques et découvrir comment ils défendent la suprématie blanche et le racisme anti-Autochtones. Loin d’être exhaustive, la liste qui suit renferme des ressources utiles pour examiner nos propres préjugés et idées erronées tandis que nous progressons  vers la décolonisation. 

(Liste compilée par Madeleine Smith, coordonnatrice des communications et ressources, été 2021) 

 

Rapports 

Commission de vérité et la réconciliation du Canada : Sommaire (2015) 

Issue de la Convention de règlement relative aux pensionnats indiens, la Commission de vérité et de réconciliation a été établie pour relater l’histoire et les répercussions courantes du système des pensionnats canadien sur les élèves autochtones et les membres de leur famille, ainsi que pour faciliter la réconciliation entre les peuples autochtones et les colonisateurs canadiens. Elle était une occasion pour les membres des peuples autochtones de faire connaître leurs histoires et expériences des pensionnats afin de rendre compte du traumatisme générationnel et des séquelles des pensionnats. La CVR sert de compte rendu historique du système des pensionnats; tous les documents se trouvent au Centre national de vérité et de réconciliation au Manitoba. Achevés en décembre 2015, le rapport final et le résumé de la CVR incluent 94 appels à l’action visant à faire avancer les efforts de réconciliation entre les colonisateurs canadiens et les peuples autochtones. 

 

Réclamer notre pouvoir et notre place : le sommaire de l’enquête sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées (2019) 

Les taux de violence contre les femmes et les filles autochtones et les personnes 2SLGBTQQIA au Canada sont excessivement élevés. En guise de réaction, le rapport final de l’enquête nationale prévoit la prise de mesures juridiques et sociales pour régler la crise qui a dévasté les collectivités autochtones. Il inclut 2 380 témoignages et 231 appels à la justice dirigés vers les gouvernements, les institutions, les fournisseurs de services sociaux, les industries et l’ensemble des Canadiens.  On y décrit un contexte marqué par le traumatisme intergénérationnel, la marginalisation, la pauvreté, l’insécurité du logement et l’itinérance, ainsi que par des obstacles à l’éducation, l’emploi, les soins de santé et le soutien culturel. En outre, les valeurs patriarcales imposées par les colonisateurs ont déplacé et diminué les rôles traditionnels des femmes, les laissant particulièrement vulnérables à la violence. 

 

L’appropriation culturelle et les peuples autochtones : entre protection du patrimoine et liberté de création – Maude Darsigny-Trépanier, Caroline Nepton-Hotte, Laurent Jérôme, et Jean-Philippe Uzel (2019) 

Organisé par le Groupe de recherche interuniversitaire sur les affirmations autochtones contemporaines (GRIAAC) et en collaboration avec la Faculté des sciences humaines (FSH), la Société Recherches amérindiennes au Québec et l’organisme Terres en vue, ce rapport est un sommaire du séminaire sur l’appropriation culturelle. Les responsables ont réuni des professionnels de l’industrie autochtones et des experts en droit de la propriété intellectuelle  pour discuter d’une question importante, soit celle de la manière de respecter et protéger les traditions, le matériel culturel et les contributions créatives autochtones tout en favorisant la créativité et les échanges culturels. 

 

L’orchestre retentit : les relations entre les orchestres canadiens, les peuples autochtones et les personnes de couleur (2019) 

L’orchestre retentit, un rapport produit à la demande d’Orchestres Canada et rédigé par Soraya Peerbaye et Parmela Attariwala, a été l’aboutissement d’un projet de recherche d’un an sur l’engagement du secteur orchestral auprès des artistes autochtones et de couleur, leurs pratiques, publics et communautés. Il conclut par une série de recommandations, présentées sous forme de mesures, de conversations et de questions pouvant servir de catalyseurs à l’élaboration de stratégies nouvelles. Tout au long du rapport, les auteures et les personnes interrogées font valoir la nécessité de réexaminer les caractéristiques de la culture orchestrale et l’importance pour le secteur orchestral de participer à des conversations plus vastes au sujet des expériences des artistes autochtones et de couleur. 

 

Films 

Chaakapesh – d. Roger Frappier & Justin Kingsley (2018) (français, anglais, cri, innu et inuktitut) 

Chaakapesh: the Trickster’s Quest, un opéra de chambre écrit par Thompson Highway et Matthew Ricketts et présenté par l’Orchestre symphonique de Montréal (OSM), raconte l’histoire du dieu filou qui sauve le monde par le rire. Le projet est un exemple incroyable de la collaboration et du pouvoir de la musique. Dans ce documentaire, Frappier et Kingsley suivent l’OSM au cours de ses prestations et sa visite des collectivités cries, innues et inuites du Nouveau-Québec. 

 

Droit devant – d. Marie Clements (2017) 

Droits devant, un documentaire musical de Marie Clements, fait le lien entre un tournant dans l’histoire des droits civils du Canada, soit les débuts du nationalisme indien dans les années 1930, et l’élan puissant donné par l’activisme des Premières Nations d’aujourd’hui.  Les séquences musicales, aux prises de vue époustouflantes, interprétées par un ensemble composé de certains des meilleurs vocalistes et musiciens du Canada, établissent un lien transparent entre le passé et le présent avec des rythmes de chants, de blues, de rock et de musique traditionnelle. Cet hommage vibrant aux défendeurs des droits des Premières Nations présente une expérience historique qui va droit à l’âme et constitue un appel à l’action viscéral. 

 

 Rumble: The Indians Who Rocked the World – d. Catherine Bainbridge (2017) 

Rumble explore le grand impact que les peoples autochtones ont eu sur la musique populaire. Le film vise à sensibiliser le public aux nombreux musiciens autochtones qui ont contribué à façonner le paysage musical actuel au moyen de séquences de concert, d’entrevues, d’archives, d’histoires et de recréations. Rumble révèle le rôle fondamental que les peuples autochtones ont joué dans la création du blues. S’inspirant de la chanson Rumble de 1958 de Link Wray, Bainbridge explore l’impact profond qu’a eu la musique autochtone, malgré les  efforts visant  à interdire, censurer et effacer les cultures autochtones. 

 

Le chemin de la guérison – d. Alanis Obomsawin (2017) 

« Un meilleur avenir grâce à l’éducation, la culture et la tradition ». Le chemin de la guérison, cinquantième film d’Alanis Obomsawin, rend compte de l’enrichissement d’une communauté crie du Manitoba grâce à l’éducation. À Norway House, au nord du lac Winnipeg,  l’école Helen Betty-Osborne bénéficie d’un financement dont jouissent peu d’établissements autochtones. Par  l’apprentissage de la musique de violoneux métisse et de la langue crie, ainsi que des programmes d’enseignement de plein air, les enseignants aident les élèves à développer leurs capacités et leur sentiment de fierté.  

 

Nous n’étions que des enfants… – d. Tim Wolochatiuk (2012) 

Dans ce long métrage, l’impact profond du système des pensionnats du gouvernement canadien est présenté du point de vue de deux enfants soumis bien avant l’heure aux vicissitudes de la vie. Encore tout jeunes, Lyna et Glen ont été enlevés de leurs foyers et placés dans des pensionnats dirigés par le clergé, où ils ont subi pendant des années des mauvais traitements physiques, sexuels et émotifs, dont  les conséquences marquent encore leur vie d’adultes. Nous n’étions que des enfants  rend compte d’une tragédie nationale et témoigne de l’incroyable résilience de l’esprit humain. (À noter que ce film renferme des scènes troublantes. Pour public averti.) 

 

Livres 

Quel Canada pour les autochtones? – par Renée Dupuis (2001) 

Le Canada est reconnu comme un pays progressif à l’échelle internationale, pourtant beaucoup d’Autochtones vivent dans la pauvreté et sans accès à l’eau potable, en plus de faire face à un racisme systémique dans tous les aspects de la vie. Par une analyse des contextes politiques et historiques, Renée Dupuis prône une action visant à transformer fondamentalement les relations avec les peuples autochtones. 

Vendu aux Éditions du Boréal, à Indigo et sur Amazon 

 

KA PI ICITA8ATC: ce qu’ils ont fait : Parcours de dix-sept élèves du pensionnat autochtone de Saint-Marc-de-Figuery – par Bruno Sioui, Marguerite Mowatt-Gaudreau, et Julie Mowatt (2018) 

Dans cet ouvrage, le lecteur est invité à suivre le parcours de 17 anciens élèves du pensionnat de Saint-Marc-de-Figuery et à voir comment, à l’âge adulte, ils sont devenus des phares d’espoir et de persévérance pour leurs communautés. 

Vendu à  Indigo et  Les Libraires 

 

Articles 

Les pensionnats autochtones : impact intergénérationnel – par Jacinthe Dion, Jennifer Hains, Amélie Ross et Delphine Collin-Vézina (2016) 

Les mauvais traitements et la négligence vécus dans les pensionnats et leurs répercussions néfastes dans l’enfance ont été bien documentés, mais peu d’études ont été menées sur les conséquences durables sur les survivants et leurs enfants. Pour cette étude, les auteures se sont entretenues avec 301 participants autochtones. Celle-ci souligne l’importance de comprendre le traumatisme intergénérationnel et les séquelles courantes des pensionnats pour vraiment saisir la situation actuelle des membres des peuples autochtones au Canada. 

 

Perspectives sur Louis Riel – Orchestres Canada (2019) 

En 1967, l’opéra Louis Riel d’Harry Somers a été présenté à la Compagnie d’opéra canadienne (COC). Le troisième acte commençait originalement par l’aria « Kuyas », adaptée par Somers du « Chant de Skateen » des Nisga’a, sans leur consentement et en contravention de leur loi. Or, 50 ans plus tard, la COC et le Centre national des Arts (CNA) ont repris la production. Dans ce groupe de discussion, animé par Dylan Robinson, les invités, Alexander Neef, Jani Lauzon, Ian Cusson et Simone Osborne, discutent de l’aria et des entretiens qui ont eu lieu entre les artistes autochtones, les spécialistes, les dirigeants, la COC et le CNA avant la production de 2017. 

 

Apprentissages clés du Conseil consultatif sur la communauté autochtone du RSO – Orchestras Canada (2021) 

Le mercredi 3 mars 2021, OC a accueilli les membres du Conseil consultatif sur la communauté autochtone (CCCA) du Regina Symphony Orchestra (RSO) à une discussion en table ronde. Au cours d’une conversation franche de 90 minutes animée par Daniel Bartholomew-Poyser, Audra Young (membre du Conseil d’administration du RSO et présidente du CCCA), Gordon Gerrard (directeur musical du RSO), Marion Newman (mezzo-soprano) et Christian Robinson (violon solo du RSO) se sont penchés sur l’origine du CCCA, les aspects qui contribuent au succès de la relation et les facteurs dont les orchestres doivent tenir compte pour cultiver leur relation avec les peuples autochtones. 

 

Table ronde sur la souveraineté musicale autochtone – Orchestras Canada (2021) 

Le mercredi 26 mai, OC a accueilli Andrew Balfour, Ian Cusson, Michelle Lafferty, Beverley McKiver, Melody McKiver, Jessica McMann et Sonny Ray Day Rider à une table ronde sur la souveraineté musicale autochtone animée par Cris Derksen. La conversation s’est inspirée de la Déclaration sur la souveraineté musicale autochtone, que les panélistes ont rédigée (de pair avec Jeremy Dutcher et Corey Payette) en 2019 à l’occasion du Rassemblement pour la musique classique autochtone canadienne à Banff.  La table ronde s’est spécifiquement concentrée sur les expériences des artistes qui apprennent et produisent de la musique classique en tant membres des peuples autochtones et sur la façon dont les orchestres peuvent favoriser des échanges mutuellement enrichissants, réciproques et respectueux avec les artistes autochtones au sujet tant du contenu du programme que de l’expérience de créer ensemble.    

   

Formation 

Le Parcours: Votre voyage au sein du Canada autochtone (programme de sensabilisation aux cultures autochtones) (Disponible en français) 

L’Association canadienne de musique sur scène (CLMA) a collaboré avec NVision Insight Group pour offrir à l’industrie de la musique sur scène The Path: Your Journey through Indigenous Canada (Le Parcours : votre voyage au sein du Canada autochtone), un programme de formation et de sensibilisation aux cultures autochtones. Conçu par NVision, ce cours sanctionné par un certificat répond à divers appels à l’action que la Commission de vérité et de réconciliation (CVR) a adressés aux Canadiens afin qu’ils reçoivent une formation en adaptation culturelle les familiarisant avec  « l’histoire et l’héritage des pensionnats, la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, les Traités et les droits ancestraux des Autochtones, le droit autochtone, et les relations entre les Autochtones et la Couronne ». Cette formation est destinée à quiconque s’engage à créer un Canada plus fort et plus bienveillant, un Canada comprenant des communautés autochtones autonomes. Grâce à un partenariat généreux avec la CLMA, Orchestres Canada a le plaisir d’offrir à ses membres un rabais spécial pour cette formation assurée par la CLMA et NVision Insight Group. Pour en savoir plus, veuillez contacter [email protected] 

 

Table ronde sur la souveraineté musicale autochtone

Le personnel et le conseil d’administration d’Orchestres Canada pleurent la perte des 215 enfants autochtones dont les dépouilles ont été retrouvées enterrées sur les lieux de l’ancien pensionnat indien de Kamloops à la Première nation de Tḱemlúps te Secwepemc depuis que cette conversation a eu lieu et reconnaissent la douleur longtemps négligée de leurs familles ainsi que les recherches menées sur les terrains de pensionnats partout au Canada. Nous sommes de tout cœur avec les survivants, les familles, les amis et tous ceux qui pleurent la perte de ces enfants et des nombreux autres enfants autochtones dont les dépouilles n’ont toujours pas été retrouvées. Nous encourageons nos membres à faire un don à un organisme de direction autochtone qui appuie les survivants des pensionnats et ceux qui leur sont chers (Indian Residential School Survivors SocietyFondation autochtone de l’espoir, le Centre national pour la vérité et la réconciliation, et Orange Shirt Day) et à se renseigner sur le legs courant des pensionnats en consultant le Rapport final et les appels à l’action de la Commission de vérité et de réconciliation. Orchestres Canada a fait un don à l’Indian Residential School Survivors Society à la mémoire de ces enfants.  

 

Le mercredi 26 mai, OC a accueilli Andrew Balfour, Ian Cusson, Michelle Lafferty, Beverley McKiver, Melody McKiver, Jessica McMann and Sonny Ray Day Rider à une table ronde sur la souveraineté musicale autochtone animée par Cris Derksen. La conversation s’est inspirée de la Déclaration sur la souveraineté musicale autochtone, que les panélistes ont rédigée (de pair avec Jeremy Dutcher et Corey Payette) en 2019 à l’occasion du Rassemblement pour la musique classique autochtone canadienne à Banff.   

La table ronde s’est spécifiquement concentrée sur les expériences des artistes qui apprennent et produisent de la musique classique en tant membres des peoples autochtones et sur la façon dont les orchestres peuvent favoriser des échanges mutuellement enrichissants, réciproques et respectueux avec les artistes autochtones au sujet tant du contenu du programme que de l’expérience de créer ensemble.   

Remarque : le terme “autochtone” est un terme générique qui désigne une diversité de peuples des Premières nations, des Inuits et des Métis. En général, lorsque vous vous adressez à un artiste, il est préférable d’utiliser le nom spécifique de la Première Nation ou de la communauté dont il ou elle fait partie. En cas de doute, utilisez les termes que les artistes utilisent pour se décrire

L’équipe d’OC a réuni ci-dessous certains des principaux enseignements tirés de la séance; mais nous vous encourageons aussi à visionner l’enregistrement et à écouter directement les artistes.  Les ressources que les participants ont mises en commun durant la séance de clavardage Zoom sont incluses à la fin.  

Contrôle, accessibilité et accueil 

Il faut commencer par reconnaître et comprendre la mentalité anti-autochtone perpétuée consciemment et  inconsciemment par les orchestres, leur passé colonial et leurs pratiques eurocentriques, sur les plans artistique et opérationnel. Une formation en sécurité culturelle autochtone peut aider les orchestres à déterrer les préjugés intrinsèques et à mieux comprendre leurs partenaires autochtones (voir la liste des ressources ci-dessous). Comme Andrew l’a souligné, un spectacle fait appel à beaucoup de monde, y compris les agents de sécurité, les placiers, les artistes, l’équipe de plateau et le personnel. Tous les intervenants doivent être parties prenantes pour faire en sorte que chaque interaction mette les artistes et les membres du public à l’aise et les incite à revenir! Un examen du racisme intégré dans les structures aidera aussi les membres d’autres groupes racialisés à se sentir accueillis dans les salles de concert. Mais la tâche ne s’arrête pas là. La représentation compte – l’institution représente-t-elle le paysage culturel de la communauté? Les pratiques de travail sont-elles un modèle d’inclusion? Les compositeurs sont par exemple invités à faire leurs commentaires au chef d’orchestre plutôt qu’à l’orchestre : quels obstacles à la collaboration et à l’établissement de relations est-ce que cela crée?   

  

Prendre le temps : ce que cela signifie pour les artistes, le processus de création et nos relations  

Il faut du temps et de l’effort pour bâtir des relations; ce n’est pas un processus instantané. Les grandes collaborations avec des créateurs autochtones exigent d’apprendre à se connaître les uns les autres. Cela  peut prendre diverses formes : un repas partagé avant une répétition, une communication quotidienne pour voir comment vont les choses ou la disposition du chef d’orchestre à discuter avec le compositeur du sens ou des muances musicales d’une œuvre.  Un orchestre peut hésiter, faute de ressources, à consacrer du temps à l’établissement de relations, mais cette étape favorise la création d’un milieu ouvert et honnête dans lequel les artistes, autochtones et autres, se lient et s’épanouissent comme communauté.  Il peut être édifiant, enrichissant et bon pour la qualité générale du travail d’apprendre à se connaître.  

Collaboration authentique plutôt que 

symbolique : commande d’œuvres autochtones  

Un orchestre ne peut pas tout simplement demander le sceau d’approbation d’un Aîné ou ajouter du chant guttural à un morceau sans contexte ni contrôle autochtone. Les collaborations offrent plutôt une occasion de réfléchir en profondeur sur nos communautés, de se renseigner sur les peuples autochtones à proximité et de cultiver progressivement des relations. Pour établir ces relations, il faut éviter toute forme d’exploitation (il est important d’indemniser les intéressés pour leur temps et leur expertise) et veiller à ce que les projets organisés reçoivent autant de soin, de respect et de temps que ce qui est accordé au répertoire traditionnel. Les artistes autochtones ne voudront pas nécessairement composer des œuvres dans la tradition classique occidentale ou dans ce qui vous semble « un style autochtone ».  Il est aussi important de reconnaître que « l’art autochtone » et les « artistes autochtones » ne forment pas un ensemble homogène quant à leur expérience ou aux récits qu’ils veulent raconter dans leur musique. Pour faire de l’espace, il faut valoriser et mettre de l’avant des conceptions multiples de la musique. Il faut respecter les choix de chaque artiste.  

Repenser l’éducation et les ressources  

Il existe des disparités dans l’accès aux ressources, à l’éducation musicale, à l’enrichissement et à des possibilités. « Nos communautés, a fait observer Melody, ont l’impression de devoir faire du rattrapage tandis que d’autres ont 50 ans d’avance. » Le fardeau financier que représentent des leçons et l’entretien d’un instrument pendant plusieurs années constitue un obstacle à l’accès à des études supérieures.  Le milieu orchestral est extrêmement concurrentiel, et des obstacles comme le lieu géographique, le racisme systémique et le manque de fonds limitent l’avancement dans ce milieu.  Il faut tenir compte de ces obstacles au moment de lancer des invitations à participer : décourage-t-on la participation de personnes talentueuses qui ont opté pour un autre parcours?  Ian a fait allusion à sa propre expérience comme premier compositeur Carrefour en résidence au Centre national des Arts.  Il ne détenait pas de diplôme officiel en composition lorsqu’il a été choisi pour profiter de cette occasion, mais celle-ci lui a permis de perfectionner ses compétences comme compositeur professionnel. Pour favoriser un écosystème orchestral plus diversifié, il faut repenser l’importance attachée aux études universitaires ou de conservatoire et mettre en valeur les voix créatives de ceux et celles qui ont des expériences variées.    

L’avenir 

Il faut être prêt à réfléchir à la position philosophique que représente la musique classique ainsi qu’aux possibilités qui s’offrent quand on invite la participation de récits canadiens et autochtones plus diversifiés (y compris des artistes qui les racontent). En ce qui concerne l’avenir, les orchestres canadiens peuvent créer des occasions pour les créateurs autochtones et aider à combattre l’eurocentrisme et à décentrer ce qui est « blanc » dans la musique classique. Beaucoup de commandes sont pour des morceaux d’ouverture de trois à cinq minutes qui ne posent généralement pas tellement de risque.  Pourquoi ne pas prendre plus de risques? Les orchestres de jeunes sont particulièrement bien placés pour cela; comme Ian l’a signalé, ces orchestres sont un terrain d’entraînement pour les orchestres professionnels et servent à transmettre les valeurs que les musiciens et travailleurs orchestraux conservent pendant toute leur carrière.   

OC est reconnaissant envers les panélistes d’avoir partagé leurs observations. Nous sommes impatients de poursuivre les conversations, en misant sur la vérité, l’établissement de relations et la quête d’une réconciliation entre les orchestres canadiens et les peuples autochtones.    

Enregistrement de la table ronde

 

Ressources partagées durant le clavardage

La déclaration sur la souveraineté musicale autochtone 

Le texte de la déclaration sur la souveraineté musicale autochtone se trouve à l’Annexe E du rapport L’orchestre retentit  d’OC ainsi qu’au site Web de l’Indigenous Performing Arts Alliance. 

Formation 

[Disponible en français et anglais] Le parcours – Votre voyage au sein du Canada autochtone de NVision Insight Group  (Note : L’Association canadienne de musique sur scène offre à ses membres un rabais pour ce cours cliquez ici  – veuillez communiquer avec [email protected] au sujet du prix offert aux membres d’OC)  

San’yas Indigenous Cultural Safety Training (actuellement en Colombie-Britannique, au Manitoba et en Ontario; d’autres provinces viendront s’ajouter).   

Decolonize First Workbook by Ta7talíya Michelle Nahanee.   

Challenge Accepted: Consultations.  

 

Lignes directrices et politiques 

Indigenous Performing Arts Alliance Smudging Document. 

Barème des tarifs minimums de CARFAC RAAV  

Politiques sur le bénévolat, la lutte contre le harcèlement et le respect d’autrui de l’Ottawa Chamber Orchestra 

 

Livres et essais 

Hungry Listening de Dylan Robinson 

Music Theory and the White Racial Frame de Philip Ewell 

Essai de Dylan Robinson To All Who Should Be Concerned.   

 

 Bourses  

 American Indian Musicians’ Scholarship (États-Unis). 

  

Appuyer la vérité et la réconciliation

Comité de vérité et réconciliation: Rapport final et les appels à l’action 

Faire un don à un organisme de direction autochtone qui appuie les survivants des pensionnats et ceux qui leur sont chers: Indian Residential School Survivors SocietyFondation autochtone de l’espoir, le Centre national pour la vérité et la réconciliation, et Orange Shirt Day 

How to support Tḱemlúps te Secwepemc First Nation 

 

Enregistrement de la table ronde

L’avenir de l’orchestre numérique : La fierté au travail

Le 4 juin dernier, OC a accueilli Daniel Bartholomew-Poyser (Toronto Symphony/Symphony Nova Scotia), Bob Fraser (OCSM), Andrew Bennett (Kitchener-Waterloo Symphony) et Robin Whiffen (Against the Grain Theatre) pour conclure sa série en trois parties L’avenir de l’orchestre numérique. Le sujet de ce dernier forum: La fierté au travail.

La conversation a commencé par une synthèse des constatations de recherches basées sur les entrevues en profondeur menées par The Arts Firm auprès de représentants d’orchestres et d’organismes d’arts de la scène de l’Amérique du Nord au sujet de leur expérience en matière d’activités numériques durant la pandémie de la COVID-19 et de l’avenir qu’ils entrevoient pour le numérique. Nos conférenciers ont ensuite fait de courtes présentations qui ont été suivies d’une discussion entre experts et d’une séance de questions et réponses.

Voici quelques-unes des leçons retenues au sujet de la fierté au travail et du contenu numérique.

 

Repenser l’« excellence artistique »

Robin a posé une question pénétrante : qu’est-ce que l’« excellence artistique » et qui la définit? En s’accrochant aux notions eurocentriques d’excellence en musique classique, comme la maîtrise des compétences, la virtuosité ou la présentation exclusive d’œuvres des grands maîtres, les orchestres limitent leur réponse artistique aux communautés immédiates. De plus, comme Andrew l’a signalé, les musiciens sont souvent leurs pires critiques. L’idée d’« excellence » encourage les artistes à établir un lien malsain entre le succès, la fierté et la perfection. Bob a proposé une autre mesure du succès : dans quelle mesure une œuvre va-t-elle chercher les auditeurs? Quelles possibilités s’ouvrent si l’on repense la définition du succès sur le plan créatif pour y inclure plus de compassion et l’axer davantage sur une connexion? Si l’on songe à créer d’une manière éthique, centrée sur une réflexion holistique des artistes et de la communauté concernée?

Travail centré sur l’artiste

Votre orchestre a quelque chose à raconter – vous transmettez non pas une vision, mais une mosaïque de visions par le biais des artistes que vous engagez. Comment peut-on faire en sorte que tous les intervenants s’impliquent dans ce qu’ils ont à raconter et en soient fiers? En plaçant les artistes au cœur de l’activité. Un travail centré sur l’artiste accroît la fierté, inspire les intervenants et améliore la qualité du produit! Il est important d’impliquer les artistes dans le processus décisionnel dès le début plutôt que d’adopter une approche de haut en bas. Robin a exploré comme exemple la production numérique de Messiah/Complex d’Against the Grain Theatre. En plus de favoriser des liens, cette collaboration entre 200 personnes a servi à réimaginer l’œuvre dans un espace numérique en faisant appel à des voix nouvelles. Il faut prendre le temps d’apprendre à connaître son monde, ses forces et ses particularités.

Comprendre l’artiste

Les contributions des artistes sur la scène sont au cœur des orchestres, mais leur vie loin de la scène est importante également. Bob a fait remarquer que les médias braquent en permanence les feux des projecteurs sur les artistes, mais les musiciens d’orchestre ne sont pas tous également à l’aise dans cette situation. Le milieu de travail est stressant – les musiciens risquent trois fois plus de souffrir d’anxiété et de dépression. Comment les orchestres peuvent-ils les appuyer? Andrew a insisté sur l’importance d’être à l’écoute des besoins et des zones de confort des artistes et de mettre en valeur leurs points forts. Comme il l’a également expliqué, la présence d’artistes inspirés et satisfaits se manifeste auprès des donateurs et des bailleurs de fonds. Loin d’être uniquement des groupes d’artistes talentueux qui se produisent ensemble, les orchestres sont des communautés de collaborateurs et d’innovateurs. Il est essentiel de favoriser un sentiment de soutien et de compréhension communautaires, même dans des univers numériques et hybrides.

L’avenir du travail artistique numérique

Selon Daniel, lorsqu’on a recours au numérique pour raconter des histoires, aucun montant d’argent ne peut compenser un manque d’imagination. Depuis plus d’un an, un grand nombre d’orchestres se concentrent sur le numérique, mais l’échelle et l’intensité des projets numériques ne pourront être maintenus quand les spectacles en salle reprendront. Daniel s’attend à ce que le numérique continue après la pandémie, mais sous une forme plus restreinte et souple que celle des concerts en ligne que beaucoup d’orchestres produisent actuellement. En outre, les projets seront conçus expressément pour le numérique.

OC tient à remercier Bob, Robin, Andrew et Daniel et tous ceux qui ont participé à la discussion et fait des observations perspicaces. Nous sommes reconnaissants envers le Conseil des arts du Canada et son fonds Stratégie numérique, dont le généreux soutien a permis de mener à bien la recherche et les activités de L’avenir de l’orchestre numérique. Nous remercions également notre comité directeur (Bernard LeBlanc de la Fédération canadienne des musiciens, Robert Fraser de l’Organisation des musiciens d’orchestres symphoniques du Canada, Jovanny Savoie du Conseil québécois de la musique, Tim Crouch de Soundstreams / comité numérique d’OC, et Tanya Derksen du Philadelphia Orchestra / membre du conseil d’administration d’OC), qui a assuré la surveillance et la rétroaction durant ce projet. Ce projet a été géré par The Arts Firm. Nous vous invitons à explorer les enregistrements, les présentations PowerPoint et les principales leçons retenues des autres séances de L’avenir de l’orchestre numérique sur les publics (21 mai 2021) et les finances (28 mai 2021).

 

Ressources :

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Biographies des conférenciers

L’avenir de l’orchestre numérique : Finances

Le 28 mai dernier, OC a accueilli Carol Kehoe (Tafelmusik), Hugh Donnan (Newfoundland Symphony), Bernard LeBlanc (Fédération canadienne des musiciens) et Neil Middleton (Vancouver Symphony) pour le deuxième forum de notre série en trois parties: L’avenir de l’orchestre numérique. Le sujet: les finances.

La conversation a commencé par une synthèse des constatations de recherches basées sur les entrevues en profondeur menées par The Arts Firm auprès de représentants d’orchestres et d’organismes d’arts de la scène de l’Amérique du Nord au sujet de leur expérience en matière d’activités numériques durant la pandémie de la COVID-19 et de l’avenir qu’ils entrevoient pour le numérique. Nos conférenciers ont ensuite fait de courtes présentations qui ont été suivies d’une discussion entre experts et d’une séance de questions et réponses.

Voici quelques-unes des leçons retenues au sujet des finances et du contenu numérique.

Qu’est-ce qui a favorisé l’explosion du numérique durant la pandémie de la COVID-19?

Plusieurs facteurs ont contribué au virage numérique effectué par les orchestres depuis un an :

  • Dans sa lettre sur la Covid-19, la FCM réduit grandement les coûts artistiques liés au numérique.
  • Les subventions salariales ont préservé l’emploi des musiciens et des membres du personnel.
  • Le numérique était la seule manière de consommer les arts de la scène.
  • Les orchestres ont largement réussi à conserver les abonnements payés et les parrainages.
  • Des lieux de représentation non traditionnels pouvaient être utilisés.
  • Certaines nouvelles subventions pour des projets ont été offertes.
  • En l’absence de concerts en direct, le personnel pouvait se consacrer au numérique.
  • Les nouveaux projets ont suscité de l’enthousiasme (mais ont aussi mené à un épuisement).

Lesquels de ces facteurs continueront ou cesseront de jouer au cours des deux à cinq prochaines années? Quel changement dans ces facteurs pourrait avoir une influence sur vos plans et votre capacité numériques dans l’avenir? Les entrevues que nous avons menées auprès d’orchestres partout en Amérique du Nord nous ont révélé que les recettes de billets pour des concerts en ligne représentaient environ 5 % à 10 % de celles provenant normalement de billets pour des concerts en salle. La stratégie d’établissement des prix pour les prestations numériques peut être axée sur l’accès, la flexibilité et une manière de récupérer certains des coûts, mais vu le faible montant des recettes et les coûts élevés de production, le numérique n’est clairement pas rentable. Une stratégie numérique durable pour les orchestres post-pandémie n’aura pas la même allure que celle qui a été utilisée durant la pandémie.

Créer une stratégie durable

Comprendre la valeur à en tirer

Comme Neil l’a souligné, plus un organisme explore la valeur qu’il peut tirer du numérique, plus il a de chance d’élaborer des stratégies qui l’aideront à atteindre ses buts. Considère-t-il le numérique comme un lien temporaire entre ses musiciens et la communauté immédiate pendant que les portes de la salle sont fermées? Comme un moyen de rejoindre à long terme de nouveaux publics à l’échelle mondiale? Comment le numérique peut-il aider à réaliser la mission de l’orchestre (p. ex. les initiatives de rayonnement à l’échelle de la province du Newfoundland Symphony) et comment peut-il l’en détourner? La période post-pandémie en sera une d’apprentissage, comme ce fut le cas de la pandémie.

Comprendre la capacité

Carol a insisté sur l’importance de comprendre la capacité de l’organisme après la pandémie. L’orchestre a-t-il les ressources nécessaires pour offrir simultanément une programmation en direct et une programmation numérique? Il est important de tenir compte du personnel, des musiciens et des bénévoles – l’équipe a-t-elle la capacité requise pour travailler toute la journée, produire des concerts en soirée et desservir aussi les clients du numérique? Quelle sera la priorité à long terme dans la réalisation de la mission de l’orchestre? Il n’est pas nécessaire de tout faire en même temps! Il faut fixer des attentes claires et raisonnables pour l’équipe et les publics en ce qui a trait aux concerts offerts en salle seulement, en numérique seulement ou sous les deux formes.

Les recettes du numérique – Place à la créativité

Partout, ces jours-ci, on offre des concerts en ligne. Qu’est-ce qui démarque un orchestre parmi les clients du numérique et les incite à consacrer du temps et de l’argent pour l’écouter à domicile? Il faut travailler avec l’équipe du marketing pour s’assurer que les prestations sont récupérables, en commençant par la communauté immédiate; le public proche (de la ville ou de la province) est celui qui tend le plus à sentir un lien avec l’orchestre, même à l’écran, et qui retournera aux concerts en personne quand les salles rouvriront.

Mais les ventes de billets ne sont pas le seul flux de rentrées en ce qui concerne le contenu numérique. On peut par exemple promouvoir auprès des commanditaires la valeur ajoutée que représente le numérique – la publicité peut être insérée au début ou à la fin d’une session ou durant l’entracte – et souligner le nombre de personnes qu’un commanditaire peut facilement atteindre en plaçant sa publicité dans une vidéo plutôt qu’au plat verso d’un programme.

Possibilités de collaboration et économies d’échelle

Bien que les artistes soient des collaborateurs intuitifs, il peut être difficile de structurer et d’organiser des projets communs entre organismes. Durant la séance de clavardage Zoom, les participants ont abondamment discuté de la diffusion régulière que CBC/SRC faisait auparavant à la radio (une forme « primitive » du numérique) des concerts d’orchestres de partout au Canada; cela a diminué ces dernières années. Vu les réalités financières difficiles que le numérique représente pour chaque orchestre, quelle forme de collaboration et d’économies d’échelle pourrait aider notre secteur à créer à long terme un écosystème en ligne dynamique et accessible pour les prestations des orchestres canadiens? Les membres du panel et les participants se sont interrogés sur la possibilité de créer une musicothèque commune nationale de contenu numérique qui pourrait tirer parti de l’engouement pour les recherches en ligne. Depuis un an, nous avons progressé de nombreuses décennies en matière d’innovation numérique. Maintenant, de quoi rêvons-nous et quelles sont les prochaines étapes?

 

OC tient à remercier Neil, Bernard, Carol, Hugh et tous ceux qui ont participé à la discussion et fait des observations perspicaces. Nous sommes reconnaissants envers le Conseil des arts du Canada et son fonds Stratégie numérique, dont le généreux soutien a permis de mener à bien la recherche et les activités de L’avenir de l’orchestre numérique. Nous remercions également notre comité directeur (Bernard LeBlanc de la Fédération canadienne des musiciens, Robert Fraser de l’Organisation des musiciens d’orchestres symphoniques du Canada, Jovanny Savoie du Conseil québécois de la musique, Tim Crouch de Soundstreams / comité numérique d’OC, et Tanya Derksen du Philadelphia Orchestra / membre du conseil d’administration d’OC), qui a assuré la surveillance et la rétroaction durant ce projet. Ce projet a été géré par The Arts Firm. Nous vous invitons à explorer les enregistrements, les présentations PowerPoint et les principales leçons retenues des autres séances de L’avenir de l’orchestre numérique sur les publics (21 mai 2021) et la fierté au travail (4 juin 2021).

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L’avenir de l’orchestre numérique : Publics

Le 21 mai dernier, OC a accueilli Janet Bwititi (Calgary Philharmonic Orchestra), Vicki Young (Manitoba Chamber Orchestra) et Tanya Derksen (The Philadelphia Orchestra) pour lancer sa série en trois parties L’avenir de l’orchestre numérique. En premier : les publics.

La conversation a commencé par une synthèse des constatations de recherches basées sur les entrevues en profondeur menées par The Arts Firm auprès de représentants d’orchestres et d’organismes d’arts de la scène de l’Amérique du Nord au sujet de leur expérience en matière d’activités numériques durant la pandémie de la COVID-19 et de l’avenir qu’ils entrevoient pour le numérique. Nos conférenciers ont ensuite fait de courtes présentations qui ont été suivies d’une discussion entre experts et d’une séance de questions et réponses.

Voici quelques-unes des leçons retenues au sujet des publics et du contenu numérique.

Rejoindre et conserver les publics

Les orchestres peuvent utiliser le numérique de diverses manières pour approfondir les liens avec les publics actuels et rallier de nouveaux publics. Ils peuvent intervenir tout d’abord à l’échelon local en trouvant de nouveaux partenaires avec lesquels travailler sur le marché immédiat. Le Calgary Philharmonic a par exemple organisé sa série Civic Spaces, qui incluait des prestations à des lieux d’intérêt notoires, et a collaboré avec les propriétaires et occupants pour forger des liens à Calgary et dans les environs. De même, le Philadelphia Orchestra a créé une série appelée Our City, Your Orchestra, durant laquelle les musiciens se sont produits dans des entreprises autour de Philadelphie. En outre, la programmation en ligne et l’inscription peuvent étendre la portée tout en éliminant les barrières géographiques. Le Philadelphia Orchestra a constaté que 37,6 % des acheteurs de billets étaient de nouveaux venus à l’orchestre tandis que 56 % des membres du public vivaient à l’extérieur de la région de Philadelphie et que 5 % se trouvaient à l’étranger! Le Manitoba Chamber Orchestra s’est associé à un influenceur populaire sur YouTube et a attiré plus de 400 nouveaux abonnés à son canal. Ces résultats sont impressionnants, mais il ne faut pas oublier qu’au cours des prochaines années, chaque orchestre devra examiner sa mission et sa capacité à desservir par voie numérique des publics locaux, nationaux et internationaux quand il sera de nouveau possible de se produire en public.

Expérimentation et mesure du succès

Tâter le terrain, être flexibles et voir ce qui résonne auprès du public – ne pas oublier de recueillir des données pour aider à mesurer le succès, évaluer différentes options et faire des plans d’avenir. Quelques trucs à essayer :

  1. Exiger un billet ou une réponse (contre paiement ou gratuitement) pour le contenu numérique afin de mieux comprendre le profil et le niveau d’engagement du public plutôt que de faire de la diffusion en continu sans inscription obligatoire.
  2. Essayer différents modèles de diffusion, par exemple diffuser le contenu à perpétuité, offrir un contenu gratuit ou payé pour différentes périodes de temps, remplacer régulièrement le contenu ou rediffuser en seconde première des concerts qui ont été bien accueillis.
  3. Pour attirer le public, essayer de réorienter les stratégies de marketing. Avant la pandémie, la publicité gravitait surtout d’une soirée ou une représentation spécifique, mais maintenant, avec le numérique, le public peut accéder aux prestations pendant une période prolongée et de n’importe où! Déterminer l’intérêt généré initialement et suivre la croissance après le fait.
  4. Étudier comment les commandites peuvent être intégrées aux prestations en ligne – un commanditaire peut juger important de voir son logo affiché directement à l’écran durant une prestation numérique.

Nouvelle technologie, nouvelles relations

Le contenu numérique peut offrir au public de nouvelles manières d’apprécier l’orchestre. Ainsi, grâce aux angles de prise de vues et aux gros plans, les membres du public jettent un nouveau regard sur les musiciens. Mais il faut aussi tenir compte des difficultés que les publics actuels et potentiels connaissent (comme un manque de familiarité avec la technologie ou le manque d’accès à Internet haute vitesse). Pour y remédier, on peut envisager de recourir à des tutoriels vidéo visant à expliquer la plateforme numérique utilisée ou de prévoir des services de dépannage par téléphone ou courriel. Le secret réside dans le service à la clientèle : au lieu d’aider les membres du public à trouver leur siège, les orchestres doivent les aider à trouver leur « place numérique » en ligne. Les gens ne sont pas tous également à l’aise avec la technologie, mais beaucoup veulent néanmoins écouter la musique que les orchestres produisent pendant que les portes demeurent fermées. Le Manitoba Chamber Orchestra a choisi de rejoindre le public au moyen d’une émission radiophonique en diffusant des concerts d’archives tous les deux dimanches sur une station de musique classique locale.

OC tient à remercier Vicki, Tanya, Janet et tous ceux qui ont participé à la discussion et fait des observations perspicaces. Nous sommes reconnaissants envers le Conseil des arts du Canada et son fonds Stratégie numérique, dont le généreux soutien a permis de mener à bien la recherche et les activités de L’avenir de l’orchestre numérique. Nous remercions également notre comité directeur (Bernard LeBlanc de la Fédération canadienne des musiciens, Robert Fraser de l’Organisation des musiciens d’orchestres symphoniques du Canada, Jovanny Savoie du Conseil québécois de la musique, Tim Crouch de Soundstreams / comité numérique d’OC, et Tanya Derksen du Philadelphia Orchestra / membre du conseil d’administration d’OC), qui a assuré la surveillance et la rétroaction durant ce projet. Ce projet a été géré par The Arts Firm. Nous vous invitons à explorer les enregistrements, les présentations PowerPoint et les principales leçons retenues des autres séances de L’avenir de l’orchestre numérique sur les finances (28 mai 2021) et la fierté au travail (4 juin 2021).

Ressources :

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Biographies des conférenciers

Symposium sur l’évolution des arts dans un monde numérique

Du 6 janvier au 2 février 2021, l’Edmonton Symphony Orchestra a présenté le Symposium sur l’évolution des arts dans un monde numérique. Cette activité virtuelle gratuite d’une durée de huit semaines a touché à divers thèmes, y compris le rôle de la technologie numérique dans les organismes artistiques, les manières dont les technologies numériques peuvent être utilisées pour enrichir les spectacles artistiques, le mouvement vers l’intégration de la technologie pour les organismes sans but lucratif, les ressources et outils nouveaux à utiliser pour créer un contenu numérique, le pouvoir de la narration faisant appel à la technologie numérique et bien d’autres encore.

Le symposium a donné aux participants l’occasion d’écouter un éventail d’experts expliquer comment les organismes artistiques utilisaient les technologies numériques lors de spectacles, dans les édifices et dans les espaces en ligne.  Les intervenants incluaient des acousticiens de renommée mondiale, des concepteurs d’expositions locaux et des artistes œuvrant avec des médias numériques. Les séances avaient une saveur différente chaque semaine; les présentations informelles, discussions et séances de questions et réponses ont donné aux participants de nombreuses occasions d’apprendre comment utiliser la technologie pour enrichir l’expérience en direct, peu importe la taille de leur organisation. Les séances ont attiré de nombreux participants, représentant le secteur des arts et celui des organismes sans but lucratif, et ont été suivies tant au Canada qu’à l’étranger.

Vous trouverez ci-dessous un résumé des 8 sessions, ainsi que des liens pour lire des notes détaillées et visionner des enregistrements :

 

1. Pourquoi le numérique?  

Le mercredi 6 janvier 2021 

Pourquoi la technologie numérique est-elle importante? Et pourquoi a-t-elle pris encore plus d’importance au cours de la dernière année? Les présentateurs, Annemarie Petrov, présidente et directrice générale du Francis Winspear Centre for Music et de l’Edmonton Symphony Orchestra, et Tateo Nakajima, fellow d’ARUP, discuteront des coûts et des avantages de la technologie numérique en explorant notamment les thèmes suivants : la technologie dans les espaces de rassemblement physiques, la façon dont les organismes artistiques sans but lucratif peuvent trouver de nouveaux moyens de rassembler la communauté grâce à la technologie et l’utilisation de la technologie pour renforcer les valeurs, la marque et la vision organisationnelles. 

Notes de présentation

Enregistrement

 

2. Le numérique, un outil pour la narration

Le mercredi 13 janvier 2021 

Participation. Joie. Action. Comment peut-on utiliser la technologie – un outil dénué d’émotion – pour susciter ces réactions au sein du public? Dans bien des cas, il faut repenser nos récits et les manières d’éveiller une résonance auprès du public, en personne ou de manière virtuelle.  

Gretchen Coss, vice-présidente principale, Partenariats stratégiques, chez Gallagher & Associates, souligne les aspects particuliers dont il faut tenir compte pour capter le pouvoir de la narration numérique. 

Notes de présentation

Enregistrement

 

3. Divertissements interactifs

Le mercredi 20 janvier 2021 

Evelyn Delgado, experte-conseil en établissement de musées pour enfants, retrace son processus de création d’expositions et aide à comprendre certaines des considérations et des options qui entrent en jeu pour favoriser l’engagement des publics jeunes et moins jeunes avec la technologie interactive. Elle traite de la conception et de la mise en place d’expositions qui réussissent à captiver, éduquer et divertir les publics. 

Notes de présentation

Enregistrement

 

4. Technologies émergentes : Possibilités illimitées pour un budget  

Le mercredi 27 janvier 2021 

Rafael Baldwin, raconteur en médias numériques bien connu pour le New World Symphony et professeur de cinématographie immersive à l’Université de Miami, nous invite à le suivre dans un voyage technologique pour découvrir des outils et ressources nouveaux ajoutant un atout supplémentaire à toute stratégie centrée sur le contenu et le marketing – allant des lentilles et applis qui améliorent les caméras de nos téléphones jusqu’à la création de vidéos, de contenus personnalisés et de réalités virtuelles immersives. 

Notes de présentation

Enregistrement

 

5. Conversation informelle : Changement institutionnel, Financement, Infrastructure

Le mercredi 3 février 2021 

Cet événement inclut une discussion de haut niveau sur certains des facteurs principaux et les plus redoutables en vue de les démystifier. Un groupe d’experts participe à un entretien animé au sujet du changement institutionnel qui s’impose pour réussir à intégrer la technologie numérique aux opérations courantes, trouver et employer de nouveaux bailleurs de fonds et de nouvelles méthodes de financement pour rendre le numérique possible et créer l’infrastructure nécessaire pour réussir l’intégration numérique. 

Notes de présentation

Enregistrement

 

6. Interaction entre artistes et technologie   

Le mercredi 10 février 2021 

Scott Smallwood, artiste du son et professeur à l’Université de l’Alberta, et Paola Prestini, compositrice et fondatrice de National Sawdust, explorent  la convergence entre les artistes et la technologie. Allant de l’utilisation de la RV pour connaître l’expérience de l’orchestre à la création d’expositions d’art sonore et d’espaces numériques, Scott et Paola possèdent un monde d’expérience à partager. Ils discutent de l’accessibilité dans les lieux de spectacles, du son comme média, de l’infrastructure nécessaire pour créer des expériences sonores interactives et du travail interdisciplinaire qui sollicite les artistes et la technologie en vue de la création de nouvelles expériences artistiques stupéfiantes. 

Notes de présentation

Enregistrement

 

7. Technologie immersive ou interactive : Guide pratique

Le mercredi 17 février 2021 

Vu la multitude de technologies numériques qui peuvent être utilisées, il peut être difficile de choisir la meilleure. Des experts locaux décrivent leur expérience de l’utilisation de diverses technologies immersives et interactives à Edmonton et Calgary. Ils donnent des conseils, recommandent certaines technologies, discutent de la prévalence des expériences immersives et interactives et de l’évolution des techniques de création et aident les participants à comprendre des façons dont ils peuvent utiliser ces technologies pour élargir les prestations de leurs organisations. 

Notes de présentation

Enregistrement

 

8. Élargir nos horizons : Innovation, Transformation, et le Futur

Le mercredi 24 février 2021 

L’avenir de nos organisations dépend de notre capacité à nous adapter au monde nouveau que nous habitons. Nous nous posons tous des questions et voulons savoir quelle sera la prochaine étape, ce qui est possible et comment nous pouvons continuer à produire de l’art de qualité dans notre monde. Annette Mees, chef des Audience Labs au Royal Opera House, nous aide à nous tourner vers l’avenir et à voir comment nous pouvons faire de l’art un élément important du boom numérique. Elle discute des différentes manières d’aborder des projets, de la transformation qui pourrait s’opérer dans l’avenir au sein de l’équipe numérique et de l’exploration de nouvelles options de financement. 

Notes de présentation

Enregistrement

 

Ce  symposium a été rendu possible grâce au généreux appui du Conseil des arts du Canada, d’Arup et de l’Edmonton Community Foundation. 

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Apprentissages clés du Conseil consultatif sur la communauté autochtone du RSO

Le 3 mars 2021, OC a accueilli les membres du Conseil consultatif sur la communauté autochtone (CCCA) du Regina Symphony Orchestra (RSO) à une discussion en table ronde. Au cours d’une conversation franche de 90 minutes animée par Daniel Bartholomew-PoyserAudra Young (membre du Conseil d’administration du RSO et présidente du CCCA), Gordon Gerrard (directeur musical du RSO), Marion Newman (mezzo-soprano), et Christian Robinson (violon solo du RSO) se sont penchés sur l’origine du CCCA, les aspects qui contribuent au succès de la relation et les facteurs dont les orchestres devraient tenir compte pour cultiver leur relation avec les peuples autochtones. Voici quelques points clés à retenir.  

1. Il n’y a pas d’approche universelle  

Les particuliers, communautés et contextes culturels autochtones à l’échelle du pays sont aussi diversifiés que le territoire lui-même. La façon dont votre orchestre aborde sa relation avec les peuples autochtones dépend dans une large mesure du lieu géographique, ainsi que du contexte et des dirigeants locaux. Pour le RSO, il était indispensable de travailler avec les peuples autochtones du territoire visé par le Traité 4 pour mettre sur pied le CCCA et cultiver les relations nécessaires.   

2. Où commencer? Les relations sont au cœur de la démarche  

Si votre orchestre en est aux premiers temps de sa relation avec les peuples autochtones ou ne sait pas où commencer, Marion recommande de poser les questions suivantes : « Quelles initiatives menées par des peuples autochtones sont offertes dans ma communauté et sont ouvertes à tout le monde? Est-ce que j’y participe et est-ce que je les appuie comme membre de la communauté? » Des activités menées par des peuples autochtones à des galeries d’art, des théâtres ou des pow-wow qui sont ouvertes à tous sont d’excellentes façons d’apprendre et de s’impliquer. Commencez par manifester activement votre intérêt et par cerner des moyens de faire une contribution.  

3. Viser un engagement à long terme et à volets multiples  

La réconciliation demande du temps et de la vigilance; un projet ou un spectacle représente un début, mais ne peut être considéré comme la fin! Il est important d’intégrer l’établissement de relations avec les peuples autochtones aux opérations courantes et d’encourager l’ensemble de l’orchestre (effectifs artistiques, administratifs et bénévoles) à se rallier autour de cette démarche pour maintenir l’élan et éviter une action purement symbolique. Deux choses qui ont joué en faveur du CCCA du RSO ont été l’engagement de Gordon comme directeur musical et la présence d’Audra au conseil d’administration de l’orchestre, tous deux ayant un « pouvoir réel » d’intégrer les vues du CCCA dans les activités générales de l’organisme.  

4. Si vous demandez des conseils, suivez-les  

Il faut absolument rendre des comptes. Vos actions doivent refléter les contributions de vos partenaires autochtones. S’il existe des obstacles ou problèmes, il faut les reconnaître et rendre des comptes à ceux à qui vous avez demandé des conseils et une contribution en temps. Une ouverture à la vulnérabilité peut produire des résultats enviables! Christian décrit son expérience d’« écoute enthousiaste » des voix autochtones (en coulisse durant les réunions du CCCA et sur scène comme artiste interprète) comme étant « une des expériences les plus puissantes de sa vie comme artiste. »   

Avant la table ronde, nous avons interrogé les orchestres sur leurs relations actuelles ou souhaitées avec les communautés autochtones. Vous étiez nombreux à ne pas savoir où commencer ou à craindre de ne pas tomber pile. Nous avons depuis ce temps eu des échos de détermination et de confiance de la part de vos orchestres dans votre volonté de faire avancer cette démarche. OC est reconnaissant envers les panélistes et tous les membres du CCCA d’avoir partagé leur cheminement avec nous. Nous n’avons pas fini d’apprendre! Nous sommes impatients de poursuivre les conversations au sujet de la réconciliation et des relations entre les orchestres canadiens et les peuples autochtones. 

Mémoire présenté au gouvernement du Canada – Consultations prébudgétaires

Résumé

Orchestres Canada est reconnaissant de la possibilité qui lui est donnée de présenter les vues de ses 130 membres dans le cadre des consultations prébudgétaires du gouvernement du Canada.

La pandémie a durement touché tous les Canadiens. Nos orchestres n’y font pas exception. Depuis la mi-mars 2020, les orchestres du Canada ont dû trouver un équilibre entre d’une part la bienveillance à l’égard de leurs artistes, travailleurs et publics, et d’autre part la prudence financière et l’innovation. Ils ont travaillé sans relâche pour tracer leur propre voie durant la pandémie et maximiser la probabilité d’une reprise en toute sécurité et en toute confiance. Certains orchestres se sont temporairement tus; de nombreux autres ont rapidement effectué un virage vers de nouvelles plateformes pour continuer à faire de la musique.

Le bouleversement économique a été considérable : les recettes gagnées et les contributions (qui constituaient 76 % des recettes des orchestres canadiens en 2018-2019) ont diminué énormément au cours des onze derniers mois.

Dans ce mémoire, nous recommandons des options en matière de politiques et d’investissements pour faire en sorte que le secteur des arts et de la culture puisse, au moment opportun, reprendre en toute confiance. Notre objectif est de retourner au travail : de maintenir l’accès aux artistes et travailleurs des arts qui sont au cœur de notre activité, d’insuffler de la vie dans nos communautés et de faire fond sur les essais numériques et les collaborations nouvelles – aux niveaux national et international – entrepris durant la pandémie.

Les mesures que nous proposons dans ce mémoire permettront aux orchestres canadiens de :

  1. Créer et conserver des emplois et les talents en arts et en culture dans les villes petites et grandes du  Canada de façon à favoriser une reprise rapide dans le secteur des arts de la scène dès que la situation s’y prêtera;
  2. Commencer à réparer les dommages causés aux arts par la pandémie en permettant aux groupes artistiques et culturels de toutes les tailles – allant des plus simples collectifs populaires aux grandes institutions phares – de répondre aux besoins culturels de leurs communautés par des moyens nouveaux et attirants;
  3. Donner un coup d’envoi à la relance économique du secteur des arts en jumelant les dons de bienfaisance afin d’encourager les particuliers, les fondations philanthropiques et les entreprises à faire leur part et concevoir le programme de façon à garantir des chances équitables d’en profiter;
  4. Reconstruire en mieux en améliorant les espaces culturels où les Canadiens se rassemblent pour participer à des expériences artistiques et culturelles transformatrices afin de les appuyer, de les moderniser et de les rendre plus sûrs, plus accessibles et plus durables sur le plan environnemental.

Préambule

Au nom des orchestres membres partout au Canada, des musiciens et des travailleurs culturels avec lesquels ils travaillent, des publics qu’ils rejoignent et des collectivités diversifiées qu’ils servent, Orchestras Canada/Orchestres Canada (OC) est honoré de participer aux consultations prébudgétaires 2021-2022 du gouvernement du Canada.

À propos d’OC

Nous représentons les vues de 130 orchestres canadiens de toutes les provinces et avons été en dialogue constant avec nos membres depuis que la pandémie a été déclarée à la mi-mars. Les orchestres canadiens sont reconnaissants des nombreuses mesures adoptées par le gouvernement du Canada pour aider les Canadiens et les entreprises et organismes canadiens à stabiliser leurs activités et préserver les emplois au cours de cette période critique.

Les orchestres  et le public canadien

Tout en explorant une gamme de formules de rechange en matière de prestations numériques et en direct, les orchestres sont impatients de reprendre aussitôt que possible les concerts en direct sur scène. Malgré les défis créés par la pandémie, les orchestres canadiens continuent à faire de grandes contributions à la qualité de vie des villes petites et grandes du Canada, à collaborer à la célébration et l’affirmation de l’identité communautaire, à participer activement au développement culturel et éducatif des collectivités et à représenter éloquemment l’expression culturelle canadienne au pays et à l’échelle internationale.

Une reprise juste et verte

Malgré l’importance indéniable de l’investissement public dans les orchestres, nous aspirons également à des politiques qui favorisent une reprise à la fois juste et verte. Cela veut dire d’adopter une approche qui résultera, une fois passée la pandémie, en un pays plus équitable et durable. Les mesures que nous recommandons cette année aideront à garantir le rétablissement des orchestres et leur relance après cette période sans précédent dans l’histoire, tout en renforçant simultanément la résilience culturelle et économique dans la collectivité en général.Créer et conserver des emplois en prolongeant les mesures de soutien du revenu

Pour conserver les emplois et les talents clés en arts et en culture, nous recommandons que le gouvernement du Canada prenne les mesures suivantes :

  • Élargir la Subvention salariale d’urgence du Canada pour permettre aux organismes qui engagent des artistes et travailleurs visés par une convention collective d’inclure dans leurs calculs pour la SSUC la rémunération versée aux entrepreneurs indépendants et se pencher sur le fait que de nombreux artistes de la scène sont actuellement exclus de la portée de cette subvention;
  • Étudier la viabilité d’un programme de revenu de base universel comme moyen efficient et stratégique de faire en sorte que tous les Canadiens puissent vivre dans la dignité et contribuer à la société tant en périodes fastes qu’en périodes difficiles.

Justification

À l’échelle du secteur, nous avons été témoins d’un éventail de réactions à la crise :

  • Tous les grands orchestres professionnels ont choisi de garder leurs artistes à contrat, qu’il s’agisse d’employés ou d’entrepreneurs indépendants, et qu’ils soient eux-mêmes admissibles ou pas à la SSUC. Cela leur a permis de sauvegarder la loyauté, la participation et l’accès aux compétences spécialisées de ces artistes afin qu’ils puissent participer à la relance communautaire dès que la situation le permettra.  Ces groupes savent qu’ils doivent conserver les membres clés de leur personnel pour concevoir, promouvoir et présenter la programmation provisoire et rester en contact avec les publics et soutiens actuels et potentiels.
  • Les orchestres à petit budget ont adopté un éventail de mesures pour essayer en même temps de gérer les dépenses et de préserver les liens avec les artistes professionnels qu’ils engagent à contrat, les bénévoles dans la collectivité et les auditoires et le public en général auxquels chacun d’eux offre des représentations et  des programmes éducatifs. Privés de l’accès à des fonds d’urgence venant du Conseil des arts du Canada ou (dans bien des cas) de leur province et confrontés à la baisse rapide de leurs recettes gagnées et des contributions, ces groupes ont eu de la difficulté à maintenir et à réimaginer leurs activités clés.

Grâce à la SSUC, les orchestres canadiens qui embauchent des musiciens à titre d’employés ont enregistré une augmentation de plus de 400 % des fonds spéciaux et destinés à des projets. Toutefois, ceux qui engagent des musiciens à titre d’entrepreneurs indépendants en vertu de leurs conventions collectives ne sont pas admissibles à cette forme de soutien pour la rémunération de leurs musiciens.  Ce détail technique regrettable aboutira à des scénarios de reprise très différents pour nos orchestres : certains seront en bien meilleure position que d’autres pour reprendre leurs activités dès que la situation le permettra.

Résultat

Un élargissement du soutien au revenu nous permettra d’être prêts pour une reprise rapide dans le secteur des arts de la scène en direct dès que la situation le permettra.

Réparer les dommages causés aux arts par la pandémie grâce à un financement ciblé


Pour permettre aux groupes artistiques et culturels de toutes les tailles – allant des plus simples collectifs populaires aux grandes institutions phares – de répondre aux besoins culturels de leurs communautés par des moyens nouveaux et attirants, nous recommandons que le gouvernement du Canada prenne les mesures suivantes :

  • Mettre 75 millions de dollars en financement provisoire additionnel à la disposition des organismes artistiques pour faire en sorte qu’ils puissent offrir des programmes artistiques et éducatifs à leurs communautés en utilisant des moyens créatifs :
  1. 47 millions de dollars en financement provisoire par le truchement du Conseil des arts du Canada. Les fonds seraient attribués en fonction des recettes perdues à cause des restrictions résultant de la COVID-19;
  2. 28 millions de dollars en soutien provisoire ciblé pour appuyer les particuliers et groupes communautaires  œuvrant pour parvenir à l’équité (Autochtones, Noirs et personnes racialisées, atteintes de surdité ou handicapées, de même que les artistes et organismes communautaires) par le truchement du Conseil des arts et le ministère du Patrimoine canadien.


Justification

Les orchestres professionnels du Canada étaient reconnaissants des fonds d’urgence engagés au printemps 2020 et dans la mise à jour économique de l’automne 2020. Ils ont utilisé la première tranche de ces fonds pour préserver l’emploi des artistes et l’engagement des communautés, et ils attendent des précisions sur l’affectation des 181,5 millions de dollars annoncés  dans la mise à jour de l’automne. Bien que nous soyons impatients de retourner sur la scène, nous nous attendons à ce que les mesures de santé publique limitant la capacité dans les salles de spectacle demeurent en vigueur jusqu’au premier trimestre de 2022, ce qui aura bien sûr un impact sur les recettes provenant de la vente de billets et des tournées. Un investissement soutenu est par conséquent indispensable.

Résultat

La poursuite et l’élargissement de cet investissement dans le budget de 2021 aideront les orchestres professionnels et autres groupes artistiques à faire face à l’incertitude entourant une date confirmée de retour aux spectacles en direct  et garantiront l’accès aux mécanismes de soutien provisoire nécessaires à un plus vaste éventail d’artistes et de groupes artistiques, y compris les artistes et organismes artistiques autochtones, noirs, racialisés, sourds, handicapés et communautaires.         

Donner un coup d’envoi à la relance économique par des incitations aux dons de bienfaisance

Pour encourager la philanthropie et inciter les particuliers, les fondations philanthropiques et les entreprises à faire leur part, nous recommandons que le gouvernement du Canada prenne les mesures suivantes :

  • Mettre en œuvre un programme de jumelage de dons de 150 millions de dollars réparti sur deux ans pour des dons faits aux opérations d’organismes de charité canadiens enregistrés par des particuliers, des organismes philanthropiques ou des sociétés. Nous recommandons fortement que ce programme soit conçu pour répondre aux besoins des groupes artistiques de toutes les tailles, quel que soit leur niveau de succès sur le plan philanthropique,  pour que les groupes visant l’équité puissent en profiter pleinement.
  • Examiner les mesures fiscales qui s’offrent aux donateurs, qu’il s’agisse de particuliers ou de sociétés, et apporter les modifications qui s’imposent pour encourager les dons et le soutien en faveur de la reprise du secteur de bienfaisance dans son ensemble.

Justification

La meilleure façon d’encourager la vitalité du secteur est d’investir dans les artistes et organismes artistiques. Ces dernières années, les dons, parrainages et événements spéciaux de collecte de fonds sont devenus de plus en plus importants pour les orchestres canadiens; en 2018-2019, ils ont d’ailleurs représenté en moyenne 40,2 % de leurs recettes. Le bouleversement économique et la suspension des événements publics après que la pandémie a été déclarée ont fait que ces recettes sont de plus en plus incertaines : les donateurs (dont la générosité est ordinairement inspirée de leurs expériences à des concerts) sont touchés par la situation économique et du marché; les parrains font habituellement des contributions à des concerts et événements (qui ne peuvent pas avoir lieu de la manière habituelle); et la collecte de fonds au moyen d’événements spéciaux (ventes de livres d’occasion, courses Beat Beethoven, bingos pour des galas) est limitée.

Résultat

Nos données révèlent que les orchestres ont réussi à tirer parti d’occasions d’accroître les dons philanthropiques à condition que les encouragements nécessaires soient en place. Les orchestres ont par exemple participé de manière soutenue au programme Incitatifs aux fonds de dotation du ministère du Patrimoine canadien depuis sa création en 2001. L’adoption d’incitatifs aux dons par des particuliers, fondations et sociétés à des organismes de charité canadiens enregistrés serait extrêmement utile pour l’ensemble du secteur de bienfaisance.

Reconstruire en mieux par l’amélioration des lieux de spectacles

Une reprise en toute sécurité exige nécessairement l’accès à des espaces culturels sécuritaires,  accessibles, flexibles et abordables, conçus, adaptés ou modernisés en fonction des réalités postérieures à la COVID. Nous recommandons de prendre les mesures suivantes :

  • Entreprendre une nouvelle ronde du volet Infrastructures communautaires, culturelles et récréatives du Programme d’infrastructure Investir dans le Canada pour permettre des rénovations, des mises à niveau et la construction de nouveaux espaces culturels. Les projets admissibles pourraient inclure des travaux rendus nécessaires par la COVID, comme des améliorations aux systèmes de CVC, l’installation d’entrées et de salles de toilettes sans contact, la modification des entrées et des sorties, des améliorations aux coulisses et l’aménagement d’un matériel de captation du contenu et de sièges souples.
  • Accorder une aide d’urgence aux salles de spectacles et espaces culturels pour leur permettre d’absorber les coûts élevés à court terme liés au nettoyage, à l’achat d’EPI et à d’autres exigences en matière de santé et de sécurité alors qu’ils doivent composer avec une baisse des recettes résultant de limites de capacité et de manques à gagner sur le plan des locations. Cela est particulièrement important pour les espaces administrés par les municipalités et les établissements postsecondaires qui n’ont pas accès à des programmes comme la Subvention salariale d’urgence du Canada.

Justification

Les espaces culturels du Canada ont besoin d’aide pour se conformer aux nouvelles exigences. Selon des recherches menées tant aux États-Unis qu’au Canada, les publics hésiteront à retourner dans les salles de spectacles tant qu’un vaccin efficace ne sera pas disponible. Beaucoup d’orchestres se produisent dans des édifices patrimoniaux et des salles d’un certain âge qui peuvent difficilement se conformer aux exigences imposées par la COVID-19. Pendant que nous reconstruisons en mieux, les organismes artistiques ont besoin pour leurs rassemblements d’espaces souples, sécuritaires, sans danger pour l’environnement et  sophistiqués sur le plan numérique.

Résultat

Nous recommandons de collaborer avec les provinces et municipalités à un programme réfléchi et urgent de rétroinstallation et de rééquipement des lieux de spectacles afin de maximiser l’impact et de procurer des avantages culturels durables aux Canadiens.

Conclusion

Orchestres Canada remercie le gouvernement du Canada de la possibilité de contribuer aux consultations prébudgétaires de 2021-2022. Nous serions honorés de discuter plus en profondeur de nos recommandations avec vous.