Démystifier l’évaluation des programmes (en anglais seulement)

L’évaluation des programmes : c’est important, les bailleurs de fonds et les donateurs la veulent… et si vous la faites vous-même, elle peut être intimidante!  Chez Orchestres Canada, nous nous sommes engagés à nous améliorer en matière d’évaluation – et nous aimerions vous emmener avec nous.

Le mercredi 8 décembre 2021, Orchestres Canada a organisé un webinaire intitulé Démystifier l’évaluation des programmes dans le cadre de son Festival de l’apprentissage – Orchestres résilients de l’Ontario*. Cette séance a été présentée par Jamie Gamble, directeur de Imprint Consulting et conseiller en évaluation pour le projet Orchestres résilients de l’Ontario. Dans ce webinaire, nous apprenons ensemble de Jamie, ET nous avons une discussion franche sur la façon dont nous avons essayé d’intégrer l’évaluation dans le projet Orchestres résilients de l’Ontario, ce que nous avons appris jusqu’à présent, et comment nous appliquons nos apprentissages pour façonner le service et le soutien futurs aux membres.

Ressources (en anglais seulement) :

Enregistrement de la session

Présentation Powerpoint 

Une liste de ressources d’évaluation compilée par Jamie Gamble ici.

VOIR LES BIOGRAPHIES DES INTERVENANTS

 

*Le projet Orchestres résilients de l’Ontario a été conçu pour aider les orchestres à petit budget et les orchestres de jeunes de l’Ontario (groupes dont les revenus annuels, avant la pandémie, sont inférieurs à 500 000 $) à accéder à des services de consultation et à des ressources personnalisées pour les aider à planifier un retour durable aux spectacles publics dès que cela sera possible.

Ce projet est rendu possible grâce au généreux soutien de la Fondation Trillium de l’Ontario. La Fondation Trillium de l’Ontario (OTF) est un organisme du gouvernement de l’Ontario et l’une des principales fondations subventionnaires du Canada. L’an dernier, l’OTF a octroyé 108 millions de dollars à 629 projets pour favoriser l’épanouissement de communautés saines et dynamiques en Ontario.

94 % des orchestres canadiens ont essayé le numérique… Et maintenant?

Depuis l’automne de 2018, Orchestres Canada a invité les orchestres membres à participer à trois sondages sur le numérique.  Que de changements se sont produits!

En 2018, les répondants au sondage de soixante orchestres sentaient la possibilité (et la pression) d’adopter le numérique, mais la plupart d’entre eux ont signalé la difficulté d’accorder la priorité à cette tâche et de l’entreprendre.

Puis la pandémie est survenue : les orchestres soit ont opéré un virage numérique, soit sont devenus silencieux. Malgré les difficultés, les orchestres ont persévéré, faisant preuve de beaucoup d’ingéniosité (et n’étant pas en manque de stress). Notre sondage sur le numérique de 2020 a mis l’accent sur les innovations au début de la pandémie  et reflété les changements et questions liés à la programmation numérique. Cinquante-sept orchestres y ont participé et ont permis de brosser un portrait fidèle des démarches entreprises.

Vu l’évolution du contexte sur le plan de la santé publique et la réaction des orchestres à la pandémie, nous avons mené une troisième version du sondage en août-septembre 2021.  Cette année, 65 orchestres de toutes tailles à l’échelle du Canada ont participé. Voici quelques-unes des constatations clés :

1- Presque tous les répondants (94 %) ont dit avoir essayé une ou plusieurs nouvelles initiatives numériques, ce qui représente un bond par rapport aux 84 % enregistrés en 2020.  Les orchestres ont essayé une gamme impressionnante d’initiatives, allant de concerts intégraux à de courts extraits, en passant par une programmation éducative et bien d’autres encore.

« C’est très encourageant de voir les orchestres canadiens faire le saut – bien qu’elle soit motivée par la pandémie, l’utilisation du numérique comme média a longtemps été un sujet chaud, qui est maintenant combiné à la migration vers le numérique d’un public disposé à nous suivre et qui a besoin de le faire.» – Mark Turner, directeur général, Saskatoon Symphony Orchestra

« … Nous offrons à ce nouveau public des concerts en webdiffusion qu’il peut se procurer via notre site web. Les commentaires des internautes sont extrêmement positifs, car plusieurs de ces personnes sont empêchées de nous voir en prestation en raison de la trop grande distance géographiquel’horaire ou encore la difficulté à se déplacer. » – l’Orchestre symphonique de Longueuil

2- Les orchestres se sont concentrés sur le maintien d’un rapport avec leur public et la création de possibilités pour les musiciens grâce au numérique : en accord avec les résultats obtenus en 2020, il s’agissait des deux grandes priorités signalées par les répondants au sondage de 2021.

« Le contenu numérique est une excellente façon pour n’importe qui de rejoindre votre groupe n’importe où, n’importe quand, et vice versa. Le SPO  a lancé gratuitement sur YouTube en 2020-2021 des portions individuelles de grande musique, faciles à consommer, faciles à analyser et tant appréciées de chaque interprète, compositeur et créateur de contenu, qui a eu son propre moment pour briller. » – Devin Scott, directeur général, Scarborough Philharmonic

« L’utilisation des supports numériques nous facilite également la communication bilatérale afin d’entendre plus précisément ce que notre public souhaite nous transmettre. Grâce à cette conversation en continu entre le public grandissant et l’Orchestre nous allons pouvoir ajuster notre offre de concerts. » – l’Orchestre symphonique de Longueuil

3- « Hybride » est le mot d’ordre cette saison. La majorité des orchestres (69 %) prévoient offrir une saison hybride (numérique et en personne) pour 2021-2022. Quand les salles pourront de nouveau accueillir un public à pleine capacité, 45,9 % des orchestres prévoient continuer à offrir certaines des activités numériques actuelles; environ 18 % comptent poursuivre la totalité (16,4 %) ou plus (1,6 %) de leurs activités numériques actuelles; 26 % demeurent incertains, tandis qu’environ 10 % prévoient n’offrir aucune activité numérique.

4- Les orchestres voient des possibilités dans le numérique – mais sont incertains du rôle de celui-ci après la pandémie. En 2020, les répondants ont souligné le besoin d’une formation en compétences techniques. En 2021, ils ont de nouveau mentionné ce besoin, mais encore plus celui de conseils stratégiques de haut niveau (notamment sur des stratégies pour déterminer l’équilibre idéal entre la programmation numérique et la programmation en personne et sur des moyens de mieux intégrer le cheminement numérique et la mission de l’organisation).

Bien que la courbe d’apprentissage en ce qui a trait à la production d’un contenu numérique demeure raide, les orchestres sont peut-être en voie de délaisser le mode d’intervention de crise pour se tourner à la place vers le rôle que le numérique serait appelé à jouer dans un monde post-pandémique. Mais ils ont encore besoin de plus d’appui.

« La diffusion continue en direct est ici pour rester en ce qui concerne le SSO et, je l’espère, pour tous les orchestres canadiens. Elle règle une de grandes questions d’accessibilité à laquelle nous faisons face depuis des années. Je crois que la vraie difficulté maintenant consiste à peaufiner l’équilibre du régime hybride…ce qui fonctionne pour le public en salle n’a peut-être pas la même résonance à l’écran, et  vice versa! La diffusion continue en direct est consommée différemment. Nous devrons donc relever le défi de monter une programmation qui a un impact pour les deux formes de consommation, ce qui ne fera que renforcer notre discipline artistique. » – Mark Turner, directeur général, Saskatoon Symphony Orchestra

5- Pour les orchestres professionnels, les conventions collectives temporaires conclues dans le contexte de la COVID-19 ont largement permis les essais dans l’univers du numérique. Quelques répondants ont parlé de la nature des conventions collectives signées avec la Fédération canadienne des musiciens, notamment de ce qui était possible durant la pandémie et de ce qui pourrait se produire une fois levées les restrictions de capacité. Clairement, la convention temporaire conclue dans le contexte de la COVID-19 avec la FCM a permis à un certain nombre d’orchestres de faire de la capture et du partage de contenu numérique.

6- Le numérique ne s’autofinance pas. Interrogés au sujet de leur budget pour les initiatives numériques durant la saison 2021-2022, plus du quart des répondants ont dit qu’ils n’avaient pas de budget spécial pour cela . La grande majorité de ceux qui ont dit ne pas avoir l’intention de poursuivre des activités numériques ont mentionné les obstacles financiers et un manque de ressources humaines ou de temps comme les principaux facteurs dans leur décision de renoncer au numérique.

En 2018,  nous avons signalé que les répondants doutaient de la valeur de la technologie numérique par rapport à son coût et au temps et à l’effort requis. Ils avaient l’impression de devoir acquérir rapidement une masse de connaissances pour parvenir à un niveau optimal de littératie numérique. Ces doutes au sujet du rendement direct et immédiat de l’investissement semblent justifiés – la recherche à la base de L’avenir de l’orchestre numérique (commandée par OC, financée grâce au fonds Stratégie numérique du Conseil des arts et entreprise par The Arts Firm en collaboration avec la FCM et l’OMOSC) a révélé que la programmation en ligne a produit environ 5 à 10 % des recettes provenant de la vente de billets à des concerts en salle.

7- Conséquences sur le plan de la défense des intérêts

Le numérique ne couvre pas les coûts engagés, et les recherches révèlent que les publics ne reviennent pas en salles assez vite, même avec la levée des restrictions de capacité. De quelles formes d’appui les orchestres ont-ils besoin?

« Je crois que nos bailleurs de fonds doivent déterminer comment en tenir compte dans les modèles de financement  – c’est une réalité actuelle, qui continuera à évoluer, mais il faut absolument que tous les paliers de soutien comprennent les coûts que nous devons assumer sur les plans créatif, artistique, ainsi que de l’infrastructure et de la dotation. Des investissements appréciables permettront de développer les emplois, l’accessibilité et le profil, tout en favorisant une programmation fascinante qu’il me tarde de voir. »

Vous pouvez voir tous les résultats sous forme agrégée et anonyme en cliquant sur les liens suivants :

Résultats du sondage – Tous les orchestres

Résultats du sondage – Orchestres du Québec

Résultats du sondage – Orchestres à petit budget (revenus annuels inférieurs à 500 000 $)

Résultats du sondage – Orchestres de jeunes

Résultats du sondage – Orchestres catalyseurs (revenus annuels inférieurs à 4 millions de dollars, mais supérieurs à 500 000 $)

Résultats du sondage – Institutions (revenus annuels supérieurs à 4 millions de dollars)

Évaluation des événements et spectacles : un outil crétaif en vue d’une reprise attentive et d’une croissance résiliente

Par Fanny Martin

Image of Fanny MartinLe retour graduel des spectacles en personne offre aux orchestres une excellente occasion d’intégrer l’évaluation à leur mode de travail pour déceler, observer, écouter et cerner les possibilités de changement qui les rendront plus résilients, attentifs et pertinents.

Art of Festivals est une entreprise qui se spécialise dans la production stratégique pour mettre plus d’art dans la vie quotidienne et plus de vie dans le secteur des arts. Nous avons travaillé avec de nombreux ensembles professionnels, groupes de formation musicale, organismes musicaux communautaires et responsables de projets participatifs au Canada et en Europe et avons contribué au programme des Orchestres résilients de l’Ontario d’Orchestres Canada en créant des outils et cadres sur mesure adaptés aux besoins des orchestres régionaux et communautaires.

Nous vous proposons une méthode d’évaluation simple visant à recueillir des données sur le comportement du public à des événements et spectacles, vous aider à appuyer de nouvelles démarches de programmation et de marketing, vous rapprocher de tous les intervenants et mettre en valeur vos valeurs fondamentales communes.

 

  1. Qu’est-ce que l’évaluation?

L’évaluation est une pratique créative qui appuie toutes les dimensions d’un organisme artistique : la programmation, les opérations, la gouvernance, la mobilisation des intervenants et la gestion financière.

Elle crée des possibilités de dialogue avec les artistes, publics, partenaires et bailleurs de fonds et produit une information servant à appuyer les fonctions essentielles d’un organisme comme la programmation, la défense des intérêts et la planification stratégique.

BetterEvaluation—ce site Web consacré à l’amélioration de la pratique et de la théorie de l’évaluation définit l’évaluation, au sens le plus large, comme « tout processus systématique permettant de juger du mérite, de la valeur ou de l’importance en combinant des preuves et des valeurs ».

Les spécialistes de l’évaluation ont conçu de nombreux processus et méthodes adaptés à différentes échelles, fins et ressources. Cet éventail de choix—parfois très théorique—peut parfois sembler intimidant, surtout lorsqu’on manque de temps et d’effectif. On peut aussi craindre de découvrir des conflits, des déceptions ou des lacunes risquant de compromettre la relation avec les bailleurs de fonds et partenaires.

Pour éviter le jargon et la confusion, il est conseillé d’envisager l’évaluation simplement comme un processus d’observation réfléchie qui ne peut être vraiment efficace que lorsqu’elle est conçue et réalisée à votre échelle et votre rythme. Si vous en êtes au début de votre parcours d’évaluation, il vous suffit de garder à l’esprit les trois principes suivants :

  • commencer petit : l’utilisation de méthodes simples donne la flexibilité nécessaire pour adapter celles-ci aux circonstances et les améliorer au fur et à mesure que l’on apprend;   
  • être curieux : poser des questions ouvertes, écouter activement et observer attentivement pour aller au-delà de ce qui est évident et comprendre  ce que la clientèle retire vraiment – ou veut retirer – de ce que vous lui offrez;  
  • poursuivre : c’est l’aspect « systématique » du processus d’évaluation, qui signifie tout simplement qu’il faut suivre, d’une fois à l’autre, la même méthode du début à la fin, afin d’accumuler les preuves nécessaires pour fonder des décisions judicieuses.  

 

  1. Qu’est-ce que l’on évalue?

Le mot « évaluation » inclut la notion de « valeur »—et il s’agit justement de déterminer la présence, la qualité ou l’intensité des valeurs.

Les valeurs, d’après la définition qu’en donne le cabinet-conseil en changement social britannique Common Cause, sont

…  les principes ou normes qui nous accompagnent tout au long de la vie et qui guident et éclairent nos pensées, attitudes et actions. Elles influencent notre expérience de la société dans laquelle nous vivons et sont influencées par celle-ci. Nos valeurs aident à déterminer ce qui est important pour nous et façonnent nos interactions avec les autres et le monde qui nous entoure.

Lorsque vous pensez programmation, marketing, interactions avec les musiciens, publics et partenaires, quels principes  orientent vos décisions? Que voulez-vous que les autres fassent, pensent et ressentent face à ce que vous leur offrez?

Dans la Grille d’évaluation ci-dessous, nous incluons les valeurs suivantes :  

CONNEXION → Est-ce que nous créons une communauté? Les gens se sentent-ils plus proches les uns des autres? 

CURIOSITÉ → Les gens sont-ils stimulés? Est-ce qu’ils apprennent et découvrent de nouvelles choses et s’ouvrent à des groupes nouveaux?  

CONTENTMENT → Les gens sont-ils satisfaits? Obtiennent-ils ce qu’ils attendaient ou plus encore?  

 

  1. Quelles valeurs voulez-vous faire ressortir?

Dans Emergent Strategy, la facilitatrice et auteure d’ouvrages sur la justice sociale adrienne maree brown affirme qu’un de ses principes directeurs est celui-ci : «ce à quoi nous portons attention prend de l’ampleur». Tout comme une loupe concentre l’énergie du soleil pour créer de la chaleur et allumer un feu, l’évaluation peut renforcer les valeurs communes que l’on veut activer.

Un autre principe clé énoncé dans Emergent Strategy est la notion d’échelle : « ce que nous sommes à une petite échelle nous le sommes également à une grande échelle ». Le processus d’évaluation comme tel peut contribuer à cette amplification : les valeurs fondamentales—communauté, participation, beauté, curiosité, courage—que l’on veut voir dans les actions et réactions des intervenants  peuvent aussi déterminer la façon dont les questions sont élaborées, les observateurs formés et les résultats analysés. Autrement dit, tout compte dans le processus. Les valeurs se trouvent amplifiées lorsqu’on donne aux responsables le temps et l’espace nécessaires pour créer un cadre utile, qu’on veille à ce que toutes les interactions soient positives et délibérées, qu’on est attentif aux tensions, aux conflits, à la résistance… 

 

  1. Comment élaborer et utiliser votre propre grille d’évaluation?

Pour élaborer un cadre d’évaluation, il faut :  

  • Déterminer où et quand l’évaluation sera menée;  
  • Confirmer qui effectuera l’évaluation (et assurer la formation requise);  
  • Préciser les raisons de mener cette évaluation en cernant avec d’autres intéressés vos valeurs fondamentales.

Le modèle de Guide d’évaluation ci-dessous peut être personnalisé comme document de référence pour le personnel, le conseil d’administration et les bénévoles et inclure des indications sur les aspects dont il faut se préoccuper et sur les questions à poser pour obtenir les réponses qui alimenteront l’analyse.

Un principe clé de l’évaluation est de recueillir uniquement l’information qui peut être utilisée. Au lieu d’avoir de longs questionnaires importuns administrés sur place ou des sondages en ligne, cet outil tout simple permet de :  

  • Faire participer notamment les musiciens, bénévoles, membres du conseil et parents de jeunes musiciens à la vie de l’orchestre;  
  • Créer une plateforme d’interaction avec les membres du public que les observateurs peuvent utiliser comme il leur convient;   
  • Recueillir les éléments de preuve liés aux valeurs communes que l’on cherche à renforcer.

 

  1. Comment analyser et utiliser les résultats?

Pour recueillir les réponses, on peut demander aux observateurs de remettre l’imprimé de la Grille d’évaluation après chaque événement (en leur rappelant d’écrire lisiblement!) ou de remplir dans les plus brefs délais un formulaire en ligne.

Après que toutes les réponses ont été colligées, la grille peut servir à orienter une discussion animée. Voici quelques exemples de questions pour lancer la discussion :

  • Qu’est-ce qui vous étonne le plus?  
  • De quoi peut-on s’occuper dans l’immédiat?  
  • À quoi faut-il s’attaquer à plus long terme?  
  • De quels aspects faudrait-il s’occuper davantage lors de la prochaine observation?  
  • Quelles améliorations pourraient être apportées à la grille ou aux méthodes d’observation?  

→ L’évaluation—ou l’observation réfléchie—est un outil efficace pour mettre en valeur le changement, comprendre la résistance et renforcer les valeurs fondamentales. Commencez petit, insistez sur le plaisir qu’on en retire et l’élément de participation, célébrez les résultats et continuez!

 

Les modèles :

Guide d’évaluation

Formule d’observation

ArtsBoost : cultiver une culture de test et d’analyse des résultats

Le vendredi 10 décembre 2021, Orchestres Canada a organisé un webinaire intitulé ArtsBoost : cultiver une culture de test et d’analyse des résultats. 

Présenté par Tim Dolan, consultant principal et formateur chez Kickframe, l’objectif de ce webinaire de formation gratuit était d’aider les administrateurs d’organismes artistiques à comprendre comment tester de nouvelles activités numériques de marketing et de collecte de fonds et en analyser les résultats. La session a couvert les mesures que les organismes artistiques doivent avoir en place pour mener un test et en analyser les résultats d’une manière structurée, ce qui inclut les manières de cerner les possibilités, de concevoir des essais efficaces, d’en tirer des enseignements et d’appliquer ceux-ci. La session a également abordé la manière dont les administrateurs artistiques peuvent plus largement mener une mission de “transformation numérique” au sein de leurs organismes, qui sont souvent opposés au risque et au changement.

Une copie du Powerpoint est disponible ici.

Voir l’enregistrement en français ou en anglais.

ArtsBoost est une plateforme dédiée au développement de compétences modernes pour les arts, par The Arts Firm. Cette session fait partie du cours ArtsBoost Digital Marketing & Fundraising for the Performing Arts, avec le partenaire principal Orchestres Canada et les partenaires du projet CAPACOA, PACT, AOC, et CDA. Nous reconnaissons le généreux soutien du Fonds de stratégie numérique du Conseil des Arts du Canada.

Partenaires du projet

Nous reconnaissons le soutien du Fonds pour la stratégie numérique
Canada council for the arts logo

Principales leçons tirées de Relancer votre orchestre 2, 2021

Parlons franchement sur la planification de la santé et de la sécurité pour la “quatrième vague” de COVID-19

Le vendredi 24 septembre 2021, Orchestres Canada a accueilli l’experte en santé et sécurité pour les arts de la scène, Janet Sellery, CRSP, CHSC, de Sellery Health + Safety, ainsi que Meiko Lydall (chef du personnel) et Christopher Millard (basson solo) de l’Orchestre du Centre national des Arts pour une discussion en groupe sur la manière dont leur organisme envisageait la planification pour cet automne en matière de santé et de sécurité face à la COVID-19. Les participants ont décrit les côtés positifs qu’ils ont vus, les défis qu’ils ont connus, leur façon de gérer les communications avec divers intervenants de l’orchestre et leur adaptation aux changements dans la réglementation qui se sont produits depuis le début de la pandémie. 

Voici notamment ce qu’on peut en retenir : 

1. Une approche de la santé et de la sécurité allant au-delà du strict nécessaire  

Même si le Centre national des Arts a créé un comité sur la santé et la sécurité face à la COVID-19 pour l’ensemble de l’institution (qui regroupe de multiples disciplines artistiques), il est devenu évident pour  Meiko et ses collègues de l’OCNA que les préoccupations particulières d’un orchestre symphonique nécessitaient une approche spéciale. C’est pour cette raison que le Comité sur la reprise de l’OCNA a été mis sur pied, composé de représentants de l’administration et des musiciens de l’orchestre (initialement des musiciens d’instruments à vent et de cuivres, mais comprenant aussi maintenant des musiciens d’instruments à cordes). 

Lorsque l’OCNA est retourné au travail en septembre 2020, il a mis en place des protocoles détaillés pour les musiciens et tout membre de l’équipe qui entraient dans l’immeuble (comprenant les vérifications constantes de la température). Cliquez ici pour voir le plan de santé et de sécurité de l’OCNA de septembre 2020. Au fur et à mesure de la publication de renseignements nouveaux sur la  COVID-19 et sa transmission, le comité a rajusté son tir pour mieux comprendre (et contrôler) les gouttelettes d’aérosol émises par les musiciens durant leurs prestations. Après avoir consulté des techniciens en mécanique du bâtiment et mené des études de brouillard pour mieux comprendre les taux d’échange d’air et la ventilation dans la salle Southam, il a adapté son approche en matière de santé et de sécurité.  

Comme les vaccins et les tests rapides de détection de la COVID-19 sont plus largement disponibles au Canada, l’orchestre utilise désormais ces deux outils en tandem pour assurer la sécurité des musiciens et  du personnel. En plus d’appliquer une politique de vaccination obligatoire, l’OCNA a conclu un contrat avec la chaine de pharmacies Shoppers Drug Mart en vue de l’administration du test antigénique rapide Abbott PanBio. Voici comment Meiko décrit le programme :  

Les musiciens qui jouent un instrument à vent ou un cuivre, qui ont commencé la saison dernière à utiliser un couvre-pavillon pour réduire l’expulsion d’aérosols, sont autorisés à enlever le couvre-pavillon s’ils participent au programme de test rapide dans les 48 heures qui précèdent leur première prestation d’une semaine de travail et s’ils me téléchargent la confirmation d’un résultat négatif.  Ce programme de dépistage a été régulièrement utilisé. Peu de musiciens d’instruments à cordes ont recours au programme de dépistage étant donné que la plupart estiment que la vaccination et le port du masque permettent d’atténuer le risque. Toutefois, en raison de l’incertitude entourant les taux de transmission du variant Delta dans la communauté cet automne, le CNA permet à tout musicien qui craint d’avoir été exposé au sein de sa famille ou de la collectivité de se soumettre au test de dépistage rapide plus qu’une fois par semaine. 

Comme beaucoup de musiciens et de membres du personnel ont de jeunes enfants ou des proches qui sont immunodéficients, cette approche de la santé et de la sécurité allant au-delà du strict nécessaire favorise la tranquillité d’esprit en ces temps stressants. 

2. Le plexiglass, oui ou non? S’adapter à l’évolution des connaissances et des règlements 

Un des grands défis auxquels les orchestres ont été confrontés durant la pandémie a été de transformer les règlements et résultats scientifiques en pratiques optimales pour assurer la sécurité de l’équipe, sur la scène et dans les autres milieux. Prenons par exemple le plexiglass. Même si au début on a eu beaucoup recours aux barrières en plexiglass entre les musiciens, des études ont ensuite révélé que celles-ci étaient moins efficaces qu’on avait initialement pensé pour empêcher la transmission des aérosols. Toutefois, en Ontario (où l’OCNA se trouve), il a fallu un certain temps pour que les règlements reflètent les données scientifiques.  

Meiko décrit l’approche adoptée par l’OCNA à cet égard :  

Au tout début, les règlements de l’Ontario exigeaient des barrières en plexiglass sur la scène. Mais vu les recherches venant d’Europe et des États-Unis, nous n’étions guère enthousiastes pour ces sortes de cloisons.  Nous avons conclu que celles-ci n’étaient pas très efficaces contre le risque viral posé par l’exhalation d’aérosols et qu’il n’y avait statistiquement guère d’avantages à placer les musiciens dans ces sortes de cages. Toutefois, les règles provinciales exigeaient leur utilisation; nous nous sommes donc basés sur nos études de brouillard pour au moins utiliser notre plexiglass obligatoire de manière à réorienter l’écoulement d’air au-dessus et derrière les cordes.   

Malgré la contradiction temporaire entre les données scientifiques et les règlements, l’équipe a trouvé un moyen de respecter les obligations réglementaires tout en garantissant des conditions optimales de santé et de sécurité. Au moment de la rédaction du présent document, il n’est plus obligatoire en Ontario d’utiliser des barrières en plexiglass entre les musiciens, mais leur utilisation entre les musiciens et le public est toujours exigé si une distance de 2 mètres ne peut pas être maintenue. 

3. Communication préalable, confiance et gestion de l’avalanche d’information 

Meiko, Chris et Janet ont discuté de l’abondance de renseignements et de la difficulté de trouver ceux qui sont les plus utiles et pertinents pour un orchestre en particulier. Pour citer Chris : « Nous ne pouvions pas trouver de numéro 1-800 à composer pour nous renseigner sur les aérosols des trompettes ou les taux d’échange d’air sécuritaires. » Depuis le début de la pandémie, Chris a passé de longues heures à lire des études scientifiques pour satisfaire sa curiosité personnelle et pour appuyer son travail au sein du Comité sur la reprise. Toutefois, comme il le fait observer, il n’était ni possible ni utile de communiquer chaque détail avec le reste de l’orchestre. 

En fin de compte, l’OCNA a fait graviter ses communications autour de trois points précis : 

  • Les taux d’échange d’air et la dynamique de l’écoulement d’air sur la scène;  
  • Les technologies relatives au port du masque et leur utilisation;  
  • Les questions entourant tout particulièrement la participation des instruments à vent et les cuivres.  

Pour renforcer la confiance et veiller à ce que tout le monde soit sur la même longueur d’onde, Meiko a insisté sur le fait qu’en plus d’inviter des musiciens à siéger au Comité sur la reprise, il était important de communiquer sans tarder et souvent avec l’orchestre dès qu’une information le concernant était disponible – surtout en ce qui concerne les changements aux pratiques tangibles en matière de santé et de sécurité. Ainsi, lorsque la décision a été prise d’éliminer les barrières en plexiglass entre les musiciens durant les répétitions, Meiko a fait deux choses : 1) elle a envoyé d’avance à tous les musiciens un courriel expliquant les raisons de cette décision et la façon dont le changement allait se manifester durant les répétitions; 2) elle s’est adressée à l’orchestre au début de la première répétition pour renforcer l’information qu’elle avait déjà communiquée par écrit. Et l’orchestre a acclamé cette nouvelle! 

Orchestres Canada remercie Janet, Meiko et Chris d’avoir bien voulu partager leur temps et leurs observations avec nous le 24 septembre. Nous leur sommes reconnaissants de leur diligence, de leur obligeance et de leur disposition à partager ainsi que de leur exemple d’une collaboration respectueuse durant une période tumultueuse.  Nous espérons que cette image communiquée par Meiko d’un beigne comme récompense vous plaira autant qu’à nous! 

 

Enregistrement de la session

Ressources des intervenants : 

De Janet Sellery, CRSP, CHSC, Sellery Health + Safety: 

1. Liste des ressources en santé et sécurité (24 septembre 2021 – NOTE : Basée surtout sur les exigences relatives à la COVID-19 de l’Ontario) 

CONTACT :  

Janet Sellery, CRSP, CHSC 
Sellery Health + Safety 
[email protected]  
www.selleryhealthandsafety.com    

De l’Orchestre du Centre national des Arts (OCNA) : 

1. Plan de préparation pour la reprise de l’OCNA (25 septembre 2020 – SAISON DERNIÈRE) 

2. OCNA Recommandations à jour sur le port du masque (12 février 2021 – SAISON DERNIÈRE) 

NOTE : Ces documents sont deux exemples de communications relatives à la santé et la sécurité de la saison dernière destinées à l’Orchestre du Centre national des Arts. Durant la séance, Meiko et Christopher ont discuté de l’évolution depuis un an de l’approche adoptée par l’orchestre en matière de santé et de sécurité. 

Principales leçons tirées de Relancer votre orchestre, 2021

Planification en matière de santé et de sécurité face à la COVID-19 pour les orchestres à petit budget (Orchestres résilients de l’Ontario) 

Le mercredi 15 septembre 2021, Orchestres Canada a accueilli l’experte en santé et sécurité pour les arts de la scène, Janet Sellery, CRSP, CHSC, de Sellery Health + Safety, ainsi que John Kraus et Marie Narini du Northumberland Orchestra & Choir et Daniel Warren du Kitchener-Waterloo Community Orchestra pour une séance sur une reprise en toute sécurité.  

La séance s’inscrit dans le projet Orchestres résilients de l’Ontario, financé par la Fondation Trillium de l’Ontario.    

Janet a consacré la première partie de la séance aux aspects fondamentaux d’une planification en matière de santé et de sécurité face à la COVID-19 pour les orchestres et elle a partagé deux modèles de documents qu’elle a créés pour les orchestres à petit budget de l’Ontario (en conformité avec les règlements sur la troisième étape du Plan d’action pour le déconfinement de l’Ontario).   

  1. Le premier document, COVID-19 Safety Background and Planning, renferme des renseignements généraux et des conseils en matière de planification utiles pour élaborer un plan de sécurité au travail dans le contexte de la COVID-19.  
  2. Le second document, COVID-19 Workplace Safety Plan, consiste en un modèle personnalisable qui est basé sur les règlements et renseignements généraux pertinents de l’Ontario.  

AVERTISSEMENT 
Ces documents visent à aider votre orchestre à faire des plans en matière de santé et de sécurité face à la  COVID-19 à la lumière des exigences en vigueur en Ontario le 15 septembre 2021. Il appartient toutefois à votre organisme de les actualiser et de les adapter en fonction de vos propres risques et circonstances, en conformité avec les exigences de santé publiques locales actuelles.  

Vous pouvez visualiser le Powerpoint de Janet (15 septembre 2021)  ici. 

Après avoir présenté ses modèles, Janet a animé une discussion de groupe avec John, Marie et Daniel au sujet  des leçons retenues par leurs orchestres, des défis qu’ils ont connus, des côtés positifs qu’ils ont vus et des approches en communication qui se sont dégagées dans leur élaboration de plans en matière de santé et de sécurité.  

Les principales leçons à retenir? 

1. Offrir aux bénévoles le même degré de protection qu’aux employés 

Quiconque en Ontario a au moins un employé doit respecter la Loi sur la santé et la sécurité au travail. Janet a insisté sur l’importance d’offrir la même protection aux bénévoles, aux pigistes et aux contractuels en vertu de la LSST et de bien le préciser dans le plan en matière de santé et de sécurité face à la COVID-19 de l’orchestre. Les bénévoles sont des membres précieux de l’organisme et méritent eux aussi de travailler et de jouer dans un environnement sécuritaire.  

2. Simplement parce qu’il est possible de répéter et de se produire avec un minimum de précautions, cela se veut pas dire qu’il faut  le faire 

Votre groupe est légalement tenu de respecter tous les règlements de la province, mais votre plan optimal en matière de santé et de sécurité peut aller au-delà de ceux-ci, surtout si votre orchestre inclut des personnes dans des groupes d’âge plus vulnérables à la COVID-19, comme des aînés ou des personnes immunodéficientes. 

Janet conseille de « choisir des activités qui peuvent raisonnablement être faites en toute sécurité », de « prévoir plusieurs couches de restrictions (ou précautions)  et de pencher en faveur des choix les plus prudents ». Elle a présenté l’illustration suivante, comportant de nombreuses couches de mesures de sécurité contre la COVID-19 représentées comme des tranches de fromage suisse – chacune des couches comporte des trous, mais ensemble elles se révèlent remarquablement efficaces. 

3. Votre plan doit être aussi particulier que votre organisme 

Chaque orchestre est particulier, et votre plan en matière de santé et de sécurité devrait l’être aussi. Les intervenants ont discuté des différences et ressemblances entre le NOC et le KWCO : le NOC est à la fois un orchestre communautaire et un chœur, de sorte que la planification doit inclure des considérations spéciales pour la sécurité des choristes. Il se peut aussi que l’attitude des musiciens diffère de celle du public, selon l’expérience que la communauté a vécue durant la pandémie. Le KWCO se trouve à Kitchener-Waterloo, un milieu urbanisé comptant  571 000 habitants où il y a eu près de 19 500 cas de COVID-19; le NOC dessert le comté de Northumberland (population de 86 000 habitants) dans une  région qui a affiché juste un peu plus de 2 400 cas de COVID-19 durant la pandémie.   

Peu importe où votre organisme se trouve, il est important de rester en contact avec les autorités de santé publique locales et de tenir compte, dans l’élaboration de vos propres plans en matière de santé et de sécurité,  de la situation relativement à la santé publique de la région. Votre groupe peut (et devrait!) personnaliser les modèles que Janet a créés à la lumière de ses interventions auprès du NOC et du KWCO pour tenir compte de ses propres besoins et circonstances. 

4. Demander et écouter avec bienveillance 

Janet recommande de « sonder les membres de l’organisme (idéalement sous le couvert de l’anonymat)   et, dans le cas des jeunes, leur famille, pour comprendre leur niveau de confort et leurs préférences. » Elle signale qu’il faut « s’attendre à toute une gamme de préoccupations, de sentiments et de vulnérabilité individuelle. Il est important d’avoir des conversations respectueuses, surtout s’il y a désaccord. » Marie et John ont fait écho à ce point et souligné l’importance de créer une communauté où chaque membre a le sentiment d’être écouté et de pouvoir discuter de points de désaccord en toute liberté et de manière respectueuse. Daniel a fait observer que certaines personnes peuvent hésiter davantage à reprendre les activités alors que d’autres sont prêtes à le faire. Si un membre régulier du KWCO qui n’est pas disposé à retourner à ses activités, le KWCO s’est engagé à pourvoir le poste de manière temporaire seulement. Il y aura une place pour cette personne quand elle sera prête à revenir. 

5. Avoir des communications claires et fréquentes avec toutes les parties intéressées 

Votre stratégie de communications doit comporter plusieurs volets et des points de contact courants. La deuxième partie du modèle de plan de sécurité au travail face à la COVID-19  de Janet prévoit des protocoles de communications pour les membres de l’orchestre, les bénévoles et les membres du public pour faire en sorte que tout le monde soit à jour et sur la même longueur d’onde.  

Bien que la salle où le KWCO se produit ne soit pas encore ouverte au public  (les répétitions sont suspendues), Daniel a fait observer à quel point il est utile d’avoir des documents de planification détaillés pour montrer que le groupe sera prêt à démarrer au moment opportun. En septembre, le KWCO a envoyé par courriel aux musiciens une mise à jour des plans de santé et sécurité face à la COVID-19 et continuera à le faire au fur et à mesure que l’information sera disponible.  John et Marie ont reconnu que des plans robustes en matière de santé et de sécurité face à la COVID-19 aidaient à montrer la disposition à reprendre les activités – ils ont partagé les leurs avec les responsables du lieu où ils se produisent (une église) et les présenteront à leur prochaine AGA. Les deux groupes communiquent aussi avec leurs communautés sur Facebook, pour préserver les liens et veiller à ce que l’information circule malgré l’éloignement. 

Au début de septembre, le NOC a pour la première fois mis son plan de santé et sécurité face à la COVID-19 en application lors des auditions pour un chef de chœur. Marie a piloté le processus, qui incluait un dépistage préalable en ligne pour la COVID-19 et l’avertissement selon lequel le NOC exigeait la double vaccination; à cela s’ajoutaient des mesures appliquées sur place et décrites dans le plan de santé et sécurité. Les intéressés ont été très satisfaits du bon déroulement du processus dû à des mesures robustes et communiquées clairement d’avance. 

Conclusion 

Orchestres Canada remercie Janet, Marie, John et Daniel d’avoir bien voulu partager leur temps et leurs réflexions avec nous le 15 septembre. Nous sommes aussi reconnaissants envers la Fondation Trillium de l’Ontario de son généreux soutien de ces occasions d’apprentissage par l’intermédiaire du projet Orchestres résilients de l’Ontario (renseignements supplémentaires ci-dessous). Restez à l’affût d’autres renseignements sur les webinaires centrés sur Orchestres résilients de l’Ontario qui seront offerts cet automne à l’intention des orchestres à petit budget et orchestres de jeunes! 

Ressources 

Documents de la présentation du 15 septembre : 

Enregistrement de la session (en anglais seulement)

Powerpoint de Janet  (15 septembre 2021, Janet Sellery) 

Renseignements généraux et planification en matière de sécurité face à la COVID-19  (mis à jour le 15 septembre 2021, Janet Sellery) 

Plan de sécurité au travail face à la COVID-19  (mis à jour le 15 septembre 2021, Janet Sellery) 

Séance de questions et réponses – Réponses des intervenants (21 septembre 2021) 

 

Ressources – Politiques en matière de vaccination contre la COVID-19 en Ontario : 

Mise à jour : le passeport vaccinal de l’Ontario  – Résumé de Ben Coleman (14 septembre 2021) 

L’Ontario exigera une preuve de vaccination dans certains établissements (1er septembre 2021, gouvernement de l’Ontario)  

Nouvelle exigence de preuve de vaccination dans certains établissements : Foire aux questions (1er septembre 2021, gouvernement de l’Ontario)  

Les vaccins contre la COVID-19 et la santé et la sécurité au travail (25 août 2021, gouvernement de l’Ontario)  

La vaccination contre la COVID-19 et les milieux de travail (30 août 2021, Santé publique Hamilton)  

  • Élaboration d’une politique de vaccination contre la COVID-19  pour votre lieu de travail  
  • Éléments clés d’une politique de vaccination en milieu de travail  
  • La vaccination et les lieux de travail : Foire aux questions  

Vaccination obligatoire, tests rapides, dépistage et conservation des documents : tout sur la loi (27 mai 2021, Gowling WLG) 

 

Le projet Orchestres résilients de l’Ontario  

Cet événement était le premier dans la série d’occasions d’apprentissage en ligne offertes cet automne et inspirées du projet Orchestres résilients de l’Ontario, qui est financé par la Fondation Trillium de l’Ontario. Ce projet vise à aider les orchestres à petit budget et orchestres de jeunes de l’Ontario (dont les recettes annuelles avant la pandémie étaient inférieures à 500 000 $) à avoir accès à des conseils et ressources en vue de l’élaboration d’un plan de reprise durable des concerts en public aussitôt que ceux-ci seront possibles.  

Ce projet a été possible grâce au généreux appui de la Fondation Trillium de l’Ontario. La Fondation Trillium de l’Ontario (FTO) est un organisme du gouvernement de l’Ontario et un des principaux organismes subventionnaire du Canada. L’an dernier, elle a réparti 108 millions de dollars entre 629 projets en vue de bâtir des communautés saines et dynamiques en Ontario. 

 

Soumission à une consultation sur les frais de transaction des cartes de crédit

En août 2021, le gouvernement du Canada a annoncé une consultation sur la réduction des frais de transactions liés aux cartes de crédit, avec des implications particulières pour les petites entreprises et organisations.  Pour en savoir plus sur cette consultation, veuillez consulter cette page web.

Avec la contribution de ses orchestres membres, Orchestres Canada a soumis un mémoire à la consultation le 10 septembre.

Découvrir les récits et les voies d’avenir autochtones : Ressources pour les orchestres canadiens

Mise en garde : Mentions des pensionnats, des mauvais traitements et de la violence 

Au début du mois, les dépouilles de 215 enfants autochtones ont été trouvées sur les lieux de l’ancien pensionnat de Kamloops. Chaque jour, le nombre d’enfants autochtones victimes du système des pensionnats ne cesse d’augmenter. De plus en plus de personnes prennent conscience de ce que les membres des peuples autochtones savent depuis toujours : les séquelles du colonialisme et du racisme systémique du Canada perpétuent une culture de violence envers les peuples autochtones. 

Sans vérité, il ne peut y avoir réconciliation. Tout en découvrant les atrocités commises, nous devons prendre le temps de nous instruire sur les pratiques coloniales du Canada et l’impact des pensionnats. Les secteurs des arts et des orchestres du Canada doivent disséquer leurs propres pratiques et découvrir comment ils défendent la suprématie blanche et le racisme anti-Autochtones. Loin d’être exhaustive, la liste qui suit renferme des ressources utiles pour examiner nos propres préjugés et idées erronées tandis que nous progressons  vers la décolonisation. 

(Liste compilée par Madeleine Smith, coordonnatrice des communications et ressources, été 2021) 

 

Rapports 

Commission de vérité et la réconciliation du Canada : Sommaire (2015) 

Issue de la Convention de règlement relative aux pensionnats indiens, la Commission de vérité et de réconciliation a été établie pour relater l’histoire et les répercussions courantes du système des pensionnats canadien sur les élèves autochtones et les membres de leur famille, ainsi que pour faciliter la réconciliation entre les peuples autochtones et les colonisateurs canadiens. Elle était une occasion pour les membres des peuples autochtones de faire connaître leurs histoires et expériences des pensionnats afin de rendre compte du traumatisme générationnel et des séquelles des pensionnats. La CVR sert de compte rendu historique du système des pensionnats; tous les documents se trouvent au Centre national de vérité et de réconciliation au Manitoba. Achevés en décembre 2015, le rapport final et le résumé de la CVR incluent 94 appels à l’action visant à faire avancer les efforts de réconciliation entre les colonisateurs canadiens et les peuples autochtones. 

 

Réclamer notre pouvoir et notre place : le sommaire de l’enquête sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées (2019) 

Les taux de violence contre les femmes et les filles autochtones et les personnes 2SLGBTQQIA au Canada sont excessivement élevés. En guise de réaction, le rapport final de l’enquête nationale prévoit la prise de mesures juridiques et sociales pour régler la crise qui a dévasté les collectivités autochtones. Il inclut 2 380 témoignages et 231 appels à la justice dirigés vers les gouvernements, les institutions, les fournisseurs de services sociaux, les industries et l’ensemble des Canadiens.  On y décrit un contexte marqué par le traumatisme intergénérationnel, la marginalisation, la pauvreté, l’insécurité du logement et l’itinérance, ainsi que par des obstacles à l’éducation, l’emploi, les soins de santé et le soutien culturel. En outre, les valeurs patriarcales imposées par les colonisateurs ont déplacé et diminué les rôles traditionnels des femmes, les laissant particulièrement vulnérables à la violence. 

 

L’appropriation culturelle et les peuples autochtones : entre protection du patrimoine et liberté de création – Maude Darsigny-Trépanier, Caroline Nepton-Hotte, Laurent Jérôme, et Jean-Philippe Uzel (2019) 

Organisé par le Groupe de recherche interuniversitaire sur les affirmations autochtones contemporaines (GRIAAC) et en collaboration avec la Faculté des sciences humaines (FSH), la Société Recherches amérindiennes au Québec et l’organisme Terres en vue, ce rapport est un sommaire du séminaire sur l’appropriation culturelle. Les responsables ont réuni des professionnels de l’industrie autochtones et des experts en droit de la propriété intellectuelle  pour discuter d’une question importante, soit celle de la manière de respecter et protéger les traditions, le matériel culturel et les contributions créatives autochtones tout en favorisant la créativité et les échanges culturels. 

 

L’orchestre retentit : les relations entre les orchestres canadiens, les peuples autochtones et les personnes de couleur (2019) 

L’orchestre retentit, un rapport produit à la demande d’Orchestres Canada et rédigé par Soraya Peerbaye et Parmela Attariwala, a été l’aboutissement d’un projet de recherche d’un an sur l’engagement du secteur orchestral auprès des artistes autochtones et de couleur, leurs pratiques, publics et communautés. Il conclut par une série de recommandations, présentées sous forme de mesures, de conversations et de questions pouvant servir de catalyseurs à l’élaboration de stratégies nouvelles. Tout au long du rapport, les auteures et les personnes interrogées font valoir la nécessité de réexaminer les caractéristiques de la culture orchestrale et l’importance pour le secteur orchestral de participer à des conversations plus vastes au sujet des expériences des artistes autochtones et de couleur. 

 

Films 

Chaakapesh – d. Roger Frappier & Justin Kingsley (2018) (français, anglais, cri, innu et inuktitut) 

Chaakapesh: the Trickster’s Quest, un opéra de chambre écrit par Thompson Highway et Matthew Ricketts et présenté par l’Orchestre symphonique de Montréal (OSM), raconte l’histoire du dieu filou qui sauve le monde par le rire. Le projet est un exemple incroyable de la collaboration et du pouvoir de la musique. Dans ce documentaire, Frappier et Kingsley suivent l’OSM au cours de ses prestations et sa visite des collectivités cries, innues et inuites du Nouveau-Québec. 

 

Droit devant – d. Marie Clements (2017) 

Droits devant, un documentaire musical de Marie Clements, fait le lien entre un tournant dans l’histoire des droits civils du Canada, soit les débuts du nationalisme indien dans les années 1930, et l’élan puissant donné par l’activisme des Premières Nations d’aujourd’hui.  Les séquences musicales, aux prises de vue époustouflantes, interprétées par un ensemble composé de certains des meilleurs vocalistes et musiciens du Canada, établissent un lien transparent entre le passé et le présent avec des rythmes de chants, de blues, de rock et de musique traditionnelle. Cet hommage vibrant aux défendeurs des droits des Premières Nations présente une expérience historique qui va droit à l’âme et constitue un appel à l’action viscéral. 

 

 Rumble: The Indians Who Rocked the World – d. Catherine Bainbridge (2017) 

Rumble explore le grand impact que les peoples autochtones ont eu sur la musique populaire. Le film vise à sensibiliser le public aux nombreux musiciens autochtones qui ont contribué à façonner le paysage musical actuel au moyen de séquences de concert, d’entrevues, d’archives, d’histoires et de recréations. Rumble révèle le rôle fondamental que les peuples autochtones ont joué dans la création du blues. S’inspirant de la chanson Rumble de 1958 de Link Wray, Bainbridge explore l’impact profond qu’a eu la musique autochtone, malgré les  efforts visant  à interdire, censurer et effacer les cultures autochtones. 

 

Le chemin de la guérison – d. Alanis Obomsawin (2017) 

« Un meilleur avenir grâce à l’éducation, la culture et la tradition ». Le chemin de la guérison, cinquantième film d’Alanis Obomsawin, rend compte de l’enrichissement d’une communauté crie du Manitoba grâce à l’éducation. À Norway House, au nord du lac Winnipeg,  l’école Helen Betty-Osborne bénéficie d’un financement dont jouissent peu d’établissements autochtones. Par  l’apprentissage de la musique de violoneux métisse et de la langue crie, ainsi que des programmes d’enseignement de plein air, les enseignants aident les élèves à développer leurs capacités et leur sentiment de fierté.  

 

Nous n’étions que des enfants… – d. Tim Wolochatiuk (2012) 

Dans ce long métrage, l’impact profond du système des pensionnats du gouvernement canadien est présenté du point de vue de deux enfants soumis bien avant l’heure aux vicissitudes de la vie. Encore tout jeunes, Lyna et Glen ont été enlevés de leurs foyers et placés dans des pensionnats dirigés par le clergé, où ils ont subi pendant des années des mauvais traitements physiques, sexuels et émotifs, dont  les conséquences marquent encore leur vie d’adultes. Nous n’étions que des enfants  rend compte d’une tragédie nationale et témoigne de l’incroyable résilience de l’esprit humain. (À noter que ce film renferme des scènes troublantes. Pour public averti.) 

 

Livres 

Quel Canada pour les autochtones? – par Renée Dupuis (2001) 

Le Canada est reconnu comme un pays progressif à l’échelle internationale, pourtant beaucoup d’Autochtones vivent dans la pauvreté et sans accès à l’eau potable, en plus de faire face à un racisme systémique dans tous les aspects de la vie. Par une analyse des contextes politiques et historiques, Renée Dupuis prône une action visant à transformer fondamentalement les relations avec les peuples autochtones. 

Vendu aux Éditions du Boréal, à Indigo et sur Amazon 

 

KA PI ICITA8ATC: ce qu’ils ont fait : Parcours de dix-sept élèves du pensionnat autochtone de Saint-Marc-de-Figuery – par Bruno Sioui, Marguerite Mowatt-Gaudreau, et Julie Mowatt (2018) 

Dans cet ouvrage, le lecteur est invité à suivre le parcours de 17 anciens élèves du pensionnat de Saint-Marc-de-Figuery et à voir comment, à l’âge adulte, ils sont devenus des phares d’espoir et de persévérance pour leurs communautés. 

Vendu à  Indigo et  Les Libraires 

 

Articles 

Les pensionnats autochtones : impact intergénérationnel – par Jacinthe Dion, Jennifer Hains, Amélie Ross et Delphine Collin-Vézina (2016) 

Les mauvais traitements et la négligence vécus dans les pensionnats et leurs répercussions néfastes dans l’enfance ont été bien documentés, mais peu d’études ont été menées sur les conséquences durables sur les survivants et leurs enfants. Pour cette étude, les auteures se sont entretenues avec 301 participants autochtones. Celle-ci souligne l’importance de comprendre le traumatisme intergénérationnel et les séquelles courantes des pensionnats pour vraiment saisir la situation actuelle des membres des peuples autochtones au Canada. 

 

Perspectives sur Louis Riel – Orchestres Canada (2019) 

En 1967, l’opéra Louis Riel d’Harry Somers a été présenté à la Compagnie d’opéra canadienne (COC). Le troisième acte commençait originalement par l’aria « Kuyas », adaptée par Somers du « Chant de Skateen » des Nisga’a, sans leur consentement et en contravention de leur loi. Or, 50 ans plus tard, la COC et le Centre national des Arts (CNA) ont repris la production. Dans ce groupe de discussion, animé par Dylan Robinson, les invités, Alexander Neef, Jani Lauzon, Ian Cusson et Simone Osborne, discutent de l’aria et des entretiens qui ont eu lieu entre les artistes autochtones, les spécialistes, les dirigeants, la COC et le CNA avant la production de 2017. 

 

Apprentissages clés du Conseil consultatif sur la communauté autochtone du RSO – Orchestras Canada (2021) 

Le mercredi 3 mars 2021, OC a accueilli les membres du Conseil consultatif sur la communauté autochtone (CCCA) du Regina Symphony Orchestra (RSO) à une discussion en table ronde. Au cours d’une conversation franche de 90 minutes animée par Daniel Bartholomew-Poyser, Audra Young (membre du Conseil d’administration du RSO et présidente du CCCA), Gordon Gerrard (directeur musical du RSO), Marion Newman (mezzo-soprano) et Christian Robinson (violon solo du RSO) se sont penchés sur l’origine du CCCA, les aspects qui contribuent au succès de la relation et les facteurs dont les orchestres doivent tenir compte pour cultiver leur relation avec les peuples autochtones. 

 

Table ronde sur la souveraineté musicale autochtone – Orchestras Canada (2021) 

Le mercredi 26 mai, OC a accueilli Andrew Balfour, Ian Cusson, Michelle Lafferty, Beverley McKiver, Melody McKiver, Jessica McMann et Sonny Ray Day Rider à une table ronde sur la souveraineté musicale autochtone animée par Cris Derksen. La conversation s’est inspirée de la Déclaration sur la souveraineté musicale autochtone, que les panélistes ont rédigée (de pair avec Jeremy Dutcher et Corey Payette) en 2019 à l’occasion du Rassemblement pour la musique classique autochtone canadienne à Banff.  La table ronde s’est spécifiquement concentrée sur les expériences des artistes qui apprennent et produisent de la musique classique en tant membres des peuples autochtones et sur la façon dont les orchestres peuvent favoriser des échanges mutuellement enrichissants, réciproques et respectueux avec les artistes autochtones au sujet tant du contenu du programme que de l’expérience de créer ensemble.    

   

Formation 

Le Parcours: Votre voyage au sein du Canada autochtone (programme de sensabilisation aux cultures autochtones) (Disponible en français) 

L’Association canadienne de musique sur scène (CLMA) a collaboré avec NVision Insight Group pour offrir à l’industrie de la musique sur scène The Path: Your Journey through Indigenous Canada (Le Parcours : votre voyage au sein du Canada autochtone), un programme de formation et de sensibilisation aux cultures autochtones. Conçu par NVision, ce cours sanctionné par un certificat répond à divers appels à l’action que la Commission de vérité et de réconciliation (CVR) a adressés aux Canadiens afin qu’ils reçoivent une formation en adaptation culturelle les familiarisant avec  « l’histoire et l’héritage des pensionnats, la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, les Traités et les droits ancestraux des Autochtones, le droit autochtone, et les relations entre les Autochtones et la Couronne ». Cette formation est destinée à quiconque s’engage à créer un Canada plus fort et plus bienveillant, un Canada comprenant des communautés autochtones autonomes. Grâce à un partenariat généreux avec la CLMA, Orchestres Canada a le plaisir d’offrir à ses membres un rabais spécial pour cette formation assurée par la CLMA et NVision Insight Group. Pour en savoir plus, veuillez contacter [email protected] 

 

Table ronde sur la souveraineté musicale autochtone

Le personnel et le conseil d’administration d’Orchestres Canada pleurent la perte des 215 enfants autochtones dont les dépouilles ont été retrouvées enterrées sur les lieux de l’ancien pensionnat indien de Kamloops à la Première nation de Tḱemlúps te Secwepemc depuis que cette conversation a eu lieu et reconnaissent la douleur longtemps négligée de leurs familles ainsi que les recherches menées sur les terrains de pensionnats partout au Canada. Nous sommes de tout cœur avec les survivants, les familles, les amis et tous ceux qui pleurent la perte de ces enfants et des nombreux autres enfants autochtones dont les dépouilles n’ont toujours pas été retrouvées. Nous encourageons nos membres à faire un don à un organisme de direction autochtone qui appuie les survivants des pensionnats et ceux qui leur sont chers (Indian Residential School Survivors SocietyFondation autochtone de l’espoir, le Centre national pour la vérité et la réconciliation, et Orange Shirt Day) et à se renseigner sur le legs courant des pensionnats en consultant le Rapport final et les appels à l’action de la Commission de vérité et de réconciliation. Orchestres Canada a fait un don à l’Indian Residential School Survivors Society à la mémoire de ces enfants.  

 

Le mercredi 26 mai, OC a accueilli Andrew Balfour, Ian Cusson, Michelle Lafferty, Beverley McKiver, Melody McKiver, Jessica McMann and Sonny Ray Day Rider à une table ronde sur la souveraineté musicale autochtone animée par Cris Derksen. La conversation s’est inspirée de la Déclaration sur la souveraineté musicale autochtone, que les panélistes ont rédigée (de pair avec Jeremy Dutcher et Corey Payette) en 2019 à l’occasion du Rassemblement pour la musique classique autochtone canadienne à Banff.   

La table ronde s’est spécifiquement concentrée sur les expériences des artistes qui apprennent et produisent de la musique classique en tant membres des peoples autochtones et sur la façon dont les orchestres peuvent favoriser des échanges mutuellement enrichissants, réciproques et respectueux avec les artistes autochtones au sujet tant du contenu du programme que de l’expérience de créer ensemble.   

Remarque : le terme “autochtone” est un terme générique qui désigne une diversité de peuples des Premières nations, des Inuits et des Métis. En général, lorsque vous vous adressez à un artiste, il est préférable d’utiliser le nom spécifique de la Première Nation ou de la communauté dont il ou elle fait partie. En cas de doute, utilisez les termes que les artistes utilisent pour se décrire

L’équipe d’OC a réuni ci-dessous certains des principaux enseignements tirés de la séance; mais nous vous encourageons aussi à visionner l’enregistrement et à écouter directement les artistes.  Les ressources que les participants ont mises en commun durant la séance de clavardage Zoom sont incluses à la fin.  

Contrôle, accessibilité et accueil 

Il faut commencer par reconnaître et comprendre la mentalité anti-autochtone perpétuée consciemment et  inconsciemment par les orchestres, leur passé colonial et leurs pratiques eurocentriques, sur les plans artistique et opérationnel. Une formation en sécurité culturelle autochtone peut aider les orchestres à déterrer les préjugés intrinsèques et à mieux comprendre leurs partenaires autochtones (voir la liste des ressources ci-dessous). Comme Andrew l’a souligné, un spectacle fait appel à beaucoup de monde, y compris les agents de sécurité, les placiers, les artistes, l’équipe de plateau et le personnel. Tous les intervenants doivent être parties prenantes pour faire en sorte que chaque interaction mette les artistes et les membres du public à l’aise et les incite à revenir! Un examen du racisme intégré dans les structures aidera aussi les membres d’autres groupes racialisés à se sentir accueillis dans les salles de concert. Mais la tâche ne s’arrête pas là. La représentation compte – l’institution représente-t-elle le paysage culturel de la communauté? Les pratiques de travail sont-elles un modèle d’inclusion? Les compositeurs sont par exemple invités à faire leurs commentaires au chef d’orchestre plutôt qu’à l’orchestre : quels obstacles à la collaboration et à l’établissement de relations est-ce que cela crée?   

  

Prendre le temps : ce que cela signifie pour les artistes, le processus de création et nos relations  

Il faut du temps et de l’effort pour bâtir des relations; ce n’est pas un processus instantané. Les grandes collaborations avec des créateurs autochtones exigent d’apprendre à se connaître les uns les autres. Cela  peut prendre diverses formes : un repas partagé avant une répétition, une communication quotidienne pour voir comment vont les choses ou la disposition du chef d’orchestre à discuter avec le compositeur du sens ou des muances musicales d’une œuvre.  Un orchestre peut hésiter, faute de ressources, à consacrer du temps à l’établissement de relations, mais cette étape favorise la création d’un milieu ouvert et honnête dans lequel les artistes, autochtones et autres, se lient et s’épanouissent comme communauté.  Il peut être édifiant, enrichissant et bon pour la qualité générale du travail d’apprendre à se connaître.  

Collaboration authentique plutôt que 

symbolique : commande d’œuvres autochtones  

Un orchestre ne peut pas tout simplement demander le sceau d’approbation d’un Aîné ou ajouter du chant guttural à un morceau sans contexte ni contrôle autochtone. Les collaborations offrent plutôt une occasion de réfléchir en profondeur sur nos communautés, de se renseigner sur les peuples autochtones à proximité et de cultiver progressivement des relations. Pour établir ces relations, il faut éviter toute forme d’exploitation (il est important d’indemniser les intéressés pour leur temps et leur expertise) et veiller à ce que les projets organisés reçoivent autant de soin, de respect et de temps que ce qui est accordé au répertoire traditionnel. Les artistes autochtones ne voudront pas nécessairement composer des œuvres dans la tradition classique occidentale ou dans ce qui vous semble « un style autochtone ».  Il est aussi important de reconnaître que « l’art autochtone » et les « artistes autochtones » ne forment pas un ensemble homogène quant à leur expérience ou aux récits qu’ils veulent raconter dans leur musique. Pour faire de l’espace, il faut valoriser et mettre de l’avant des conceptions multiples de la musique. Il faut respecter les choix de chaque artiste.  

Repenser l’éducation et les ressources  

Il existe des disparités dans l’accès aux ressources, à l’éducation musicale, à l’enrichissement et à des possibilités. « Nos communautés, a fait observer Melody, ont l’impression de devoir faire du rattrapage tandis que d’autres ont 50 ans d’avance. » Le fardeau financier que représentent des leçons et l’entretien d’un instrument pendant plusieurs années constitue un obstacle à l’accès à des études supérieures.  Le milieu orchestral est extrêmement concurrentiel, et des obstacles comme le lieu géographique, le racisme systémique et le manque de fonds limitent l’avancement dans ce milieu.  Il faut tenir compte de ces obstacles au moment de lancer des invitations à participer : décourage-t-on la participation de personnes talentueuses qui ont opté pour un autre parcours?  Ian a fait allusion à sa propre expérience comme premier compositeur Carrefour en résidence au Centre national des Arts.  Il ne détenait pas de diplôme officiel en composition lorsqu’il a été choisi pour profiter de cette occasion, mais celle-ci lui a permis de perfectionner ses compétences comme compositeur professionnel. Pour favoriser un écosystème orchestral plus diversifié, il faut repenser l’importance attachée aux études universitaires ou de conservatoire et mettre en valeur les voix créatives de ceux et celles qui ont des expériences variées.    

L’avenir 

Il faut être prêt à réfléchir à la position philosophique que représente la musique classique ainsi qu’aux possibilités qui s’offrent quand on invite la participation de récits canadiens et autochtones plus diversifiés (y compris des artistes qui les racontent). En ce qui concerne l’avenir, les orchestres canadiens peuvent créer des occasions pour les créateurs autochtones et aider à combattre l’eurocentrisme et à décentrer ce qui est « blanc » dans la musique classique. Beaucoup de commandes sont pour des morceaux d’ouverture de trois à cinq minutes qui ne posent généralement pas tellement de risque.  Pourquoi ne pas prendre plus de risques? Les orchestres de jeunes sont particulièrement bien placés pour cela; comme Ian l’a signalé, ces orchestres sont un terrain d’entraînement pour les orchestres professionnels et servent à transmettre les valeurs que les musiciens et travailleurs orchestraux conservent pendant toute leur carrière.   

OC est reconnaissant envers les panélistes d’avoir partagé leurs observations. Nous sommes impatients de poursuivre les conversations, en misant sur la vérité, l’établissement de relations et la quête d’une réconciliation entre les orchestres canadiens et les peuples autochtones.    

Enregistrement de la table ronde

 

Ressources partagées durant le clavardage

La déclaration sur la souveraineté musicale autochtone 

Le texte de la déclaration sur la souveraineté musicale autochtone se trouve à l’Annexe E du rapport L’orchestre retentit  d’OC ainsi qu’au site Web de l’Indigenous Performing Arts Alliance. 

Formation 

[Disponible en français et anglais] Le parcours – Votre voyage au sein du Canada autochtone de NVision Insight Group  (Note : L’Association canadienne de musique sur scène offre à ses membres un rabais pour ce cours cliquez ici  – veuillez communiquer avec lauren[arobase]oc[point]ca au sujet du prix offert aux membres d’OC)  

San’yas Indigenous Cultural Safety Training (actuellement en Colombie-Britannique, au Manitoba et en Ontario; d’autres provinces viendront s’ajouter).   

Decolonize First Workbook by Ta7talíya Michelle Nahanee.   

Challenge Accepted: Consultations.  

 

Lignes directrices et politiques 

Indigenous Performing Arts Alliance Smudging Document. 

Barème des tarifs minimums de CARFAC RAAV  

Politiques sur le bénévolat, la lutte contre le harcèlement et le respect d’autrui de l’Ottawa Chamber Orchestra 

 

Livres et essais 

Hungry Listening de Dylan Robinson 

Music Theory and the White Racial Frame de Philip Ewell 

Essai de Dylan Robinson To All Who Should Be Concerned.   

 

 Bourses  

 American Indian Musicians’ Scholarship (États-Unis). 

  

Appuyer la vérité et la réconciliation

Comité de vérité et réconciliation: Rapport final et les appels à l’action 

Faire un don à un organisme de direction autochtone qui appuie les survivants des pensionnats et ceux qui leur sont chers: Indian Residential School Survivors SocietyFondation autochtone de l’espoir, le Centre national pour la vérité et la réconciliation, et Orange Shirt Day 

How to support Tḱemlúps te Secwepemc First Nation 

 

Enregistrement de la table ronde

L’avenir de l’orchestre numérique : La fierté au travail

Le 4 juin dernier, OC a accueilli Daniel Bartholomew-Poyser (Toronto Symphony/Symphony Nova Scotia), Bob Fraser (OCSM), Andrew Bennett (Kitchener-Waterloo Symphony) et Robin Whiffen (Against the Grain Theatre) pour conclure sa série en trois parties L’avenir de l’orchestre numérique. Le sujet de ce dernier forum: La fierté au travail.

La conversation a commencé par une synthèse des constatations de recherches basées sur les entrevues en profondeur menées par The Arts Firm auprès de représentants d’orchestres et d’organismes d’arts de la scène de l’Amérique du Nord au sujet de leur expérience en matière d’activités numériques durant la pandémie de la COVID-19 et de l’avenir qu’ils entrevoient pour le numérique. Nos conférenciers ont ensuite fait de courtes présentations qui ont été suivies d’une discussion entre experts et d’une séance de questions et réponses.

Voici quelques-unes des leçons retenues au sujet de la fierté au travail et du contenu numérique.

 

Repenser l’« excellence artistique »

Robin a posé une question pénétrante : qu’est-ce que l’« excellence artistique » et qui la définit? En s’accrochant aux notions eurocentriques d’excellence en musique classique, comme la maîtrise des compétences, la virtuosité ou la présentation exclusive d’œuvres des grands maîtres, les orchestres limitent leur réponse artistique aux communautés immédiates. De plus, comme Andrew l’a signalé, les musiciens sont souvent leurs pires critiques. L’idée d’« excellence » encourage les artistes à établir un lien malsain entre le succès, la fierté et la perfection. Bob a proposé une autre mesure du succès : dans quelle mesure une œuvre va-t-elle chercher les auditeurs? Quelles possibilités s’ouvrent si l’on repense la définition du succès sur le plan créatif pour y inclure plus de compassion et l’axer davantage sur une connexion? Si l’on songe à créer d’une manière éthique, centrée sur une réflexion holistique des artistes et de la communauté concernée?

Travail centré sur l’artiste

Votre orchestre a quelque chose à raconter – vous transmettez non pas une vision, mais une mosaïque de visions par le biais des artistes que vous engagez. Comment peut-on faire en sorte que tous les intervenants s’impliquent dans ce qu’ils ont à raconter et en soient fiers? En plaçant les artistes au cœur de l’activité. Un travail centré sur l’artiste accroît la fierté, inspire les intervenants et améliore la qualité du produit! Il est important d’impliquer les artistes dans le processus décisionnel dès le début plutôt que d’adopter une approche de haut en bas. Robin a exploré comme exemple la production numérique de Messiah/Complex d’Against the Grain Theatre. En plus de favoriser des liens, cette collaboration entre 200 personnes a servi à réimaginer l’œuvre dans un espace numérique en faisant appel à des voix nouvelles. Il faut prendre le temps d’apprendre à connaître son monde, ses forces et ses particularités.

Comprendre l’artiste

Les contributions des artistes sur la scène sont au cœur des orchestres, mais leur vie loin de la scène est importante également. Bob a fait remarquer que les médias braquent en permanence les feux des projecteurs sur les artistes, mais les musiciens d’orchestre ne sont pas tous également à l’aise dans cette situation. Le milieu de travail est stressant – les musiciens risquent trois fois plus de souffrir d’anxiété et de dépression. Comment les orchestres peuvent-ils les appuyer? Andrew a insisté sur l’importance d’être à l’écoute des besoins et des zones de confort des artistes et de mettre en valeur leurs points forts. Comme il l’a également expliqué, la présence d’artistes inspirés et satisfaits se manifeste auprès des donateurs et des bailleurs de fonds. Loin d’être uniquement des groupes d’artistes talentueux qui se produisent ensemble, les orchestres sont des communautés de collaborateurs et d’innovateurs. Il est essentiel de favoriser un sentiment de soutien et de compréhension communautaires, même dans des univers numériques et hybrides.

L’avenir du travail artistique numérique

Selon Daniel, lorsqu’on a recours au numérique pour raconter des histoires, aucun montant d’argent ne peut compenser un manque d’imagination. Depuis plus d’un an, un grand nombre d’orchestres se concentrent sur le numérique, mais l’échelle et l’intensité des projets numériques ne pourront être maintenus quand les spectacles en salle reprendront. Daniel s’attend à ce que le numérique continue après la pandémie, mais sous une forme plus restreinte et souple que celle des concerts en ligne que beaucoup d’orchestres produisent actuellement. En outre, les projets seront conçus expressément pour le numérique.

OC tient à remercier Bob, Robin, Andrew et Daniel et tous ceux qui ont participé à la discussion et fait des observations perspicaces. Nous sommes reconnaissants envers le Conseil des arts du Canada et son fonds Stratégie numérique, dont le généreux soutien a permis de mener à bien la recherche et les activités de L’avenir de l’orchestre numérique. Nous remercions également notre comité directeur (Bernard LeBlanc de la Fédération canadienne des musiciens, Robert Fraser de l’Organisation des musiciens d’orchestres symphoniques du Canada, Jovanny Savoie du Conseil québécois de la musique, Tim Crouch de Soundstreams / comité numérique d’OC, et Tanya Derksen du Philadelphia Orchestra / membre du conseil d’administration d’OC), qui a assuré la surveillance et la rétroaction durant ce projet. Ce projet a été géré par The Arts Firm. Nous vous invitons à explorer les enregistrements, les présentations PowerPoint et les principales leçons retenues des autres séances de L’avenir de l’orchestre numérique sur les publics (21 mai 2021) et les finances (28 mai 2021).

 

Ressources :

Enregistrement du forum

Diapositives

Biographies des conférenciers