Adapter des concerts pour un public plus large

Orchestra on stage with a full audience
Crédit photo : J.J. Gill

Dans le but d’ouvrir leurs salles de concert à un plus grand nombre de membres de leurs communautés, plusieurs orchestres canadiens ont produit des concerts décontractés. L’an dernier, nous avons partagé des ressources du concert Let’s Dance du Toronto Symphony Orchestra. Le 1 novembre, le Winnipeg Symphony Orchestra a produit son premier concert décontracté dans le cadre de sa série de concerts en après-midi. Ce concert « recomposé » était destiné à deux auditoires en même temps : le public régulier des concerts en après-midi du WSO et les nouveaux venus à l’expérience du concert en quête d’une expérience moins exigeante et plus détendue.

Qu’est-ce qu’une représentation décontractée?

Une représentation décontractée est destinée expressément aux publics pouvant bénéficier d’une expérience sensorielle plus tempérée. Ceux-ci peuvent inclure les parents de bébés et de tout-petits, les personnes qui sont sur le spectre de l’autisme ou celles qui manifestent des troubles de communication sensorielle ou des troubles de l’apprentissage.

Ordinairement, un concert de ce genre est ajouté à titre d’événement spécial aux activités d’un orchestre, mais le WSO a décidé à la place d’adapter un concert déjà inscrit au programme. Les membres de l’équipe d’éducation ont commencé à travailler à ce projet au printemps 2019, profitant des partenariats déjà créés dans la communauté. Ceux-ci se sont révélés indispensables pour créer une expérience accessible au plus grand nombre de personnes possible. Le concert était appuyé par des bénévoles jouissant d’une expérience dans les événements et milieux adaptés sur le plan sensoriel, les étudiants et professeurs du programme de musicothérapie de la Canadian Mennonite University, et les membres du personnel enseignant de Prelude Music, un studio de musique qui se spécialise dans l’enseignement de la musique auprès des personnes manifestant une neurodiversité ou ayant des difficultés sensorielles.

La préparation

Image of the cover of the Relaxed Concert Guide: "I will be attending a Winnipeg Symphony Orchestra Concert"

La préparation de ce concert s’est avérée plus complexe que d’habitude. L’équipe du WSO a produit deux nouveaux documents pour préparer le public : un guide préconcert et un autre sur l’expérience même du concert. Ces documents ont été créés par des individus ayant travaillé avec des personnes se trouvant sur le spectre de l’autisme ou en consultation avec eux.  Le premier explique étape par étape le processus d’assistance à un concert, allant du transport à la salle de concert jusqu’à l’arrivée au siège désigné. Le second décrit ce qui va se produire durant le concert comme tel et énumère quelques-uns des éléments offerts comme des objets à manipuler, des activités de coloriage et les espaces réservés pour avoir une expérience plus ou moins intense (tout à l’avant ou complètement à l’arrière de la salle).

Le WSO a offert des billets gratuits à certains groupes communautaires dans le cadre de son programme Partager la musique, mais la majorité des billets ont été achetés comme pour une représentation habituelle.

Les abonnés aux concerts de l’après-midi ont reçu un courriel et un envoi postal les informant des aspects particuliers de ce concert. Les membres du personnel du WSO ont aussi informé de chef d’orchestre invité et les musiciens avant la première répétition pour ce concert décontracté.

Selon le directeur d’éducation et d’engagement communautaire, Brent Johnson, on nourrissait de grands espoirs avant ce concert. Quelle serait la réaction des habitués? Le public trouverait-il l’élément décontracté du concert accueillant? Ce concert était-il trop différent des autres? Ne l’était-il pas assez?

Le jour du concert

Photo of two volunteers in the lobby of the hall before the concert

« Dès l’ouverture des portes, on pouvait sentir une différence dans l’air », dit Johnson. Pour les quelque 600 membres du public, il y avait un sentiment que l’orchestre symphonique allait être écouté par des personnes qui jusque-là avaient sans doute eu de la difficulté à accéder à ce genre d’expérience.

Les bénévoles ont joué un rôle critique dans le succès de cet événement. Les professeurs et étudiants de la Canadian Mennonite University et les bénévoles ayant l’expérience voulue du Royal Manitoba Theatre étaient sur place pour aider les clients à trouver ce dont ils avaient besoin. Les personnes venues assister au concert spécifiquement en raison de ses éléments décontractés n’étaient pas obligées de s’auto-identifier. Vu le nombre de sièges inoccupés et les places réservées à l’avant et à l’arrière de la salle, les membres de l’auditoire étaient encouragés à se déplacer selon leurs besoins et à réagir à la musique à leur gré (applaudissements, mouvements et vocalisations par exemple). Il y avait aussi une salle de repos distincte à l’étage supérieur avec des objets à manipuler, des livres d’activité et des couvertures alourdies pour ceux et celles qui pouvaient en avoir besoin. L’éclairage de salle a également été réglé à mi-intensité durant toute la représentation.

Prochaines étapes

L’organisation de ce concert a permis au WSO d’examiner les aspects de cette salle que les clients jugent bons ou moins bons. Il a ainsi pu cerner quelques éléments susceptibles de créer des obstacles pour les membres du public. Le WSO prévoit accroître sa FAQ et multiplier ses renseignements sur l’accessibilité inclus dans son site Web et les courriels qu’il envoie avant les concerts pour que tous les membres du public se sentent bien accueillis, prêts et emballés à l’idée d’aller à un concert symphonique!

Vu sa programmation intense, le WSO prévoit continuer à peaufiner le modèle du concert « adapté ». En raison du succès retentissant de la version pilote, il compte offrir en 2020-2021 trois concerts décontractés.

       

Le Winnipeg Symphony Orchestra présente son prochain concert décontracté lors d’une matinée le 21 février : Hétu & Franck. Pour en savoir plus sur sa série de concerts décontracté, visitez leur site Web.

Chaakapesh: collaborations, langues et voix

OSM musicians performing a concert
Crédit photo : Jean-Marc Abella

En septembre 2018, l’Orchestre symphonique de Montréal (OSM) et son directeur artistique, Kent Nagano, ont effectué une tournée dans les communautés autochtones du Grand Nord québécois. L’œuvre vedette de cette tournée était un nouvel opéra de chambre intitulé Chaakapesh, le périple du fripon.

L’opéra raconte l’histoire de Chaakapesh, un fripon qui se met en tête d’arrêter le massacre des siens par les colonisateurs blancs en enseignant à ces derniers comment rire. L’OSM a retenu les services du renommé dramaturge cri Tomson Highway pour écrire le livret et de Matthew Ricketts, un jeune Canadien vivant à New York, comme compositeur. L’œuvre met en scène des narrateurs qui narrent l’histoire dans une des cinq langues utilisées (cri, innu, Inuktitut, français ou anglais, selon le lieu de la représentation) et deux chanteurs qui racontent cette histoire du fondateur du peuple innu. Financée en partie grâce à une subvention Nouveau chapitre du Conseil des arts du Canada, la collaboration a pris naissance au cours de discussions en 2016, pour aboutir, deux ans plus tard, à la tournée. En tout, 45 musiciens de l’OSM ont participé à celle-ci, qui représentait la première visite en dix ans de l’OSM au Nunavik et sa toute première en territoire cri et innu.

Les cinéastes Roger Frappier et Justin Kingsley ont créé un documentaire, aussi intitulé Chaakapesh, sur les nombreuses collaborations que ce projet a suscitées. Ce documentaire, dont la première a eu lieu à Montréal en décembre 2019, inclut de longues séquences sur les représentations, les répétitions et des entrevues avec des participants au projet, y compris les membres de l’équipe de création, dont maestro Nagano, les narrateurs et chanteurs qui ont exécuté l’œuvre, ainsi que les musiciens et membres du personnel de l’OSM.

Voix autochtones, interprètes autochtones

« Partager et dépouiller ne sont pas la même chose »

Inuktitut performer playing the traditional drum
Crédit photo : Jean-Marc Abella

Chaakapesh accorde beaucoup d’espace aux voix et interprètes autochtones. Comme l’opéra est produit en cinq langues, il fallait recourir à différents narrateurs pour chaque représentation. Dans le documentaire, chaque narrateur autochtone donne une longue entrevue pour décrire en profondeur ses expériences comme artiste et comme personne, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de cette collaboration particulière.

On y voit aussi des membres de la communauté autochtone, durant le processus de création et de répétition, qui participent à des conversations et qui prennent des décisions sur le plan créatif. L’aspect de collaboration du projet se poursuit également durant la tournée comme telle ; on peut en effet voir divers interprètes autochtones sur scène, y compris un étudiant local avancé en violoncelle qui joue une suite de Bach, un violoneux traditionnel et des interprètes de chant guttural. Leurs prestations étaient intégrées à l’opéra et différaient à chaque représentation selon les musiciens auxquels l’OSM avait accès dans chaque communauté. Comme dit le narrateur cri Ernest Webb, « Partager et dépouiller ne sont pas la même chose ». Dans Chaakapesh, on voit l’OSM partager la scène avec des interprètes autochtones et le processus de répétition avec des artistes autochtones.

Histoires et langues

« Pour que nos enfants héritent d’autre chose que le préjugé »

Young child conducts a string quartet of OSM musicians
Crédit photo : Jean-Marc Abella

Les entrevues incluses dans le documentaire comportent un élément important de narration. Le narrateur innu Florent Vollant raconte comment, à l’âge de seulement cinq ans, il a été enlevé de son foyer au Labrador et amené à un pensionnat. La narratrice inuktitute Akinisie Sivuarapik nous rappelle que la tuberculose sévit encore dans certaines communautés autochtones. Malgré l’espoir qu’on sent dans Chaakapesh, le film nous rappelle également que ces traumatismes ne constituent pas des problèmes du passé, mais sont des préoccupations toujours bien présentes.

La langue occupe une place d’honneur dans l’opéra et le documentaire, comme en témoigne le fait que l’opéra est présenté dans au moins trois langues autochtones. On ne peut non plus sous-estimer l’aspect géographique de ce projet : dans une province où la lutte entre le français et l’anglais est parfois tant ressentie et politisée, il est facile d’oublier que plusieurs langues existaient déjà ici avant l’une ou l’autre des langues officielles du Canada.

Et maintenant?

Ce projet représente une étape importante dans l’évolution des partenariats de collaboration entre les organismes artistiques et les communautés autochtones. La collaboration a été énorme, réussie et très publique, mais l’épreuve décisive de ce genre de démarche réside dans la sorte de partenariats permanents que ces groupes peuvent créer. Un financement soutenu s’impose pour aider les orchestres et autres organismes artistiques à forger des partenariats authentiques et permanents qui seront salutaires pour les communautés autochtones et leur permettront de célébrer leurs propres formes d’art, expériences culturelles et traditions.

Indigenous and OSM musicians performing a concert
Crédit photo : Antoine Saito

Ce projet s’est aussi révélé transformateur pour l’OSM. « Ce projet a marqué un tournant pour l’OSM et sa collaboration avec des artistes et communautés autochtones, affirme le chef des Projets spéciaux artistiques, Marc Wieser. Toute relation authentique est basée sur la confiance, et Chaakapesh a été un catalyseur qui nous a permis de bâtir des relations avec un réseau croissant d’artistes autochtones de Montréal et du Québec. Comme organisme, nous avons découvert l’importance d’assumer un risque et de sortir de notre zone de confort. Nous avons depuis lors collaboré avec plusieurs des mêmes artistes, entre autres, et constaté que nous pouvions nous concentrer tout de suite sur la musique puisque nous avions déjà jeté les bases d’une confiance mutuelle. À l’été 2019, nous avons produit le concert Makusham, pour lequel trois musiciens de l’OSM se sont associés à des compositeurs interprètes autochtones et un arrangeur afin de collaborer à la création d’un concert où les musiciens autochtones prenaient les devants. Couronné de succès, le concert aurait été impossible sans tout le défrichage effectué pour Chaakapesh. Nous avons désormais l’impression d’être accueillis et respectés par de nombreuses communautés autochtones et d’avoir l’occasion de faire fond sur notre expérience et de poursuivre nos collaborations. »

Nous ne prétendons pas que Chaakapesh offre toutes les solutions en matière de réconciliation entre la communauté autochtone et celle des colonisateurs. Comme Florent Vollant le mentionne durant son entrevue, il faudra plusieurs générations de travail acharné, des partenariats soutenus et une collaboration réfléchie pour faire avancer ces conversations. Ceci est une étape importante.

Les prochaines présentations et de courts extraits du documentaire Chaakapesh sont disponibles sur le site de l’OSM.

L’opéra Chaakapesh sera présenté encore dans le cadre de la Virée classique de l’OSM en août 2020. Billets en vente à partir de février.

Pleins feux sur nos membres : Orchestre à cordes Music4Life

Orchestres Canada regroupe des orchestres de toutes les tailles, allant des grands ensembles professionnels en passant par les petits orchestres régionaux et jusqu’aux groupes communautaires qui travaillent avec des musiciens amateurs enthousiastes. L’orchestre à cordes Music4Life est un de ces groupes communautaires. Cet ensemble d’Ajax, Ontario, compte plus de 30 musiciens d’instruments à cordes, y compris quatre chefs de section qui agissent comme mentors et maîtres auprès du reste de l’ensemble. La gamme d’âges des membres de l’orchestre va de 8 à 78 ans, ce qui contribue à procurer une expérience musicale et sociale curieuse mais favorable à tous les participants.

De nombreux orchestres communautaires comptent des musiciens professionnels dans leurs rangs. Le degré de leur participation varie : certains ensembles ne comptent qu’un premier violon professionnel, tandis que d’autres incluent cinq musiciens d’instruments à cordes solistes professionnels; certains engagent des premiers solistes dans toutes les sections qui côtoient les musiciens amateurs. Le fait que Music4Life emploie un chef d’orchestre et des musiciens professionnels n’est pas exceptionnel, mais sa façon de le faire l’est. L’orchestre mise sur une expérience de côtoiement et un enseignement en cours de répétition pour rallier les musiciens amateurs actuels et éventuels.

Ces derniers profitent de la présence d’un chef d’orchestre et de chefs de section professionnels durant les répétitions et les concerts. Bien que certains suivent des cours particuliers, pour la plupart, les répétitions sont la seule occasion de recevoir un enseignement sur leur instrument. À chacune des répétions, on fait une rotation des places pour donner à chaque musicien la chance d’être assis à côté du chef de section; les pauses sont considérées comme une autre occasion d’échanges sociaux et informels entre musiciens professionnels et amateurs.  La structure de Music4Life crée pour tous un excellent milieu de soutien et de collaboration, en plus de compléter les cours particuliers.

De leur côté, les musiciens professionnels peuvent ainsi partager leur savoir musical et rejoindre un plus grand nombre de musiciens dans la communauté. Les musiciens professionnels et avancés du groupe ont aussi la chance de se produire au sein de quatuors à cordes lors d’événements publics et privés. Le produit de ces prestations est réinvesti dans les opérations de l’orchestre. Le côtoiement qui est à la base de Music4Life favorise les échanges entre professionnels et amateurs, jeunes et moins jeunes, d’une manière qui enrichie l’expérience musicale de tous les intervenants.

Music4Life donnera son prochain concert le 7 décembre au Forest Brook Community Church. Sous la direction musicale de Kathryn Knowles, violoncelliste et compositrice de Toronto (et directrice générale de la Ligue canadien des compositeurs, l’événement mettra en vedette une collaboration avec un quatuor à cordes de musiciens primés se produisant tant en jazz qu’en musique classique, qui exécutera avec l’orchestre des morceaux de jazz, de musique classique et d’airs des Fêtes. En savoir plus sur leur site Web.

La Winnipeg Symphony Orchestra dans le monde numérique

Daniel Raiskin et le Winnipeg Symphony Orchestra

Les orchestres cherchent toujours de nouvelles façons d’élargir leur auditoire et d’échanger de manière plus enrichissante avec leur public. Plusieurs orchestres sont d’avis que les auditoires vieillissants et l’abandon des programmes d’enseignement spécialisé de la musique dans les écoles sont les raisons qui sous-tendent le recul lent, mais constant, du nombre de spectateurs. Toutefois, depuis quelques années, les orchestres veulent combler cette lacune relative à l’enseignement spécialisé de la musique et à se rendre plus attrayants aux yeux des jeunes tout en tissant des liens plus profonds avec leur clientèle actuelle. Il y a plusieurs façons d’y parvenir comme tenir des séances de discussion avant les concerts ou offrir des guides de type « Symphonies 101 ». Qu’a fait la Winnipeg Symphony Orchestra (WSO)? Elle s’est lancée dans le monde numérique.

WSO a utilisé une application d’accompagnement appelée EnCue à trois de ces concerts cette année et a l’intention de s’en servir lors de plusieurs autres concerts à venir. EnCue est une application à téléchargement gratuit qui envoie en direct durant le concert des notes sur le programme, des images et des récits. WSO a lancé cette application à son concert du 18 octobre où l’orchestre présentait Symphonic Dances de Sergei Rachmaninoff. Les utilisateurs de l’application n’étaient pas séparés des autres membres du public, mais l’écran de l’application est faiblement illuminé et les lumières de la salle de concert étaient douces afin de ne pas déranger les non-utilisateurs. Bien que plusieurs orchestres en Europe et aux États-Unis aient intégré des technologies similaires à leurs concerts, c’est une première au Canada.

Chef d’orchestre adjointe RBC, Naomi Woo pendant le concert. Photo : Ruth Bonneville, Winnipeg Free Press

Selon Jean-François Phaneuf, vice-président des activités artistiques du WSO, les avantages de cette application comportent un double aspect. « Nous sommes ravis d’utiliser cette application pour attirer de nouveaux spectateurs et d’améliorer le niveau d’engagement auprès des auditoires actuels et potentiels. Les gens ont été profondément touchés par l’expérience. Pendant que le concert se déroule, on a l’occasion de lire ce que pensait M. Rachmaninoff quand il a écrit cette œuvre et lire le témoignage de Daniel Raiskin, directeur musical, qui décrit son attachement personnel à un passage particulier. » Pendant deux mois, Jean-François Phaneuf, James Manishen (associé artistique) et Naomi Woo (chef d’orchestre adjointe RBC) ont travaillé fort pour préparer la documentation nécessaire. Ils ont fait l’essai du contenu auprès du personnel de WSO formé en musique et ceux qui n’ont pas de formation musicale et ont déterminé que les diapositives courtes et les images aidaient les gens à écouter activement. La programmation de l’application s’est avérée exigeante, mais les résultats ont été satisfaisants. Des concepts de base ont été fournis pour ceux qui ne sont pas habitués à la musique d’orchestre et des segments de renseignements plus complexes étaient offerts aux experts. Durant le concert, Naomi Woo était dans les coulisses et suivait la partition afin de synchroniser la musique et les diapositives pour les 200 membres de l’auditoire qui ont téléchargé l’application. Les impressions des utilisateurs de l’application étaient surtout positives. En général, le public s’est montré très enthousiaste à l’idée d’essayer quelque chose de nouveau. Certaines personnes ont exprimé une résistance aux changements apportés à l’expérience qu’ils connaissent et aiment, mais plusieurs avaient l’impression de mieux comprendre l’œuvre qu’ils écoutaient et ont ressenti un lien plus fort avec la musique grâce aux renseignements que leur fournissait l’application.

WSO ne compte pas utiliser EnCue à chacun de ses concerts. Son utilisation est planifiée seulement trois fois cette saison durant une pièce musicale par programme. Les auditoires de WSO auront l’occasion de voir EnCue en action au festival New Music de Winnipeg en janvier lors de la Metropolis Symphony de Michael Daugherty, et en mars 2020 lors de la sixième symphonie de Chostakovich. WSO a toutefois l’intention d’intégrer EnCue à la deuxième moitié de chaque concert durant sa série (B)eyond Classics en 2020-2021. Grâce à la mise en place d’un bureau de soutien technique au concert du 18 octobre, WSO a réussi à éviter la plupart des problèmes techniques. La clientèle plus sérieuse a même demandé de recevoir les diapositives à l’avance afin de se renseigner avant le concert. WSO et Orchestres Canada sont ravis des occasions qui présentent lorsqu’on donne à l’auditoire plus de façons d’accéder à la musique orchestrale de manière qui enrichit la musique présentée sur scène.

Apprenez-en davantage sur la question de technologie numérique dans le domaine des orchestres en lisant notre entrevue avec Fiona Morris de The Space, Bâtir un organisme numérique.

La musique qui guérit au Windsor Symphony Orchestra

Entre le 1er et 10 octobre, des musiciens de l’orchestre symphonique de Windsor (WSO) se sont rendus dans des milieux communautaires et de santé dans le cadre du programme d’approche communautaire, Music for Health (la musique pour la santé). L’an dernier, grâce à ce programme, plus de 1 200 personnes âgées ont pu assister à 21 spectacles de musique à Windsor et dans les environs.

Ce programme est une composante importante de l’engagement de WSO envers la collectivité de Windsor-Essex. Cette année, les musiciens ont visité la maison de soins palliatifs Hospice Windsor, la bibliothèque publique de Windsor, le refuge Downtown Mission, des maisons de retraite et des centres de soins dans la région de Windsor-Essex pour jouer de la belle musique pour des gens qui n’auraient pas normalement l’occasion d’écouter de la musique jouée sur scène.

Ce programme d’approche communautaire se fonde sur des données probantes qui montrent que la musique a des effets positifs sur la santé mentale, émotionnelle et même physique. Il a été élaboré par deux musiciens de WSO qui ont travaillé étroitement avec des musicothérapeutes en milieu hospitalier. Dans le cadre de ce programme, des quatuors et des quintettes à cordes de WSO donnent des spectacles musicaux dans des maisons de repos, des maisons de retraite ainsi qu’à la clientèle d’organismes de services sociaux dans la région du comté d’Essex. On encourage les clients à participer en utilisant de petits instruments à percussion, en choisissant les œuvres que les ensembles jouent et en relatant les souvenirs qu’évoque la musique. En savoir plus sur le site Web du Windsor Symphony Orchestra.

Le Mois de la jeunesse et les 80 ans du Concours OSM

Mois de la jeunesse

Depuis sa création, l’Orchestre Symphonique de Montréal a mis l’éducation au cœur de sa mission et n’a cessé de développer des initiatives pour intéresser les jeunes à la musique classique. On pense entre autres aux Matinées jeunesse instaurées en 1935 par Wilfrid Pelletier mais aussi aux initiatives plus récentes comme La Musique aux enfants et le Bal des enfants, un événement-bénéfice afin d’amasser des fonds pour soutenir la mission éducative et d’accessibilité de l’OSM.

Dans cet esprit, en novembre 2019, le Mois de la jeunesse sera consacré à faire la promotion des nombreuses initiatives jeunesse de l’OSM, autant pour les écoles que les familles. Le grand public pourra notamment découvrir des artistes de la relève lors d’une série de récitals ou encore assister en famille au premier concert de la série Jeux d’enfants, dirigé par notre jeune chef assistant Thomas Le Duc-Moreau. Les écoliers ne sont pas en reste puisque plusieurs d’entre eux profiteront des ressources éducatives mises gratuitement à leur disposition incluant pour la toute première fois la mise en ligne de la vidéo d’un grand concert jeune public. En savoir plus

Concours OSM – 80e édition

Depuis 1940, l’orchestre présente le Concours OSM, le plus prestigieux concours d’interprétation pour les jeunes musiciens canadiens, offrant des prix d’une valeur de plus de 100 000 $ aux lauréats et une visibilité accrue pour les gagnants. Le public est invité à découvrir 17 violonistes et violoncellistes âgés de 15 à 25 ans, lors des épreuves demi-finales et finales qui auront lieu du 27 au 30 novembre à Montréal. Toutes les épreuves sont webdiffusées pour permettre le rayonnement pancanadien de la compétition. L’OSM propose un programme riche et stimulant aux concurrents et au public : concerts spéciaux avec des lauréats du Concours, activités de formation avec des experts du milieu musical, animations musicales à la Maison symphonique et prestations dans la ville font partie du programme d’activité. Le Concours OSM a également rassemblé un jury international prestigieux, comprenant notamment le directeur musical Kent Nagano et le directeur des BBC Proms de Londres, David Pickard.

Les lauréats bénéficient d’un énorme soutien de la part de l’OSM : en plus des prix en argent et des bourses, plusieurs développent une relation privilégiée avec l’organisation. L’Orchestre leur offre de multiples opportunités de prestation comme solistes, récitalistes ou chambristes avec des musiciens de l’OSM, et Kent Nagano dirige un orchestre des lauréats lors du festival La Virée classique durant l’été. De plus, l’OSM introduit les lauréats à son réseau de partenaires artistiques et à ses artistes invités internationaux, un soutien important pour de jeunes artistes en début de carrière.

L’OSM est très fier du Concours OSM parce qu’il a enrichi, de multiples façons, la scène musicale canadienne. Parmi les lauréats, plusieurs se sont illustrés sur la scène canadienne et internationale dont :  James Ehnes (violon); Angela Hewitt (piano); Louis Lortie (piano); Karina Gauvin (soprano); Jan Lisiecki (piano); Jonathan Crow (violon solo, Toronto Symphony); Andrew Wan (violon solo OSM), plus récemment Timothy Chooi, Blake Pouliot, Carter Johnson et Kerson Leong.

 

Blogue d’invité : L’Orchestre Métropolitain pour la jeunesse

Rencontrer les jeunes et rendre la musique toujours plus accessible sont des priorités pour l’Orchestre Métropolitain. Chaque année, les initiatives éducatives de l’OM suscitent l’émerveillement de plus de 11 000 jeunes sur tout le territoire montréalais, par l’entremise d’un programme éducatif en deux volets : l’OM pour les écoles et l’OM pour la relève.

L’OM pour les écoles donne lieu à des rencontres significatives entre les élèves et nos musiciens, que ce soit par la tenue d’ateliers musicaux dans les écoles ou l’accueil de groupes scolaires à nos répétitions ou à nos concerts. Un bel exemple d’activités : la réalisation d’expositions ! Comme en décembre dernier, alors que les œuvres d’un groupe d’une quinzaine d’enfants inscrits à la maternelle à l’école Notre-Dame-des-Neiges décoraient les foyers de la Maison symphonique, pour le plus grand plaisir du public. Les élèves, venus assister à la générale, ont pu visiter leur exposition, et faire cadeau de l’une de leurs œuvres à notre chef Yannick Nézet-Séguin. En amont de cette sortie, ils s’étaient familiarisé avec le Concerto pour piano de Schumann, au programme du concert, et avaient reçu la visite du chef Nicolas Ellis, collaborateur artistique à l’OM, qui a répondu à toutes leurs questions.

L’OM pour la relève a pour objectif d’offrir une tribune aux jeunes musiciens et de soutenir leur développement grâce, entre autres, à du mentorat et des classes de maîtres. Les préludes OMdes prestations musicales qu’offrent des jeunes musiciens talentueux en préambule aux concerts de l’OM, en sont un exemple. Ces jeunes assistent ensuite gratuitement au concert, et quelques-uns ont le privilège de remettre les fleurs sur scène aux chefs et solistes que nous recevons. Un autre projet de l’OM pour la relève est la création du Concours OMNI.  Dédié aux jeunes musiciens de 7 à 17 ans, ce concours donnera l’occasion aux candidats de faire valoir leur talent dans un contexte décontracté, favorisant la rencontre de jeunes partageant la même passion et les échanges avec des musiciens professionnels. Ces initiatives sont des plus inspirantes, tant pour les jeunes que pour nos musiciens qui en retirent une grande fierté.

Un très grand merci  à Laura Eaton à l’Orchestre Métropolitain d’avoir écrit cet article.