Thérèse Boutin

Enseignements à tirer des premiers résultats du programme inspirer et enraciner

Thérèse Boutin a mené deux séances à ce sujet à notre conférence nationale 2018, dont les diapositives sont disponibles ici.

L’entrevue suivante a été publiée le 18 mai, 2018.

Thérèse Boutin et le programme Inspirer et enraciner du Conseil des arts du Canada

Dans le cadre de sa conférence 2018 à Calgary, Orchestres Canada accueillera des experts et des leaders d’opinion d’organismes musicaux et artistiques de partout au Canada. Nombreux d’entre eux sont d’actuels ou anciens dirigeants d’orchestres canadiens, comme la charmante Thérèse Boutin. Thérèse a été directrice générale de l’Orchestre symphonique de Trois-Rivières et de l’Orchestre symphonique de Québec, en plus d’assumer pendant deux ans la présidence du conseil d’administration d’Orchestres Canada.

Le parcours et l’expérience impressionnants de Thérèse lui ont permis d’acquérir une connaissance intime des rouages des organismes subventionnaires nationaux, et c’est dans ce domaine qu’elle effectue actuellement des recherches pour Orchestres Canada, spécialement en ce qui a rapport au programme Inspirer et enraciner du Conseil des arts du Canada.

Ce programme de subvention a pour mission d’assurer un soutien constant aux organismes artistiques dans leur présentation d’activités artistiques qui inspirent une vaste gamme de personnes dans leurs communautés et au-delà de celles-ci. Il vise aussi à encourager les organismes à être un miroir de la diversité de ces communautés par leur dotation en personnel, leur programmation et leurs responsabilités de mobilisation du public.

Nous avons récemment eu l’occasion d’en savoir plus sur les recherches que mène Thérèse. Celles-ci ont inclus une analyse approfondie des demandes de subventions présentées par les orchestres de partout au Canada en vue de mieux comprendre les éléments que veulent y voir les comités d’évaluation par les pairs du Conseil des arts.

Est-ce que vous pouvez me parler un petit peu au sujet de la recherche que vous faites actuellement pour Orchestres Canada sur le programme Inspirer et enraciner du Conseil des Arts du Canada ?
On a demandé aux orchestres qui voulaient s’adonner à cette étude sur un base volontaire de nous faire parvenir une copie de leur demande de subvention, et quinze ont accepté de participer au projet : dix qui sont dans la catégorie des Catalyseurs artistiques (des orchestres qui ont un budget de moins de deux millions de dollars), et cinq orchestres qui sont dans la catégorie des Institutions (les orchestres qui ont des budgets de plus de deux millions de dollars). Nous avions donc un échantillon intéressant pour faire l’analyse.

Est-ce que vous avez remarqué des différences ou des tendances entre les différentes demandes de subvention que vous avez reçues ?
Je n’ai pas tout à fait terminé, mais j’ai été capable de déterminer des tendances : non pas en rapport avec ce dont les orchestres ont besoin, mais plutôt de voir comment les orchestres ont interprété le formulaire. Et c’est ça qui est intéressant : le formulaire du Conseil des arts est le même pour tout le monde, mais les orchestres n’ont pas interprété les questions de la même manière. Ça ne veut pas dire que les réponses n’étaient pas bonnes, mais c’est qu’il n’y a pas deux demandes de subvention pareilles.

Et qu’est-ce qui s’est passé en ce qui concerne les résultats de ces demandes ?
Tout le monde a eu une subvention, mais il y en a qui ont reçu des augmentations et d’autres qui n’en ont pas reçues. Mon objectif, ce n’est pas de faire la leçon aux orchestres qui n’ont pas reçu une augmentation. Je veux simplement voir si les orchestres ont bien dit ce qu’ils avaient à dire, s’ils ont bien fait passer leur message et ont été clairs dans les éléments qu’ils ont écrits et mis de l’avant. Je veux aussi voir s’il y a eu des oublis ou s’il y a des éléments qui auraient pu être présentés autrement.  Je fais un recensement de bonnes pratiques à partager et j’allume des feux jaunes à certains endroits. Je travaille avec une mine d’informations extraordinaire. Je pourrais faire plein de choses avec ça, mais j’ai seulement une heure pour faire mon atelier !

Est-ce vous analysez les demandes au cours des cinq dernières années du programme ou seulement celles de cette année ?
Les orchestres dans la catégorie Catalyseurs artistiques m’ont envoyé leurs demandes pour l’année courante et les deux prochaines années. Pour les orchestres dans la catégorie Institution, ils m’ont envoyé leurs demandes pour l’année en cours et l’année prochaine. Je n’ai pas accès aux autres demandes qui ont été faites par le passé. Je ne sais pas qu’est-ce que les gens ont écrit il y a trois ans ou il y a cinq ans. Mais chose certaine, c’est que les attentes du Conseil des arts du Canada ont beaucoup changé au cours des dernières années. On résiste tous un peu au changement et j’ai remarqué que des orchestres (certains plus que d’autres) sont retombés dans leurs vieilles habitudes. C’est tout à fait normal, les gens ont d’autres choses à faire.  C’est beaucoup de travail et ça prend beaucoup de temps.

Est-ce que vous avez d’autres choses à dire ou des conseils à donner au sujet des demandes que vous avez lues ?
Je les ai trouvées très intéressantes. Si j’étais indépendante de fortune, je me ferais un calendrier pour la prochaine année et j’irais à des concerts partout au pays. Il y a plein de belles choses qui se passent ! Il y a de beaux concerts et de belles activités, mais il y a toujours place à amélioration. Je n’ai pas de conseils à donner, ce n’est pas vraiment mon mandat. Il s’agit plus de permettre aux orchestres qui ont fait une demande subvention de voir là où ils auraient pu faire autrement, où ils n’ont pas été assez complets ou là où ils n’ont peut-être pas bien compris. Ou encore je pourrai donner des exemples d’orchestres qui ont trouvé une façon originale de répondre à une question. Je suis très contente et très reconnaissante envers les orchestres qui ont accepté de participer !