Réponses d’Orchestres Canada à la COVID-19

Une lettre de notre directrice générale, Katherine Carleton

Chers membres,

Depuis quatre semaines, une vague d’annulations déferle sur le pays dans la foulée des mesures de confinement visant à limiter la propagation de la COVID-19. Chacun de nos quelque 130 orchestres membres a été touché.

Les orchestres canadiens ont fait preuve d’une adaptabilité inspirante en créant plus de contenu en ligne que jamais. Orchestres Canada a aussi augmenté son activité en ligne pour appuyer ses membres durant cette période de défis sans précédent. Convaincus que les orchestres sont plus forts ensemble qu’ils ne le sont isolément, nous avons élargi et adapté les quatre piliers de notre mission pour les aider à faire face à la crise actuelle.

Convocation

Au cours du dernier mois, OC a convoqué des réunions en ligne avec des groupes intervenants pour échanger des renseignements et des idées, ainsi que pour concevoir des réactions collectives à la fermeture actuelle. Nous avons tenu des réunions avec les chefs de la direction des orchestres, les dirigeants d’orchestres de jeunes, les gestionnaires du personnel, de même que les responsables du marketing et de l’éducation. Nous prévoyons poursuivre et élargir ces rencontres. Dites-nous ce dont vous avez besoin.

Défense des intérêts

Notre comité de la défense des intérêts s’est employé à déterminer la meilleure façon d’aborder les décideurs fédéraux et de les sensibiliser aux besoins des orchestres. Nous avons écrit une lettre à plusieurs ministres, et nous encourageons nos membres à la transmettre à leurs députés. Bien sûr, nous nous sommes concentrés sur les mesures d’urgence à court terme. C’est ce que nous continuerons à faire tout en vous consultant afin d’élaborer des stratégies de relance et de résilience pour les orchestres canadiens.

Partage des connaissances

Nous envoyons à nos membres de fréquentes mises à jour sur la situation touchant directement le secteur des arts, ainsi que des ressources et outils pour les aider à faire face à la réalité actuelle. Nous sommes aussi ravis de faire connaître vos initiatives et triomphes. Vous pouvez lire ces mises à jour à notre page COVID-19 ou en vous abonnant à notre infolettre.

Recherche

Jusqu’à maintenant, nous avons mené deux sondages visant à mesurer l’impact immédiat des fermetures dues à la COVID-19 sur nos membres et nous avons communiqué certaines observations initiales de notre statisticien, Steve Smith. Cette collecte de données est une démarche constante; nous savons que vous avez été sondés, mais nous continuerons à recueillir et analyser d’autres données.

Je vous incite à jeter un coup d’œil à l’état de nos activités et vous encourage à communiquer avec nous pour partager des ressources, brasser des idées ou simplement vérifier l’état des choses. Prenez bien soin de vous.

Katherine Carleton
Directrice générale
Orchestras Canada/Orchestres Canada

Confiance, transparence et vérité

Marion Newman

Le Rapport de la Commission de vérité et de réconciliation de 2015 et ses appels à l’action ont ébranlé de nombreuses hypothèses courantes au sujet des relations entre la communauté autochtone et celle des colonisateurs au Canada. En réponse à ce rapport, nombre d’orchestres et d’autres institutions culturelles ont commencé à examiner leurs relations avec les communautés et à repenser leurs modes de collaboration et de partenariat avec les nations, les peuples et les organisations autochtones.

Suivant la création en 2017 d’un conseil consultatif sur la communauté autochtone au Regina Symphony Orchestra, beaucoup de travail a été accompli pour développer cette relation. Nous nous sommes entretenus avec le directeur musical du RSO, Gordon Gerrard, et la mezzo-soprano Marion Newman, qui siège à ce conseil, pour en savoir plus au sujet de cette initiative.

Le début
Gordon Gerrard

Le conseil consultatif sur la communauté autochtone du RSO a vu le jour après la nomination d’un nouveau membre du conseil d’administration, Audra Young, de la Première Nation de Cowessess. Il a été officialisé en raison de la consultation qu’a nécessitée un important projet de rayonnement mené avec Buffy Sainte-Marie; un des premiers projets subséquents a été le nouveau Forward Currents Festival. Le conseil consultatif était initialement composé de 12 membres qui se réunissaient chaque mois surtout pour conseiller le nouveau directeur musical, Gordon Gerrard, et la directrice générale de l’époque, Tanya Derksen, au sujet d’éléments de programmation autochtone pour la saison de l’orchestre. « Il n’y a pas de livre de règlements pour ce genre de chose, affirme Gordon, mais nous voulions nous assurer de créer une relation salutaire permanente pour les deux parties, plutôt qu’un simple échange ponctuel. »

Soucieux d’accorder le temps voulu à l’évolution de ces conversations, le groupe se réunit maintenant moins fréquemment, mais ses conseils touchent à un plus grand nombre d’aspects des activités du RSO. Tout est interdépendant. D’autres orchestres suivent ce modèle; le Vancouver Symphony Orchestra, par exemple, a mis sur pied son propre conseil sur la communauté autochtone.

Risques et vraie consultation

Malgré une certaine appréhension quant à la voie que l’orchestre et le conseil allaient emprunter, les parties comprenaient l’importance et l’ouverture de cette initiative. Marion Newman attribue essentiellement sa disposition à siéger au conseil à sa relation solide avec Gordon et sa confiance en lui. « On nous demande constamment nos conseils sur divers projets, dit-elle. C’est plus rare que l’organisme écoute vraiment. Mais parce que j’avais déjà confiance en Gordon, je savais que l’orchestre écouterait ce que nous avions à dire. »

Marion et Gordon reconnaissent tous deux qu’il s’agit d’un travail soutenu, lent et de longue haleine. Il exige de la transparence de la part de l’orchestre, qui doit partager des choses qu’il n’a pas l’habitude de partager avec des groupes externes. « Nous en sommes encore à l’aspect vérité de la vérité et la réconciliation », affirme Marion. Le travail est pénible mais nécessaire si l’on veut aboutir à une consultation et un partenariat véritables. L’expérience a en définitive été positive pour le RSO. Les opinions du conseil consultatif touchent désormais tous les aspects de son activité, comme les déclarations de reconnaissance du territoire; elles précisent le sens véritable de la consultation et aident tous les intervenants à trouver leurs propres manières de participer à cette tâche.

Le Festival Forward Currents

Le premier projet pour lequel on a consulté le conseil consultatif a été le nouveau Forward Currents Festival. « Chaque année le festival gravite autour d’un enjeu socialement pertinent pour notre communauté à Regina, signale Gordon. Le premier, en 2018, était centré sur la vérité et la réconciliation; celui de 2019, sur la sensibilisation à la santé mentale. »

« C’est un moyen très direct de rejoindre des gens qui croient que l’orchestre n’est pas pour eux », ajoute-t-il. En présentant l’orchestre ailleurs que dans la salle de concert traditionnelle, le festival a rejoint un public entièrement nouveau qui n’a peut-être jamais songé à assister à un concert de musique orchestrale traditionnel. Marion dit avoir été très touchée au premier festival. « C’était incroyable de voir des Autochtones émus d’entendre l’orchestre raconter leur histoire et, pour eux, de se rendre compte que des membres non autochtones du public étaient émus par des histoires autochtones. »

Prochaines étapes

Le conseil consultatif commence à se tourner vers les saisons futures pour ce qui est du contenu de la programmation et de la manière d’aborder les partenariats. Il se penche aussi sur les moyens de veiller à ce que ce travail ait un effet durable sur le RSO. Une formation en compétence culturelle s’impose, et il espère établir bientôt un moyen qui permettra aux nouveaux musiciens, employés et membres du conseil de l’orchestre de suivre la formation voulue qui leur permettra de travailler en collaboration respectueuse avec lui et les autres communautés avec lesquelles le RSO pourrait s’associer.

Le travail est ardu et prend du temps. Il doit reposer sur des relations personnelles fortes, la confiance et la transparence.

Programme Subvention salariale d’urgence du Canada

Mis à jour le 9 avril

Le 1er avril, le gouvernement du Canada a annoncé les détails du programme Subvention salariale d’urgence du Canada de 75 % pour les entreprises admissibles, jusqu’à concurrence de trois mois. Cette subvention prend effet rétroactivement le 15 mars 2020.

  • La Subvention salariale d’urgence du Canada s’appliquerait au taux de 75 % pour la première tranche de 58 700 $ que touche normalement un employé, ce qui représente une prestation maximale de 847 $ par semaine. Le programme serait en vigueur pour une durée de 12 semaines, soit du 15 mars au 6 juin 2020.
  • Les employeurs admissibles qui subissent une baisse de leurs revenus bruts d’au moins 15 % en mars et 30 %  en avril ou en mai, par rapport au même mois en 2019, auraient droit à la subvention.
  • Les employeurs admissibles comprendraient des employeurs de toutes tailles et de tous les secteurs de l’économie, à l’exception des entités du secteur public (municipalités, universités, écoles et hôpitaux). Les organismes de bienfaisance et à but non lucratif sont admissibles s’ils peuvent prouver la baisse de revenu indiquée.
  • En ce qui concerne les organismes à but non lucratif et les organismes de bienfaisance enregistrés qui sont touchés de façon similaire par une perte de revenu, le gouvernement continuera de collaborer avec ce secteur afin de s’assurer que la définition de « revenu » dans ce contexte répond bien à leurs besoins. Le gouvernement considère également un soutien supplémentaire pour les organismes à but non lucratif et les organismes de bienfaisance, plus particulièrement ceux qui participent à l’intervention de première ligne relative à la COVID‑19. D’autres renseignements à cet égard seront annoncés sou peu.
  • Le droit d’un employeur admissible à cette subvention salariale sera déterminé uniquement en fonction des salaires ou traitements réellement versés aux employés. On s’attend à ce que tous les employeurs fassent les efforts possibles afin de compléter les salaires jusqu’au niveau de 100 % du montant maximal couvert.
  • Le programme devrait être lancé dans les trois à six prochaines semaines, selon son délai d’approbation par le Parlement et la vitesse à laquelle le processus de demande en ligne peut être mis au point, peaufiné et lancé.
  • Le président du Conseil du Trésor Jean-Yves Duclos a noté pour le “secteur culturel” que toutes les entreprises recevant des fonds publics sont éligibles à la subvention. Cela semble concerner les entreprises ou organisations qui reçoivent des subventions gouvernementales, plutôt que les organismes publics comme les universités, les collèges, les écoles et les hôpitaux qui ont été identifiés comme étant exemptés
  • Aucun plafond n’est imposé à l’employeur.
  • La subvention s’applique aux employés actifs et à ceux qui ont été mis à pied par manque de travail.
  • Les organismes à but non lucratif peuvent choisir d’inclure ou d’exclure les revenus provenant du gouvernement dans le calcul de leurs recettes.
  • Les organisations peuvent calculer leurs revenus en utilisant soit la comptabilité d’exercice, soit la comptabilité de caisse.
  • Des ajustements seront effectués si l’employeur ou l’employé participe à d’autres programmes d’intervention d’urgence COVID-19.
  • Les demandes se feront par l’intermédiaire d’un portail Web accessible par la compte Mon dossier d’entreprise de l’Agence du revenu du Canada.

Si votre organisme ne peut pas prouver une baisse de revenu de 30 %, il pourrait ne pas être admissible à la subvention salariale de 75 %; il pourrait toutefois être admissible à un programme annoncé antérieurement qui prévoit une contribution de 10 % aux salaires par le biais des versements mensuels au receveur général. Les organismes ne peuvent pas avoir accès aux deux programmes.

Le gouvernement offre plus de souplesse aux employeurs relativement à la Subvention salariale d’urgence du Canada (communiqué de presse du 8 avril)

Le communiqué de presse du 1er avril se trouve ici.