ce que j’ai appris lors du congrès de la « League »
Par Boran Zaza, directrice des communications et du développement d’Orchestres Canada
Je ne vais pas vous mentir : je suis une grande admiratrice de l’IA et de toutes les façons dont elle a rationalisé mon flux de travail en tant qu’unique membre au sein du département Communication et Développement. Qu’il s’agisse d’adapter des publications sur les réseaux sociaux à différentes plateformes ou d’extraire des données complexes sur les donateurs.trices à partir de feuilles de calcul, l’IA a rendu mon travail plus facile et plus efficace. (Ai-je utilisé l’IA pour rédiger cet article de blog de A à Z? Non. L’ai-je utilisée pour relire et développer quelques sections à partir de mes notes prises lors du congrès? Absolument!)
Je pensais être une assez bonne rédactrice de prompts — et je pense que cette compétence deviendra de plus en plus essentielle dans un avenir proche — jusqu’à ce que j’assiste à une session animée par Capacity Interactive lors d’Ascend, le 80e congrès national de la League of American Orchestras. Le congrès s’est tenu du 10 au 13 juin 2025 à Salt Lake City, Utah.
L’éthique dans l’IA?
Jen Taylor et Dan Titmuss, de Capacity Interactive, ont présenté des arguments convaincants en faveur de l’utilisation de l’IA comme outil stratégique, non seulement pour gagner du temps, mais aussi pour élaborer des stratégies réfléchies et centrées sur l’humain. Voici les principaux enseignements et réflexions que j’ai tirés de leur présentation :
L’utilisation de l’IA doit être centrée sur l’humain et fondée sur l’éthique
Il est tout à fait acceptable d’utiliser l’IA pour adapter des contenus existants sur les réseaux sociaux à différentes plateformes. Mais créer de l’art, comme une affiche de concert dans le style de Picasso? C’est hors de question. L’IA doit compléter le travail humain, et non remplacer les artistes ou les membres du personnel. De plus, l’IA peut être biaisée ; elle peut se baser par défaut sur certains personnages, tons, images ou hypothèses concernant votre public. Vérifiez toujours, recoupez les faits et révisez les résultats générés par l’IA.

Tenez compte de l’impact de l’IA sur l’environnement
Chaque interaction avec l’IA implique le traitement de l’ensemble de la conversation, ce qui consomme de l’énergie et contribue à la pollution. Planifier à l’avance des prompts détaillées permet de réduire les allers-retours inutiles et donc l’empreinte environnementale de l’IA.
Utilisez l’IA pour élaborer une stratégie, pas seulement des tactiques
L’IA peut effectuer des analyses de contexte, développer des stratégies de positionnement ou créer des plans de promotion croisée. Par exemple, grâce à la fonctionnalité Deep Research de Google Gemini, vous pouvez rédiger des documents de recherche faisant référence à des sites web spécifiques, tels que ceux d’orchestres locaux, et obtenir des informations complètes qui vous aideront à prendre vos décisions. N’oubliez pas : vérifiez toujours les faits lorsque vous utilisez l’IA!
Pour en savoir plus, consultez la présentation de Capacity Interactive ici : L’IA pour la stratégie, pas seulement pour la tactique (disponible en englais seulement)
Mobiliser le public grâce au numérique
Une autre session fascinante du congrès a mis en vedette Alan Brown, de WolfBrown, un ami de longue date d’Orchestres Canada. Intitulée « Engager le public de demain dans un monde numérique », la session était animée par John Kieser, cofondateur de JDJK Consulting, avec Jennifer Barton (Orchestre symphonique de Baltimore), Alan Brown et Wolfgang Graf (Easy Connect).
Cette session a abordé la manière dont les publics actuels et futurs évoluent et s’engagent dans les arts. Aujourd’hui, les gens choisissent parmi diverses activités de divertissement et de loisirs, et le paysage en ligne a considérablement changé. Les appareils mobiles sont désormais la principale plateforme d’interaction numérique, les utilisateurs.trices utilisant des applications pour organiser leur vie, socialiser et découvrir des événements. Les orchestres doivent aller à la rencontre de leur public là où il se trouve, c’est-à-dire sur ses smartphones et ses applications, afin de l’attirer dans les salles de concert.
Perspectives d’Alan Brown – Contexte social et valeur sociale
Alan a souligné que les dynamiques sociales influencent considérablement la fréquentation. Par exemple :

- Une invitation d’un.e ami.e peut débloquer une part importante de la demande.
- Le processus décisionnel pour l’achat d’un billet est beaucoup plus facile pour les acheteurs qui ont des relations.
- Des études montrent que les « initiateurs.trices sociaux », c’est-à-dire les personnes qui aiment organiser des sorties, représentent environ 18 % des acheteurs de billets. Ils sont les catalyseurs qui stimulent la fréquentation grâce à leurs réseaux. Le défi? Ces initiateurs.trices ne sont souvent pas répertoriés dans nos bases de données, nous ne savons donc pas comment les contacter directement.
- Les recherches de Brown montrent également que la majorité des moins de 65 ans ont déjà utilisé au moins une fois une application pour acheter des billets. Notre secteur a donc tout intérêt à adopter pleinement la technologie des applications mobiles.
Des applications pour favoriser l’engagement
Wolfgang Graf, d’Easy Connect, a déclaré :
- Les gens passent environ quatre heures par jour sur leur smartphone, dont 90 % sur des applications.
- Les taux d’engagement des applications sont près de trois fois plus élevés que ceux du Web mobile.
- Les notifications push sont plus efficaces que les courriels pour capter l’attention.
- Pas moins de 98 % des personnes interrogées font davantage confiance aux recommandations de leurs amis et de leur famille qu’à toute publicité.
Pour tirer parti de ces tendances, les organismes devraient envisager de développer des outils numériques qui combinent la découverte d’événements et la billetterie tout en offrant des expériences interactives et personnalisées, telles que la ludification et des fonctionnalités communautaires. Il a cité l’application ClassicCard de Berlin comme un exemple de réussite.
Et voilà : que ce soit en utilisant l’IA de manière réfléchie pour élaborer nos stratégies ou en allant à la rencontre de notre public sur ses téléphones et ses réseaux sociaux, l’avenir nous réserve un potentiel passionnant. La clé réside dans l’équilibre entre innovation et touche humaine, et j’ai hâte de voir où ces tendances numériques nous mèneront!


Pour avoir un aperçu du congrès de la League of American Orchestras en format vidéo, veuillez consulter les histoires Instagram que j’ai publiées pendant mon séjour à Salt Lake City. Je suis profondément reconnaissante au Conseil des Arts du Canada pour son généreux soutien financier dans le cadre du programme Soutien à la pratique artistique : Perfectionnement des professionnels des arts, qui m’a permis d’assister à Ascend. Restez à l’affût pour le prochain article de blogue.
Nous remercions le Conseil des arts du Canada de son soutien.